Hors série / Comment trouver des associé.es ?
34 entrepreneurs nous racontent comment ils ont trouvé la perle rare. À toi de trouver la tienne ?
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #47.
La semaine dernière, on a creusé comment trouver une idée de boîte. Si tu n’as pas lu ce premier épisode, plonge ici.
Aujourd’hui on se penche sur le deuxième volet de cette série spéciale été du Plongeoir : trouver un.e associé.e. La relation entre associés est probablement le facteur principal de succès ou d’échec d’un projet entrepreneurial. Ça vaut le coup de s’y pencher non ?
J’ai analysé 34 messages vocaux d’entrepreneurs passionnants. Si tu veux créer une boîte un jour, c’est évidemment super précieux. Si tu es juste curieux, c’est le meilleur moyen de comprendre comment le futur se construit.
Le sponsor de ces 3 éditions spéciales du mois d’août est particulier pour moi, parce que je suis un client fidèle depuis le début du Plongeoir.
Dès qu’un entrepreneur me demande : "Je vais créer ma boîte, un conseil pour l'administratif ?"
Je réponds : "Va donc faire un tour sur Legalstart ;)"
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C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Analyse 🤙 : Certains n’imagineraient même pas créer autrement qu’en couple, ou avec leur meilleur ami. Pour d’autres, c’est dangereux et inimaginable. Certains créent seuls et réussissent super bien. D’autres pensent que c’est quasi impossible. Certains démarrent par l’idée, d’autre par l’équipe.
Des points communs existent évidemment, et c’est passionnant de les remonter.
Vocaux 📣 : Ecouter ces 34 vocaux de suite est une expérience incroyable. Que tu sois entrepreneur déjà associé, ou en recherche de la perle rare : écoute-les ! Tu te rends compte que chacun partage des convictions différentes, et les conseils fusent. ENORME merci à eux :
Alexandre (Temo), Siham (Off Campus), Tanguy (Stokelp), Pierre-Amans (BIB Batteries), Perrine (Bini), Blaise (Battwoo), Laurent (Lalilo), Matthieu (Ticket for Change), Clément (Morning), Thomas (Les Others), Marc (Feve, Dataiku), Frédéric (Simplon), Hubert (Leakmited), Cécilia (May), Joseph (Goodvest), Yacine (Circull’Egg), Salomé (Drive tout nu), Jacques (Grain De Sail), Maeva (Helios), Etienne (Milpa), Sébastien (Lormauto), Clément (Willy Anti-Gaspi), Alexis (Revolte), Timothée (Secondly), Boris (Mindday et Sport Heroes), Tanguy (Zalg), Henri (Osiris Agriculture), Juliette (PepPsy), Julien (Hubcycle), Paul (Hectarea), Jérémie (Keenest), Mathieu (Agoterra), Alix (Master Camp), Djamina (Hisseo), Raphaël (Lokki).
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Analyse des vocaux : trouver des associé.es.
Les 34 vocaux des entrepreneurs (il faut que tu ailles sur l’article en ligne ici pour les écouter).
Cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
🤙 Analyse des vocaux : trouver des associé.es
1. Démarrer par l’idée ou par les cofondateurs ?
Il y a deux méthodes pour créer une boîte. Tu peux commencer par réfléchir à une idée, puis chercher les cofondateurs qui correspondent. Ou tu peux démarrer par les cofondateurs, et chercher ensuite une idée qui plaît à tous.
Démarrer par les cofondateurs
A l’écoute de tous les vocaux j’ai l’impression que quand on a en tête une personne avec qui s’associer dès le départ, alors le projet démarre par là.
Pour Cécilia (May), il y avait une vraie volonté de créer avec son mari.
Maeva (Helios), échangeait avec son amie Julia depuis longtemps, parce qu’elles savaient qu’elles pourraient créer ensemble.
Cette réflexion est plutôt logique. Il y a beaucoup plus de risque à se planter sur l’association que sur l’idée. On peut changer de projet en cours de route. Si on se trompe de cofondateur, c’est une autre paire de manches.
Quand on connaît une personne avec qui on pourrait s’associer et durer, c’est de l’or. Il faut tenter de trouver une idée commune, qui valorise les compétences de chacun.
Démarrer par l’idée
Commencer par l’idée a aussi des avantages :
Alignement personnel : choisir toi-même l’idée initiale permet de t’assurer que le projet correspond à ce que tu veux faire de ta vie (Boris, Mindday).
Compétences clefs : commencer par l’idée permet de chercher des cofondateurs parfaitement adaptés au projet. Est-ce que le succès de ce type de projet va se jouer sur les ventes ou sur le produit par exemple ?
Pour Mindday (app mobile d’autothérapie), les compétences clefs étaient la techno et le produit (Jean Baptiste, CTO), l’expertise métier (Hervé, psychiatre), et le marketing (moi).
Boris, Mindday
Commencer par l’idée est aussi bien plus intelligent que de ne pas démarrer du tout.
Si tu n’as pas identifié la perle rare pour t’associer, il vaut mieux démarrer seul plutôt qu’attendre absolument de rencontrer quelqu’un.
Pourquoi ? Tout simplement parce que plus tu vas avancer sur l’idée, plus ça sera concret et convaincant. Aurais-tu vraiment envie de rejoindre une personne que tu ne connais pas sur un projet incompréhensible ?
Cécilia et Antoine (May) ont rencontré leur cofondateur et CTO Adrien parce qu’ils avaient démarré et qu’ils cherchaient à améliorer le produit. Pareil pour Alexandre (Temo), qui s’est associé avec Justine, alors qu’elle avait investi dans leur première levée de fonds.
Mieux vaut démarrer seul, que mal accompagné (Laurent, Lalilo).
2. Quel type de profil chercher ?
Lorsqu’on pense à une personne avec qui on aimerait s’associer, il y a 3 paramètres qui reviennent tout le temps :
Les soft skills : alignement de valeurs, fit humain.
L’alignement de vision pro et perso : ambition, convictions, vision de la boîte dans 5 ans. Mais aussi souhait d’enfants, déménagement, salaire etc.
La complémentarité de compétences : expertises principales nécessaires pour le projet.
Justine et moi avions des expertises complémentaires (agro vs business) mais on est deux extravertis. On a rencontré Samuel, agro comme moi mais “force sage”. Il faut être complémentaires sur les hard skills et les soft skills.
Yacine, Circull’Egg
Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut absolument un excellent fit humain et un alignement de vision pro et perso pour se lancer.
C’est obligatoire.
Pour la complémentarité de compétences, il y a débat.
Alice et Siham (off-campus) étaient super complémentaires. Siham avait une expertise comm / contenu, et Alice plutôt opérations / finance.
Par contre Alice et Perrine (Bini) avaient des profils assez similaires. Perrine était dans la finance et Alice dans le juridique.
C’est déjà très complexe de trouver une personne incroyable, donc il ne faut pas forcément chercher à cocher toutes les cases de compétences. On est prêt à tout apprendre quand on lance sa boîte. Si on est aligné sur la vision et la manière de bosser c’est déjà génial.
