Hors série / Comment financer les 12 premiers mois ?
34 entrepreneurs à impact nous racontent comment ils ont financé le démarrage de leur boîte. C'est riche !
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #48.
La semaine dernière, on a creusé comment trouver la perle rare avec qui s’associer. Si tu n’as pas lu ce premier épisode, plonge ici.
Aujourd’hui on se penche sur le 3ème et dernier volet de cette série spéciale de l’été du Plongeoir : comment financer les 12 premiers mois. C’est un sujet un peu tabou, mais il faut bien trouver les moyens de vivre pendant qu’on lance son projet.
J’ai analysé 34 messages vocaux d’entrepreneurs. Si tu veux créer une boîte un jour, c’est évidemment super précieux. Si tu es juste curieux, c’est le meilleur moyen de comprendre comment le futur se construit.
Le sponsor de ces 3 éditions spéciales du mois d’août est particulier pour moi, parce que je suis un client fidèle depuis le début du Plongeoir.
Dès qu’un entrepreneur me demande : "Je vais créer ma boîte, un conseil pour l'administratif ?"
Je réponds : "Va donc faire un tour sur Legalstart ;)"
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C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Analyse 🤙 : Il faut idéalement anticiper la création de ton projet et quitter ton job le plus tard possible. Ensuite, Pole emploi est premier investisseur de France ;) Pour ceux qui ne peuvent pas en bénéficier, il existe plein de solutions, et la première est de faire du chiffre d’affaires rapidement ! Il existe aussi de nombreux financements non dilutifs (subventions, prêts etc.), qu’il faut aller chercher. Il faut aussi avoir une vraie vision de ta stratégie de levée de fonds pour ne pas la subir.
Vocaux 📣 : Ecouter ces 34 vocaux d’entrepreneurs de suite est juste fou, les conseils s’enchaînent ! N’hésite pas à picorer et écouter ceux que tu veux. ENORME merci à eux :
Alexandre (Temo), Siham (Off Campus), Tanguy (Stokelp), Pierre-Amans (BIB Batteries), Perrine (Bini), Blaise (Battwoo), Laurent (Lalilo), Matthieu (Ticket for Change), Clément (Morning), Thomas (Les Others), Marc (Feve, Dataiku), Frédéric (Simplon), Hubert (Leakmited), Cécilia (May), Joseph (Goodvest), Justine (Circull’Egg), Salomé (Drive tout nu), Jacques (Grain De Sail), Maeva (Helios), Etienne (Milpa), Sébastien (Lormauto), Clément (Willy Anti Gaspi), Alexis (Revolte), Timothée (Secondly), Boris (Mindday et Sport Heroes), Tanguy (Zalg), Henri (Osiris Agriculture), Juliette (PepPsy), Julien (Hubcycle), Paul (Hectarea), Jérémie (Keenest), Mathieu (Agoterra), Alix (Master Camp), Djamina (Hisseo), Raphaël (Lokki).
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Analyse des vocaux : financer les 12 premiers mois.
Les 34 vocaux des entrepreneurs (il faut que tu ailles sur l’article en ligne ici pour les écouter).
Cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
🤙 Analyse des vocaux : comment financer les 12 premiers mois.
1. Anticipe ton projet
Le premier réflexe de l’entrepreneur est souvent de quitter son job pour commencer à réfléchir à son projet avec le chômage.
Si c’est possible dans ta vie perso le mieux reste de prendre de l’avance avant de quitter ton job. Il y a beaucoup de temps morts au démarrage d’une boîte. Tu peux parfois démarrer ton projet le soir ou le week-end, ou te mettre d’accord avec ton employeur actuel (Alexandre, Temo).
Avant de quitter nos emplois, on a bossé soirs et week-end la vision à 5-10 ans, le modèle, la plateforme de marque. On avait même notre deck de levée de fonds de prêt.
Quand on s’est lancé on savait exactement ce qu’on voulait développer et dans quel ordre. Ça nous a permis d’être dans l’opérationnel dès le premier jour.
Maeva, Helios
Évidemment ça n’est pas toujours possible, notamment si tu as des enfants ou si ton job est beaucoup trop prenant.
2. Pole Emploi, premier investisseur de France
Les entrepreneurs le répètent : nous avons énormément de chance de vivre en France pour entreprendre. C’est notamment précieux de pouvoir bénéficier du chômage au lancement.
Alors évidemment il faut pouvoir obtenir une rupture conventionnelle, et ça n’est pas toujours possible. Mais la grande majorité des entrepreneurs se lancent grâce au chômage.
La question qu’on peut se poser, c’est de savoir s’il faut consommer son chômage jusqu’au bout ou pas. Tu peux être tenté d’aller au bout pour économiser de l’argent sur ta boîte. Par contre si le projet plante c’est brutal au niveau perso (Alexis, Revolte). S’il te reste quelques mois de chômage à débloquer c’est plus simple.
3. Si tu ne peux pas bénéficier du chômage
Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas bénéficier du chômage pour leur lancement. C’est le cas de ceux se voient refuser la rupture co, de ceux qui étaient déjà entrepreneurs, mais aussi des étudiants, ou de ceux qui ont vécu longtemps à l’étranger. Ça n’est pas la fin du monde, tout est possible :)
Le Freelance
Siham et Alice (off-campus) savaient que ça serait long avant de pouvoir se payer. Siham ne pouvait pas bénéficier du chômage, alors qu’Alice pouvait. Elles se sont mises d’accord pour que Siham puisse réaliser quelques missions de Freelance pour se payer.
