Les algues, joker de l'humanité
Elles produisent 50% de notre oxygène et deviennent notre alimentation, notre plastique et nos matériaux. C'est la ruée vers l'algue.
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Constat 🧐 : On connaît bien plus ce qui se passe sur la lune que dans le fond des océans. Les algues peuvent nous nourrir, remplacer le plastique ou servir d’engrais. Elles absorbent 3 fois plus de CO2 à l’hectare que la forêt amazonienne. Une potion magique ?
Sujet 🤔 : On est encore des chasseurs-cueilleurs d’algues, quand les Asiatiques sont des algoculteurs depuis très longtemps. Il existe environ un million d’espèces d’algues différentes classées en macro-algues et microalgues.
Inspirations 👏 : Olmix et Goëmar ont montré la voie il y a 50 ans, et les initiatives se multiplient de toutes parts dans l’alimentation, les bioplastiques ou encore la cosmétique. C’est la ruée vers l’algue.
Idées 💥 : Des jobs, et 7 idées de boîtes à lancer. On plonge ?
Si ton ordi a décidé de lancer une mise à jour (15 min)
Au programme :
Constat : les algues, une potion magique ?
Sujet : cultiver les algues.
Inspirations : la ruée vers l’algue.
Idées : on plonge dans le grand bain ?
Allez go
1. Constat 🧐 : les algues, une potion magique ?
50% de l’oxygène que nous respirons vient des algues. Elles séquestrent notre bon vieux CO2, mais elles permettent aussi de diminuer nos émissions.
Sautons les deux pieds dans les algues.
Même en Gaule il va devenir difficile de se nourrir.
On a franchi la barre des huit milliards d’habitants sur Terre. On sera dix milliards en 2050.
Selon une étude menée par l'université de Wageningen, dédier 2 % des océans à la culture d’algues permettrait de couvrir les besoins en protéines de toute la planète. J’ai bien dit “pourrait”. Il faudra accentuer fortement les investissements dans la recherche pour y arriver.
Selon Vincent Doumeizel, 550 chercheurs INRA travaillent sur 2 types de blé, et 70 sur 12 000 types d’algues. Oups.
On connaît bien plus ce qui se passe sur la lune que dans le fond des océans. Comme si 70% de la planète était oubliée.
Un océan d’opportunités.
Imagine que je te demande de décrire tout ce que l’on peut faire avec des plantes. Dans 3h, 2 cafés, et 3 pauses pipi tu y seras encore. Du sucre, de l’alimentation, des engrais naturels, des médicaments, du carburant, du bioplastique, des matériaux, bref tout.
C’est pareil pour les algues, avec beaucoup d’années de retard.
Les algues permettent à ton dentifrice de ne pas couler sur la brosse à dents. On retrouve des extraits d’algues dans 70% des produits transformés. Elles sont utilisées comme engrais pour l’agriculture, et sont un gros potentiel pour réduire les émissions de l’alimentation animale. Une trentaine de start-ups travaillent sur des bioplastiques à base d’algues, et le secteur des cosmétiques y est très actif.
Bien sûr, l’algue est un aliment. Au Japon c’est même 10% du régime alimentaire.
Les algues regorgent de micronutriments et sont pleines de vitamines comme la B12, rare dans les végétaux. On y trouve des protéines, des fibres, du calcium, de l’iode.
L’espérance de vie des Japonais est la plus élevée au monde. Larry Page (fondateur de Google, qui veut devenir immortel) devrait peut-être manger plus de makis.
Les algues, vrai poumon de la Terre.
Alors que l’Amazonie et les forêts canadiennes brûlent, il devient urgent de cultiver des forêts qui ne craignent pas le feu. Elles ne peuvent exister que sous l'eau.
“Les algues absorbent 3X plus de CO2 / hectare que la forêt amazonienne.”
Vincent Doumeizel, Podcast Vlan
Certaines espèces d’algues peuvent grandir de 60 à 90 centimètres par jour. Comme la pile de vaisselle sale. Leur efficacité pour engloutir le CO2 est redoutable.