Perrine, Bini
J’ai beaucoup entendu cet avis en écoutant les vocaux.
Évidemment ça ne s’applique pas à un projet qui nécessite une expertise technique énorme, sauf à démarrer 6 mois puis partir à sa recherche.
Si tu as trouvé ton associé.e idéal.e tu peux de toute façon adapter le projet en fonction pour que ça vous corresponde parfaitement.
3. S’associer avec quelqu’un qu’on connaît
Parfois on a en tête une personne avec qui on veut absolument s’associer. Voilà un petit tour d’horizon des profils possibles.
Au boulot
Quand on a pu travailler pendant de nombreuses années avec une personne, c’est tout simplement le graal. En plus, on ne risque pas de perdre un ami d’enfance ou un mari.
On avait bossé ensemble pendant des années en face-à-face dans la même boîte agroalimentaire. Lui était directeur commercial et moi directeur des opérations, parfaitement complémentaires. On sait manager ensemble, recruter ensemble. On avait déjà vécu des moments durs, et des succès. C’était une évidence.
Tanguy, Stokelp
En couple
Certains décident de s’associer en couple. C’est plus fréquent qu’on ne le pense, et c’est le cas par exemple ici des équipes de May, Le Drive tout Nu, et PepPsy.
Beaucoup trouvent ça trop dangereux. De mon côté je trouve ça superbe quand ça marche. C’est un choix qui appartient à chaque couple.
4 ans plus tard, aucun regret, c’est super de se soutenir et de vivre cette aventure en commun. Entreprendre est intense, donc c’est génial d’avoir un conjoint qui comprend et qui est mobilisé. Sans parler de la compréhension entre cofondateurs, hyper puissante évidemment.
Cécilia, May
N’oublions pas que les 3 critères qui font le succès d’une association sont le fit humain, l’alignement de vision perso / pro, et la complémentarité des expertises.
Si on est en couple depuis longtemps et qu’on a des expertises complémentaires, c’est forcément un strike en théorie.
Il n’y a pas que des avantages évidemment :
Risque financier : on met tous les œufs dans le même panier, et on vit sans salaire au démarrage ou avec 2 chômages. Petit conseil de Salomé (Drive tout nu) : ne pas hésiter à se lancer en décalé, pour qu’un des deux puisse garder un CDI stable la première année.
Coupure pro / perso : il faut une vraie rigueur familiale pour ne pas parler trop de boulot en famille. Juliette (PepPsy) a trouvé une bonne méthode pour ne pas y penser : avoir 5 enfants :)
En famille
Les équipes cofondatrices de Grain De Sail, Milpa, et Lokki sont des histoires familiales.
L’avantage c’est qu’on sait à quoi s’attendre. On connaît les défauts et les qualités de chacun, et on a des valeurs proches.
Le risque, c’est toujours de casser des liens forts. À chacun de le mesurer. En tout cas quand ça marche, quelles histoires magnifiques !
Raphaël (Lokki) a même réalisé le grand chelem, puisqu’il s’est lancé à la fois avec son meilleur ami et avec son frère.
Avec des amis
Beaucoup d’équipes se créent entre amis. Comme pour les couples ou les frères et sœurs, l’avantage est qu’on connaît bien l’autre personne. Le risque, c’est de perdre un ami, comme c’est arrivé pour Julien (Hubcycle).
Marc (Dataiku, Feve), avait refusé de créer avec des amis (comme beaucoup) pour éviter de les perdre.
À l’inverse, Siham voulait créer off-campus avec de la famille ou des amis. Elle n’avait pas envie de prendre le risque de s’associer avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas assez bien.
L’exemple du média Les Others est inspirant. S’ils n’avaient pas été potes la boîte ne serait plus là (et mon podcast adoré Les Baladeurs aurait disparu Oh my god).
On a lancé Les Others entre potes. Aujourd’hui on est 17, mais pendant 7 ans, c’était très dur financièrement. Si on n’avait pas été potes, on n’aurait jamais pu se soutenir autant et c’est évident que le projet n’aurait pas survécu.
Thomas, Les Others
La leçon qu’il faut retenir de tout ça, est que même si on ne crée pas sa boîte avec un ami proche, il faut absolument que ça soit possible de se parler aussi librement (Marc, Feve et Dataiku).
Choisis ton risque
Si tu crées avec ta femme, ton mari, tes meilleurs amis, ton frère, ta sœur : tu maximises les chances de succès pour ta boîte, parce que tu lui offres des associés qui se connaissent parfaitement et qui pourront survivre à des épreuves hors du commun.
Si tu crées avec une personne que tu ne connaissais pas avant, tu prends un peu plus de risques pour ta boîte, mais tu protèges à 100% tes liens familiaux et amicaux.
4. S’associer avec quelqu’un qu’on ne connaît pas
Si tu n’as personne en tête, aucun souci. Voilà comment les entrepreneurs qui nous ont laissé un message vocal ont passé cette étape.
Ne pas chercher à s’associer, et avancer
Si tu n’as pas trouvé, alors pense à ton projet et à ton idée et mets-toi au boulot. Le bon associé arrive au bon moment. C’est une rencontre, on peut se mettre en quête d’un associé mais ça ne doit pas être une quête exclusive (Timothée, Secondly).
Il ne faut pas chercher à trouver la perle rare. Il faut avancer. Par contre à chaque rencontre avec des gens, il faut apprendre à les connaître plus que d’habitude pour voir si on veut partager plus.
Sébastien, Lormauto
Parler du projet en permanence
C’est le conseil qui revient le plus dans les vocaux. Et il arrive à chaque fois après la même phrase “j’ai eu beaucoup de chance”. Tu connais l’adage : “la chance, ça se provoque.”
Pour avoir de la chance et trouver la bonne personne, il faut parler de ton projet en permanence, partout, et sans filtre.
Quelques exemples :
Paul (Hectarea) : il se forçait à prévoir 2 déjeuners par semaine et des soirées d’entrepreneuriat.
Matthieu (Ticket for change) : il partageait son projet à tous les gens qu’il pouvait imaginer comme cofondateurs. Il voyait s’ils étaient pertinents dans leurs réactions et surtout comment ils se projetaient et s’ils creusaient.
Henri (Osiris Agriculture) : il a posté un joli message sur Linkedin et 3-4 personnes ont postulé, dont 2 avec qui ça s’est super bien passé.
Tanguy (Zalg) : il a tout simplement posté une petite annonce sur un site de rencontre de cofondateurs. C’est particulier mais ça a généré beaucoup de rencontres et il a rencontré Vincent : “Aucun regret ! Mettez une annonce, si le karma est là, il est là.”
Le cas génial où une personne s’impose naturellement
Lors de la première levée de fonds de Temo, Justine investit et apporte de plus en plus d’aide à Alexandre. Au fur et à mesure, elle devient cofondatrice. C’est idéal quand une association se fait aussi naturellement et progressivement.
