Plongeon dans les coproduits (2/2)
1/3 des aliments produits finit à la poubelle. Les déchets sont des ressources précieuses. Trouve un job ou une idée de boite pour ne plus rien jeter.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #12.
On est 6350. C’est autant qu’un Zénith de Paris à guichets fermés.
“Est-ce que vous êtes chauuuuuuuuuds ?” Bienvenue aux 374 plongeurs qui nous ont rejoints depuis vendredi. Bercy dans un an ?
Le plongeon du jour est propulsé par Asterion Ventures. C’est un fonds d'un très gros niveau, qui réunit une communauté de business angels solides et soudés, et investit sur le long terme dans des entrepreneurs à impact. J'échange souvent avec leur équipe, et ils sont très précieux pour préparer mes sujets. Merci la team ;)
En parlant d’investisseurs, combien d’entre vous êtes Business Angels ? Mieux vous connaître m’aide à mieux écrire :)
Vous êtes déjà plus de 10 000 à avoir lu le 1er épisode sur les coproduits. Si tu ne l’as pas lu, plonge ici. Aujourd’hui on passe à l’action ensemble (offres de jobs, idées de boites à lancer, feedbacks vocaux d’entrepreneurs).
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C’est partiiii
Si tu attends que le concert démarre (30 sec de lecture)
Rappel 🧐 : 32% du gaspillage a lieu dans les champs et 21% dans les usines de transformation. Toutes les matières perdues qui pourraient être valorisées ont un petit nom : les coproduits.
Jobs ☝️ : + de 40 offres de jobs pour tacler le gaspillage. Plus qu’à te servir.
Idées de boites 💥 : Pour te lancer dans les coproduits, il te faut un approvisionnement stable et massif, et un marché évident. Creuse les compléments nutritionnels : je te propose deux idées de projets.
Vocaux 📣 : Julien, CEO de Hubcycle te conseille d’aborder en priorité les gisements massifs, et Tanguy, CEO de Stokelp, t’aide à inspirer confiance auprès des acteurs agroalimentaires. On plonge ?
Si ton idole est encore dans sa loge (8 min de lecture)
Au programme :
Rappel : la face cachée du gaspillage alimentaire.
Jobs : ils recrutent.
Idées de boites : on plonge ?
Vocaux : conseils d’entrepreneurs dans les coproduits.
Allez go
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1. Rappel 🧐 : la face cachée du gaspillage alimentaire.
Un tiers de la nourriture produite n’est jamais consommé. 32% du gaspillage a lieu dans les champs et 21% dans les usines de transformation. Plus de la moitié du gâchis nous est donc invisible au quotidien.
Toutes les matières perdues qui pourraient être valorisées ont un petit nom : les coproduits. 75% des coproduits servent à l’alimentation animale, et seulement 15% sont utiles en consommation humaine. Il faut en valoriser plus.
Il y a autant de coproduits que d’inventions. Tu peux te chausser avec du raisin, manger des drèches de bière, ou t’habiller en ananas.
2. Jobs ☝️: ils recrutent.
PimpUp (F&L hors norme) : Comm, Dev, Sales, Ops, avec une page spéciale Plongeoir ;)
Re-belle (asso réinsertion, valo coproduits en confiture) : Ingé R&D / qualité
Hubcycle (ingrédients issus de coproduits) : IT, sales, sourcing, CFO. Tout n’est pas publié, contacte-les ;)
The Good Beans (e-commerce de surstocks alimentaires) : sort de l’ombre cette semaine et recrute CMO, growth manager, operations manager, head of buying, lead developer. Contacte la fondatrice Inès.
Ramdam (anti-gaspi solidaires) : Chef de secteur / trade marketing
Beesk (F&L hors norme) : Responsable transport
Ida (software optimisation achats frais) : supply chain, data, dev
Atypique (invendus vendus aux pros) : contrôle de gestion, achats, ops
BeneBono (F&L hors norme) : Directreur(trice) achats, Supply chain manager, Brand design, Senior HR, Customer service, Achats, Engineer.
