Morning : le futur des bureaux
Morning est en train de réinventer notre lieu de travail. Leur histoire nous plonge dans le futur, et leur culture d'entreprise est fascinante.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #32.
Cette édition fait partie de mon programme “Plongeons portraits”. Cette semaine, j’ai choisi de plonger dans une aventure passionnante : Morning.
C’est parti ;)
Ce plongeon portrait est évidemment propulsé par Morning. Si tu cherches des bureaux magnifiques au cœur de Paris, ils peuvent te trouver un bureau, un plateau indépendant ou un immeuble entier. Aménagement, mobilier, ils dessinent tout sur mesure pour ta culture. Tes salariés méritent des bureaux Morning :)
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Le télétravail se généralise, et 4,4 millions de m² d’espaces de bureaux sont vides en Ile de France. Le coworking se développe, et se montre attrayant pour les salariés, les entreprises, et la planète. Morning fait plus de 100M€ de chiffre d’affaires 10 ans après son lancement. Grosse croissance, rentabilité dès le premier jour, comment ont-ils fait ?
Sujet 🤓 : La culture d’entreprise de Morning est vraiment impressionnante. Pas de manager, d’organigramme ou de comité de direction. Les valeurs sont incarnées depuis le premier jour : la confiance, la transparence, la prise de décision décentralisée. Leur modèle crée une résilience hors du commun.
Défis 🤔 : Morning multiplie les projets à impact pour construire le futur des bureaux. Écoconception du mobilier, matériaux responsables, accélérateur de startups, collectif d’action pour les salariés, certification B Corp. Les projets ne manquent pas, et c’est inspirant.
Vocaux 📣: Clément (CEO), Hélène (Impact), Marie (DRH), Agathe (Comm) et Guillaume (Intrapreneur) nous ont laissé un message. On est gâtés :).
On plonge ?
Cet article a été écrit dans le cadre du programme “Plongeons Portraits” du Plongeoir. Tu peux lire dans le lien ci-dessus comment on les sélectionne. On mentionne toujours les partenariats de manière transparente, on ne partage que nos opinions sincères et on s’engage à travailler uniquement avec des boîtes qu’on trouve exceptionnelles. Comme Morning ;)
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : l’impact des bureaux.
Sujet : un ovni nommé Morning.
Défis : le futur des bureaux ?
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1. Constat 🧐 : l’impact des bureaux
Les grandes personnes aiment les chiffres.
47% : part des entreprises françaises qui ont intégré le télétravail dans leur fonctionnement. Ce taux a plus que doublé depuis la période pré-Covid.
4,4 millions de m² : espaces de bureaux vides en Ile de France. C’était 2,6 millions de m2 avant le Covid. À la Défense, 20% des bureaux sont déserts.
271kg : quantité de CO2 évitée chaque année via une journée de télétravail hebdomadaire. Plus de télétravail, moins de besoins en bureaux et de transport, moins de CO2.
3500 : nombre d’espaces de coworking en France, soit 1 million de m2. C’est l’explosion. Les bureaux se vident, les coworkings se multiplient.
60% : taux de croissance de Morning en 2022. La boîte lancée en 2012 réalise plus de 100M€ de chiffre d’affaires et loue 115 000m2 de bureaux dans Paris. Visiblement ce n’est pas vide chez eux : pourquoi ?
Coworking, Cobénéfices.
Avant une boîte prenait 1500m2 de bureaux pour 100 salariés. Maintenant c’est plutôt 600m2 super bien placés, et 20 postes de coworking pas loin. Voire 600m2 dans un espace de coworking ;)
Clément Alteresco, fondateur et CEO, Morning
Le coworking est massivement adopté par tous types d’entreprises. Chez Morning par exemple, tu peux retrouver Swile ou L’Oréal.
Les salariés apprécient :
Un emplacement central pour diminuer leur temps de trajet.
Une belle déco et de nombreux services (bar, sport, évènements).
Un bon karma. Si tu te retrouves seul dans un bureau, quel intérêt de venir sur place ? Tu viens voir tes collègues, et tu veux des rencontres et des super vibes.
Les entreprises y trouvent leurs avantages :
La flexibilité : fini le bail 3, 6 ou 9 ans, le coworking permet un engagement sur des temps courts.