Selon Tim Flannery, on pourrait absorber tous les gaz à effet de serre émis chaque année sur la planète en gérant avec précaution 9% des océans.
Certains y verront une bonne raison pour aller piquer une tête aux Maldives. J’y vois surtout le moyen de compenser les émissions d’une société plus sobre.
Bientôt des crédits carbone pour financer les cultures d’algues ?
Les acteurs de la filière algues cherchent à mettre un chiffre sur leur capacité à séquestrer le CO2. On sait que cette captation est importante, mais on ne sait pas précisément de combien. Un chiffre précis permettrait l’émission de crédits carbone pour financer des projets d’algoculture, comme c’est le cas pour l’agriculture. En attendant : pas de chiffre, pas de financement.
Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami [les algues ?], elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ? Elles vous demandent : Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? Alors seulement elles croient le connaître.
Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince
Sous les algues, la plage.
Les algues devraient donc faire la une de tous les journaux. Pourtant elles n’ont pas bonne presse. Les algues vertes polluent les plages bretonnes et les sargasses sont un fléau aux Antilles.
En Bretagne et dans le delta de l’Amazone, la concentration respectivement de l’élevage et de l’agriculture génère un excès de nitrates. L’océan a besoin de garantir sa stabilité et développe des algues vertes et sargasses en réaction.
En moyenne, un hectare d’algues absorbe les nitrates de 18 hectares de cultures terrestres.
Les Chinois sont opportunistes. Ils ont développé d’immenses fermes d’algues utiles face à leurs zones agricoles les plus intensives. Ces algues captent les nitrates, puis ils les épandent dans les champs pour nourrir les plantes. Ça s’appelle la biorémédiation.
Les Français sont sceptiques. Développer un business à partir de cette pollution pourrait inciter à ne pas diminuer les émissions de nitrates agricoles à la source.
Devenons pragmatiques. Il faut réduire le nombre et la taille des voitures autant que de les passer en électrique. Dans le même style peut-être faut-il s’attaquer aux excès de nitrates et développer la production d’algues en parallèle ? Le débat est lancé.
2. Sujet 🤔 : cultiver les algues.
Microbusiness en France, Macro-business en Asie.
D’ici 2027, le marché mondial des algues pourrait peser 95 milliards d’euros, contre 40 milliards d’euros en 2020.
Arnaud, Brainstorm newsletter
La France pèse 8 millions d’euros. On n’est pas réputés pour être les plus obèses, mais quand même. 8 millions c’est un crowdfunding dans l’intelligence artificielle.
L’algue Nori enveloppe les makis japonais depuis 400 ans. Mais c’est aujourd’hui la Chine qui cultive le plus d’algues dans le monde. Ces 2 pays produisent 36 millions de tonnes d’algues. C’est 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 8 millions d’emplois, et une croissance de 10% par an.
Leurs algues sont dédiées aux deux tiers à la consommation humaine et animale, et le reste est utilisé dans d’autres industries comme les cosmétiques ou le pharmaceutique.
Contrairement aux pays asiatiques, les pays occidentaux récoltent les algues sauvages, mais ne participent que très peu à leur production. On est encore des chasseurs-cueilleurs d’algues, quand les Asiatiques sont des algoculteurs.
Les algues, c’est un peu comme la voiture électrique.
Elle a été produite dès 1895 par Parker mais elle est passée aux oubliettes avec la démocratisation du moteur thermique de la Ford T. Dommage.
On a délaissé l’algue en Europe en se concentrant uniquement sur l’agriculture, il est temps de rattraper le temps perdu. Tout est à faire. Électrisant non ?
Guillaume, dessine-moi une algue.
Il existe environ un million d’espèces d’algues différentes.
20% de ces espèces sont des macro-algues. On y range les immenses forêts de Kelp aux US, le Kombu royal cultivé en Bretagne, la laitue verte, ou encore les fameuses sargasses, fléau des Antilles.