Ça me fait penser à un autre exemple chez Lalilo. Amine et Laurent avaient recruté des stagiaires, et l’un d’eux s’est démarqué. Ce Benjamin a tellement cru dans le projet qu’il leur a demandé s’il pouvait revenir chez eux pour sa césure.
Amine et Laurent commençaient à douter de leur projet à ce moment-là. Quand tu as un stagiaire qui a plus d’ambition pour le projet que toi, c’est cocasse ! Il est devenu co-fondateur.
Le cas spécifique d’une recherche d’expertise
Blaise (Battwoo) nous a offert une masterclass de recherche de cofondateur technique dans son vocal.
Il a tout simplement cherché sur Linkedin :
Il a identifié les boîtes européennes spécialistes de batteries, puis a filtré les ingénieurs avec minimum 3 ans d’expérience minimum via les bons filtres Linkedin. Ce sont des profils rares.
Il en a contacté 200, et a organisé un call avec une dizaine d’entre eux.
Je leur racontais le projet et je leur proposais de devenir mentor. Je ne parlais pas d’association tout de suite. Il y en a un qui est vraiment devenu mon mentor, et qui ne voulait pas quitter sa boîte.
J’ai eu un super fit avec autre profil, et on s’est dit qu’on bossait ensemble pendant 2 mois. Au bout de 2 mois on s’est dit qu’on était chaud pour s’associer.
Blaise, Battwoo
Pour trouver des cofondateurs techniques, Entrepreneur first est aussi très efficace (Hubert, Leakmited).
5 Entreprendre seul ?
Pour certains il faut être deux. Pour d’autres il faut être 3 parce que ça permet de nourrir et trancher toutes les décisions (Raphael, Lokki).
Parmi ces 34 vocaux, Alix (Master Camp) et Jérémie (Keenest) ont assumé dès le démarrage de vouloir créer seuls.
Pour d’autres c’est une situation qui est arrivée par la force des choses, mais qui est tout à fait assumée aujourd’hui et qui fonctionne :
Hubert (Leakmited) s’était associé mais s’est retrouvé assez rapidement seul.
Frédéric (Simplon) a eu 3 associés mais ils sont partis progressivement en 4 ans.
Julien (Hubcycle) a eu un ami associé et l’a perdu.
Clément (Morning) a un cas hybride : il est accompagné depuis le départ par sa meilleure amie Marie (aujourd’hui DRH). Elle a été essentielle, mais pas cofondatrice.
Au final, quasi 20% des boîtes que j’ai interrogées sont aujourd’hui pilotées par une seule personne fondatrice.
Si c’était à refaire, j’assumerais plus tôt d’être solo founder. Tout le monde veut des équipes fondatrices. Il ne faut pas forcer, c’est dangereux. J’ai mis du temps mais j’ai assumé le fait d’être seul fondateur et je m’entoure autrement.
Julien, Hubcycle
La plupart des gens recommandent de créer à plusieurs, mais si tu as envie de créer seul, fais-le. Dans ce cas, le conseil est de s’entourer énormément.
Le vocal de Jérémie (Keenest) est passionnant et concret sur ce sujet.
J’ai travaillé avec Loïc Soubeyrand (Swile, + 1000 salariés). Il a construit sa boîte en solo et j’ai vu que ça avait aussi des avantages. Les décisions se prennent très vite, et il prend énormément d’avis et de conseils autour de lui. Il n’y a pas de risque d’embrouilles entre cofounders, et c’est le plus gros risque pour une startup.
Jérémie, Keenest
Si tu crées seul, il faut énormément t’entourer :
Recruter une super équipe très tôt, et associer tout le monde au projet. Il faut en avoir les moyens ou lever des fonds très vite en revanche.
Tu peux potentiellement associer une entreprise personne morale, pour apporter de l’expertise. C’est ce qu’a fait Jérémie avec Erable par exemple (expertise Web3).
Tu peux tout de suite créer un "advisory board’ très structuré de 5-10 personnes, avec des personnes que tu peux venir solliciter à n’importe quel moment sur tous sujets. Tu peux les associer au capital.
6. La méthode pour réussir son association
La décision ou non de s’associer est très personnelle, mais la méthode est importante.
Travailler ensemble
Il n’y a rien de plus efficace que de bosser sur un projet ensemble pour vérifier qu’on est bien alignés. Il ne faut pas hésiter à se lancer sur un projet initial qui évoluera, juste pour vérifier que ça se passe bien entre futurs associés.
Travailler ensemble en amont permet de vérifier si en cas de stress la communication est toujours fluide. Est-ce qu’on arrive toujours à se mettre d’accord lorsqu’on affronte des difficultés ? (Maeva, Helios)
J’avais déjà travaillé avec Bruno lors de nombreux projets pro, on savait qu’on bossait bien ensemble. Pierre et Bruno avaient mené à bien un projet coopératif. Ça fonctionnait bien entre eux.
Djamina, Hisseo
Ps : on a lancé justement Plouf pour t’aider à travailler avec de potentiels associés avec Pauline. On est 80 dessus, et tout le monde s’entraide. C’est ici que ça se passe.
Alignement de vision pro et perso
Il faut absolument prendre le temps de se poser pour parler de tous les sujets les plus tabous au démarrage. Même si tu crées en couple, ou avec ta meilleure amie.
On pense évidemment aux questions classiques de vision de la boîte, de niveau d’ambition, ou de souhait de salaire. Il faut aussi penser au couple de chacun quand il y en a un. Quelle est la vision du +1 sur l’engagement entrepreneurial ? Plutôt en soutien quand ça sera dur ou pas ?
Le vocal d’Alexis (Revolte) liste bien le genre de questions auxquelles on ne pense pas forcément au démarrage, et qui peuvent tout changer : “Si jamais dans 3 ans on a une difficulté, serais-tu ok pour qu’on arrête de se payer quelques mois ? Est-ce que ton mari / ta femme serait ok ? Est-ce que tu aimerais déménager ? Avoir des enfants ? Ralentir ?”
Le fameux 50 questions for a cofounder est un exercice utile (Laurent, Lalilo).
Aucune question n’est piège, et tout doit être échangé en transparence. Évidemment tout pourra changer dans le futur, on ne sait pas de quoi la vie est faîte. Mais si tu sens que tu ne peux pas tout dire, alors tu n’as pas trouvé la bonne personne.
Liberté totale de se séparer au départ
La liberté de quitter le projet au départ est clef, il faut savoir partir si on ne le sent pas (Pierre-Amans, BIB Batteries).
Le mieux est de s’en parler dès le début. Vous devez pouvoir quitter le projet à tout moment pendant les X premiers mois, sans que ça crée de frustration. Fixez une date limite à laquelle vous voulez vous dire un oui / non définitif (Henri, Osiris Agriculture).
Il ne faut pas forcer le trait. Si ça ne le fait pas, il faut savoir ne pas s’associer. C’est toute la difficulté de l’exercice.