Biocycle (dons invendus alimentaires) : IDF Operational manager
Phenix (dons invendus alimentaires) : Logistic manager Paris
Willy anti-gaspi (e-commerce antigaspi) : Operations manager
Onima (ingrédients issus de levure de bière) : Ingénieur(e) produit
Circull’Egg (valorisation coquilles oeufs) : Business developer nutraceutique
Zèta (chaussures en coproduits) : chef(fe) de projet/produit, ou growth marketing
Biopowder (ingrédients issus de coproduits) : Sales managers (international)
Kikleo (antigaspi restauration) : Business developer
3. Idées 💥 : on plonge dans le grand bain ?
Aujourd’hui je te propose une méthodo pour te lancer dans les coproduits, et deux idées de boites qui existent au Canada et en Angleterre et qu’on pourrait adapter en France. On plonge ?
Trouve ton gisement
Lancer un projet avec un coproduit comme source d’approvisionnement crée deux complexités :
Qualité : comment construire un projet si la composition de la matière première évolue en permanence ? Il faut assurer un standard de qualité. Si ton gisement est la pomme de terre hors norme par exemple, tu vas être confronté à des variétés différentes. La Bintje est assez farineuse et la Charlotte est une chair ferme.
💡 Idéalement trouve une seule source d’appro de même qualité. Sinon multiplie massivement les sources d’appro différentes pour créer une moyenne standard.
Quantité : tu ne peux pas manquer de matière première. Il faut un gisement de coproduits illimité. Julien (CEO Hubcycle) nous en parle dans son vocal plus bas. Circul’egg ne manquera jamais de coquilles d’œufs (40 000 tonnes / an en France). Comme me le rappelait Jean, CEO de Phenix : on a souvent tendance à penser que tous les coproduits sont dispos mais c’est faux.
💡 Ne néglige pas l’analyse de gisement, voire crée le projet en fonction. C’est le facteur clef de réussite.
Trouve ton marché
Une fois que tu as détecté un gisement massif de coproduits, il faut évidemment développer un produit qui réponde à un vrai besoin.
N’imagine pas que développer un produit “upcyclé” sera suffisant pour séduire les clients. Nous sommes peu nombreux à être conscients de l’impact des coproduits. Ton produit doit être attractif, ET lutter contre le gaspillage.
Zèta a vendu 30 000 paires de baskets depuis son lancement en 2020, parce qu’elles plaisent et sont confortables, tout simplement. Pas uniquement parce que les chaussures contiennent des coproduits de raisin.
Stokelp réalise 500k€ de volume d’affaires / mois en permettant aux industriels de vendre leurs excès de stocks à d’autres entreprises. C’est un revenu supplémentaire pour l’entreprise qui ne jette plus, et une économie pour celui qui achète moins cher. Même si chacun est fier de lutter contre le gaspillage, le gain de compétitivité reste la raison principale du succès.
Pour résumer, tu dois aligner un gisement de qualité et un marché évident.
Comme il faut bien commencer quelque part, tu as deux options : partir du gisement, ou du marché.
Option 1 : démarre par le gisement.
Projet #ChercheurDor : pars à la rencontre des industries agroalimentaires, et détecte des coproduits mal valorisés.
Circull’egg s’est trouvé un gisement : l’oeuf. Instead : les drèches de bières. Barnana : les babanes plantain. Trouve ton gisement stable. J’ai appris dans le podcast Too Good To Grow que 30 000 tonnes / an de tourteaux de lin étaient disponibles par exemple.
Creuse avec des experts agro pour comprendre quelle valorisation serait possible en fonction des molécules présentes. Protéines ? Calcium ? Collagène ?
Développe ensuite un produit qui réponde à un vrai besoin, en dehors du fait que tu valorises un coproduit.
Beaucoup de projets qui cartonnent transforment les coproduits directement dans les usines de leurs fournisseurs. Ca évite souvent de transporter de l’eau, et c’est un excellent moyen de sécuriser la matière première.
Regrained transforme les coproduits de la bière directement chez les brasseurs pour produire son super-ingrédient.
Renewal Mill vend des farines nutritionnelles aux boulangers. Ils créent leurs ingrédients à partir de coproduits des usines de laits végétaux, comme les pulpes de lait, de soja et d’avoine. La transformation a lieu dans les usines de leurs fournisseurs.