Le niveau de services : aménagement des Espaces de travail, café, ménage, etc. Les boîtes gagnent en coût annuel en quittant un espace trop grand, et le réinvestissent en services pour une surface plus petite.
Et la planète y voit un bon compromis :
Morning est le complément parfait à notre nouvelle consommation des bureaux : une partie du temps en télétravail, le reste dans un lieu incroyable, central, et qui maximise les interactions sociales.
Chez Morning, on partage des services, comme le comptoir café, les salles de réunion, ou les salles de sport. La planète adore quand on partage ;)
Quelques dates
2006 - ouverture d’un des premiers coworkings : Citizen Space à San Francisco. C’est le début de la révolution du coworking et le nombre d’espaces double chaque année.
2010 : lancement de WeWork. La boîte qui a inspiré la série Netflix WeCrashed est montée jusqu’à 47 milliards de valorisation en 2019 pour valoir 64 millions d’euros fin 2023. Ils se sont brûlé les ailes, mais exploitent toujours 600 espaces dans le monde et ont mis un gros coup de projecteur sur le Coworking.
2012 : Clément Alteresco lance Bureaux à Partager.
2014 : lancement de la marque Morning, qui devient progressivement leader à Paris.
2015 : Les acteurs se multiplient comme Wojo, aujourd’hui poussé par Accor et Bouygues immobilier, ou l’américain Industrious.
Aujourd’hui : Morning a développé 48 espaces sur plus de 115 000m2. Ils font 100M€ de chiffre d’affaires et sont rentables depuis le premier jour : le bon sens a encore une longue vie devant lui.
Je ne vais pas te le cacher : je suis vraiment impressionné par l’histoire de Morning.
Comment ont-ils fait pour sortir non seulement vivants, mais puissants, de la crise du Covid et de l’arrivée de WeWork ?
2. Sujet 🤓 : un ovni nommé Morning.
La petite histoire
L’histoire de Morning démarre donc à San Francisco en 2008. Clément y est pour développer le projet “Parisoma”, un des premiers espaces de coworking. Il est salarié de Fabernovel, une boîte de conseil très entrepreneuriale.
Après 3 ans à développer ce projet aux US, il revient en France avec la folle envie de créer sa propre boîte.
Il se penche sur un nouveau projet qu’il a développé en interne chez Fabernovel : Bureaux à Partager. Le modèle est simple : un airbnb du bureau. Si tu as trop de place dans tes locaux, tu peux en louer une partie à d’autres.
Clément en est persuadé : il y a un truc à faire. Il va alors voir son boss et lui propose de quitter son job pour reprendre le projet BAP à son compte, contre un deal où Fabernovel reste associé.
Il se lance en septembre 2012 avec sa super amie Marie.
Très vite, il se rend compte que Paris regorge de locaux vides. À chaque fois on lui raconte la même chose : c’est vide 9-24 mois en général entre le dépôt du permis de construire et le début des travaux.
Clément voit ça comme une excellente opportunité. Il se lance alors dans la gestion d’espaces éphémères. Il repère des espaces vacants, et propose de gérer l’espace pendant une durée courte.
Le premier à leur faire confiance est Altarea Cogedim pour un espace à Neuilly. Ils démarrent dès 2014 avec 1000m2 en gestion. Ils finissent par opérer 4000m2 pendant 18 mois.
Ils font 50/50 sur le chiffre d’affaires avec le propriétaire. Ça n’est pas du digital, mais c’est drôlement rentable. Il n’y a rien à financer, à part 25k€ de mobilier chez Ikea, et hop ils louent 300€ le poste de travail par mois.
L’équipe se sent utile : c’est tellement un non-sens ces bureaux non utilisés partout dans la capitale !
Leur projet prend progressivement de l’ampleur, et ils louent sur des durées de plus en plus longues. Il faut rassurer les propriétaires. Et là, nouveau coup de poker : ils réussissent à lever des fonds avec la caisse des dépôts. Quoi de mieux que la caisse publique pour apporter de la crédibilité aux prochains projets ?
Aujourd’hui ils sont devenus les plus gros locataires d’espaces de Paris. Ils louent 115 000 m2, pour leurs 48 espaces de coworking. 12 000 personnes s’y rendent pour travailler.