Sébastien, Lormauto
Pacte d’associés solide
Il ne faut jamais lésiner sur le sérieux du pacte d’associés. Je sais qu’au démarrage les fonds sont limités, mais prenez soin de votre pacte d’associés malgré tout. Je recommande vraiment d’aller voir un avocat spécialisé (demandez des références autour de vous).
Gonzague et moi nous sommes séparés en 2018 (Agricool) dans d’excellentes conditions. Le pacte était solide, et on a juste repris les phrases une par une pour planifier ce départ sereinement.
Si le pacte d’associés n’est pas bien ficelé, vous pourrez vivre des moments catastrophiques dans le futur en cas de désaccord. Une aventure entrepreneuriale peut durer 15 ans. Qui sait quelles seront vos motivations mutuelles dans 15 ans, et vos envies ?
J’avais rencontré mon cofondateur chez Entrepreneur First, mais on a dû se séparer par la suite. Grâce au fait qu’on avait créé avec Entrepreneur First, il y avait un vrai cadre, un pacte d’associés clair, et on avait déjà anticipé ces discussions.
Hubert, Leakmited
Soigner son couple d’associés
Clément (Morning) a investi dans des dizaines de startups et il a un conseil pour toi :
Je vois beaucoup de boîtes se déchirer à cause de l’association. Il faut soigner son couple de cofondateurs. Je conseille de prendre un coach qui gère la relation, pour s’assurer de prendre le temps et de se réaligner en permanence.
Clément, Morning
C’est exactement ce qu’on fait Salomé et Pierre (Le Drive Tout Nu). Ils se font coacher pour prendre soin de leur couple d’entrepreneurs et recommandent d’ailleurs Diane Daussy. Ça leur permet de se réaligner en permanence.
🙏 Cette newsletter a nécessité énormément de travail. Si tu penses qu’elle peut apporter de la valeur à quelqu’un de ton entourage, partage-la. C’est le meilleur moyen de nous remercier !
Aller plus loin : les 34 vocaux des entrepreneurs.
Voilà tous les vocaux et mes notes. N’hésite pas à te balader dedans et aller écouter uniquement ceux qui t’intéressent. Il faut que tu ailles sur l’article en ligne ici pour les écouter.
Alexandre Seux, co-fondateur de Temo (moteurs électriques pour bateaux, portatifs et faciles d’installation)
Mon associée Justine est une amie d’enfance.
Elle est arrivée en tant qu’investisseur au premier tour de table, puis a apporté d’excellents conseils et finalement est devenue la première salariée à temps plein de Temo.
Elle a pris les reines de la partie business, sales, marketing. Elle avait une forte expérience internationale.
Aujourd’hui on se répartit le boulot. Alexandre technique, R&D, prod, financement, logistique, SAV. Justine s’occupe des clients, de la comm, le business, le merch etc.
On est potes, donc ça apporte de la bonne humeur et de la simplicité d’échanges.
J’ai eu beaucoup de chance, mais ça se provoque. Ce qui a joué c’est que je parle autant de l’idée partout, sans filtre. Ça a apporté une investisseur qui est devenue associée.
Siham Jibril, co-fondatrice off-campus (des cours en présentiel à destination d'adultes animés par des professeurs passionnés et passionnants sur des sujets permettant de mieux comprendre le monde ou tout simplement s'aérer l'esprit.)
Alice et moi sommes associées à 50/50. Alice était salariée, et moi j’avais déjà ma boite (notamment le podcast pendant 4 ans et une autre boite avant).
J’avais envie de m’associer sur off-campus pour créer une super dynamique, et avec quelqu’un que je connaissais.
On ne peut pas monter une boîte avec tous ses amis. C’est justement l’avantage de choisir une associée dans ses amis, on sait quels sont ses qualités et ses défauts. On a vécu des moments forts.
Alice et moi étions super complémentaires. Elle opérationnel et finance. Moi comm, communauté, édito.
On était aligné sur notre vision, on avait envie des mêmes choses. On s’était fait un petit questionnaire chacune : vision du travail, place de la boîte dans notre vie, souhait de croissance. Évidemment ça évolue dans le temps, mais c’était important.
On a signé un pacte d’associé avec une avocate.
L’association nous tire vers le haut, on apprend énormément l’une de l’autre et pas uniquement des compétences. On apprend de notre façon d’être.
Tanguy de Cottignies, cofondateur de Stokelp (Achat vente de surstocks et surplus de matières premières alimentaires en frais, surgelé et ambiant (sec) pour les professionnels de l'agroalimentaire.)
Associé avec William.
On se connaissait super bien dans notre boulot. On a bossé ensemble pendant 5 ans en face à face. J’étais directeur des opérations et lui directeur commercial. Donc quand il était d’accord je ne l’étais pas et vice versa, on a appris à bosser ensemble. On sait manager ensemble, recruter ensemble. C’était une évidence.
On est devenus amis avec notre job précédent, voire très bons amis. On l’est toujours, mais la relation change, on parle plus de boulot et on se voit moins en dehors du boulot.
Relation ultra-saine, on se dit les choses, on se fait un point d’honneur à passer des soirées et des week-ends ensemble.
Je ne conseillerais pas de créer une boîte avec un ami. Mais ça reste mon humble avis et des exemples montrent que ça marche aussi.
Pierre-Amans Lapeyre, co-fondateur de Bib Batteries (suivi de batteries et gestion de leur seconde vie).
Associé avec Martin. Rencontré à l’école bien avant d’avoir l’idée.
On a commencé par bosser ensemble sur un projet impact à l’école : compteur carbone pour le BTP.
On a écrit pourquoi on voulait entreprendre, pourquoi tel ou tel secteur. Beaucoup d’introspection. Super intéressant de faire le point sur soi-même comme ça.
On voulait tous les deux de l’impact, de l’ambition, et on voulait vivre une vraie aventure.
On reste jeunes, et on a mis 1 an pour mieux se connaître. La relation s’est approfondie. On est passé par des moments clefs, des galères, des doutes et des succès.
Conseils : on se met beaucoup de pression. Il faut comprendre déjà ce qu’on veut soi-même, avant de se laisser influencer. Il faut que ce projet te corresponde vraiment et il vaut mieux ne pas s’associer plutôt que faire trop de compromis au démarrage.
La liberté de quitter le projet au départ est clef, il faut savoir partir si on ne le sent pas. Quand on s’engage après ça devient d’autant plus une décision choisie, et pas subie.
Perrine Motte, co-fondatrice de Bini, couverts et accessoires pour des repas à emporter sans vaisselle jetable.
Associée avec Alice. On avait le même timing donc ça nous a rapprochées. On s’est donné 6 mois pour travailler ensemble et voir si on s’associait.
Quand on s’est dit go, on a créé notre pacte d’actionnaire. Avant on a créé un questionnaire : à 3-5 ans en perso et pro comment tu te projettes ?
