Le potentiel de l'agriculture régénératrice
Enfin une agriculture qui rassemble. Une solution à la crise ?
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #22.
On connaît moins nos sols que la lune. Pourtant leur potentiel est halunissant. Ils contiennent une multitude de solutions pour répondre à la crise agricole actuelle.
Ce plongeon est propulsé par le startup studio français Imagination Machine. Si tu cherches à monter une boîte ambitieuse à impact social et/ou environnemental, n’hésite pas une seconde à les contacter.
Le sujet de la semaine les intéresse tellement que David Pineau a rejoint le studio en tant qu’entrepreneur en résidence avec pour mission de lancer un projet d’agriculture régénératrice...Je t’en reparle la semaine prochaine.
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C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : 40% des sols sont épuisés dans le monde. Le revenu moyen par agriculteur a baissé de 40% en 30 ans. Ca fait 40 raisons de se bouger. L'agriculture régénératrice vise à régénérer les biens communs (sols, eau, air, biodiversité) tout en augmentant le revenu des agriculteurs. En termes de pratiques, les 3 premiers leviers sont la réduction du travail du sol, la couverture des sols tout au long de l’année, et la diversité des espèces cultivées. Le revenu des agriculteurs pourrait augmenter de 60% en 10 ans.
Sujet 🤓 : L’agriculture régénératrice propose des itinéraires adaptés à chaque ferme. L’appliquer au conventionnel amène à l’Agriculture de Conservation des Sols. Du coté du bio, se lancer en agriculture régénératrice amène progressivement au Bio Régénératif.
Enjeux 🤔 : Il va falloir dépasser des freins sociologiques : la plupart des agriculteurs qui s’engagent sont montrés du doigt. Il faut prioriser les revenus des agriculteurs, et financer leur transition. Des solutions géniales se développent. Et puis évidemment il faut surveiller le greenwashing comme le lait sur le feu. Il ne faut surtout pas gâcher un si beau potentiel.
Allez je suis sûr que tu n’es pas à labour ? On plonge ?
Si tu as 12 minutes
Au programme :
Constat : pourquoi régénérer l’agriculture ?
Sujet : à chacun son trajet.
Enjeux : les freins à débloquer.
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1. Constat 🧐 : pourquoi régénérer l’agriculture ?
Les grandes personnes aiment les chiffres
24% : part de l’agriculture dans les émissions de GES mondiales.
40 % : part des sols qui sont dégradés dans le monde.
-40% : effondrement du revenu moyen par agriculteur en 30 ans.
-24% : baisse projetée du rendement en maïs dans le monde d’ici 2030 sans changement de modèle.
La définition
Il n’existe aucune définition officielle de l’agriculture régénératrice (on dit aussi régénérative). J’en ai lu des dizaines, voilà celle que je préfère.
L'agriculture régénératrice vise à régénérer les biens communs (sols, eau, air, biodiversité) tout en augmentant le revenu des agriculteurs.
Ce qui est génial, c’est qu’on peut monter dans le train de l’agriculture régénératrice à partir de plein de gares différentes. C’est une agriculture qui rassemble, bien au delà des conflits idéologiques entre le conventionnel et le biologique.
En termes de pratiques, les 3 premiers leviers sont :
La réduction du travail du sol : pour préserver la structure et la vie du sol, mais aussi ralentir l’érosion pendant les inondations. Un exemple ? On laboure moins.
La couverture des sols tout au long de l’année : pour réduire l’érosion, et lui apporter de la matière organique. Un exemple ? On sème des cultures intermédiaires pour couvrir le sol et le nourrir.
La diversité des espèces cultivées : pour une amélioration de la fertilité des sols, une diminution des risques de maladies, et une baisse de la pression des mauvaises herbes et des ravageurs.
Une fois les premiers leviers mis en place, le second étage de la fusée est :
La plantation d’arbres et haies entre les champs, aussi appelée agroforesterie : elle favorise la biodiversité et réduit encore la vulnérabilité lors d’inondations et sécheresses.
