Agir pour la biodiversité (2/2)
Projets incroyables, ONG, startups, idées de boîtes, vocaux. Une belle claque !
Hello les plongeurs, voilà la newsletter #53.
Vous êtes 24 500 à avoir lu le plongeon de la semaine dernière co-écrit avec Ingrid sur la biodiversité. Si tu ne l’as pas lu, plonge ici. Aujourd’hui, on agit !
Et en parlant d’agir, mon sponsor du jour est très spécial puisque c’est un scoop :)
Je te fais découvrir une startup qui va en faire parler plus d’un dans la biodiversité ces prochaines années…
Le sponsor du jour : Cosma
Imagination Machine (startup studio à impact), est partenaire du Plongeoir depuis le démarrage.
Pour ce plongeon, ils m’ont parlé d’une boîte assez dingue…
Ils travaillent avec une startup de l’Ocean Tech depuis son incubation à l’Ifremer (à l’époque projet Deess).
Leur vision ? Les études sous-marines du 21ème siècle doivent mettre en lumière les écosystèmes benthiques (tout ce qui vit sur ou proche du fond de mer) pour s’assurer de leur préservation.
Concrètement ? Cosma déploie de petits drones sous-marins très proches du fond pour collecter des images en continu. Ils analysent ensuite les données pour classifier les habitats d’intérêt ou compter les espèces protégées.
Ils créent un jumeau numérique du fond de mer par reconstruction 3D : regarde ici !
Leurs clients ? Les industriels de la mer comme les aires marines protégées, pour prendre des décisions éclairées.
Observer et suivre l’impact des projets sur la biodiversité marine est fondamental.
Si tu as autant envie que moi de suivre ce que Cosma va nous sortir dans les semaines et mois à venir… Suis-les sur Linkedin.
Si ça n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Suivre Ingrid sur Linkedin : elle a co-écrit cette newsletter et elle vulgarise avec passion les enjeux à venir sur la biodiversité.
Devenir sponsor : il suffit de répondre à l’email. Il ne reste plus qu’une seule dispo en 2024, et 2 en janvier 2025 alors écris-moi vite ;)
Rejoindre la communauté Plouf pour rencontrer des associé(e)s et lancer ta boîte. Plusieurs personnes se lancent dans la biodiv. Tu viens les aider ?
Lire les précédentes newsletters du Plongeoir.
C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Communauté 🙏 : beaucoup de commentaires passionnants suite au premier épisode, merci ;)
Inspirations 👏 : 70 inspirations de projets fascinants, des ONG aux startups Tech, en passant pas des PME engagées depuis toujours dans la biodiversité. Certains protègent, d’autres restaurent. Des innovations géniales émergent comme l’ADN environnemental. Il faut aussi sensibiliser, et investir !
Idées de boîtes 💥 : Sanctuariser des espaces naturels par du crowdfunding, innover pour financer les ONG, développer les crédits carbone avec premium biodiversité, eDNA, Nature en ville… tout est à construire !
Vocaux 📣 : Aurore (Darwin), Ingrid (co-écriture de ce Plongeon), Amandine (Planète Urgence), et Sabine (Planet-score) nous ont laissé des vocaux passionnants.
Allez, on plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Communauté : merci les amis.
Inspirations : ils se bougent pour la biodiv.
Idées de boîtes : on plonge ?
Vocaux : conseils d’entrepreneurs.
Allez go
Cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
1. Communauté 🙏 : merci les amis.
Vous êtes nombreux(ses) à m’avoir écrit, merci !
Je suis surprise de ne rien lire dans votre newsletter sur les pesticides, quand on connaît le rôle qu'ils jouent dans l'effondrement du vivant. Écrire sur la biodiversité sans parler des pesticides, c'est un peu comme parler de crise climatique sans mentionner les énergies fossiles.
Si tu ne l'as pas déjà vue, je t'invite à regarder cette conférence de Pierre-Henri Guyon (spécialiste de l'évolution, professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle...).
Oups merci Clara !
Une initiative qui va te plaire je pense : les réserves de biosphère de l'UNESCO. Sorte de patrimoine culturel mondial mais pour des hotspots de biodiversité.
Passionnant en effet Alexis, merci ;)
2. Inspirations 👏 : ils se bougent pour la biodiv.
Avant de penser à restaurer il faut souvent protéger l’existant.