Au départ on n’est pas super complémentaires dans nos expériences, Alice juridique et moi finance. C’est déjà très complexe de trouver une personne incroyable, donc il ne faut pas forcément chercher à cocher toutes les cases de compétences. On est prêt à tout apprendre quand on lance sa boîte. Si on est alignés sur la vision, la manière de bosser etc. c’est déjà génial.
Je suis persuadée qu’il est mieux de cofonder à plusieurs, pour être complémentaire et aller plus vite.
Génial de fêter les succès, de s’entraider.
Blaise Pruvost, co-fondateur Battwoo (batteries de seconde vie).
J’ai eu l’idée seul, et j’ai très vite voulu m’associer.
Dur de se motiver quand tu es seul, dans ton coworking au démarrage. En plus mon sujet était industriel alors que j’ai un background finance. Il fallait des compétences techniques.
Je ne voulais pas mixer famille amis, et cofondateurs. J’ai donc cherché sur Linkedin.
J’ai identifié les boîtes européenne de batteries, puis j’ai filtré les profils ingénieurs avec 3 ans d’expérience minimum avec les bons filtres Linkedin. Ces profils sont rares, donc j’en ai contacté 200. J’organisais un call, je racontais l’idée, et je leur proposais de devenir mentor / advisory board. Je ne parlais pas d’association directement. J’ai fait une dizaine de calls. Il y en a un qui est au final vraiment devenu mon mentor, et qui ne voulait pas quitter sa boîte. Un autre avec super fit, et on s’est dit qu’on bossait ensemble pendant 2 mois. Pas de NDA, rien du tout. Important d’être en confiance totale. On a bossé comme des associés au final, et au bout de 2 mois on s’est dit qu’on était chaud pour s’associer.
On a fait une grosse introspection ensuite : quelle ambition, limites de chacun, jusque quand on pouvait ne pas se payer, quels étaient nos besoins. On voulait savoir là où on n’était pas sur la même longueur d’onde et surtout là où on ne l’était pas pour avoir toutes les cartes en mains.
Laurent Jolie, co-fondateur de Lalilo (Edtech : accompagnement des professeurs pour différencier l’apprentissage de la lecture et lutter contre l’échec scolaire)
J’ai créé avec 2 cofondateurs, Amine et Benjamin. Avec Amine on avait déjà bossé sur un autre projet avant, qui n’avait pas fonctionné. On s’entendait bien et on voulait créer de nouveau ensemble.
Une fois que le projet était bien défini, on a vécu une période bizarre avec 5 stagiaires en même temps. Parmi eux, il y avait Benjamin.
À la fin de son stage Benjamin nous dit qu’il était fan du projet, et qu’il aimerait revenir en césure dans la boite après. À ce moment-là on hésitait beaucoup avec Amine, on ne savait pas si on continuerait le projet. On avait un stagiaire avec plus d’ambition que nous sur le projet ;)
On a finalement créé à 3, naturellement. On avait des formations similaires, et des personnalités complémentaires.
Le mieux pour tester, c’est de travailler ensemble. Il ne faut surtout pas hésiter à arrêter si la mayonnaise ne prend pas parfaitement.
Le fameux 50 questions for a cofounder est un exercice sympa, avec de nombreuses questions tabou utiles à mettre sur la table.
Il est beaucoup plus agréable d’entreprendre à plusieurs. Après c’est sûr qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné.
Matthieu Dardaillon, co-fondateur de Ticket for Change (2013), et aujourd’hui auteur de l’excellente newsletter “Redessiner le monde”.
Au moment de créer Ticket for change, j’avais 23 ans. J’ai été vite accompagné par un partenaire fondateur, une sorte de fonds de dotation.
Ma méthode : parler de mon début de projet à un max de gens que je pouvais imaginer comme cofondateur(trice). Je voyais comme ça s’ils étaient pertinents mais aussi s’ils se projetaient, s’ils avaient creusé.
J’ai rapidement avancé avec Joséphine, une amie de promo. On avait déjà lancé un projet d’asso en école avant, qui avait bien marché. J’ai avancé avec Adèle, super fit même si on se connaissait moins. On avait fait des voyages similaires autour de l’entrepreneuriat social. J’ai aussi rencontré Boris, qui avait un projet similaire, autant allier nos forces ?
Il a fallu que la mayonnaise prenne entre toutes ces personnes, et j’ai voulu qu’elles se sentent toutes cofondatrices, malgré le fait que j’avais travaillé le projet depuis 1 an. On a tout repris en un mois de A à Z, pour recommencer ensemble.
A posteriori je me suis rendu compte que pour trouver la perle rare : 1/ est-ce qu’on a une vision et envie commune, 2/ est ce que ça me donne de l’énergie de travailler avec cette personne et 3/ est-ce que 1+1 =3 en compétences ensemble.
Clément Alteresco, fondateur & CEO de Morning (2012), solutions de bureaux et coworkings dans Paris.
Aujourd’hui Morning, c’est 100M€ de CA, une boite BCorp et une super culture. J’ai fait un plongeon portrait sur eux ici ;)
Cas hybride : j’étais le seul entrepreneur aux commandes, mais j’ai eu la chance d’avoir à mes côtés ma meilleure copine Marie Barbier.
Au départ elle voulait juste donner un coup de main à mi-temps, et elle est devenue essentielle. Elle est aujourd’hui DRH, et c’est fondamental chez Morning car tout est centré autour de la culture.
Je conseille toujours de créer à plusieurs. Quand on est jeune en particulier. Quand on est plus vieux on se connaît un peu plus, on a eu le temps de savoir quelles étaient nos faiblesses pour s’entourer, on a un peu plus de moyens.
J’ai essayé de chercher pendant 6 mois / 1 an à m’associer, mais je n’ai pas trouvé chaussure à mon pied.
Je vois des boîtes qui se déchirent à cause des entrepreneurs. Il faut soigner son couple de cofondateurs. Je conseille de prendre un coach qui gère leur relation, pour s’assurer qu’ils parlent suffisamment, qu’ils prennent le temps et qu’ils s’alignent en permanence.
Thomas Firh, co-fondateur et rédac-chef du média Les Others (2012) et Recto Verso. Réalisateur du podcast Les Baladeurs (j’en suis fan !).
On a lancé Les Others avec 3 potes. Un des cofondateurs est parti quand c’était trop compliqué au niveau financier. Pendant 7 ans c’était dur financièrement. Aujourd’hui on est 17, mais pendant longtemps c’était compliqué. Si on n’avait pas été potes, on aurait craqué.
On n’a pas du tout fait de calcul. On avait les mêmes compétences créatives, artistiques, édito. C’est avec le temps qu’on s’est spécialisés chacun sur nos sujets.
On a un associé qui est arrivé avec un profil business, ce qui a fortement aidé à développer le chiffre d’affaires.
J’ai peu de conseils, parce qu’on a eu beaucoup de chances d’être très potes. Ça nous sert énormément à traverser les moments difficiles.