Diminution de la chimie : si tous les leviers sont progressivement mis en place, le sol est tellement fertile et structuré que la dépendance aux engrais de synthèse et aux pesticides diminue. Il devient possible de les réduire fortement, voire même de les supprimer.
Les grandes personnes aiment (toujours) les chiffres
2,2 milliards de dollars : engagement d’investissement dans l’agriculture régénératrice (AR) de Danone, Pepsico, Nestlé et Cargill à la Cop28. Les grands groupes y cherchent avant tout une sécurité pour leurs approvisionnements futurs. En 2023, McDonald’s avait par exemple dû supprimer les tomates de ses burgers en Inde à cause d’une incapacité à s’approvisionner. Maxi Best Of Climate.
2.5 milliards de tonnes : potentiel de stockage de CO2 dans les sols si l’AR est généralisée partout dans le monde.
+ 30% : augmentation potentielle du rendement lors d’évènements climatiques extrêmes via l’AR. La résilience sera la clef.
+ 60% : augmentation potentielle du revenu des agriculteurs après 6 à 10 ans d’améliorations progressives en AR (étude BCG). Enfin un moyen de prévoir un câlin entre la FNSEA et la Confédération Paysanne ?
Quelques dates
1983, naissance du concept : Robert Rodale invente le concept d’agriculture régénératrice aux Etats Unis. Il définit une approche agricole qui vise à augmenter la productivité tout en améliorant la base biologique du sol.
1990-2015, les pionniers : Développement massif de l’agriculture conventionnelle. Les précurseurs de l’AR persistent dans l’ombre.
2016, la hype démarre : L'agriculture régénératrice est soutenue par une multitude d'ONG, d'entreprises multinationales et de fondations caritatives. Rodale Institute met en garde contre le risque de récupération commerciale.
2017, ambition relancée : création du Regenerative Organic Certified (ROC) aux États-Unis. Cette certification à la fois Bio et Regenerative est lancée par quelques acteurs engagés comme Patagonia. Le process dure 5 ans. Leur message : “Génial que tout le monde s’empare de l’AR. Gardons en tête que c’est une démarche d’amélioration continue et qu’il ne faut pas se satisfaire de 3 mesurettes”. 2,4 millions d’hectares sont certifiés ROC dans le monde aujourd’hui (équivalent en surface de 10% de l’agriculture française).
2021 : un exemple concret. Lancement en France du projet "Sol Vivant". Piloté par la fondation Earthworm, il accompagne plus de 600 agriculteurs dans leur transition. Nestlé, McCain, Lidl, Purina, Herta, et Bonduelle, participent, et investissent 50 millions d’euros pour accompagner les producteurs.
2025 à 2030 : les ambitions. Danone s’engage à s’approvisionner en totalité via des produits issus de l’agriculture régénératrice en 2025. Est-ce possible ? Est-ce que cela ne va pas pousser à diluer la portée des engagements ? Nestlé vise 50% d’agriculture régénératrice d'ici 2030 (14 millions de tonnes de produits).
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2. Sujet 🤓 : à chacun son trajet.
L’agriculture régénératrice est un trajet conçu pour que les agriculteurs puissent l’adapter à la réalité de leur ferme. On fait le tour des itinéraires ?
La plupart du temps on connaît ces deux modèles agricoles :
Agriculture conventionnelle : utilise les pesticides et les engrais synthétiques par défaut dans son modèle. De nombreuses normes existent, donc la grande majorité des fermes françaises sont aujourd’hui dites “raisonnées”.
Agriculture bio : système agricole labellisé “Agriculture biologique”. Ce label implique la suppression des intrants de synthèse (sauf dans des cas spécifiques d’urgence) mais autorise les produits « naturels ». Le bio représente 13% des surfaces en agricoles en France.
L’agriculture régénératrice propose des itinéraires pour sortir de cette opposition entre deux modèles. Appliquer l’agriculture régénératrice au conventionnel l’amène à l’Agriculture de Conservation des Sols. Du coté du bio, se lancer en agriculture régénératrice amène progressivement au Bio Régénératif.
Du conventionnel à l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS)
C’est l’itinéraire vers l’agriculture régénératrice le plus bondé, puisque 87% des agriculteurs sont en conventionnel.
