Impact des écrans : le mal du siècle ?
On passe 24h par semaine sur nos téléphones. Les impacts sont massifs : il est temps de se reconnecter au monde réel.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #35.
Quand j’ai creusé le sujet de l’éducation, la problématique des écrans était partout. Quand j’ai creusé la santé mentale, pareil. Il était temps de remonter à la source.
Ce plongeon est propulsé par Asterion Ventures.
Ils me soutiennent depuis le début du Plongeoir, et si je devais lever des fonds je n’hésiterais pas une seconde :
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Aller voir le travail de Julien qui a co-écrit ce plongeon avec moi. Sa newsletter Screenbreak est une pépite.
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C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Les écrans se sont incrustés partout dans nos vies, discrètement et sans mode d’emploi. L’économie de l’attention a mis à portée de main la machine à distractions la plus sophistiquée de tous les temps. Beaucoup d’usages deviennent excessifs et problématiques.
Sujet 🤓 : De nombreuses failles naturelles du cerveau sont utilisées pour attirer notre attention. Résultat : on perd le contrôle. Les impacts sont multiples sur la vie pro et perso : concentration, productivité, santé mentale et physique, solitude, perte du goût de l’effort et de la motivation.
Défis 🤔 : Face à ce bouleversement, comment reparamétrer notre rapport aux écrans ? Il faut accélérer la prise de conscience, développer les alternatives physiques, et mettre fin au culte de la disponibilité.
Ce sujet est vertigineux, on plonge ?
Si tu as 14 minutes
Au programme :
Constat : notre attention vaut de l’or.
Sujet : le fonctionnement de notre cerveau.
Enjeux : les impacts sur nos capacités.
Défis : que peut-on faire ?
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1. Constat 🧐 : notre attention vaut de l’or.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
3h30 : temps moyen passé par un français sur son smartphone en une journée. Soit 24 heures par semaine. On passe 60% de notre temps libre devant un écran.
2 617 : nombre de fois qu’on touche notre smartphone chaque jour.
77% : pourcentage des 18-24 ans dont le premier geste au réveil est le déverrouillage du smartphone. C’est 68% des 25-40 ans, et 44% des 41-56 ans.
237 : nombre moyen de notifications reçues chaque jour par un adolescent.
80% : part des salariés qui souffrent de « surcharge d’informations » en 2022.
La définition
Les notifications sur un smartphone, les emails qui se multiplient ou le temps passé sur Insta reviennent tous au même sujet : la bataille de l’attention.
Ce que l'information consomme est assez évident : c'est l'attention de ses receveurs. Une abondance d'informations crée une rareté de l'attention.
Herbert Simon, futur Prix Nobel d’économie (1971)
L’attention est devenue l’or du XXIè siècle.
Il y a une vraie guerre concurrentielle pour l’obtenir. Les boîtes cherchent non seulement à attirer notre attention, mais aussi à la retenir le plus longtemps possible.
Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.
Patrick Le Lay, alors PDG de TF1 (2004)
Cette déclaration a choqué à l’époque, mais elle n'a fait qu'énoncer crûment une mécanique qui existait déjà et qui s'est intensifiée avec les réseaux sociaux.
Cette mécanique, c’est l’économie de l’attention.
En échange de cette ressource, on peut utiliser gratuitement des réseaux sociaux et des médias (comme Le Plongeoir).
Pourquoi c’est un problème ?
Nous sommes beaucoup trop sollicités. Ça crée des problèmes de plus en plus graves de concentration, stress, baisse de motivation, diminution de la créativité.
On ampute notre capacité à construire le futur. Comment gérer des défis aussi complexes que le changement climatique ou la réduction des inégalités sociales si on en perd nos capacités ?
À nous d’agir et de renverser les courbes.
Quelques dates
1950 : on passe 3 à 4 heures par jour à écouter les émissions de radio. Elles sont souvent contrôlées par des agences de pub, qui comprennent l’utilité d’attirer notre attention.