Marc Batty, co-fondateur de Feve (financement de l’agriculture de demain par l’épargne), et ex co-fondateur de Dataiku (solutions data pour entreprises).
Dataiku et Feve, 4 cofondateurs. Le casting a eu lieu dès le départ à chaque fois.
Dataiku : Florian, le CEO a créé son équipe autour. Feve : moi qui étais à la baguette pour lier les différentes personnes. On est partis à 5, on a bossé ensemble quelques mois puis on a lancé à 4. Après 2 ans une personne est partie donc on est 3.
Certains arrivent à créer une boîte avec des amis proches ou de la famille, mais je suis trop impulsif et j’aurais eu peur de rompre des liens. J’apprécie qu’on soit capable de tout se dire avec Simon et Vincent, mais on n’était pas des amis super proches.
Pour Feve on a bossé pendant 1 an ensemble avant de s’associer. C’est surtout se mettre en mouvement qui est important. On confronte nos convictions, nos envies, notre style de travail. Et c’est comme ça qu’on décide ou pas de s’associer.
Entrepreneur first peut aider à marier des profils de type technique / business.
Le mieux c’est d’en parler énormément. À un moment les rencontres créeront les associés.
Frédéric Bardeau, président et co-fondateur de Simplon (2013, formations inclusives aux métiers du numérique). Ils font plus de 30M€ de CA, superbe succès impact.
Gros dossier le sujet cofondateurs chez Simplon : je suis le seul cofondateur qui reste du début, mais Simplon n’est pas mon idée.
L’idée vient d’Andreï et d’Erwan, que j’avais croisés quand j’étais prof au Celsa. Ils se sont dit qu’ils voulaient adapter ce modèle de bootcamp américain à l’économie sociale et solidaire en France.
On a fait la première partie de l’aventure ensemble, mais au fur et à mesure on a eu des divergences plus ou moins grandes.
Avec Erwan on s’est quittés en 2017. Il voulait surtout qu’on prenne plus le temps, qu’on calme le jeu. Et moi j’étais plutôt debout les deux pieds sur l’accélérateur.
Hubert Baya Toda, co-fondateur de Leakmited (2019, IA pour détecter les fuites sur les réseaux d’eau)
J’ai créé Leakmited au sein d’Entrepreneur First. J’ai rencontré mon cofondateur là-bas, c’est le concept du programme.
L’association s’est faite naturellement. On était tous les deux immigrés, depuis quelques années. Même histoire : mathématiciens, originaires des pays du sud.
On a dû se séparer. Grâce au fait qu’on avait créé avec Entrepreneur First, il y avait un vrai cadre, un pacte d’associés clair, et on avait déjà anticipé ces discussions.
Nos liens n’ont pas résisté aux épreuves des échecs commerciaux et techniques du début.
Si c’était à refaire, je le referais auprès d’Entrepreneur First. Mais je ferais plus attention à creuser les liens entre associés. Il faut être prêts à résister aux tempêtes.
Il faut que les associés se soutiennent, mais aussi que les maris / femmes des associés soutiennent dans les moments durs.
Cécilia Creuzet, co-fondatrice de May (accompagnement à la parentalité).
3 cofondateurs, deux à l’origine (Antoine et moi). Un arrivé plus tard.
On est associés et mari et femme dans la vie. Antoine a eu l’idée, et on avait hyper envie de créer ensemble. Mais pas forcément une reco de créer en couple. En plus on avait un enfant, prise de risque financière.
4 ans plus tard, aucun regret, super de se soutenir et de vivre cette aventure en commun.
Entreprendre est intense, donc avoir un conjoint qui comprend et qui est mobilisé est génial. Sans parler de la compréhension entre cofondateurs, hyper puissant.
Il y avait des challenges techniques : logiciel médical utilisé par l’équipe de soin (20K questions par mois), et application. On a trouvé notre cofondateur CTO avec une chance dingue, après 1 simple café. Très tôt au démarrage.
N’hésite pas à contacter Cécilia si tu as des questions sur le fait de te lancer en couple ;)
Joseph Choueifaty, co-fondateur de Goodvest (assurance vie responsable).
Pas simple l’équipe cofondatrice !
Au démarrage j’ai l’idée seul pendant mon master. Je convaincs une amie Yasmina de me rejoindre. On avance pendant notre master, et après 3-4 mois elle préfère partir en VC, choix que je respectais à 100%.
Je repars en recherche d’associés, je ne voulais pas créer seul à 23 ans sur une industrie si complexe. Je rencontre beaucoup de personnes très différentes, avec qui on avance plus ou moins.
Je m’associe finalement avec un ami d’ami sur la partie tech : Antoine Beneteau. Consultant en cybersécurité chez KPMG.
1 an plus tard on décide de recruter une late founder, Aurore. Elle est aujourd’hui CMO de Goodvest.
Après la complémentarité et les compétences, il faut viser le fit et écouter ses intuitions.
Justine Lecailler, co-fondatrice de Circull’Egg (valorisation des coquilles d’oeufs).
J’ai démarré le projet seul, je me suis associé, puis désassocié, puis réassocié.
J’ai voulu créer quand j’étais en stage en finance, avec des amis. Après quelques mois ils ont décidé d’aller plutôt vers des grosses boîtes. On s’est séparés mais on est toujours amis.
Je voulais me réassocier, je suis un extraverti. Je voulais qu’on soit trois, pour trancher plus rapidement les décisions et confronter les avis. Je voulais aussi de la mixité.
J’ai rencontré Justine, qui était à l’ESCP. J’avais posté une offre sur une asso qu’on avait en commun entre AgroParisTech et l’ESCP. Après 6 mois, je lui ai proposé de s’associer et elle a accepté.
Justine et moi avons des expertises complémentaires mais tous deux extravertis. On a rencontré Samuel Olivier, agro comme moi mais force sage.
Conseil ? Complémentaires sur les hard et les soft skills, à 3. Et vérifie le fit humain, tu pourrais partir en week-end avec ?
Salomé Géraud, co-fondatrice du Drive tout nu (drives zéro déchet).
Aventure familiale : on s’est mariés l’année où on a lancé le projet ! On se connaissait depuis longtemps.
Pierre a quitté son job 6 mois plus tôt que moi. J’ai eu besoin de réfléchir aussi au fait que je voulais bien m’associer en couple.
Complémentarité de profils : Agro pour Pierre, Science po Aix pour Salomé.
Charte entre nous, mix familial, couple, pro. On a eu 3 enfants depuis donc ça a un peu évolué mais on communique toujours beaucoup.
On s’est fait coacher, c’est une super idée. Diane Daucy, médecin psychiatre qui accompagne des associés en entreprise. Ca nous permet de nous réaligner en permanence, dans notre posture de dirigeant. On a démarré à deux et on est 62 donc ça change.