Certains ont déjà mis en place des couverts végétaux, le semis direct sans labourer, des haies entre tous leurs champs. D’autres commencent à planter leur première haie et réfléchissent à ralentir le labour.
Ce trajet est celui de l’ACS, pour Agriculture de Conservation des Sols. Il est très encouragé par les industriels, qui y voient un excellent moyen de rendre leurs appros plus résilients face au changement climatique. C’est aussi un gros sujet carbone pour eux. N’oublions pas que la majorité des émissions de GES des industriels se situe dans les fermes (2/3 pour Nestlé par exemple).
Une fois qu’une ferme conventionnelle a fait sa mutation en agriculture de conservation des sols, elle est beaucoup moins dépendante des engrais, car le sol est beaucoup plus riche. Elle nécessite aussi moins de pesticides, parce que la rotation des cultures diminue le risque de maladies. Bref, la marche vers la suppression de la chimie devient moins haute. Intéressant non ?
Du Bio au Bio Régénératif
Lorsqu’on produit en bio, les herbicides de synthèse sont interdits. Pour se séparer des mauvaises herbes il faut travailler le sol. C’est contraire à la démarche d’agriculture régénératrice.
Il y a dix ans, Grégory et sa femme Sophie ont créé leur ferme laitière biologique à Chard, dans le Somerset. Cinq ans plus tard, ils se sont rendu compte que cela ne fonctionnait pas. La preuve était dans la terre ; selon la plupart des indicateurs, le sol de la ferme s'était détérioré depuis qu'ils avaient commencé leurs efforts biologiques. Comme beaucoup d'autres dans le monde, Gregory a réagi en se tournant vers ce qu'on appelle l'agriculture régénératrice : améliorer la qualité du sol par une meilleure gestion, comme la réduction du labour et la plantation de pâturages temporaires plus diversifiés.
Finantial Times, 23 janvier 2024 (traduction Le Plongeoir)
L’objectif est d’aller vers l’agriculture Bio Régénérative selon les objectifs de la certification ROC aux Etats Unis, ou vers ce qu’on appelle en France l’Agriculture Biologique de Conservation (ABC), qui combine les principes de l'agriculture de conservation des sols avec ceux de l'agriculture biologique.
J’ai volontairement simplifié la transition en 2 itinéraires, mais évidemment rien n’est jamais linéaire. De multiples trajets sont possibles.
3. Enjeux 🤔 : les freins à débloquer.
Affronter les freins sociologiques et financiers.
De l’avis de tous les experts rencontrés, le frein le plus puissant au changement est sociologique. Un agriculteur qui choisit de faire un pas de coté est montré du doigt. Sans le vouloir, il remet en question des dizaines d’années d’héritage. Que va t-il faire au prochain concours de labour s’il ne travaille plus son sol ? Le meilleur remède est l’esprit de communauté. Comment créer un sentiment d’appartenance fort pour ces agriculteurs en transition ?
Le deuxième frein est financier. Cette transition coûtera des milliards d’euros, et il faut que les industriels et financiers décident de l’accompagner. Le collectif Lively.earth a été lancé en 2023. Ils veulent lever 75 millions d’euros en 6 ans pour financer la transition de l’agriculture.
Régénérer le revenu des agriculteurs.
Le revenu moyen des agriculteurs français a baissé de 40% en 30 ans, et 20% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté. Ils ne pourront pas faire des efforts pour la société en protégeant la terre, l’eau, l’air et la biodiversité, tant que leur quotidien sera un combat pour passer la fin du mois.
L’agriculture régénératrice doit permette aux agriculteurs de mieux gagner leur vie.
Le BCG a réalisé une étude en Allemagne qui prouve que l’agriculture régénératrice peut permettre une augmentation de 60% du revenu de l’agriculteur. Le Rodale Institute est encore plus optimiste.
Les fermes en transition vivent souvent quelques saisons difficiles car il faut adapter à chaque ferme ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Après une période de transition, les rendements sont équivalents ou plus élevés, les coûts sont plus faibles, la profitabilité et la résilience sont supérieures.