1985 : 92 % des Français sont équipés en téléviseurs. La bataille de l’attention passe de la radio à la TV.
2004 : naissance de Facebook en Californie. 20 ans plus tard on passe en moyenne 2h23 sur les réseaux sociaux chaque jour.
2007 : lancement du premier Iphone. Aujourd’hui, plus de 5 milliards de personnes ont un smartphone toujours sur eux. Notre attention est disponible et monnayable H24.
2017 : le droit à la déconnexion entre dans le code du Travail.
2018 : arrivée de Tiktok en France. Le temps moyen passé dessus est de 95min/jour, 2X plus que sur Insta ou Facebook. Oups.
Avril 2024 : une commission d’experts a rendu son verdict. Il faudrait supprimer les écrans aux moins de 3 ans, et éviter les réseaux sociaux avant 15 ans.
L’idée n’est pas de diaboliser tous les usages du numérique. Passer 2h sur Tiktok ou Wikipedia n’a pas le même impact. Il faut par contre réussir à garder le contrôle.
Pour ça il faut comprendre : comment utilisent-ils les failles de notre cerveau ?
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Quand on dirige une petite boîte, on n’a souvent pas les moyens de recruter en direction financière. Mais conduire la nuit et dans le brouillard, c’est stressant. Trop de boîtes se plantent par manque de suivi financier.
Laetitia a au moins deux points communs avec moi : elle habite à Vannes, et elle veut booster les entrepreneurs à impact. Son expertise avec Voltyge, c’est la direction financière externalisée.
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2. Sujet 🤓 : le fonctionnement de notre cerveau.
Les géants de la tech recrutent des dizaines de neuro-scientifiques. Ils développent des fonctionnalités qui nous rendent de plus en plus captifs, en exploitant les failles de nos cerveaux.
Le vrai problème de l’humanité est le suivant : nous avons des émotions paléolithiques, des institutions médiévales et des technologies divines.
À Stanford, ces stratégies sont même enseignées dans un cours appelé Captology (abréviation de Computers As Persuasive Technologies). Un des co-fondateurs d’Instagram l’a suivi, et il a l’air d’avoir bien compris.
Faille 1 : la paresse
La recherche du moindre effort est profondément ancrée dans nos gènes. Pendant des dizaines de milliers d’années on devait minimiser nos dépenses énergétiques pour survivre. Le cerveau cherche le meilleur rapport efforts/bénéfices.
Les applications sont de plus en plus simples et accessibles :
Connexion : aucun effort nécessaire, notamment avec les inscriptions liées à nos comptes Google / Facebook / Apple, et les navigateurs qui retiennent les mots de passe. Aucune friction.
Consommation instantanée du contenu : dès qu’on ouvre l’application Tiktok, Insta ou même Linkedin, on est plongé sans effort dans les images et vidéos.
Scroll infini : finis les boutons “page suivante”. Quand tu descends dans la page, tu fais apparaître du nouveau contenu sans aucun effort. Google a par exemple abandonné sa pagination historique pour ce scroll infini fin 2021.
Si ça t’amuse, tu peux regarder cette expérience réalisée avec de la soupe. Quand le bol se remplit automatiquement, les personnes en consomment 73% plus, sans en avoir l’impression.
Faille 2 : la quête du plaisir immédiat
Il y a des milliers d’années, la sécrétion de dopamine par notre cerveau nous servait quasi exclusivement à nous motiver pour aller chasser, ou survivre.
C’est le fameux circuit de la récompense :
La dopamine est libérée pour nous encourager à reproduire un comportement qui nous semble positif.
Cette même hormone aide à mémoriser la situation. Je mange un carré de chocolat, j’y prends du plaisir, mon cerveau le mémorise. Les fois suivantes, le système de récompense s’active immédiatement à la vue du chocolat, avant même que je ne l’aie mis dans ma bouche (tu te reconnais ?).