Les 80% restants sont des microalgues, des organismes microscopiques comme le phytoplancton qui sont au fondement de la chaîne alimentaire marine.
Toutes ces algues peuvent être de trois couleurs : vertes, brunes et rouges.
Les algues vertes : par exemple la laitue de mer, une des algues les plus consommées en France.
Les algues brunes : le kombu par exemple. Celui kon a bu dans la soupe miso.
Les algues rouges : exemple du fameux Nori, qui entoure les makis.
La spiruline n'est pas une algue, mais une cyanobactérie, souvent tolérée dans la partie microalgues. Cyanobactérie c’est pas ouf sur un packaging.
Tu trouves qu’on chipote et qu’elles se ressemblent toutes ces algues ? Génétiquement la différence entre une algue rouge et une algue verte est plus grande qu'entre un champignon et un éléphant. Cassé.
Silence ça pousse.
On ne cultive presque pas l’algue en France. C’est 99% de cueillette. 375 tonnes sont cultivées chaque année, par 177 entreprises, qui embauchent 400 personnes.
La culture de la macro-algue paraît sur le papier être le paradis des producteurs :
Pas besoin de terre, il suffit de tendre un cable qu’on ensemence.
Pas besoin d’engrais, les nitrates sont déjà dans l’eau.
Pas besoin d’irrigation, l’eau est déjà dans l’eau. Tu me suis ou je te noie d’infos ?
Besoin d’une eau froide. L’algue pousse mieux en Bretagne Nord, n’en déplaise à ceux qui nous vendent que l’eau y est à 23 degrés toute l’année.
Algolesko est un des plus grands producteurs d’algues français. Ils cultivent 150 hectares en Bretagne Nord, au large de Lesconil.
Cet e-mail sera probablement coupé avant la fin malgré moi par ta boîte mail… N’hésite pas à le lire plutôt dans ton navigateur pour le voir en entier.
3. Inspirations 👏 : la ruée vers l’algue.
Quand on se lance dans l’analyse des projets utilisant de l’algue, on peut vite prendre la marée. Alors pour commencer, on respire un bon coup et on regarde la mer.
Les principales activités autour de l’algue :
Production (fermes, ou solutions pour produire)
Transformation (ex d’un concentré, ou d’une isolation de molécules)
Produits de cosmétique ou de pharmacie
Produits alimentaires
Alimentation animale
Matériaux, comme le bioplastique, la peinture, ou le textile
Biocarburants
Il ne manque plus que l’électroménager et on peut lancer un hypermarché de l’algue. Voilà toutes les boîtes recensées par Raisers.
Je ne vais clairement pas parler de tout le monde. Voilà les aventures que je trouve inspirantes.
Ce qui m’a marqué quand j’ai commencé à creuser, c’est de trouver une boîte bretonne focalisée uniquement sur l’algue qui fait 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, et emploi 671 salariés.
C’est Olmix, à Bréhan dans le Morbihan. Lancée en 1995 par Hervé Balusson, business angel en chef dans l’industrie, Olmix vend des produits naturels pour l’agriculture et l’élevage. Les biostimulants permettent de réduire l’utilisation d’engrais chimiques, et les algues dans l’alimentation animale permettent une meilleure santé des troupeaux.
Olmix est aussi cofondateur du collectif “Merci les algues” dont l’objectif est de faire connaître les algues partout.
Dans le style acteur historique, on ne peut pas louper Goëmar à Saint Malo depuis 1972. René Hervé a fait partie des pionniers de la récolte d’algues sur les plages pour la transformer en fertilisants agricoles. L’entreprise fait plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Solide.
Algosource extrait et valorise les molécules d’intérêt dans les microalgues depuis 30 ans. Leurs clients sont industriels dans la santé, la cosmétique et l’alimentaire.
Algaia est un autre exemple d’industriel mature. Ils produisent le fameux Alginate, texturant commun dans les produits alimentaires comme la crème glacée. Ils font 20m€ de CA.