Juliette (PepPsy) a continué à consulter en tant que psychologue pendant la première année.
Djamina (Hisseo) ne recommande pas de cumuler consulting/freelance et lancement de projet. Elle a essayé mais c’était trop difficile et frustrant de partager l’énergie.
Tout dépend probablement de ta situation personnelle : est-ce que tu peux travailler les soirs et week-ends ? Est-ce que ta boîte va démarrer en mode marathon ou sprint ?
Les parents
Les entrepreneurs qui se lancent à la fin de leurs études ont souvent le soutien de leurs parents. Si tu n’as pas encore bossé, il n’y a pas de chômage possible.
Yacine et Justine (Circull’egg), Julien (Hubcycle), ou encore Martin et Pierre-Amans (BIB Batteries) remercient énormément leurs familles pour le soutien au démarrage.
Pierre-Amans a trouvé un super moyen de remercier ses parents : il les a transformés en investisseurs.
On a eu la chance d’avoir été accompagnés par nos parents au lancement le temps de pouvoir se payer. On était assez gênés de cette situation, donc on leur a progressivement distribué des parts de capital équivalentes à cette aide.
Pierre-Amans, BIB Batteries
4. Générer du chiffre d’affaires
Quand tu écoutes tous les vocaux les uns derrière les autres, tu prends vite conscience que le plus bel investisseur reste le client.
Ma seule obsession était de vendre mon produit le plus vite possible. Réaliser du chiffre d’affaires donne confiance a tout le monde (à toi, ton équipe, ta banque, tes investisseurs futurs). On a généré 300K€ avec 10 clients dès la première année.
Mathieu, Agoterra
Sur ce sujet le king est probablement Clément (Morning). Sa boîte a toujours été à l’équilibre, il a doublé son CA chaque année, et il n’a pas levé de fonds avant 3,5 ans. On pourrait se dire que le coworking ne nécessite pas vraiment de lever. Pas faux, mais il y avait Wework en face ;)
Marc (Dataiku, Feve) conseille fortement de commencer par vendre du conseil, même si tu développes un produit. Beaucoup pensent que ça crée trop de défocus et qu’on finit par ne jamais développer le produit.
Marc a prouvé tout l’inverse avec Dataiku. Vendre du conseil cher peut permettre d’avoir besoin de lever moins d’argent, et de connaître parfaitement le besoin de tes clients.
Pour Cécilia (May), la sanction du paiement par le client est la meilleure source d’apprentissage. On perd souvent trop de temps à demander un avis à des clients qui pourraient “peut-être payer un jour”.
Prouver rapidement qu’on sait générer du revenu est évidemment aussi le meilleur moyen de lever des fonds. Par exemple, le premier Drive tout Nu a été très vite rentable donc après 18 mois Salomé et Pierre ont pu lever 500k€, puis 5M€.
Pour résumer il y a 4 utilités à générer du CA rapidement :
Se rassurer, et rassurer les investisseurs futurs
Comprendre plus profondément le besoin des clients
Pouvoir se payer plus vite, en utilisant moins de chômage
Choisir de lever moins d’argent, ou dans de meilleures conditions
5. Tréso, tréso, tréso
Pour avoir moins besoin de trouver des fonds, rien de tel que de piloter sa trésorerie comme le lait sur le feu.
Il ne faut pas suivre les finances, il faut les piloter, chaque mois. La nuance est très importante.
Jacques, Grain de Sail
Il faut aussi apprendre à travailler de manière ultra frugale. Quand tu n’as pas beaucoup de moyens, tu te découvres de nouvelles capacités (Tanguy, Stokelp).
Tu peux par exemple :
Trouver des locaux quasi gratuits (ex Stokelp à Dauphine)
Comparer les prix en permanence et tout négocier même les post-it (Alix, Master Camp).
Passer ta TVA en mensuel pour en récupérer chaque mois et pas une fois par an (Jérémie, Keenest).
Décider de vivre à la campagne pour diminuer le coût de la vie (Djamina, Hisseo)
Par ailleurs selon Clément, une des clefs est de chercher à avoir un BFR inversé (Besoin en Fonds de Roulement):
Trop peu d’entrepreneurs pensent au BFR. Je me faisais payer mes espaces de coworking par les entrepreneurs le 25 du mois, et je payais les propriétaires des immeubles 1 à 3 mois plus tard. Je faisais donc une levée de fonds chaque mois avec mes clients. Rien de tel pour financer les projets !
Clément, Morning
6. Razzia sur le non-dilutif
Ce qu’on appelle “non dilutif” est le financement qui ne s’échange pas contre des parts du capital. C’est donc de la subvention, des concours, des prêts etc.
Il fut un temps où on disait qu’il ne fallait pas s’embêter avec ça au lancement parce qu’on passait trop de temps dans les dossiers. En écoutant ces vocaux on voit bien que ce temps est révolu !
Une des raisons est qu’il est beaucoup plus difficile de lever des fonds aujourd’hui qu’il y a 5 ans. C’est dur, et en plus en face de chaque levée de fonds il ne faut pas oublier qu’il y aura des obligations (Laurent, Lalilo)
Conseils
Renseigne-toi auprès de ton école, ta fac, ta ville, ta région, tout. Tu peux trouver des locaux gratuits, des prêts, des subventions. Demande partout (Tanguy, Stokelp)
N’hésite pas à te faire accompagner pour gagner du temps, et ne rien louper. Il existe un vrai parcours du “non dilutif”, et il ne faut pas faire les choses à l’envers. Certaines aides sont anté-création, d’autres post-création par exemple (Tanguy, Zalg).