Si un contenu ou une notification génère de la dopamine, alors le cerveau va vouloir du rab, et il va aussi nous attirer vers ce type de contenu la fois suivante.
Quand tu es sur ton smartphone, tu as du mal à le ranger. Quand il est dans ta poche, tu es tenté de le sortir. Ces contenus commencent à avoir une puissance d’attraction vertigineuse.
L'alimentation, le sexe ou encore le sport génèrent de la dopamine, et on comprend les mécanismes liés à la survie de l’espèce humaine (s'alimenter, faire perdurer l'espèce, rester en bonne santé).
Mais comment expliquer que consommer du contenu sur écran en génère ?
Faille 3 : la faim de nouveauté et d’informations
Durant 99,9% de son existence sur Terre, l'être humain a évolué dans un environnement très pauvre en informations. Notre survie dépendait de notre capacité à en récupérer. Un lieu où la chasse est beaucoup plus simple ? La découverte qu’une piqûre est mortelle ?
Aujourd’hui on est face à un buffet à volonté d’infos. Pour te donner une idée de la taille de ce buffet : regarder toutes les nouvelles vidéos que YouTube a publiées uniquement aujourd’hui prendrait 82 ans sans interruption.
Cette infobésité nous fait jongler d’un contenu à l’autre. Le problème, c’est que le cerveau continue à vouloir traiter ces infos comme importantes. Il génère de la dopamine pour nous motiver à en consommer plus. Jusqu’à l’indigestion.
J’ai écrit ce Plongeon à 4 mains avec Julien, auteur d’une excellente newsletter sur notre relation aux écrans que je te recommande chaudement : Screenbreak.
Faille 4 : l’hypersensibilité à l’aléatoire
Le contenu imprédictible nous rend complètement dingues.
C’est exactement le principe des machines à sous. L’espoir de tomber sur le succès nous pousse à continuer.
Quand tu scrolles sur Instagram, Tiktok ou même LinkedIn, tu ne vas pas trouver un intérêt pour chaque contenu, mais seulement pour certains. Ton cerveau va parfois générer de la dopamine, et parfois pas.
Cette sécrétion intermittente de dopamine crée un puissant cercle vicieux : notre cerveau veut revivre cette sensation de récompense. Alors on continue de scroller, jusqu’à tomber sur le prochain contenu qui cachera de la dopamine.
Faille 5 : le sentiment d’urgence
À l’époque des chasseurs-cueilleurs, on se devait d’être sur le qui-vive dès qu’un stimulus extérieur apparaissait. Un bruit soudain pouvait signifier l’apparition d’un animal prêt à te dévorer, ou bien à l’inverse la possibilité de trouver de la nourriture.
Aujourd’hui, nous sommes arrosés de stimulis toute la journée. Un adolescent reçoit en moyenne 237 notifications push par jour.
Chaque notification a tendance à être interprétée comme urgente et importante, comme si on était encore des chasseurs-cueilleurs. C’est pour ça qu’il faut en prendre conscience et les désactiver.
En plus, chaque notification est perçue comme une nouvelle tâche démarrée et non terminée. Le cerveau se fatigue lorsqu’il a le sentiment que sa Todo list s’allonge.
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Depuis le Plongeon sur l'épargne je me demande comment on pourrait financer l'économie locale avec notre argent.
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Lendopolis est une filiale à 100% de La Banque Postale, l'une des rares grandes banques européennes à s’engager totalement à sortir des énergies fossiles.
3. Enjeux 🤔 : les impacts sur nos capacités
Au fur et à mesure, le cerveau s’abîme par la sur-exploitation de toutes ces failles naturelles. On a aussi plus de mal à prêter attention sur la durée, parce qu’on est en quête perpétuelle de nouvelles sollicitations.
Pour les enfants et les adolescents, le risque est d’autant plus fort que leur cerveau n’a pas fini de se développer.