Évidemment tout n’a pas été simple. Par exemple, ils ont perdu la moitié de leurs clients entre mars et août 2020 en pleine crise du Covid. Mais la boîte a bien grandi après : + 90% en 2021, et + 60% en 2022. La raison ? Les entreprises veulent plus de flexibilité.
En 2018, Nexity est entré au capital. Ça leur a permis de survivre au Covid, quand beaucoup de coworkings ont dû mettre la clef sous la porte (comme le fameux Parisoma aux US).
Morning compte aujourd’hui plus de 300 salariés et réalise plus de 100M€ de chiffre d’affaires. La boîte est profitable, comme depuis le premier jour. Bureau à partager existe toujours, et a été renommé Ubiq.
Les ingrédients du succès
Gouvernance décentralisée
La gouvernance de Morning n’a pas fini de te surprendre. 300 salariés, rentable, mais :
pas d’organigramme
pas de managers
pas de comité de direction
Il doit bien y avoir quelqu’un qui décide ? Oui, toutes les équipes prennent les décisions qui les concernent. Il y a un coordinateur dans chaque équipe pour partager les infos avec les autres.
Comment ils font pour les décisions communes à la boîte ?
Tous les salariés se réunissent tous les 2 mois pour discuter des budgets et du cap à suivre en transparence.
Un simple “Coco” (Comité des coordinateurs) de 8 personnes peut être réuni quand il faut prendre des décisions transversales. C’était le cas par exemple pendant la crise du Covid. C’est rare : il n’y en a d’ailleurs pas eu depuis 7 mois.
Ce qui m’a surpris aussi c’est que le Coco n’a pas bougé depuis 8 ans. C’est déjà dingue de garder des salariés 8 ans dans une startup (bravo), mais alors que ce Coco reste stable 8 ans, c’est encore plus fou.
On privilégie la stabilité et le travail d’équipe à la performance individuelle. Les gens se sentent portés, et ça se ressent dans nos résultats.
Marie, DRH Morning
Les coordinateurs ne sont pas des managers : ils n’ont pas de réunion 1-1 avec chacun dans l’équipe, ils ne fixent pas la rémunération (c’est les RH), et ils ne sont pas mieux rémunérés parce qu’ils sont coordinateurs.
Cette gouvernance a permis à Morning de grandir avec succès pendant 10 ans. Elle va être refondue, pour mieux correspondre aux défis des 10 années à venir. L’idée est de mettre en place une gouvernance par sujet et non pas par équipe.
Comment une gouvernance si décentralisée peut-elle fonctionner ?
Tout le monde est actionnaire. Plusieurs modèles ont permis aux salariés d’acheter des actions. Chacun se sent directement intéressé au résultat.
La deuxième raison : les valeurs de la boîte sont incarnées et très puissantes.
La confiance à priori
Morning a inscrit la confiance comme une valeur centrale dans toute l’organisation. Pas une valeur écrite sur un mur derrière le baby-foot. Une valeur inscrite dans l’ADN.
Ils font confiance aux salariés Morning, à priori. Le “à priori” est fondamental. Faire confiance une fois que quelqu’un a fait ses preuves, c’est facile.
Voilà 3 exemples qui m’ont marqué :
La prise de décision décentralisée.
Dès le premier jour, tu prends tes propres décisions et tu en es responsable.
Le recrutement.
C’est l’équipe qui prend les décisions de recrutement. La RH donne un avis consultatif.
Morning attire les profils qui cherchent la liberté de décision de l’entrepreneur, mais la sécurité du salariat. Cette culture de la confiance ne fonctionne pas pour tout le monde. Il y a peu de cadre, et chacun est libre de sa trajectoire. Mais quand ça marche c’est très puissant.
J’ai une petite théorie : on recrute des profils moins prestigieux que dans d’autres boîtes aux mêmes responsabilités. Ils deviennent meilleurs que les autres parce que leur environnement leur donne confiance. On recrute des gens cool, qui bossent bien en équipe, et le collectif les transcende et les transforme en champions.
Clément, fondateur et CEO
Humains avec un grand M.
Dès le premier jour, Marie et Clément ont voulu recruter des profils profondément sympas. Leur critère était simple : “même si on ne partira pas forcément en vacances ensemble, on doit avoir envie de le faire.”
C’est d’ailleurs l’image de marque de Morning.
La marque Morning a un côté expert, et un côté espiègle. On veut que tu passes une bonne journée quand tu viens dans nos espaces, et on veut que ça se ressente.