Protéger la biodiversité 🛡️
WildLabs : communauté de 9200 experts dans 120 pays qui échangent sur les technologies de conservation de biodiv. C’est assez ouf, regarde ici.
ASPAS : ONG de protection des animaux sauvages. Ils ont créé le label “Réserve de vie sauvage”, où aucune activité humaine n’est autorisée à part la balade contemplative.
La Banque Mondiale : elle a créé les rhinobonds, un mécanisme financier destiné à collecter des fonds pour la protection des rhinocéros en Afrique.
Spoor : Utilise l'IA pour détecter les espèces d'oiseaux et leurs mouvements autour des éoliennes en mer.
Restor : C’est LA plateforme de référencement des projets de restauration de la nature. Projet lancé via Google Labs en 2021. J’y ai passé 20min, il y a des infos fascinantes. Mais bon j’avais une newsletter à écrire alors j’ai arrêté ;)
Plan Vivo : fondation qui permet à 1200 communautés locales de pays en développement de préserver les écosystèmes dont elles dépendent.
Flamingo : projet tout neuf déniché dans la communauté Plouf, pour permettre aux citoyens de financer les zones humides.
Wilderlands (Australie) : Ils ont lancé une plateforme permettant d’investir pour protéger 1m2 d’espace sauvage. Ils en sont aujourd’hui à 120 000m² protégés et ceux qui investissent obtiennent des “certificats biodiversités” équivalents.
Abundant Earth et Earthly travaillent aussi sur ce sujet qu’il faut creuser pour améliorer le financement de la biodiversité. Il faudra rester néanmoins attentifs à la notion de “compensation”. On ne peut pas détruire de la biodiversité sur un lieu A, et compenser sur un lieu B. Les espèces ne se compensent pas entre elles…
Restaurer la biodiversité 🌳
Nous n’avons pas été très sympas avec la nature ces dernières années, donc la restaurer reste souvent fondamental.
Agriculture
Agoterra : Entreprise à mission qui soutient le développement de l’agriculture régénératrice en mettant en place des crédits carbone pour les agriculteurs. Ils y incluent la biodiversité et les ressources en eau.
Projet similaire : Soil capital et d’autres : cf plongeon sur l’agriculture régénératrice.
Crowdfarming : ils permettent à des particuliers et des entreprises “d’adopter” des arbres fruitiers au sein d’exploitations bio, essentiellement en Europe. Objectif : assurer un revenu aux producteurs sur plusieurs années et leur permettre d’investir pour préserver les ressources. Ingrid a déjà son arbre :)
Hectarea et Feve : plateformes d’investissement pour soutenir les agriculteurs dans leurs projets.
Miyam : pour que l’agriculture se transforme il faut des distributeurs engagés. En voilà un ;)
SCRD : PME historique qui produit des colorants naturels avec un engagement très fort auprès de la biodiversité et des populations locales.
Les océans
Coral Guardian : projets de restauration du corail à travers le monde depuis 10 ans.
Cosma : projet issu de l’Ifremer pour analyser les fonds grâce à des drones marins et de la reconstruction 3D.
Les jardins
Biodiv : Avec leur initiative « Jardins vivants » ils aident les particuliers à rendre leurs jardins plus « écologiques » en les conseillant. L’objectif est d’en faire des lieux d’accueil pour les espèces locales qui voient leurs habitats naturels disparaître au profit de l’expansion continue des villes.
Projets similaires : ThriveLot / The New Botanist
La forêt
Morfo : aident les gouvernements et ONG à concrétiser des projets de reforestation. Avec l’appui de drones ils accèdent par exemple des zones reculées pour y replanter des espèces endémiques.
Reforest’Action et Ecotree : startups qui investissent pour le compte d’entreprises dans la reforestation.
Sylvacctes : La forêt française est répartie entre 3 millions de propriétaires, pour 17 millions d’hectares. Conséquence de ce morcellement : une gestion durable est compliquée. Sylvacctes se positionne comme acquéreur de dernier recours pour récupérer les parcelles laissées à l’abandon et les restaurer.
Planète urgence : ONG du groupe SOS qui se bat notamment beaucoup pour la forêt. File écouter le vocal de leur DG Amandine en bas ici.
Si ce sujet forêt t’intéresse, ce mapping des acteurs de Pascal Granier est dingue.