Alors, quels sont les impacts de cette forte stimulation numérique sur nos vies ?
La baisse de productivité
Le cerveau s’habitue à être très sollicité, et il est de plus en plus compliqué de se concentrer.
Le temps d’attention moyen devant un écran d’ordinateur est passé de 150 secondes (2004) à 44 secondes (2021). Divisé par 3 en 17 ans.
On jongle beaucoup plus entre les tâches et les actions. Le cerveau récompense la distraction, donc c’est extrêmement facile de perdre le contrôle et de s’interrompre, même sans notification.
Dès le moindre sentiment d’inconfort, on est tenté de prendre son smartphone ou d’ouvrir un nouvel onglet.
C'est un cercle vicieux : plus on habitue son cerveau à se distraire, plus notre capacité de concentration diminue, plus on est distrait.
Résultat : on fait plus de multi-tâches, et on jongle entre une visio, les emails, un doc à écrire et la réservation du dîner pour ce soir.
L’impact sur la performance est évident. Moins de concentration intense et continue, donc moins de production à forte valeur ajoutée.
Le cerveau paie une commission en temps à chaque fois qu’il doit changer de tache. Il lui faut en moyenne 23 minutes revenir à 100% de concentration.
Gloria Mark, autrice du livre “Attention Span”
Imagine le temps qu’on perd chaque jour, à tenter de se reconcentrer.
La santé mentale
Un usage excessif des écrans représente un danger pour la santé mentale. On recharge les batteries de nos téléphones 2 fois par jour, mais on ne recharge plus les nôtres.
La sollicitation perpétuelle du système de génération de dopamine épuise et finit par nous rendre insensibles. Au fur et à mesure, le niveau de base de dopamine dans le corps diminue.
C’est le phénomène de tolérance : il faudra une dose de dopamine encore plus élevée pour atteindre le même niveau de satisfaction. La vie devient plus fade à côté des stimuli numériques. On en devient donc de plus en plus dépendants.
L’exemple des adolescents est symptomatique du sujet. Le graph suivant du Financial Times est super clair : l’ère des smartphones et des réseaux sociaux va de pair chez les ados américains avec une augmentation massive du sentiment “ça n’est pas agréable d’être en vie” (en rouge) et “je vois rarement mes amis” (en bleu).
Les réseaux sociaux jouent notamment sur le FOMO (Fear Of Missing Out, “peur de passer à côté de quelque chose”), et sur la comparaison sociale. On compare les failles de notre intérieur avec la façade extérieure que les autres veulent bien nous montrer.
La solitude
20% des Français de + de 15 ans ressentent un sentiment de solitude, y compris parmi ceux qui ont un cercle social complètement normal. Le chiffre atteint 28% pour les moins de 25 ans.
Le temps d’écran est en partie responsable. Le virtuel est une promesse de moindre effort :
avec Instagram : on a immédiatement des nouvelles de ce que font nos proches.
avec Whatsapp/Messenger : on peut échanger rapidement avec tout notre cercle social.
On a l’impression à court terme de satisfaire notre besoin de lien social. Résultat : on se connecte moins dans la vraie vie :
Les discussions entre proches sont moins profondes.
Le phubbing se développe : c’est le fait d'ignorer des personnes physiquement présentes en consultant son téléphone.
Pire, est-ce que tu as déjà entendu parler du phénomène Hikikomori ?
On considère qu'un individu devient Hikikomori lorsque celui-ci a passé plus de 6 mois enfermé seul dans sa chambre.
Article Radio France, 20 mars 2023.
Il y aurait 1 million de Hikikomori au Japon. De plus en plus de personnes en France n’ont plus aucune connexion sociale non plus.
L’isolation sociale est très dangereuse pour la santé. Pourtant c’est aussi grâce au numérique qu’on peut se connecter avec des gens qui sont à l’autre bout du monde ou s’organiser pour se retrouver physiquement. Tout est dans le contrôle.