Il faut aussi faire attention à la capacité d’effet de levier. Par exemple si tu obtiens des subventions et des prêts d’honneur, tu peux souvent obtenir au moins le même montant en prêt bancaire.
Il faut malgré tout être attentif au défocus (Raphael, Lokki). Maintiens le focus de l’équipe sur l’opérationnel pour que la boîte continue de délivrer pendant que tu vas chercher du financement (Henri, Osiris Agriculture)
Il existe une boîte d’accompagnement spécialisé sur le financement non dilutif des boîtes à impact : Bloomr. Ils sont très cool et je les connais bien, contacte-les de ma part.
Types de financements
Voilà quelques exemples. Ça n’est pas du tout exhaustif : la plupart des entrepreneurs n’entrent pas dans le détail des noms dans les vocaux. Pars à la chasse aux trésors toi-même ;)
Subventions : Bourse French Tech (Temo 30k€, Circull’Egg 90k€), Régions (Pays de la Loire pour Temo), Fonds Parisien pour l’Innovation (Battwoo 30k€), Ademe (Circull-Egg, Hisseo)
Prêt d’honneur : Réseau Entreprendre (Temo 20k€, Willy Anti Gaspi), Wilco (Stokelp, Leakmited 90k€, Goodvest 100k€, Willy Anti Gaspi), France Initiatives.
Concours : Leaders PIA région Ile de France (Leakmited 400k€)
Financement participatif : Ulule (Drive Tout Nu 10k€)
7. Les levées de fonds : financement dilutif
Une fois que tu as obtenu tout le financement non dilutif possible, c’est important de se poser sur ta stratégie vis-à-vis des levées de fonds.
Choisir sa stratégie
Il faut choisir le jeu auquel tu veux participer. Licorne ? Il te faut des levées de fonds successives et du VC. Bootstrap ? Tu fais au max sans argent, avec des subventions et des prêts. Intermédiaire ? Tu prends uniquement des Business angels.
Clément, Willy Anti Gaspi
C’est super important de ne pas subir sa stratégie de financement. J’ai beaucoup de respect pour celles et ceux qui prennent des directions claires.
Thomas (Les Others) et Timothée (Secondly) ont fait le choix de l’indépendance financière et ont décidé de ne pas lever de fonds. C’était super difficile au démarrage (plusieurs périodes de chômage, du travail en parallèle de la boîte, et quasiment 7 ans pour se stabiliser! ).
Aujourd’hui ils peuvent savourer :
Thomas a créé un média indépendant, qui emploie 17 personnes et a une liberté éditoriale sans limite.
Timothée a développé une boîte industrielle en pleine croissance, et son associé et lui maîtrisent 95% du capital.
C’est le prix de la liberté totale.
Prendre le temps nous a permis de rester indépendants. C’est bien de ne pas avoir besoin d’argent trop vite.
Thomas, Les Others
Pour Boris (Mindday) le choix a été de se financer par des levées de fonds dès le démarrage pour se structurer rapidement. Ils ont pu recruter des profils seniors rapidement et ils ont gagné beaucoup de temps.
Certains types de projets nécessitent beaucoup plus de fonds que d’autres pour décoller (ex de projets industriels comme Circull’egg ou Lormauto).
C’était aussi important pour Milpa de lever rapidement. Leur modèle agricole nécessite beaucoup de BFR et s’inscrit sur le temps long. Ils ont trouvé Avelana, un super investisseur patient qui connaît très bien l’agriculture.
Il faut être prêt à faire certains sacrifices en se lançant. Pour autant si l’objectif est de financer un projet ambitieux il faut parfois lever un peu d’argent. C’est un équilibre à trouver (Cécilia, May).
Clément résume bien cet équilibre :
Si je devais recommencer je lèverais un peu plus vite pour prendre un peu d’avance sur mon marché. Dans mon cas j’ai peut-être levé un peu tard, mais dans la plupart des cas les entrepreneurs lèvent trop tôt.
Clément, Morning
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie de levée, tout comme il n’existe pas de bonne ou de mauvaise situation quand on est scribe. Par contre, il faut y réfléchir avant de se lancer pour ne rien subir.
Conseils sur les levées
La trajectoire classique est de démarrer par un investissement via des Business Angels, avant d’aller voir des fonds de VC. C’est le plus pertinent, parce que les Business Angels sont moins exigeants en docs et peuvent apporter leur expertise.
Quand tu lèves avec des BAs, ne regarde pas uniquement le montant investi mais aussi leur expérience entrepreneuriale, leur capacité à réinvestir et leur réseau (Hubert, Leakmited). Parfois un Business Angel va investir 5K€ et t’amener 5 copains qui mettront 50K€.
Beaucoup d’entrepreneurs utilisent les BSA Air pour financer leur lancement (Goodvest, Helios, Keenest, BIB Batteries). C’est un mécanisme très intéressant qui te permet de faire rentrer des BA au compte-gouttes, sans fixer de valorisation. Voilà un article Legalstart sur ce sujet.
Les programmes comme Entrepreneur First peuvent aider au démarrage à enclencher le mouvement. Pour Leakmited ça a permis un financement de 90k€, et le lien avec les VCs pour le premier tour de table.