Agathe, responsable communication
Radins, malins, écolos
Morning s’est construit sur un modèle d’espaces éphémères à exploiter pendant 9 à 24 mois (aujourd’hui ça n’est plus uniquement le cas). Pour réussir, il fallait dépenser le moins possible en travaux ou mobilier, et il fallait être très agile.
Quand il fallait commencer à faire quelques aménagements dans les espaces qu’ils trouvaient. Ils s’y collaient eux-mêmes, de la peinture à la moquette, en passant par l’achat de mobilier d’occasion.
Un jour j’ai montré à Clément une annonce Leboncoin d’un billard à 60€. Il m’a dit “canon, on pourrait le négocier à 30€ non ?”. Notre culture c’est d’être radins, malins, et écolos. Ça va bien ensemble non ?
Guillaume, intrapreneur et responsable de l’aménagement
Chez Morning, on compte toutes les dépenses, on réutilise tout ce qu’on peut, et on utilise le moins possible de prestataires.
Évidemment aujourd’hui tout est beaucoup plus structuré, mais cette culture de gestion raisonnée reste très puissante. Elle a permis de créer un modèle économique résilient, qui survit à toutes les crises.
Si tout ça t’a donné envie de candidater chez Morning, n’hésite pas une seconde :
La résilience du modèle économique Morning
Morning a 6 ébénistes en interne et produit son propre mobilier. Dans chaque espace, des agencements sont dessinés et produits par l'équipe, dans leur atelier de Bagnolet. C’est le cas du comptoir ci-dessous. C’est fou non ?
Dans un monde où on dit toujours qu’il faut se concentrer uniquement sur sa valeur ajoutée (ici gérer des espaces de coworking), Morning semble prendre le contrepied.
80 personnes bossent dans l’équipe aménagement. Ils dessinent et fabriquent la plupart du mobilier. Toute la gestion du wifi et des infras réseau est internalisée via 5 salariés experts. Ils viennent même de recruter un chef pour produire des repas et se lancer dans la restauration eux-mêmes.
Cette stratégie a deux intérêts : diminuer les coûts, et créer de la résilience dans le modèle économique.
Quasiment personne ne le sait, mais 30% du chiffre d’affaires de Morning vient aujourd’hui de la vente de projets d’aménagements de bureaux.
Ils aménagent des bureaux pour d’autres, et vendent même du mobilier. Ils ont réalisé les bureaux de L’Oréal par exemple.
C’est une leçon de résilience :
Si Morning veut multiplier rapidement de nouveaux espaces, tous les aménagements peuvent être réalisés en interne, pour un maximum d’agilité et des coûts plus faibles.
Si en revanche il n’y a pas de travaux de prévus en interne, alors l’équipe aménagement peut vendre des prestas à l’extérieur et générer du chiffre d’affaires. 30M€ de CA/an de potentiel pour prendre le relais quand l’activité des Espaces de travail ralentit, c’est pas mal non ?
Ce qui est génial, c’est que Clément ne sait même pas expliquer comment tout ça est arrivé. Il a fait confiance aux équipes, et elles ont d’elles-mêmes décidé de recruter pour diminuer leurs coûts, créer de l’agilité.
Semez de la confiance, vous récolterez de la résilience.
3. Défis 🤔 : le futur des bureaux ?
Morning est entré dans une phase intensive de réduction de ses émissions à partir de 2019. Ils ont été labellisés B Corp en 2022 et veulent diminuer de 3% par an leur intensité carbone par m2 exploité.
C’est super utile d’analyser leur boulot pour comprendre quels leviers sont prioritaires pour construire le futur des bureaux.
Les 3 gros défis selon leurs analyses sont :
La construction et l’aménagement : il faut réutiliser des bâtiments existants, utiliser des matériaux plus responsables, et mieux valoriser les déchets.
La réduction des consommations d’énergie notamment l’isolation, la clim, le chauffage.
L’écoconception et le réemploi du mobilier : est-ce que tu savais que chaque année en France, 250 000 tonnes de mobilier de bureau sont envoyées à la décharge ?
Matériaux responsables
Morning a mené une étude sur l’impact de tous leurs matériaux.
Ils ont par exemple découvert qu’il fallait réduire les cloisons vitrées. Ça explique 15% de l’impact des chantiers Morning. Choisir une cloison vitrée avec une section non vitrée sur le premier tiers diminue les émissions de 30%.