Le sommeil
En 30 ans, les Français ont perdu 1h30 de sommeil chaque nuit (6h58 en moyenne aujourd’hui en semaine). Les écrans ne sont évidemment pas les seuls coupables, mais ils y sont pour quelque chose.
Dès que tu passes 5min sur ton smartphone avant de te coucher, tu retardes ton endormissement de 4min.
Et même si tu t’endors suffisamment tôt, ton cerveau reste stimulé. Ton sommeil sera beaucoup moins récupérateur.
Par une sorte d’effet de garde, on reste constamment en alerte. La lumière bleue va réduire le temps passé en sommeil profond et en sommeil paradoxal, deux stades du cycle de sommeil essentiels.
Les réveils classiques commencent à refaire surface, parce qu’on est nombreux à vouloir garder notre téléphone sur la table de nuit pour le réveil.
La santé physique
Sédentarité
Nous n’avons jamais été autant assis dans l’Histoire : 7h24 par jour en moyenne en France.
L’humain n’est pas fait pour rester toute la journée assis devant un écran. Nous sommes programmés pour bouger. Il y a 40 000 ans, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs marchaient en moyenne 20 kilomètres par jour.
Évidemment on pourra se dire qu’on ne peut pas grand-chose contre le besoin d’être assis devant un ordi au boulot. Mais :
On est aussi de plus en plus sédentaires sur nos temps libres. On préfère le canapé et Netflix plutôt que le cinéma, Uber Eats plutôt qu’une marche jusqu’à l’épicerie, et on passe nos pauses dej devant un écran plutôt qu’à s’ennuyer en marchant.
On peut modifier nos conditions de travail : bureaux avec position debout, transport jusqu’au bureau en vélo ou à pieds, meetings en marchant. Pourquoi pas même un vélo d’appartement pour pédaler 3h par jour ?
Le cou du smartphone
La surexposition aux écrans peut aussi engendrer des stigmates physiques. Le plus connu de ces syndromes est sans doute le “text neck”.
Les douleurs dans le cou, la nuque ou le dos sont de plus en plus fréquentes. Elles sont dues à la posture courbée qu’on prend souvent en utilisant le téléphone. Plus l’inclinaison de la tête est importante, plus la nuque subit.
En 2014, une étude américaine a mesuré la charge réelle supportée par la région cervicale quand on se penche en avant.
À terme, une grande partie de la population risque de subir de vraies douleurs. En plus de devenir Quasimodo.
La perte du goût de l’effort et de la motivation
Le cerveau est facile à comprendre. Si une activité génère moins de dopamine, elle est moins attirante pour lui.
Lorsqu’on consulte les réseaux sociaux, le cerveau en libère fréquemment.
Le problème ? La dopamine est une ressource limitée. Et… c’est aussi l’hormone de la motivation.
Pourquoi s’embêter à se concentrer sur des tâches exigeantes si un plaisir immédiat est à portée de main ?
Chaque minute passée sur les réseaux sociaux érode notre motivation pour les activités moins immédiatement gratifiantes, qui paraissent alors fades et ennuyeuses.
On gomme tout goût de l’effort prolongé. Sauf si on en prend conscience et qu’on se crée des routines d’efforts pour contrer ces effets.
L’ennui et la créativité
On ne s’ennuie plus. Dès que nous avons 30 secondes nous sortons notre téléphone.
C’est pourtant dans les moments de repos que l’on forge des associations d’idées. Les fameuses “idées dans la douche”.
C'est quand même triste de devoir être dans la douche pour être libéré du téléphone et avoir des idées non ? Trouver des solutions n’a jamais consommé autant d’eau.
C’est dans les moments de déconnexion que naît la créativité pure. Et c’est une compétence de plus en plus valorisée, puisque c’est quasiment la seule que l’IA aura du mal à concurrencer.