Pierre-Amans et Martin (BIB Batteries) ont créé un véhicule de financement pour investir dans BIB à partir de 1000 euros. Ils ont trouvé ça super utile. Ça a permis à une cinquantaine d’experts et de proches d’investir pour suivre l’aventure et apporter du conseil. L’avantage de ce type de véhicule est qu’il n’y a qu’une ligne dans la captable (listing des associés).
🙏 Cette newsletter a nécessité énormément de travail. Si tu penses qu’elle peut apporter de la valeur à quelqu’un de ton entourage, partage-la. C’est le meilleur moyen de nous remercier !
Aller plus loin : les 34 vocaux des entrepreneurs.
Voilà tous les vocaux et mes notes. N’hésite pas à te balader dedans et aller écouter uniquement ceux qui t’intéressent. Il faut que tu ailles sur l’article en ligne ici.
Alexandre Seux, co-fondateur de Temo (moteurs électriques pour bateaux, portatifs et faciles d’installation)
J’avais gardé mon boulot pendant quelques mois, donc je travaillais sur Temo le soir et le week-end.
Entreprendre demande beaucoup d’argent et dépasse le salaire largement : j’avais dépensé 120 000 pour mon prototype et lancer le début de comm. C’était 40 000€ de love money, sur 4 slides. 3 pros du nautisme, et 2 amis. Avec ça j’ai reçu 30 000 euros de bourse French Tech BPI, 20 000 euros Réseau Entreprendre, région Pays de la Loire etc.
Il faut se faire accompagner : Atlanpole, Réseau Entreprendre, Réseau Initiative, incubateurs…
Grâce à ce proto, on a eu 300 produits prévendus, donc 300 000 euros de précommandes théoriques. On a pu engager le tour de table suivant : 300 000 euros de levée et 300 000 euros de bancaire.
Conseil : ne pas démissionner pour monter une boîte. Il y a trop de temps mort au démarrage d’une boîte. Et le chômage peut être super utile ensuite quand on veut se payer et que la boîte ne peut pas générer un revenu suffisant.
Siham Jibril, co-fondatrice off-campus (des cours en présentiel à destination d'adultes animés par des professeurs passionnés et passionnants sur des sujets permettant de mieux comprendre le monde ou tout simplement s'aérer l'esprit.)
Juin 2023 : on avait fait nos tests et on cherchait 100m2 dans Paris. On a trouvé en juillet et devrait ouvrir notre premier lieu physique off-campus début 2025.
Au niveau perso on savait que ça serait long, donc comment on se paie ? Alice avait un job, donc elle avait des économies et pas de chômage. Moi je ne pouvais pas toucher le chômage, donc on s’est mis d’accord sur le fait que je puisse prévoir des missions en freelance.
Au niveau business on a un modèle profitable depuis le test : 30 euros le cours, 75 euros les 3 cours. On a toujours fait du chiffre d’affaires sur notre boîte.
En 2025 on aura un loyer conséquent, du personnel etc. Les travaux sont financés en bancaire, mais on a mis de l’apport perso pour ce projet.
Ensuite, le modèle doit être rentable, dès le premier jour. Le fait d’avoir des clients dès le premier jour nous aidera beaucoup, grâce au test réalisé en amont.
Conseil : parler entre associés, pour faire du freelance si tu n’as pas de chômage. Et si possible trouve un modèle rapidement profitable.
Tanguy de Cottignies, cofondateur de Stokelp (Achat vente de surstocks et surplus de matières premières alimentaires en frais, surgelé et ambiant (sec) pour les professionnels de l'agroalimentaire.)
La France aide beaucoup. On avait chacun le chômage, pour notre salaire. On a mis un peu d’épargne, mais ça fait partie du sacrifice logique en se lançant.
On apprend à travailler de manière super frugale, ce qui est très intéressant. On a trouvé des locaux quasi gratuits à Dauphine. On a eu aussi un prêt d’honneur : 40 000 euros.
Quand le produit a commencé à prendre, on a eu un nouveau prêt d’honneur chez Wilco. 5 mois après la création de la boîte on a fait une première levée de fonds. On avait déjà du CA et des clients.
Conseil : bien se renseigner sur tous les organismes qui existent. Renseigne-toi auprès de ton école, ta fac, ta ville, ta région, tout. Tu peux trouver des locaux gratuits, des prêts, des subventions. Demande partout.
Pierre-Amans Lapeyre, co-fondateur de Bib Batteries (suivi de batteries et gestion de leur seconde vie).
On était tout juste diplômés donc pas de chômage.
On a eu la chance d’avoir été accompagnés par nos parents au lancement. On était assez gênés de cette situation, donc on leur a donné des parts de capital équivalentes à cette aide via des BSA air.
Prêts d’honneur avec Martin, 50 000 euros chacun. C’était super, et ça nous a en plus motivés à faire du CA rapidement pour ne pas être dans le rouge en perso.
En parallèle : subvention BPI, concours, et premiers contrats clients et donc revenu. Levée de fonds 120 000€ Techstars 2022.
À refaire, peut-être qu’on aurait pu se tourner plus vite vers des Business Angels.
Bonus que je conseille : on a fait un véhicule de financement qui a investi dans BIB. On a fixé un ticket minimum à 1000 euros et on a dit “on verra qui viendra”. Et on a une cinquantaine de personnes qui ont rejoint, dont des experts et super conseils. Ça apporte beaucoup de valeur, et ça ne prend qu’une ligne sur la captable.
Perrine Motte, co-fondatrice de Bini (couverts et accessoires pour des repas à emporter sans vaisselle jetable.)