Les espèces sauvages
Knepp : C’est le premier programme de réensauvagement des plaines en Angleterre. Les quelque 3500 hectares, anciennement utilisés pour l'agriculture intensive, accueillent par exemple aujourd’hui le passage de certains oiseaux migrateurs qui n’avaient plus été vus depuis des années dans cette région. Et cela en moins de 10 ans !
Rewilding Europe : réensauvagement de territoires européens et favorisent notamment la réintroduction d’espèces historiquement présentes.
Mesurer l’impact sur la biodiversité 🌿
Pour que les entreprises et toute la population ait plus envie encore de s’engager pour la biodiversité, il faut des outils de mesure d’impact les plus pertinents possibles. Il n’existe rien de parfait et d’universel pour mesurer aujourd’hui. Mais de nombreux projets sont prometteurs et complémentaires !
Darwin : développent une plateforme à destination des consultants qui permet d'évaluer les potentiels impacts des entreprises sur la biodiversité.
Projet similaire : Pivotal (UK).
Genesis : première agence de notation de la santé écologique des sols cultivés.
Earth tools maker : Ils collectent de la data sur différents enjeux liés à la biodiversité et la rendent accessible en open source pour permettre le développement d’initiatives.
Kuyua (UK) : identifient les risques climatiques physiques et biologiques associés à la réalisation de nouveaux projets.
Autre projet : Beeodiversity
Certains utilisent des technologies bien particulières pour mesurer la biodiversité :
Le Bioacoustique et l’Ecoacoustique
Carbon Rewild (UK) : Grâce à la surveillance bioacoustique, Carbon Wild identifie et mesure les changements de biodiversité au sein de groupes d’espèces d’oiseaux et de chauve-souris.
Autres projets : Rainforest Connection pour la préservation de la forêt primaire
AgriSound (UK) : Suivi bioacoustique avec un focus sur les abeilles et autres pollinisateurs
Seaviews : réalisent des cartes des milieux sous-marins ultra précises.
L’imagerie satellite
Pachama (Etats-Unis) : images satellites pour suivre l’évolution de la déforestation.
Meteory : aide environnementale pour les collectivités locales par l’analyse satellite.
Kanop : mesure par satellite de l'impact climatique des projets forestiers.
Autres projets : Space Intelligence, FaunaPhotonics,
eDNA
L'eDNA est l'ADN trouvé dans l'environnement, utilisé pour identifier des espèces sans les voir. On trouve cette techno incroyable ;)
NatureMetrics (UK) : Ils se servent de l’eADN pour mesurer la concentration de biomasse des écosystèmes.
WilderLab (Nouvelle-Zélande) : Ils ont créé des kits capables de détecter, grâce à l’ADN, la concentration de biomasse dans les écosystèmes. En commercialisant leur solution sous cette forme, ils simplifient la capacité des chercheurs à faire des analyses et obtenir des résultats rapidement.
EnviroDNA (Australie) : Ils se sont servi de l’analyse ADN pour surveiller l’évolution de la population d'ornithorynques en Australie.
Autre projet : SPYGEN
Mieux consommer pour protéger le vivant 🤝🏻
Nos achats quotidiens ont un impact direct sur la biodiversité. Ca parait évident mais les pesticides ne sont pas particulièrement appréciés par la biodiversité par exemple. Si tu veux agir dès demain achète des produits bio et locaux :)
Belco : Ils torréfient un café cultivé dans le respect des écosystèmes. Une partie de leur production est même acheminée en Europe directement par voilier !
Projets similaires : Lobodis, Grain de Sail
Kaoka : La majorité des cacaoyers ont été plantés dans les années 70 pour satisfaire la demande exponentielle des consommateurs. L’arbre ne donnant des fruits que pour 40 ans, Kaoka a sélectionné des plants pouvant se planter directement sur l’arbre vieillissant. De cette façon, ils luttent contre la déforestation des écosystèmes.
Pocheco : entreprise régénérative qui produit des enveloppes dans le Nord de la France avec un engagement exemplaire.
Hari&Co : alternatives végétariennes à la viande via la production de légumineuses bio en France.
Lutter contre les espèces invasives 🪲
Bioinspir : valorise les plantes invasives nuisibles à la biodiversité, en les utilisant comme ressources pour synthétiser des molécules bio inspirées et respectueuses de l'environnement.
Silo (UK) : Ce restaurant propose uniquement des espèces invasives. L’objectif ? Populariser et sensibiliser de manière créative aux espèces dangereuses pour notre biodiversité.