Le réemploi a aussi un gros impact. Utiliser un meuble d’occasion tel quel est une stratégie « radin-malin-écolo ».
Par exemple dans l’espace Morning Beaurepaire, ils ont utilisé le réemploi pour 7 télévisions, 3 lave-vaisselle, et 175 bureaux et fauteuils de bureau. Tous les parquets massifs viennent de surplus du chantier de Morning Pont de Neuilly. Toutes ces combinaisons ont réduit les émissions du chantier de 45%.
Écoconception du mobilier
Le mobilier représente la moitié de l’impact de l’aménagement des bureaux, à lui tout seul.
80% des enjeux environnementaux d’un produit sont figés dès la conception.
Comment optimiser la quantité de matière utilisée ? Quelle forme adopter pour minimiser les chutes ? Quel système d’assemblage choisir pour assurer qu’on puisse séparer les pièces pour les réparer ou les remplacer ?
Tout le mobilier est conçu en interne par l’équipe. Ils suivent l’impact carbone de leurs options grâce à la plateforme WARO.
L’équipe Morning a réalisé l’ACV (Analyse de Cycle de Vie) de l’ensemble de sa gamme mobilier en 2019. En découvrant les postes les plus « coûteux », ils ont pu choisir leurs combats.
La dernière version de leur bureau a par exemple une empreinte carbone de 24% inférieure à celle de 2019.
Les pièces du bureau sont démontables à l’infini, réparables et réemployables. Le bureau est fabriqué et assemblé en Bretagne et les matériaux sont sourcés en Europe (France et Pologne).
Quand ils vendent le bureau à d’autres, Morning garantit son rachat à vie pour éviter qu’il ne finisse à la décharge.
Il existe beaucoup d’autres exemples que le bureau, comme la table de réunion Pli. Son plateau est en plastique 100% recyclé, et toutes ses pièces sont réparables et démontables.
Lutter contre le gaspillage de m2
On est choqués de voir un repas partir à la poubelle, et tant mieux. Mais on devrait aussi être choqués de voir un plateau de bureaux vide.
Le BTP est sur la deuxième marche du podium des émissions de CO2, avec 23% des émissions françaises, juste derrière les transports.
Dans les années à venir, il va devenir évident d’optimiser chaque construction existante, pour éviter d’en construire. Beaucoup de bureaux sont vides, car les salariés préfèrent de plus en plus travailler dans des espaces modernes et plus centraux.
Ces bureaux se transformeront progressivement en logements, et les bureaux seront toujours plus attractifs, accessibles, et sympas. Comme chez Morning ;)
Mobiliser les énergies
L’équipe Morning ne reste pas les bras croisés devant un Powerpoint. Voilà un échantillon de ce qui a été mis en place.
Accélérateur Morning
Comme Morning est un excellent terrain de jeu pour tester, ils ont lancé un accélérateur de startups avec Nexity. Leur valeur ajoutée est assez dingue, pouvoir tester directement sur les chantiers.
Leur première saison en 2022 portait sur les nouveaux matériaux. Ils ont pu accélérer des projets canons : Malàkio, PowerOfMoss, Compo’plume, Ostrea design, Terrio et Le Pavé.
Concrètement ? Malakio a fourni le comptoir de l’espace Miromesnil, Ostrea et Compo’plume ont fabriqué une dizaine de tables, Terrio a testé ses innovations sur des chantiers Nexity.
En ce moment la saison 2 porte sur la rénovation énergétique. 5 startups sont accélérées :
Lite : logiciel de gestion d’énergie
Agrid : IA pour optimiser la clim et le chauffage
Caeli Energie : clim bas carbone
Geosophy : géo-énergie
Wind My Roof : mix entre éolienne de toit et panneau solaire
Je suis assez fan de cette méthode d’accélérateur. Il permet aux startups de tester et de grandir, et Morning peut bénéficier de toutes les innovations pour intensifier son engagement.
Collectif
Les salariés Morning sont tous sensibilisés dès leur arrivée, puisque dans leur onboarding il faut participer à une fresque du climat. Un bon départ.