Chômage 2 ans, subventions un peu partout, vive la France !
Banque qui a fait confiance : 100 000 euros sur un BP. La BPI contre garantissait ce premier prêt. On était à risque max de 10 000 euros sur cet emprunt, donc minime.
Blaise Pruvost, co-fondateur Battwoo (batteries de seconde vie).
J’ai obtenu une rupture conventionnelle, donc le chômage. J’ai mis un peu d’argent perso.
J’ai visé une subvention FPI (Fonds Parisien pour l’Innovation) pour financer la R&D, 30 000 euros. Pour la suite, je suis en plein dedans.
Laurent Jolie, co-fondateur de Lalilo (Edtech : accompagnement des professeurs pour différencier l’apprentissage de la lecture et lutter contre l’échec scolaire)
En fin d’étude j’avais 800 euros par mois payés par l’école, et je n’étais pas du tout dépensier.
Quand ça s’est arrêté on a fait un programme d’accélération aux Etats Unis, et on a obtenu 50 000 euros. On s’est payés au smic, mais à SF c’était trop juste.
Après 1 an on a levé 1M€ en 2 tranches. On a pu se payer correctement, et on a recruté une équipe.
On a mis 4 ans à obtenir un CA significatif, mais dans l’éducation c’est assez classique.
Il ne faut pas oublier qu’en face de chaque levée de fonds il y aura des obligations, donc attention à ne pas trop lever. Il faut savoir que c’est dur et long.
Matthieu Dardaillon, co-fondateur de Ticket for Change (2013), et aujourd’hui auteur de l’excellente newsletter “Redessiner le monde”.
Ticket est un sujet particulier, parce que c’est une association.
En 1ère année, quasi 100% de mécénat : Entreprendre et +, Ministère de la jeunesse, Schneider electric ont soutenu au départ.
En 2ème année, on a développé progressivement le CA pour faire un business model hybride. On a lancé des programmes pour les collaborateurs d’Orange etc.
Quand j’ai démarré j’étais étudiant, donc je n’avais pas besoin de revenu. Dès que j’ai fini les cours, j’étais à temps plein sur le projet et je pouvais me rémunérer.
Aujourd’hui le revenu de Ticket est équilibré avec 50% mécénat, 50% chiffre d’affaires.
Clément Alteresco, fondateur & CEO de Morning (2012), solutions de bureaux et coworkings dans Paris.
Aujourd’hui Morning, c’est 100M€ de CA, une boîte BCorp et une super culture. J’ai fait un plongeon portrait sur eux ici ;)
J’avais la chance d’avoir vendu une première boîte (Digitick), et j’avais 100 000 euros soigneusement placés sur mon compte épargne. Ça m’a permis de prendre plus de risques et d’aller plus vite.
Mon modèle économique était toujours rentable, j’avais à cœur de faire rentrer de l’argent rapidement par du chiffre d’affaires. Pas de levée de fonds avant 3,5 ans. Je doublais le CA chaque année.
J’ai été cherché en parallèle énormément de subventions.
J’avais un BFR inversé, et pas assez d’entrepreneurs y pensent : je me faisais payer mes espaces par les entrepreneurs le 25 du mois, et je payais les propriétaires de 1 à 3 mois plus tard. J’avais une levée de fonds chaque mois avec mes clients. RIen de tel !
Si je devais recommencer je lèverais un peu plus vite. J’aurais pu prendre un peu plus d’avance sur mon marché. Dans mon cas j’ai peut-être levé trop tard, mais dans la plupart des cas les entrepreneurs lèvent trop tôt.
Thomas Firh, co-fondateur et rédac-chef du média Les Others (2012) et Recto Verso. Réalisateur du podcast Les Baladeurs (j’en suis fan !).
Mes deux associés faisaient leurs études (jobs étudiants, argent de parents). Moi je travaillais dans la comm et le marketing. Donc pendant 2 ans on avait tous un truc à côté.
Ensuite 2 ans de chômage pour moi, et les autres avaient un job. À la fin on ne pouvait toujours pas se payer (au bout de 4 ans donc).
J’ai repris un job pendant 6 mois en travaillant soirs et week-ends, j’ai repris 6 mois de chômage, puis c’est parti avec le magazine Les Others qui a bien marché.
À refaire : on n’a pas assez demandé de subvention, même si c’est toujours compliqué parce que ça prend du temps. C’était dur, mais on n’a pas levé de fonds donc on est un média indépendant, qui tourne bien aujourd’hui. Cool ;)
Conseils : attention au biais du survivant, c’est pas parce que ça a marché pour nous qu’il faut faire comme ça. Prendre le temps nous a permis de rester indépendants. C’est bien de ne pas avoir besoin d’argent trop vite.
Marc Batty, co-fondateur de Feve (financement de l’agriculture de demain par l’épargne), et ex co-fondateur de Dataiku (solutions data pour entreprises).
Dataiku : En 2012, ça faisait 10 ans que j’étais salarié chez le même employeur et après 1 an de négo je n’ai pas eu de rupture co. C’était très dur.
On a très vite fait du CA en vendant des prestations de conseil. Ça nous a énormément aidés pour être au contact des clients. Tout le monde nous disait qu’on n’arriverait plus ensuite à revenir au développement logiciel, mais au contraire on a pu être vraiment proche du besoin clients.
Feve : pas de chômage. On a mis beaucoup d’argent perso au démarrage. Il y a 1 an on a levé avec 10 business angel (1M€).