J’ai écrit ce Plongeon à 4 mains avec Julien, auteur d’une excellente newsletter sur notre relation aux écrans que je te recommande chaudement : Screenbreak.
4. Défis 💪 : que peut-on faire ?
Accélérer la prise de conscience
Beaucoup de gens savent qu’il y a un problème avec le développement exponentiel des écrans. Pourtant on est peu nombreux à comprendre comment ça marche et quels sont les impacts réels sur nos vies.
Tout comme il existe des influenceurs climat (Jancovici, Camille Etienne, Arthur Auboeuf etc.) il faut des influenceurs sur le numérique pour qu’on prenne progressivement conscience de l’impact de l’hyperconnexion. Julien (qui a co-écrit cette newsletter avec moi) organise des conférences en entreprises. Il existe aussi la fresque des écrans et la fresque du numérique.
Développer les alternatives physiques
La puissance d’attraction du digital est telle qu’elle bouscule nos vies. Dès le moindre moment d’inaction, on est attirés comme des aimants vers nos écrans.
Des milliards de dollars ont été investis pour rendre le monde digital plus attractif via le développement des géants de la Tech. Comment développer des services et produits éloignés d’écrans, si géniaux que tout le monde s’en empare ?
Lorsqu’on passe une soirée entre amis ou qu’on pratique notre passion, notre cerveau est transporté et nous pouvons oublier que les écrans existent.
Des dizaines de projets peuvent être lancés pour nous aider à oublier les shots instantanés de dopamine de nos écrans.
Dépasser le culte de la disponibilité
Tout comme rouler en Twingo devrait être plus cool que rouler en Range Rover, il faut que la déconnexion devienne “hype”.
Le développement du télétravail a généré la tendance opposée : le présentéisme digital :
Plus de la moitié des salariés répondent en moins d’une heure à tous les mails qu’ils reçoivent. 70% interrompent même leurs tâches quand ils ont une notification.
Le syndrome “busyness” (être sous l’eau, c’est être cool) fait mal. En tant que plongeurs nous devons réagir : sortir la tête de l’eau régulièrement est plus intelligent non ?
D’un point de vue personnel, le même phénomène se développe. Il faut répondre instantanément aux messages Whatsapp, et ne surtout louper aucune notification au risque de paraître impoli.
Cette disponibilité permanente a un coût : nous sommes moins connectés profondément à nos enfants, nos conjoints, nos collaborateurs.
Comment changer ça ? Quelques idées :
En perso : laisser le téléphone dans l’entrée en rentrant à la maison, ne pas le poser sur la table lors d’une discussion, et le remplacer dans ta chambre par un bon vieux radio-réveil.
Salariés : éviter toute distraction (pas de téléphone à côté, pas d’autre onglet ouvert que celui sur lequel on travaille), et surtout une communication aux autres du besoin de concentration.
Entreprises : ne pas déranger les collaborateurs qui veulent se concentrer, ne pas créer un sentiment d’urgence permanent, diminuer le nombre de réunions, valoriser les pauses, montrer l’exemple en tant que dirigeant.
L’impact de l’usage excessif des écrans sur nos vies est important, mais tout peut changer. Il suffit de passer à l’action.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Merci à Julien qui a co-écrit ce plongeon avec moi.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
Plonge dans l’épisode 2 pour passer à l’action : liste des projets déjà lancés, idées de jobs, opportunités de boîtes à créer, et bien évidemment des super vocaux d’expert (es) et d’entrepreneurs.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Super thématique, bravo Guillaume, on se bat depuis 5 ans pour construire un opérateur mobile qui prend ce sujet au sérieux et les témoignages que l'on reçoit sur le bonheur de se reconnecter au monde réèl de nos abonnés nous motive chaque jour ! Pierre (TeleCoop) depuis la Bretagne !
Merci pour cet écrit ! J’ai rarement lu une synthèse aussi intéressante et engageante !