En plus des projets de chacun, 40 salariés de Morning se mobilisent dans un collectif qui lance de multiples projets transverses. L’objectif est de permettre à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice. Ils se voient chaque semaine en petit groupe projet (3-4 personnes) et chaque mois tous ensemble.
Quelques exemples mis en place ?
Débloquer une journée de bénévolat par an pour les collab Morning et identifier des actions dans des assos pour faciliter l'engagement
Lancer une offre spéciale pour héberger plus d'associations chez Morning
Lancer un veggie day hebdomadaire (mardi veggie)
Organiser des visites de centre de tri Lemontri
Mettre des bibliothèques partagées dans nos espaces
Le Collectif est un moyen de passage à l'action efficace pour celles et ceux qui sont sensibles à la cause environnementale et qui veulent avoir un impact à côté de leurs missions quotidiennes.
Hélène, responsable impact
1% for the planet
En plus d’être certifiés B Corp, Morning s’est lancée dans la démarche de 1% For The Planet. Ce mouvement est né en partie chez Patagonia, comme BCorp.
L’idée est simple : dédier 1% du chiffre d’affaires au financement d’associations environnementales. Pourquoi ? Toutes les entreprises émettent du CO2, même celles qui sont les plus activistes. Selon les fondateurs du mouvement, 1% For The Planet est une forme d’impôt volontaire, que l’entreprise choisit d’investir pour financer des associations environnementales sur le terrain.
1% n’est pas énorme, mais ça peut vite faire la différence. Rapporté au PIB français, ça donnerait 25 Milliards d’euros.
L'objectif est d'engager l'équipe Morning et tous nos colocs dans cette démarche, en les faisant voter pour la cause environnementale qui leur tient le plus à cœur.
Nous avons d'abord choisi de donner 1% du Chiffre d'Affaires de l’activité Comptoir depuis 2021, et nous avons inclus toute l'activité “évènementielle” depuis 2023. 1% For the Planet permet de donner un cadre à notre don et d'appartenir à un collectif.
Hélène, responsable impact
En cumulé depuis 2021, 62K€ ont été répartis chez ZeroWaste France, Sea Shepherd, et SurfRider.
4. Vocaux 📣: vision de l’équipe
Clément Alteresco, fondateur & CEO, Morning
Ce que je retiens du vocal de Clément :
Il faut que la culture colle à la personnalité des fondateurs pour être incarnée.
Reinventing Organizations, de Frédéric Laloux a été une bonne claque.
Hélène Bertolone, responsable impact, Morning
Ce que je retiens du vocal d’Hélène :
Il faut aligner les objectifs impact et ceux de la boite, et que ça soit clair et actionnable : ex “Devenir B Corp”.
Nourrir les équipes en contenu sur la problématique climat, et inspirer les salariés dès l’onboarding.
Inciter au changement même en dehors du boulot : ils ont mis en place un RTT supplémentaire si tu prends le train plutôt que l’avion :)
Marie Barbier, DRH chez Morning
Ce que je retiens du vocal de Marie :
Pour maintenir une culture puissante, il ne faut jamais relacher les efforts. Il faut bien recruter, et faire évoluer les process (rémunération, organe de direction). Chaque année, ils s’attaquent à un nouveau gros chantier.
Il faut communiquer, communiquer, communiquer. Et que le(la) CEO incarne parfaitement la culture et la répète.
Agathe Fouache, Responsable communication chez Morning
Ce que je retiens du vocal d’Agathe :
Les salariés Morning sont fiers parce que la culture permet le test et accepte l’erreur.
La culture de l’entrepreneuriat est super forte, notamment via l’actionnariat salarié : des dizaines d’employés ont acheté des parts de la boîte.
Morning est une petite famille, et l’ambiance est très saine.
Guillaume Bertaud, intrapreneur chez Morning
Ce que je retiens du vocal de Guillaume :
Si tu veux devenir “intrapreneur”, il faut trouver une boîte qui promeut le test & learn.
Morning dans les 5 prochaines années ? Plein de nouvelles filiales pour s’amuser sur ce terrain immense qu’est le travail.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout. J’ai vraiment pris une belle claque en échangeant avec l’équipe de Morning. Leur culture est assez dingue. J’espère que tu as aussi apprécié.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Super article, j'ai envie de postuler chez Morning maintenant!
Génial ce Plongeon portrait ! Je me suis pris la même claque en la lisant que toi en la faisant je crois... HYPER inspirant