Conseil : se projeter vers les clients, vendre de la presta, ça aide à les comprendre.
Frédéric Bardeau, président et co-fondateur de Simplon (2013, formations inclusives aux métiers du numérique). Ils font plus de 30M€ de CA, superbe succès impact.
On n’avait aucune idée de comment on gagnerait de l’argent. On a cherché tout azimut comment financer le modèle : Ulule, mécénat, sponsoring, formations, franchise, etc.
On en a gardé la plupart : on a entre 15 et 25 manières différentes de financer notre modèle, selon que la personne est réfugiée, en situation de handicap, du territoire, du Pays.
Les 12 premiers mois ont été du défrichage, du crash test, mais si on avait fait une étude de marché à l’époque on en aurait négligé la plupart.
Hubert Baya Toda, co-fondateur de Leakmited (2019, IA pour détecter les fuites sur les réseaux d’eau)
12 premiers mois financés grâce aux 90K€ d’Entrepreneur First, et du chômage.
On a levé 400K€ auprès de BA. On a eu du prêt Wilco : 90K€, et un effet de levier BPI de 200K€. Puis ensuite 400k€ du concours Leaders PIA (région Ile de France), dont la moitié versée au démarrage.
On a donc pu bénéficier d’1M€, somme confortable pour lancer du logiciel.
Conseil : quand tu lèves avec des BAs, ne regarde pas que le montant investi mais aussi leur expérience entrepreneuriale, leur capacité à réinvestir, leur réseau.
Cécilia Creuzet, co-fondatrice de May (accompagnement à la parentalité).
Antoine et moi sommes partis avec rupture co + chômage. Merci l’Etat pour ce soutien. On en avait besoin.
Coté entreprise on avait besoin d’argent pour développer le produit et tester. On a levé 360K€ auprès de business angels.
Monétisation dès le premier jour : la sanction par le paiement final est la meilleure source d’apprentissage.
Conseil : il faut être prêt à une forme de sacrifice, prendre un risque financier personnel, et en même temps avoir l’ambition de lever un peu. Un équilibre à trouver.
Joseph Choueifaty, co-fondateur de Goodvest (assurance vie responsable).
On a mis 5000 euros chacun en compte courant pour le tout début.
Prêt Wilco : 100K€ de Wilco. Puis Business Angels avec BSA Air (moyens d’obtenir des investissements sans organiser de levée tout de suite).
Après quelques mois, levée VC & Business Angels compliquée, 500K€. Puis deuxième tranche de levée de fonds et crowdfunding pour se lancer vraiment et aller jusqu’à la série A.
Justine Lecailler, co-fondatrice de Circull’Egg (valorisation des coquilles d’oeufs).
On n’avait pas de chômage car étudiants, et c’était une aventure industrielle, donc long et coûteux.
Nos parents nous ont beaucoup soutenus. Si c’est pas possible pour vous, participez à beaucoup de concours : il y a de belles aides à aller chercher.
On a obtenu environ 100 000 euros de subventions en participant à une centaine de concours.
Prêt Wilco : fonds propres super intéressants, parce qu’on peut faire effet de levier. On a eu une bourse French Tech de 90K€ de BPI.
Levées de fonds : 1M€ en BA & Family office, et ensuite 4M€ via fonds impact, aide Ademe et banques.
On n’a pas fait de CA avant 4 ans, car industriel.
Salomé Géraud, co-fondatrice du Drive tout nu (drives zéro déchet).
Rupture co & chômage au démarrage, donc on avait 2 ans OK avant de se payer.
On a fait une campagne Ulule : 10K€ pour démarrer. Puis 150k€ en prêt d’honneur, Réseau Entreprendre, France Active, etc.
Les banques finançaient assez facilement, parce que produits amortissables comme balances, étagères and co. NEF, Crédit Coopératif : banques impact.
CA rapide : le premier drive a été très vite rentable. Donc après 18 mois on a levé 500k€ puis 5M€ en série A via des fonds impact. À partir d’un modèle opérationnel rentable.
Conseil : il faut rapidement aller faire du chiffre, même si on a du chômage car le coussin va finir par être supprimé.
Jacques Barreau est co-fondateur de Grain De Sail (2015, transport maritime durable à la voile, et marque de chocolat et café)
On avait de l’apport perso qui venait de nos métiers précédents dans les énergies renouvelables.
Ça a aidé à amorcer le financement de la torréfaction et de la première chocolaterie.
Conseil : il faut être capable non pas de suivre les finances mais de les piloter chaque mois. On doit comprendre en amont ce qui va se passer. Ça aide en plus à convaincre un banquier.
Maeva Courtois, co-fondatrice de Helios (2020, néobanque écologique)
Avant de quitter nos emplois, on a travaillé les bases d’Helios le soir et le week-end : vision 5-10 ans, modèle, plateforme de marque. Qu’est-ce qu’on veut vraiment développer, et dans quel ordre. Idées super claires ensuite pour démarrer.
On avait notre deck de prêt avant même de quitter nos jobs.
On a mis un peu d’épargne personnelle, et quand on a quitté nos emplois on a pu être dédiés à 100% à l’opérationnel : développement du site, RP, comm, levée de fonds.
On a levé avec des BSA Air puis des fonds quelques semaines après, et quelques mois plus tard on avait notre premier produit dispo avec le compte courant.
Etienne de La Grandiere, co-fondateur de Milpa (2022, accompagnement à la conversion du conventionnel au bio régénératif, avec garantie de revenu)
Dès les premiers BP on avait inclus une levée de fonds, pour travailler sereinement. Les BFR en agricole sont conséquents.