"Notre processus peut être appliqué à des milliards de tonnes de sous-produits"
Caroline Cotto, cofondatrice de Renewal Mill.
Projet #IntraprenOr : valorise les coproduits de l’entreprise dans laquelle tu travailles.
Tu travailles dans une entreprise agroalimentaire ? Analyse les coproduits de ton usine dans le détail, et cherche à comprendre leur valeur. Comment sont-ils valorisés ? Peut on les utiliser pour une consommation humaine et non animale ?
Pourquoi ne pas créer un projet intrapreneur ? Ou même créer ta boite en partenariat avec eux pour valoriser ces coproduits ?
Des partenaires peuvent t’aider, comme Upcyclink, qui aide les entreprises à valoriser leurs déchets sur site.
Option 2 : démarre par le marché.
Valoriser des coproduits a un coût. Il faut créer de la valeur ajoutée. Si je me lançais, je creuserais le marché de la nutrition.
La taille du marché mondial des compléments alimentaires devrait passer de $164Mds en 2022 à $300Mds en 2030. C’est 9% de croissance / an, et des marges élevées.
Voilà 2 idées de boites détectées à l’étranger qui pourraient être adaptées en France.
Les bons artistes copient, les génies volent.
Pablo Picasso, 1950
Projet #Outcast : valorisation des fruits et légumes invendus en poudres nutritionnelles.
Développe un process de déshydratation de fruits et légumes invendus, pour maximiser leur durée de conservation et leur valeur nutritionnelle.
Cette poudre de légumes peut devenir un complément nutritionnel à ajouter dans toutes les recettes. C’est vegan, potentiellement bio, sans gluten, sans additif ni conservateur. Uniquement des fruits et légumes déshydratés.
Cible : végétariens ou sportifs, qui peuvent s’inquiéter de carences, et qui ne veulent pas de comprimés.
Tu peux installer un atelier de déshydratation proche d’une source massive d’invendus de fruits et légumes, comme Rungis.
Inspiration : Outcast (Canada).
Projet #Zooki : développe des shots nutritionnels.
Zooki est connue pour ses compléments alimentaires sous forme liquide, pour une meilleure absorption par l'organisme. Leur gamme comprend vitamine C, curcuma, collagène, oméga 3, vitamine B12.
La vitamine B12 est une carence fréquente chez les vegans, surtout présente dans les produits d’origine animale. Elle est indispensable au fonctionnement du cerveau, du système nerveux et à la formation du sang.
Développe par exemple une extraction de la vitamine B12 via un gisement de coproduits. Les huîtres en contiennent énormément, peut-être qu’il en reste dans le pied, au fond de la coquille une fois jetée ?
Si possible, évite la gourde en alu ;)
Inspiration Zooki, avec leur produit B12 ici.
4. Vocaux 📣 : conseils d’entrepreneurs.
Pour finir voici les conseils de 2 personnalités inspirantes du monde des coproduits.
Julien Lesage, cofondateur et CEO de Hubcycle, t’explique les pièges à éviter en créant ta boite dans le secteur des coproduits.
Tanguy de Cottigny, co-fondateur de Stokelp, t’aiguille pour créer un max de confiance sur le marché de l’agroalimentaire.
Merci de m’avoir lu et écouté jusqu’au bout. Si tu as décidé de plonger, retrouve la communauté du Plongeoir sur Discord pour en parler.
Tu peux lire les précédentes newsletters, notamment les dernières : La face cachée du gaspillage alimentaire (1/2), et les deux newsletters sur le futur de l’eau : ici, et là.
J’ai deux derniers services à te demander :
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À très vite,
Guillaume
Toujours aussi pertinent et interessant ! Je voudrais te soumettre un thème pour les
Prochaines newsletters la Age economy ou silver economy. Tellement de choses à faire et à inventer pour les Ainés… on a jamais eu autant de personnes de plus de 60 ans, leurs modes de vie et leur attentes sont en train de changer radicalement et pourtant, on ne voit
Pas tant d’innovations…