Volta Green Tech est une start-up suédoise fondée en 2018. Ils veulent réduire les émissions produites par environ un milliard de vaches. Si celles-ci étaient un pays, elles seraient numéro 3 mondial en émissions de gaz à effet de serre.
Des études ont démontré que l'ajout d'algues à l'alimentation du bétail peut réduire les émissions de méthane de 70%.
Bord à Bord est une entreprise pionnière des algues dans l’alimentation humaine, créée il y a 25 ans.
L’endroit où j’ai trouvé la meilleure ressource en termes de qualité et de quantité c’est ici sur Roscoff où il y a à peu près 800 variétés d’algues.
Henri Courtois, fondateur de Bord à Bord
Roscoff héberge le centre de recherche du CNRS. Bord à Bord innove sans cesse avec de nouveaux produits. Ils proposent des tartares pour l’apéritif à utiliser comme une tapenade, mais aussi des salades, des mayonnaises sans œuf, des pestos, des crackers ou encore des pâtes et des épices, toujours à base d’algues.
Plusieurs autres entreprises commercialisent des algues en tartares ou en bocaux, comme Algood.
Zalg a été fondée en 2021 par Tanguy Gestin et Vincent Lacaze. Ils positionnent l’algue comme un légume traditionnel, et proposent des cubes surgelés d'algues à rissoler. Ils distribuent via des chefs dans les restaurants, convaincus du besoin de prescripteurs pour développer l’algue dans l’alimentation humaine française.
“Imagine-toi un peu les faire un peu griller sur le côté. C’est notre parti pris, il faut qu'on leur donne un peu plus de gourmandise.”
Tanguy, Zalg dans le podcast “Sans filtre ajouté”
Algama est un pionnier de l’industrialisation des microalgues. Mathieu Goncalves, Gaëtan Gohin, et Alvyn Severien se sont lancés en 2013 et ont parié sur le déploiement des microalgues dans les produits de grande consommation. Ils développent par exemple des sauces, ou des brioches intégrant l’algue.
Neptune Elements a été lancée en 2021 par Victoire de Lapasse et Cécile Bury. Leur but est de démocratiser l'algue. Elles ont levé 2m€ et comptent une quinzaine de salariés. Elles ont acheté Arvorig solutions, une ferme de production d’algues à Camaret pour accélérer en R&D. Cet objectif de devenir producteur / vendeur est intéressant pour répondre aux enjeux futurs avec réactivité.
Umaro Foods est une start-up américaine qui produit une alternative au bacon, à base de macro-algues rouges.
« Ça a le goût de bacon. C’est croustillant et ensuite il y a cette gigantesque explosion de saveurs »
Beth Zotter, CEO Umaro Foods.
Nüri est une marque de chips aux Algues créée par Pierre Le Baut. Leurs produits Nutriscore A sont un gros succès en grande distribution. L’équipe rassemble déjà 6 personnes entre Paris et la Bretagne. C’est malin les chips aux algues, dans un rayon où les alternatives saines sont prisées.
Les grands groupes bougent aussi, comme Roquette, mastodonte de 5 milliards d’euros de CA et 8000 salariés.
Après dix ans de recherche ils ont lancé en 2023 une usine dédiée aux micro-algues dans le Pas de Calais. Roquette devrait produire 5 000 tonnes de farine issue de micro-algues par an. Leur produit baptisé Algility permet par exemple de réduire de 30 à 70% les matières grasses d’une sauce.
La cosmétique utilise l’algue depuis les années 60. C’est un marché qui continue à grandir avec le besoin de plus d’ingrédients naturels. Les cellules humaines et les algues ont une origine commune, rendant facile l'absorption des composants des algues par la peau. Si cela t’intéresse tu peux regarder ce que font Algotherm, Phytomer, ou Thalgo et lire cet article qui détaille les propriétés de chaque algue.
396 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites dans le monde chaque année selon le WWF. Les algues peuvent être une solution.