Inversa (États-Unis) : alternative au cuir dont la matière première est basée sur des espèces invasives.
Ils investissent (et tu peux en avoir besoin pour te lancer) 💸
Voilà les insights partagés avec Bloomr, experts des financements de projets impact. Si tu as besoin de subventions, d’aides, etc. : Ce sont les kings ;)
Côté financeurs publics
En 2022 on estime à 4,7 milliards d’euros les dépenses publiques pour la biodiversité.
Les opérateurs de l’État : l’Office français de la biodiversité (OFB) et les Agences de l’eau qui sont les premiers financeurs.
Les régions : via leurs propres budgets (ex : l’Île-de-France avec le dispositif Innov’Up Expérimentation Transition écologique des territoires) et via les programmes européens FEDER et FEADER
l’ADEME : en tant qu’Agence de la transition écologique, son rôle est de soutenir les projets qui favorisent la biodiversité
Côté financeurs privés
Les fondations : la Fondation pour la Nature et l’Homme ou la Fondation Léa Nature (pour les projets associatifs)
Les fonds :
Fonds Objectif Biodiversité - Lancement début 2025 : investissements dans des projets innovants sur la préservation et de la restauration de la biodiversité.
Fonds Livelihoods - Fonds abondés par des grosses entreprises qui financent des projets à fort impact environnemental (tickets : 1-10 millions)
Mirova Natural Capital - Fonds dédié à la protection des écosystèmes naturels (on est sur de trèèèèès gros tickets €10 millions - €40 millions).
Swen Capital : L’une des sociétés de gestion française les plus actives en matière d’investissement responsable. Ex : Swen Blue Ocean pour la régénération des océans
Superorganism (Etats-Unis) : premier fonds basé uniquement sur la biodiversité.
Ils sensibilisent 🗣️
BirdNet / PlantNet : Ces deux applis te permettent d’identifier respectivement les oiseaux et plantes autour de toi. C’est une manière ludique de prendre conscience de la richesse du vivant qui nous entoure.
Autres projets : Clés de forêt pour les différents types d’arbres
La Corneille : Newsletter 100% consacrée à la biodiversité. 2 fois par mois ils présentent les grands enjeux de l’effondrement de la biodiversité et réfléchissent à des solutions concrètes qu’il est possible de mettre en place
Autres projets : La Vie Partout, When nature meets climate
Podcasts : Mécanique du vivant, Baleine sous gravillon, Bestioles (Pour les enfants)
Engage : MOOC pour se former de façon ludique sur les enjeux liés à la biodiversité.
Pacific Planet : Ils interviennent au sein des entreprises pour sensibiliser aux enjeux liés à notre biodiversité.
Planet -core : même principe que le Nutri-score, pour que les consommateurs prennent conscience de l’impact environnemental des produits qu’ils achètent. Super succès, plus de 120 millions de packagings concernés. Retrouve le vocal de Sabine en bas de la newsletter ici !
Autres projets : Biodiscore.
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3. Idées 💥 : on plonge dans le grand bain ?
Protéger la nature n’est pas rentable. C’est LA grande difficulté pour les projets de biodiversité.
Trouver une manière d’intégrer un retour sur investissement serait intéressant. Il n’est potentiellement pas financier d’ailleurs. TFTP a co-fondé le dividende climat, peut-être que le dividende Biodiv serait une bonne idée.
Voilà quelques idées de projets discutés avec Ingrid :)
Sanctuariser des espaces naturels
Les espaces sauvages sont sous pression, et les sanctuariser est peut-être une bonne idée.
Propose à des particuliers d’acheter des terres via du crowdfunding, pour les laisser se reposer. Il faut réfléchir ces espaces pour que le projet ait du sens : espèces à protéger, etc.
Imagine par exemple un coin de verdure de 100m2 perdu dans une ville, qui appartiendrait à 100 copropriétaires heureux de le laisser devenir un corridor de biodiversité ?
Tu peux aussi recréer un grand espace sauvage de dizaines d’hectares et le sanctuariser, comme l’Aspas peut le faire.
Raconte ensuite l’amélioration de la biodiversité à ces co-investisseurs, qui seront heureux de comprendre leur utilité concrète. Notre corde “sensible” est le meilleur atout de la biodiversité. C’est touchant de savoir que l’on soutient le développement d’une espèce, et c’est d’ailleurs ce qui me fait croire en la réussite potentielle d’un dividende biodiversité.