Jacques Barreau est co-fondateur de Grain De Sail (2015, transport maritime durable à la voile, et marque de chocolat et café)
Je me suis associé avec mon frère Olivier. Ensuite on a recruté, car le projet était suffisamment passionnant pour embarquer.
L’idée initiale est maritime : décarboner le transport. On a rapidement compris qu’il fallait au départ internaliser le besoin de chargement. On a lancé notre propre production de chocolat et de café, pour créer nous-même le besoin en importation de café et de cacao.
Le mix entre armateur de cargo à voiles et entreprise de fabrication de café et de chocolat a beaucoup aidé, parce que ça passionne.
Conseil : il faut un sujet de boîte qui donne vraiment envie aux gens de te rejoindre, comme associé ou salarié.
Maeva Courtois, co-fondatrice de Helios (2020, néobanque écologique)
Associée avec Julia Menayas. Super naturel. On s’était rencontré 10 ans plus tôt à l’école à l’étranger. Maeva était en école d’ingé, et Julia business.
On s’est rapproché parce qu’on aimait parler d’idées de boîtes, creuser des projets. On avait la même vision du travail, mais des compétences complémentaires.
C’était la meilleure personne pour moi pour créer une boîte, parce que valeurs communes, fit humain, convictions, profils complémentaires.
Un conseil : commencer à travailler en amont. Pour voir si même en stress la communication est toujours fluide. Est-ce qu’on arrive toujours à se mettre d’accord en cas de problème ?
Etienne de La Grandiere, co-fondateur de Milpa (2022, accompagnement à la conversion du conventionnel au bio régénératif, avec garantie de revenu)
Associé avec mon frère. L’idée vient de l’expérience de mon frère, dans la ferme familiale, et le développement d’une entreprise de “régisseur d’exploitation agricole”.
Super aventure de vivre ça en famille. Très naturel. On gagne beaucoup de temps parce qu’on se connaît parfaitement.
Complémentaires : nos compétences sont très différentes.
Sébastien Rolo, co-fondateur de Lormauto (2020, refit de véhicules thermiques en électriques)
Je me suis associé, on est 3. Franck est arrivé tout de suite. Olivier est arrivé quelques mois après quand on a eu besoin de love money, et on lui a filé le virus.
Je ne les connaissais pas du tout avant. Je ne cherchais pas de compétences particulières, je voulais des personnes avec qui partager, et un mix d’expériences différentes pour enrichir le projet.
Il ne faut pas chercher à trouver la perle rare. Il faut avancer, et en rencontrant des gens il faut apprendre à les connaître pour voir si on veut partager plus.
Il faut un projet qui crée une traction. J’ai connu des projets sans traction, personne ne voulait les mener.
Il ne faut pas forcer le trait. Si ça ne le fait pas, il faut savoir ne pas s’associer. C’est toute la difficulté de l’exercice.
Clément Mery, co-fondateur de Willy Anti-Gaspi (2022, e-commerce anti-gaspi)
Associé à 50/50 dès le départ avec Jonathan. On voulait travailler ensemble, et on s’est rendu dispo pour travailler ensemble 6 mois.
On se connaît depuis 2017. Histoire de potes qui voulaient monter une boîte ensemble. Part de chance : dispo en pro, perso, alignement envie.
Je ne me sens pas capable de créer seul. Je veux pouvoir célébrer ensemble, partager les difficultés.
Conseil : est-ce que je veux partir seul ? cofondateurs ? Qu’est-ce que je cherche ?
Réflexion intéressante : si tu cherches un CTO, ultra-expert, super fit humain, dispo maintenant, ça sera dur. Or, le risque de planter la boîte par la rupture entre associés est élevé. Peut-être faut-il plutôt adapter le projet selon les profils avec qui tu as envie de créer et que tu connais mieux ?
Alexis Marcadet, co-fondateur de Revolte (2021, garages pour voitures électriques)
Raphaël qui a eu l’idée a tout de suite compris qu’il fallait beaucoup d’expertise. On n’était pas stressés par la dilution du capital, parce qu’on avait beaucoup besoin d’expertise.
Au moment du pivot de “construction de voiture électrique” à “garages pour voitures électriques”, ça s’est pas très bien passé avec un cofondateur.
Pacte d’associés : attention à avoir un “good, medium et bad leaver” dans le pacte, et aussi un “vesting” sur tous les associés. Ce sont des clauses qui permettent de prévoir comment tout se passe lors d’un départ d’associé.
Poser la vision perso et pro, où tu te vois dans 5, 10, 15, 20 ans, en perso et pro. J’aimerais être payé X, être au 4/5. Je veux avoir des enfants, déménager, vivre en remote etc. Qui serait capable de baisser son salaire etc. ?
Il faut en parler en amont et aussi avec son couple. Es-tu ok si je baisse mon salaire si c’est dur dans la boîte ou non ?
Timothée Coisne, co-fondateur de Secondly (2012, économie circulaire des matelas)
Créé Secondly avec Erwan. Il était dans le recyclage plastique, et on s’est rencontré pour travailler sur un projet commun. On était super complémentaire.
Secondly n’aurait jamais survécu sans cette association.
Conseils : ne pas chercher absolument à s’associer au démarrage. Le bon associé arrive au bon moment. C’est une rencontre. On peut se mettre en quête d’un associé mais ça ne doit pas être une quête exclusive.
Boris Pourreau, co-fondateur de Mindday (2020, autothérapie en santé mentale), et Sport Heroes (2013)
Associé dans Mindday avec Jean Baptiste, et Hervé.
J’ai eu la réflexion sur l’idée seul, puis j’ai cherché ma “dream team”. Selon le projet, je cherche une équipe différente. Est-ce que ça va se jouer sur les ventes ou sur le produit ?
Pour Mindday, app mobile d’autothérapie. Les compétences clefs étaient en marketing et vente (moi), et de technologie / produit (Jean Baptiste, CTO), et expertise métier (Hervé, psychiatre).
Ça n’est pas une méthode unique. Certains orientent l’idée autour de l’équipe. De mon côté j’ai toujours aimé démarrer par l’idée.
Tanguy Gestin, co-fondateur de Zalg (2020, produits alimentaires à base de macro algues)
Je me suis lancé tout seul pour créer la boîte, lancer le premier produit et faire de la R&D.
Je voulais m’associer pour trouver un profil comm / marketing et partager l’aventure. Je voyais arriver le mur de la commercialisation, et je me demandais comment je vais faire seul.
J’ai tout simplement posté une petite annonce. Un peu particulier mais j’ai rencontré beaucoup de monde, et j’ai rencontré Vincent. On avait des amis en commun.
Sans regret depuis le début. Mettez une annonce, si le karma est là, il est là.
Henri Desesquelles, co-fondateur de Osiris Agriculture (2020, robots d’irrigation)
J’ai lancé l’idée seul au démarrage. J’ai remplacé ma deuxième partie de stage par ma boîte et je fais tout ce qu’un ingénieur ne doit pas faire : je ne pense qu’au produit.