Thomas Braschi, CEO Azollae et ex Livelihood Ventures (fond régénératif qui a travaillé avec plus de 50 000 agriculteurs)
Comment font ces agriculteurs pour mieux gagner leur vie ?
Ils diminuent les coûts : moins d’engrais, moins de pesticides, moins de carburant.
Ils évitent les catastrophes : un sol structuré résiste mieux aux inondations et aux sécheresses. +30% de rendement lors de catastrophes climatiques. Ca risque de servir.
Ils maintiennent voire augmentent leur rendement (le sol devient plus fertile).
Financer la transition des agriculteurs.
Le modèle le plus connu est le financement par les industriels. Ils paient un premium aux agriculteurs en échange de mise en place de pratiques régénératrices.
L’intérêt des industriels est double :
Améliorer leur empreinte carbone, qui dépend beaucoup des fermes. Pour l’améliorer, ils doivent accompagner les agriculteurs.
Diminuer les risques sur l’approvisionnement. Le dossier agriculture régénératrice passe souvent des mains de la RSE à celles des achats en ce moment. Le risque de ruptures d’appros augmente à cause du changement climatique.
McCain a une approche intéressante. En plus de payer des prix légèrement plus élevés aux agriculteurs qui effectuent leur transition, ils paient les intérêts des prêts de ceux qui s’engagent.
Milpa est une startup très inspirante. Ils proposent aux agriculteurs de leur déléguer toute la gestion de leur ferme pendant 5 ans. Pendant cette période, les producteurs bénéficient d’un revenu garanti. Milpa va réaliser la transition de la ferme du conventionnel vers le Bio Régénératif (cf notre schéma plus haut). Les deux fondateurs sont agriculteurs dans la Vienne, et ont prouvé leur modèle eux-mêmes pendant 10 ans. Ils cultivent déjà plus de 2500 hectares.
Pourquoi c’est intéressant :
Frein financier : l’agriculteur est libéré du stress avec un revenu fixe pendant 5 ans. Il va pouvoir se former et sortir grandi à la fin du process.
Frein sociologique : le lien avec d’autres agriculteurs en transition est précieux.
Frein technique : Milpa accumule une expérience inédite en travaillant sur la transition de multiples fermes, et en fait bénéficier l’agriculteur.
Repenser les coopératives.
L’agriculture s’est construite autour de coopératives, qui appartiennent aux agriculteurs. InVivo représente par exemple 300000 agriculteurs, Unéal 6000 agriculteurs du Nord, Agrial 12000 agriculteurs de l’ouest. Ce modèle a permis de mutualiser les achats, et de maximiser la capacité de négociation pour vendre en commun. Il a été très performant ces 30 dernières années.
Le chiffre d’affaires d’une coopérative est fortement lié à la vente d’engrais et produits phytosanitaires. Elle n’a aucun intérêt à ce qu’on arrête d’utiliser des intrants de synthèse.
Pourtant elle appartient aux agriculteurs. S’ils ont intérêt à se passer d’intrants, elle devra s’adapter ? Pas si simple. Lorsque une entreprise grandit, elle devient attentive à sa survie. Invivo fait 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Agrial 7 milliards. Pour de nombreux experts, la situation est souvent la même : les agriculteurs veulent avancer, les industriels aussi, mais le maillon difficile à convaincre est la coopérative.
La plupart des agriculteurs les plus avancés en agriculture régénératrice travaillent aujourd’hui hors coopérative. Paradoxal ?
Passer à l’échelle.
Les projets pilotes se multiplient. Il faut maintenant qu’ils passent de la niche à la norme. Le plus gros enjeu est de réussir à construire de très gros projets collectifs. Certains exemples sont de beaux succès, comme le projet Sol Vivants cité plus haut. Il rassemble plus de dix industriels et 600 agriculteurs.
Pourquoi c’est intéressant ?