Avant même d’avoir créé la structure on rencontrait des investisseurs. On a eu un super fit avec une société de gestion impact : Avelana. Super choix.
En perso j’ai pu avoir le chômage.
Sébastien Rolo, co-fondateur de Lormauto (2020, refit de véhicules thermiques en électriques)
Love money au démarrage + subvention BPI : 150K€, pour les protos.
Pour vivre, c’était 6 à 12 mois d’épargne perso, puis une rémunération par l’entreprise.
On peut faire beaucoup d’efforts mais il ne faut pas que ça devienne du masochisme.
Le CA est venu 4 ans après, c’est très industriel. Il ne faut pas du tout négliger la difficulté de la levée de fonds. C’est très difficile.
Conseil : pour chaque étape, il faut avoir un coup d’avance et un an devant soi.
Clément Mery, co-fondateur de Willy Anti-Gaspi (2022, e-commerce anti-gaspi)
On a mis 40k€ chacun avec Jonathan, et on a levé 170K€ de love money. Jonathan avait le chômage mais moi rien parce que j’ai passé 10 ans à l’étranger.
C’est un sacré moteur de ne pas avoir le choix que ça marche pour nous payer. On a trouvé plein d’aides : Réseau entreprendre, Wilco and co.
On a levé avec des Business Angels et des Family Offices, et pas avec des VCs. On est un business physique, avec du staff, des stocks. C’est une belle liberté.
Conseil : choisir le jeu auquel tu veux jouer. Licorne ? Il te faut des levées de fonds successives et du VC. Bootstrap ? Tu fais au max sans argent, subventions etc. Intermédiaire ? Comme nous avec Business angels & Famlily Office.
Alexis Marcadet, co-fondateur de Revolte (2021, garages pour voitures électriques)
Le premier financeur des startups françaises est Pole Emploi. On était 2/3 au chômage.
Vraie question : aller au bout du chômage ou pas ? Tu peux être tenté d’aller au bout pour gagner de l’argent sur ta boîte, mais si ta boîte ferme c’est brutal alors que s’il te reste 6 mois à débloquer c’est plus simple.
On a mis des sous en perso : 110K€ en tout. Utile pour créer un premier proto et lever ensuite.
Les VCs n’investissent pas en seed : j’ai dépensé trop d’énergie là. Il ne faut pas lever en seed avec des VCs, mais des Business Angels.
Conseil : commencer le plus tôt possible à faire du CA.
Timothée Coisne, co-fondateur de Secondly (2012, économie circulaire des matelas)
On a mis énormément de temps à générer du CA. Pendant quasi 7 ans c’était dur de se payer. On n’est pas un exemple. J’ai démarré le projet sur une rupture co, pour avoir 2 ans de chômage. Puis j’ai rebossé 3 ans, puis j’ai refait une rupture co.
Pendant ces 7 ans en revanche, on a limité les pertes. Par contre aujourd’hui on a 95% de capital.
Comme le projet prenait beaucoup de temps (industriel), on a eu du temps pour aller chercher beaucoup de subventions. En plus on allait créer de l’emploi.
Conseil : au démarrage on a du temps parce qu’on n’est pas sur tous les fronts : en profiter pour trouver un max de fonds et rencontrer beaucoup de monde.
Boris Pourreau, co-fondateur de Mindday (2020, autothérapie en santé mentale), et Sport Heroes (2013)
Tout est possible selon les situations.
Sport Heroes : créé à 25 ans. On a mis 3000 euros, on a trouvé 40K€ d’un accélérateur, 30K€ de BPI. On a levé 300K€ avec des BA, puis 1,5M€ avec des fonds d’investissement. On a été frugal, et on a conçu un premier produit très vite.
Mindday : on avait déjà monté une boîte donc on a levé directement avec un fonds d’investissement. On a créé en 2020 donc on voulait créer 100% en remote. On a recruté uniquement des profils expérimentés pour qu’ils soient autonomes, ce qui est génial mais plus cher.
Conseil : ne pas attendre d’être financé pour commencer. On peut démarrer de manière super frugale, être créatif. Le reste en découle.
Tanguy Gestin, co-fondateur de Zalg (2020, produits alimentaires à base de macro algues)
J’avais 2 ans de chômage, et je pouvais investir un peu en perso dans la société grâce à mon précédent job.
J’ai fait des effets de levier avec des subventions et des prêts. On a levé ensuite un peu d’argent.
Conseil : se faire accompagner sur l’ingénierie financière. Il y a beaucoup de choses à ne pas louper : certaines aides avant création, d’autres après, etc. Il ne faut pas perdre de temps soi-même mais se faire accompagner.
Henri Desesquelles, co-fondateur de Osiris Agriculture (2020, robots d’irrigation)
On a de la chance d’avoir pu mettre 60K€ à 3, et on met 30K€ de valorisation de proto. C’est du capital gratuit, super utile pour avoir des subventions pour avoir des aides et des prêts.
Pas de salaire pendant 15 mois puis 12 mois à 1000 euros par mois. Il faut de l’épargne au démarrage.
La BPI a été au top, avec la bourse french tech, un prêt, une contre garantie de prêt. On a eu une subvention européenne folle, gagnée en 1 mois. Un consortium de 300 000 euros.
Beaucoup de concours gagnés, qui aident à tenir.
Au total, on a tenu 2 ans et 3 mois jusqu’à notre première levée de fonds.