La valorisation progressive des terres restera un investissement long terme suffisamment rentable pour ces investisseurs même si cela n’est pas le but principal.
Attention à ne pas “s’approprier” les terres achetées. Tu peux créer du lien avec les enfants des écoles pour qu’ils s’approprient les enjeux. Tu peux aussi entretenir ces espaces grâce à des associations d’habitants.
Crédits carbone augmentés
Il n’existe pas de “marché de la biodiversité” aujourd’hui alors qu’il existe un marché du carbone.
Les entreprises qui émettent trop de CO2 doivent acheter des crédits carbone. De l’autre côté de la chaîne certaines entreprises peuvent émettre des crédits carbone et les vendre, si elles prouvent qu’elles réduisent les émissions.
Ce marché du carbone vaut plus de 800 milliards d’euros par an en Europe, et il existe parce que l’Union Européenne a dit aux entreprises : “Soit tu réduis assez tes émissions, soit tu paies en achetant des crédits carbone”. L'objectif est d'atteindre une réduction de 55 % des émissions d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, en vue de la neutralité carbone d'ici 2050.
C’est plus compliqué dans le cas de la biodiversité. Contrairement au carbone avec ses tonnes de CO2, il n’y a aucun indicateur unique pour mesurer l’amélioration du vivant.
Le meilleur moyen actuel est de créer des crédits carbone augmentés qui incluent un “premium” biodiversité. Le crédit carbone vaut plus cher, parce qu’il a un impact prouvé sur la conservation ou la restauration de la biodiversité.
Les fonds Livelihoods sont vraiment intéressants. Ils proposent un premium biodiversité. C’est probablement un modèle intéressant à reproduire si créer un fonds pour la conservation ou restauration de la biodiversité t’intéresse.
eDNA
Ces technologies d’ADN environnemental semblent être une révolution pour la surveillance des écosystèmes. On est capable de savoir sur une surface donnée quel est le nombre d'espèces, le nombre d'individus par espèce, et donc l’évolution dans le temps. On a même les infos liées à l'évolution de leur AND. C'est un peu comme si tu pouvais mettre des cameras partout : c'est juste dingue !
Grâce à l’eDNA, on peut détecter la biodiversité présente sans perturber la nature. Ces technologies vont être très demandées au fur et à mesure de la montée en puissance de l’enjeu de sauvegarde du vivant.
Si tu as l’âme scientifique, je te recommande fortement d’y jeter un œil. C’est un thème qui peut être accéléré par les développements de l’IA. Clément (Hugging Face) en parle dans ce podcast en répétant le potentiel de l’IA Open Source pour ces sujets de chimie / biologie.
Blockchain pour la biodiversité
La Blockchain a surtout permis la création de cryptomonnaies, mais elle pourrait devenir un levier extraordinaire pour la biodiversité. Pourquoi ?
La blockchain est comme un grand carnet numérique où toutes les actions sont enregistrées de façon publique et ne peuvent pas être modifiées.
Cela pourrait être exceptionnel pour la gestion de la biodiversité parce qu’on pourrait assurer que des produits vendus ont bien été produits via des sources durables. On pourrait encourager à la conservation de la biodiversité, tout en évitant les tricheries.
Financer des ONG
Les pouvoirs publics se désengagent de plus en plus du financement des associations de sauvegarde de la biodiversité.
C’est clairement l’action des ONG qui a le plus d’impact sur la protection du vivant. Comment aider à déployer plus d’argent privé dans les ONG ?
Yvon Chouinard a trouvé sa propre réponse en “cédant” Patagonia à une fondation composée de multiples ONG. Elles bénéficient de plus de 100 millions de dollars de dividendes par an à investir pour préserver l’environnement.
C’est un nouveau moyen de financement d’ONG, qui n’existait pas il y a 10 ans.
Comment en inventer d’autres ?
Est-ce que le dividende biodiversité ne pourrait pas devenir un moyen de motiver au financement des ONG ?
Par exemple si pendant 10 ans j’ai investi dans des ONG pour un total de 20 000 euros et que cela vaut 800 dividendes biodiv, ça serait une fierté d’en avoir cumulé autant. On pourrait m’expliquer ce que cela représente en terme concret : X hectares conservés, ou Y réintroductions d’espèces.