Eranova est une entreprise assez incroyable, fondée à Port Saint Louis du Rhone par Philippe Lavoisier et Philippe Michon, deux spécialistes issus du monde de la plasturgie. Ils collectent les algues vertes qui polluent les plages, en particulier la "Laitue de mer", puis ils les enrichissent en amidon en les cultivant dans des bassins. Ils produisent une résine bioplastique végétale. Eranova a été sélectionnée parmi les lauréats du plan Industrie 2030. Vive la France :-)
Notpla a inventé un packaging durable, compostable, et même consommable à base d’algues. Les deux cofondateurs sont Pierre Paslier et Rodrigo Garcia Gonzalez. Ils ont fait un bon coup de pub au marathon de Londres 2019. Les coureurs pouvaient boire dans leurs sortes de bulles de jus de fruit et d’eau. Le concept s’est depuis décliné pour d’autres liquides (sauces, huile, shampooing).
Comme n’importe quel végétal contenant des sucres, les algues peuvent servir à faire du plastique, à raison d’environ 7 kg d’algues pour 1 kg de plastique. C’est aussi ce que propose l’entreprise Algopack en France.
“Le problème, c'est que leur production a un coût assez élevé aujourd'hui.”
Philippe Potin, directeur de recherche au CNRS (France Info)
Comme vu dans l’article du Plongeoir sur les Matériaux de demain, les matériaux biosourcés sont recherchés. Les algues peuvent être une matière première.
Algo utilise les algues depuis 2014 dans ses peintures. C’est l’aspect gélatineux de l’agar-agar qui est utilisé pour servir de liant.
Prometheus a inventé un béton en utilisant des algues microscopiques. Le process émettrait 90% moins de CO2 qu’un béton traditionnel.
On peut aussi produire des planches de surf en algues comme le montre Paradoxal, ou encore des dosettes de café, ou du textile. No limit.
Même Jeff Bezos est à fond. Il a donné 100 millions de dollars au WWF pour développer l’algue.
Tout semble possible, les vraies limites semblent être les modèles économiques, la taille des marchés, et le financement nécessaires pour industrialiser.
4. Idées 💥 : on plonge dans le grand bain ?
Des idées de jobs, et 7 idées de boîtes.
Reprends des études
On connaît mieux la lune que le fond des océans. Si tu veux démarrer ou reprendre des études, n’hésite pas à plonger dans la biologie marine, certaines formations sont en lien avec le CNRS de Roscoff.
Trouve un job
Nuri recrute un(e) directeur(trice) commercial(e). C’est tout frais d’hier ;)
Neptune Elements recrute un(e) CFO, et un(e) commercial(e) à Marseille et plusieurs stagiaires.
Zalg recrute surtout en alternance et stage. Contacte Tanguy.
Olmix recrute un responsable commercial, mais aussi plusieurs profils en data, production et opérations.
Goemar recrute un(e) responsable d’atelier de production.
Les boîtes que j’ai décidé de ne pas lancer.
Les marques alimentaires sont intéressantes, mais le marché me semble petit et les concurrents se multiplient déjà vite.
Les texturants, ingrédients, l’alimentation animale et les biostimulants agricoles sont de très gros marchés matures. Mais je n’ai pas suffisamment d’expertise et il faut beaucoup de capitaux.
Les biocarburants à base d’algues ont un rendement très faible.
Les bioplastiques sont en R&D depuis 10 ans, les coûts de prod semblent élevés.
Ceci dit voilà quelques idées de projets à lancer.
Reprends une ferme d’algoculture.
Projet #Algofarm : Il faut comprendre comment on produit l’algue pour mieux la valoriser. Tu as 3 options pour devenir algoculteur :
Associe-toi à un algoculteur. À toi de développer de nouveaux produits, de transformer, et de vendre.
Reprends une petite exploitation et apprends sur le tas. Comme l’a fait Neptune Elements.
Crée une nouvelle ferme, par exemple sur le lieu d’une ancienne criée où tu pourrais avoir des bassins à terre alimentés en eau de mer. Les concessions sont difficiles à obtenir mais pas impossibles.