Je me mets sur le business plan, et ça n’avance pas. Je me demande quelle ambition j’ai pour le projet, et je vois bien qu’il faut qu’on soit plusieurs pour y arriver.
Je poste un joli message sur Linkedin et 3/4 personnes postulent, dont 2 avec qui ça se passe super bien. Amis d’amis, diplômés d’école ingé, fils d’agriculteurs, et profils différents.
Juliette Lachenal, co-fondateur PepPsy (2019, prévention santé mentale dans les entreprises)
J’ai créé PepPsy avec mon mari Timothée. Associés au travail et à la maison.
On se connaît super bien, on avait déjà monté une association ensemble. On peut vraiment s’appuyer sur les forces de l’autre.
Nécessite un vrai travail pour séparer la vie pro et familiale, même si les deux se croisent forcément. On a 5 enfants, alors en vacances on n’a pas trop le choix que de couper le pro ;)
Julien Lesage, co-fondateur chez Hubcycle (incrédients issus d’upcycling)
J’ai créé la boite seul, et un late cofounder m’a rejoint 1,5 an après la création. C’était un ami, issu de l’école 42 pour créer la plateforme. Le produit n’a pas pris, on s’est séparés et j’ai perdu un ami dans l’histoire.
Si c’était à refaire, j’assumerais plus tôt d’être solo founder. Tout le monde veut et valorise des équipes fondatrices. Mais moi je trouve qu’il ne faut pas forcer et que c’est dangereux, j’ai pris le temps mais j’ai assumé être seul.
J’ai plutôt créé une super équipe de direction autour de moi et je suis le seul fondateur, seul responsable.
Paul Rodrigues, co-fondateur de Hectarea (Financement de l’agriculture de demain par l’épargne)
L’idée est devenue une boîte grâce à une rencontre. L’été 2022, je rencontre Adime. Il est fils d’agro, moi fils d’agri. Fit humain direct, le lendemain je lui partage tous mes docs. 1,5 mois plus tard on lançait la boîte.
Je me forçais à faire 2 déjeuners par semaine et des soirées d’entrepreneuriat pour provoquer ma chance.
Il faut faire attention à ne pas chercher des compétences super précises, c’est déjà génial de trouver une personne avec qui on se soutiendra jusqu’au bout, avec un fit excellent.
Plus simple d’être associé que solopreneur, bien d’avoir plusieurs avis et de se soutenir.
Jérémie Sicsic, co-fondateur de Keenest (Investissement dans des boites impact dès 100€)
J’ai lancé Keenest en solo founder.
C’est ma 3ème boîte. La première, je l’ai créée à 2 avec un pote d’école. La 2ème boîte je l’ai fondée à 3, avec un startup studio en plus (e-founders).
J’ai voulu lancer ma 3ème boîte en tenant le côté solo founder. Par contre je me suis associé avec une boîte, personne morale (Erable). Ils m’apportent des compétences que je n’ai pas dans la partie Web3.
J’ai aussi constitué dès le premier mois un board de 8 personnes, avec des advisors qui ont un peu de capital. Je les sollicite quand je veux, sur des problématiques précises.
C’est donc une autre voie : solo founder + 8 advisors + associé personne morale.
J’ai travaillé avec Loïc Soubeyrand (Swile, licorne française). Il l’a aussi construite en solo. J’ai vu que c’était possible et que ça avait aussi des avantages. Les décisions se prennent plus vite, et il prend énormément d’avis et de conseils autour de lui. Pas de risque d’embrouilles entre cofounders, sachant que c’est le plus gros risque pour une startup.
Mathieu Toulemonde, co-fondateur d’Agoterra (Financement de la transition agro-écologique)
J’ai créé seul, mais ça n’était pas un choix.
Au démarrage je voulais trouver un cofondateur ou un job. J’ai eu l’idée avec Marc Laurent, mais on avait des profils trop similaires. J’ai rencontré beaucoup de monde, mais je n’ai pas vécu d’alignement suffisant.
Au bout de 12 mois, j’y suis allé quand même seul. J’ai vu ça comme un gros point de vigilance, donc j’ai mis en place :
Un conseil de 4 entrepreneurs qui me suivent depuis 3 ans.
Du temps pour rencontrer d’autres entrepreneurs et apprendre chaque semaine.
J’ai aussi associé l’équipe au capital.
Je surveille mon niveau d’énergie, je coupe souvent.
Régulièrement, je fais le point sur les points où je ne suis pas assez pertinent. Par exemple ma femme Constance est montée au créneau pour travailler 1 jour par semaine sur le recrutement et la RH parce que j’avais besoin d’aide.
Alix de Zélicourt, fondatrice de Master Camp (camps de vacances réinventés)
Pas de cofondateur, je suis toute seule.
Très rapidement j’ai pris une équipe avec moi. Ils n’ont pas le statut de cofondateur et sont salariés mais je les vois comme tels. Il me fallait des personnes débrouillardes, avec un super fit, et alignées sur la vision de redonner du sens au temps libre.
Djamina Daniel-Caseneuve, co-fondatrice de Hisseo (2022, coopérative de transport maritime à la voile)
3 cofondateurs chez Hisseo : Damina, Pierre, et Bruno.
J’avais déjà travaillé dans énormément de projets avec Bruno, on savait qu’on bossait bien ensemble. Pierre et Bruno avaient bossé ensemble sur un projet coopératif. Ils ont mené à bien ce projet de début à la fin, et ça fonctionnait bien entre eux.
On a eu un super fit parce qu’on a des compétences très complémentaires. Pierre est très entrepreneur (business, finance, levées de fonds). Bruno a un bagage technique important (capitaine marine marchande). Moi j’avais l’expérience métier, compréhension client et navigation à la voile.
Raphaël Masbou, co-fondateur de Lokki (2019), logiciel pour les loueurs d’équipement.
Lokki créé à 2 avec Benoît, meilleur ami. On voulait vraiment bosser ensemble parce qu’on s’entendait parfaitement et on voulait se tester.
Un 3ème associé nous a rejoints : mon grand frère Jérémie. Il est arrivé 1 an après, et au départ il bossait les week-ends et le soir. J’ai donc mon grand frère et mon meilleur ami comme associés !
La plupart des gens trouvent ça fou que je travaille avec mon frère et mon meilleur ami, mais moi c’est tout ce que j’adore : quel bonheur d’avoir à côté de soi pour travailler les personnes qu’on adore le plus.
On est super complémentaires : Benoit (design, produit, marketing), Jérémie (technique, CTO), moi (client, finance). Super exécution.
On est parti de l’équipe, et l’idée est venue après. Du coup elle est super incarnée.
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. Merci de nous avoir lus et écoutés jusqu’au bout.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
On se retrouve vendredi prochain pour creuser un autre thème clef : comment ces 34 entrepreneurs ont financé leurs 12 premiers mois…
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Bonjour Guillaume,
Et merci pour cette super serie: je trouve que c'est une boite a outils qui peut s'averer super utile et tres inspirante.