Certains fonds d’investissements s’engagent à donner une partie de leur “carried” à des ONG. Le “carried” est la part de variable dont ils bénéficient. Belle inspiration ?
Accompagner les forêts privées
En France 75% des forets sont privées. Il est certain qu’il y a des entreprises à créer pour accompagner les propriétaires à mieux les gérer et à les penser comme des corridors pour la biodiversité.
Est-ce qu’il serait possible de financer ce modèle d’accompagnement par un crédit carbone avec premium biodiversité ?
Développer la nature en ville
Les villes ne doivent pas être vues comme des espaces où la biodiversité a disparu. Il faudra de toute façon creuser le sujet pour diminuer la température.
De multiples projets peuvent être développés, de la création de cours oasis pour dé-bétonner les cours de récré, au développement de low techs comme des bacs pour capter l’eau de pluie et faire pousser des plantes.
4. Vocaux 📣 : conseils d’entrepreneurs.
Aurore, Ingrid, Amandine et Sabine nous éclairent de leurs expériences super riches dans le lancement de projets biodiv. Girls power 🔥
Aurore Falque-Pierrotin, cofondatrice de Darwin, une startup de mesure des impacts biodiversité. Elle écrit une super newsletter.
Ce que je retiens du vocal d’Aurore :
Il faut maitriser les concepts fondamentaux du vivant et de la nature
Avant de lancer sa boîte, il faut se faire un êtat des lieux du champs des possibles en biodiv : où seras-tu le plus efficace en fonction de tes compétences ?
Pièges à éviter : ne pas réinventer la roue, et ne pas essayer d’être parfait dès le premier jour.
A faire ? Biodiversité marine (coucou Cosma), mais aussi défi de la traçabilité et plein d’autres idées !
Ingrid Vanhée a co-écrit ce plongeon. Elle accompagne les entreprises qui veulent mieux prendre en compte ces enjeux biodiversité.
Ce que je retiens du vocal d’Ingrid :
Pour se lancer, il faut commencer par aller sur le terrain pour voir les choses en vrai.
Il faut s’entourer d’experts : c’est trop complexe pour le prendre à la légère.
Ne pas se prendre pour Dieu ;) Il faut prendre en compte tous les impacts éthiques.
Ce sont des projets parfois compliqués. Garder la passion et l’émerveillement aidera à tenir sur la durée !
Amandine Hersant est DG de l’ONG Planète Urgence, qui se bat pour maintenir la biodiversité dans les forêts en soutenant les populations locales.
Ce que je retiens du vocal d’Amandine :
Regarder ce qui existe déjà : cartographie d’acteurs ?
Bien se connecter à tout l’écosystème, la biodiversité ne se gère jamais en solitaire mais en interdépendance.
Il faut savoir “laisser faire” avant de “faire plus” au sujet de la biodiversité.
Sabine Bonnot a cofondé le Planet-score, label à fort succès imprimé sur plus de 120 millions de packagings. Il permet au consommateur d’acheter via des critères : pesticides, climat, biodiversité.
Ce que je retiens du vocal de Sabine :
Planet-score est un “commun” qui met la biodiversité sous les yeux de millions de consommateurs au quotidien. La gouvernance est comprise de 80% de scientifiques et 20% d’associations, sans aucune entreprise ou filière pour influencer.
300 marques ont adopté le Planet-score, dans 12 pays. Je trouve ça dingue d’avoir bougé autant de monde en si peu de temps.
Pour faire bouger autant d’acteurs il faut savoir bâtir des coopérations très larges, et être prêt à vivre parfois des rapports de prédation. Il faut aussi savoir le faire pour le sens, et pas pour la rémunération.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu et écouté jusqu’au bout.
Énorme merci à Ingrid d’avoir co-écrit ce plongeon avec moi. File la suivre sur Linkedin. Merci aussi à Archibald de m’avoir aidé sur ce travail de synthèse.
🙏 Merci enfin à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Guillaume
Super travail, bravo !
Il y'a aussi Innovate 4 Nature, un accélérateur de solutions pour la nature et biodiversité. Nous avons sélectionné et référencé 150 solutions sur notre site :-)
https://i4n.ch/nature-positive-solutions/
Une synthèse impressionnante, je connais déjà beaucoup d'organisations qui œuvrent pour la biodiversité mais là j'en découvert pas mal 👍
Je recommande notamment l'Aspas 😉