Imagine une ferme qui produit des céréales pour Nestlé, des pommes de terre pour McCain, des betteraves pour Beghin Say et des carottes pour Bonduelle. Si Nestlé propose de payer un premium sur le prix du blé à un agriculteur qui ferait sa transition en agriculture régénératrice, ça ne représentera pas grand chose sur le chiffre d’affaire de la ferme. D’un point de vue financier, c’est bien plus intéressant si tous les industriels s’y mettent en même temps. Même topo d’un point de vue agronomique : la rotation des cultures implique qu’un champ sera semé en blé cette année, et en pommes de terre l’an prochain. Ca n’aurait pas de sens d’appliquer l’agriculture régénératrice un an sur deux. L’action collective d’industriels est idéale.
Un agriculteur qui souhaite s’améliorer toute sa vie a 50 essais environ, un essai par an. Un groupe de 600 agriculteurs qui fait sa transition ensemble et partage les pratiques, c’est 12 vies d’apprentissages chaque année.
Les programmes d’agriculture régénératrice pour transformer des filières en emmenant grands groupes et agriculteurs sont gérés en France par des startups et fondations comme Earthworm, Biosphère, PADV, Pur Projet, ou Soil Capital.
180 grands groupes industriels se sont aussi réunis autour d’un projet commun appelé “SAI Platform”, pour “Sustainable Agriculture Initiative Platform”. Leur objectif est de partager leurs projets partout dans le monde pour plus d’efficacité.
Éviter le greenwashing.
Il n’y a pas de cahier des charges officiel pour l’agriculture régénératrice, puisque c’est un trajet. On peut se décréter en agriculture régénératrice dès qu’on a planté une haie. Le problème, c’est qu’il est assez facile pour des grands groupes de s’en accaparer l’image.
On se retrouve par exemple avec la promotion de l’AR autant chez WWF que chez Bayer, ou chez Syngenta. Après le pétrole neutre en carbone, on va bientôt avoir un pesticide régénératif 🙃.
Qu’est ce qu’il faut faire ?
Insister sur l’objectif à terme du Bio Régénératif, même si le trajet sera long.
Ne pas dire “J’ai mis en place l’agriculture régénératrice” mais “Je suis dans une démarche d’agriculture régénératrice”. C’est un trajet qui ne s’arrête jamais.
Travailler les preuves : Genesis analyse la data des analyses de sol pour prouver de son amélioration. Biosphère est désormais capable grâce à une photo d’un “test bêche” de connaître la qualité du sol via IA.
Ne pas oublier que pour nourrir tous les français, le levier principal n’est pas le rendement de nos terres agricoles. C’est le changement de régime (moins de viande) et la lutte contre le gaspillage. Le régime alimentaire français moyen nécessite 5300 m2 de terres agricoles, 4 fois plus qu’un régime végétarien (1200 m2). Sans forcément aller jusqu’à arrêter le poulet du dimanche, il y a de la marge pour construire. Même en Bio Régénératif.
Pour finir, il faudra rester attentif à l’évolution de ce soutien aux agriculteurs.
Entre 1950 et aujourd’hui le rendement en blé a été multiplié par 3 et le rendement en maïs par 5. Pourtant le revenu des agriculteurs est toujours un problème. Une grosse partie de la valeur créée a été captée par l’amont (fournisseurs d’engrais et de pesticides, de tracteurs, coopératives) et par l’aval (industriels).
Est-ce que les industriels ne vont pas diminuer les prix proposés aux agriculteurs une fois la transition terminée ? Il faut construire un financement pour l’agriculture qui perdure dans le temps.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Si tu veux lire l’épisode 2 (idées de boites, jobs, vocaux, inspirations), ça se passe ici.
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À très vite,
Super intéressant ! Si vous voulez sortir la tête des rapports, je recommande aussi Humus de Gaspard Koenig. Pas entièrement sur le sujet mais super roman autour de ces problématiques !
Passionnant merci beaucoup, de belles initiatives sur les paturages tournants. A écouter pour réduire notre consommation de viande mais l'importance de maintenir des élevages pour la biodiversité et la richesse des sols https://podcast.ausha.co/time-to-shift/37-elevage-sus-au-croque-methane
Et puis la stimulante lecture de Humus de Gaspard Koenig