Contacte le CEVA (Centre d’Etude et de Valorisation des Algues).
Lance un projet expérientiel.
Projet #Algoland : Reprends une ferme d’algoculture, par exemple en bassins à terre, et crée un maximum d’expériences pour les visiteurs.
Lance un format de gîte aquacole, avec de la restauration intégrant l’algue.
Propose des visites de la production et transformation. Qui a déjà visité une ferme d’algues ? L’algue est un sujet riche d’histoires.
Transforme l’algue sur place et vends aux visiteurs des tartares etc.
Ouvre une épicerie locale qui vend tous les produits à base d’algues transformés en Bretagne (pâtes, crackers, pains, épices, etc. )
Crée des micro-ateliers de transformation.
Projet #Algocool : Tout comme les éleveurs, les algoculteurs ont besoin de mieux valoriser leur production. Tu peux proposer un concept de micro-atelier de transformation à intégrer chez les producteurs d’algues et de fruits de mer.
Transformation locale d’algues en tartares, salades d’algues, algues séchées. Ouverture sur les fruits de mer pour augmenter la taille du marché.
Modèle économique de vente ou location de micro-atelier en container.
Inspirations : Simple comme bonjour, J’achète fermier, ou Fairme qui permettent de transformer les yaourts à la ferme.
Lance un textile végétal.
Projet #CouleurOcean : Travaille l’algue comme matière première textile.
L’indigo sert à colorer les vêtements, tout comme de nombreux végétaux. Exemple avec le lichen, l’oignon ou les orties. Pourquoi pas le bleu de la spiruline ?
Tu peux utiliser l’algue entière pour créer des textiles. Violaine Buhet développe des algues tissées, colorées, cousues, imprimées, gaufrées, tuftées, gravées, tressées, brodées, pressées, réservées. C’est un une claque inspirationnelle. Rencontre-la.
Le business model serait de vendre des teintures et des matières textiles à des marques de mode haut de gamme en recherche de solutions françaises et naturelles.
Crée un isolant.
Projet #Algotherm : Développe un isolant phonique et thermique à base d’algues séchées collectées sur les plages.
Gramitherm développe des isolants à base d’herbe issue du fauchage de bords de route. Pourquoi pas les algues échouées ?
Nos plages regorgent d’algues vertes, et les Antilles cherchent une solution à l’excès de sargasses.
Une étudiante de l’ESITC Caen a réalisé sa thèse sur ce sujet.
De nombreux financements pourraient être débloqués pour la phase de recherche tant ces algues polluantes sont un fléau.
Développe une marque de tampons
Projet #Algirl : développe une marque française de tampons.
Les fibres à base d’algues sont absorbantes, anti-inflammatoires, entièrement biodégradables, et respectent le microbiome de l’organisme.
La marque allemande Vyld s’est lancée. Leur premier produit sera vendu en 2024.
Crée un partenariat fort avec l’algoculture bretonne, et capitalise dessus pour le développement commercial. Inspire-toi du développement de la crème solaire Kerbi, développée dans le Morbihan.
D’autres produits absorbants peuvent être développés comme des lingettes pour le visage.
Pour finir sur les idées voici les ressentis de trois entrepreneurs des algues.
Victoire, cofondatrice de Neptune Elements
Gaétan, cofondateur d’Algama et partner Agrilife Studio
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Si tu as décidé de plonger, retrouve la communauté du Plongeoir sur Discord pour en parler.
Tu peux aussi lire les trois précédentes newsletters : La révolution du goûter, Les matériaux de demain, et L’agriculture, le mercato du siècle.
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À très vite,
Guillaume
Super travail, newsletter vraiment intéressante. Vous auriez aussi pu citer le designer Samuel Tomatis, son travail sur les algues est fascinant : www.studiosamueltomatis.com
Mention spéciale aussi pour Kyanos Biotechnologies (startup fondée en 2016 à Toulouse) spécialisée dans la culture de microalgue bleue ("pastel d'eau"), particulièrement riche en protéines