Conseils : il ne faut pas focaliser tout notre temps sur le financement, et garder une partie de l’équipe sur l’opérationnel. Donc choisir qui va chercher les fonds et qui déroule le projet. Ne pas hésiter à se faire accompagner pour trouver les fonds.
Juliette Lachenal, co-fondateur PepPsy (2019 prévention santé mentale dans les entreprises)
Pendant 12 mois je continuais de consulter, donc j’avais un revenu. Timothée avait le chômage.
Ça a tenu jusqu’à notre première levée de fonds.
Julien Lesage, co-fondateur chez Hubcycle (incrédients issus d’upcycling)
Mes parents m’ont aidé à hauteur de 1000€/mois, j’ai eu beaucoup de chance. C’était vraiment du love money.
J’avais vraiment honte de vivre sur le dos de mes parents, donc j’ai généré très vite du CA : 37K€ sur 6 mois, puis 180K€ sur l’année suivante.
Je me paie en mai 2018, 2 ans plus tard : 518€/mois jusque 2021. Le process a été très long : 5 grosses années de galère.
En février 2021, on a levé et on a pu se payer.
Conseil : faire avant de parler est très utile, donc réaliser du CA le plus vite possible et avant de lever des fonds est important.
Paul Rodrigues, co-fondateur de Hectarea (Financement de l’agriculture de demain par l’épargne)
Étape 1 : épargne personnelle dans le capital. Montre l’alignement entre associés.
Chômage : super utile, difficile de faire sans. On en a tous deux bénéficié.
On a levé en juillet 2023 500K€ via des Business Angels, important parce qu’on avait besoin d’investir dans le juridique. Important aussi pour nous parce qu’on cherche à se connecter à des investisseurs dans la terre agricole.
Après les effets de levier BPI et bancaires : 800K€ en tout.
On a très vite fait du CA en déployant 3 premiers dossiers à financer.
La levée de fonds demande beaucoup d’énergie : ne pas le faire si pas fondamental.
Jérémie Sicsic, co-fondateur de Keenest (Investissement dans des boites impact dès 100€)
J’avais le chômage, parce que j’ai fait 2 ans de salariat chez Swile après avoir vendu ma boîte.
J’ai levé des fonds en BSA Air, super utile parce que pas de prise de tête sur la valo, etc. En 12 mois j’ai fait 3 tranches d’investissement.
Pas de subventions ni de non dilutif : je vais aller les chercher à partir de maintenant.
Il faut essayer de maximiser les fonds propres pour aller chercher le non dilutif en effet de levier maximal. Et il faut être le plus frugal possible, et gérer le BFR. Il faut passer en TVA mensuelle et pas annuelle, ça change tout.
Mathieu Toulemonde, co-fondateur d’Agoterra (Financement de la transition agro-écologique)
Ma seule obsession était de vendre mon produit pour me rassurer, et rassurer les autres, sur ce que je construisais.
Premier client facturé : Crédit Agricole Nord de France. On a généré 300-400K€ sur 10 clients dès la première année. On était à l’équilibre la première année.
En parallèle de ce focus business, on a été cherché des subventions. Il y a un parcours à respecter, dans le bon ordre : prêt honneur, puis dette en levier, puis subventions.
Mon conseil : se concentrer sur le business. Réaliser du chiffre d’affaires donne confiance a tout le monde (équipe, banque, investisseurs futurs).
Alix de Zélicourt, fondatrice de Master Camp (camps de vacances réinventés)
Pour les 12 premiers mois on a levé directement, donc on a pu recruter rapidement et investir sur les bons produits.
Le CA a été généré dès le départ, puisqu’il est très simple : place dans le camp.
Conseil : dépend du business. J’admire ceux qui sont en bootstrap, mais on ne pouvait pas le faire. Il faut suive la topline, mais la bottomline reste ce sur quoi on sera jugé. Négocie les post-its :)
Djamina Daniel-Caseneuve, co-fondatrice de Hisseo (2022, coopérative de transport maritime à la voile)
Bruno a démissionné et avait le chômage. Moi je suis sur fonds propres. J’avais accepté une mission en consultante, pour avoir une sécurité. Mais c’était trop difficile et frustrant de partager l’énergie. Je ne recommande pas : si tu dois y aller vas-y franchement.
J’habite à la campagne, à un endroit où la vie ne coûte rien. Important de penser à ça pour se lancer.
Hisseo est un SCIC (Coopérative) : pas de perspective d’enrichissement, on est très clair là-dessus. On veut faire une levée de fonds qui permette aux citoyens d’être co-armateurs du premier cargo à voile en Méditerranée.
On a eu beaucoup de subventions : BPI French Tech, Réseau Entreprendre, subvention Ademe.
Raphaël Masbou, co-fondateur de Lokki (2019), logiciel pour les loueurs d’équipement.
Au début pas de chômage ni RSA, car on était étudiant. Nos parents nous ont aidés.
On avait une deadline avec nos parents, ça a motivé pour aller chercher du chiffre. On a levé au bout de 2 ans, pour recruter. Mais 2 ans après le lancement du revenu.
Conseil : aller chercher du CA le plus vite possible, c’est le nerf de la guerre. Il faut gagner de l’argent avec des clients, pour ne pas se disperser.
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. Merci de nous avoir lus et écoutés jusqu’au bout.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
On se retrouve vendredi prochain pour creuser un autre thème clef : comment ces 34 entrepreneurs ont financé leurs 12 premiers mois…
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