Le futur de l'éducation (2/2)
Inspirations, idées de boîtes, jobs, conseils d'entrepreneurs. On construit l'éducation de demain ?
Hello les plongeurs, voilà la newsletter #34.
Avant de démarrer j’ai une grande nouvelle : on vient de lancer une communauté (payante) pour accompagner les entrepreneurs qui plongent : Plouf. Tu nous rejoins ?
Vous êtes déjà 25 000 à avoir lu le 1er épisode sur l’éducation. Si tu ne l’as pas lu, plonge ici, pour éviter de te retrouver au fond de la classe à ne rien comprendre.
Ce plongeon est propulsé par le startup studio français Imagination Machine.
Ils s’associent à des entrepreneurs pour créer, financer, et accélérer des projets ambitieux à impact social et/ou environnemental.
Lorsqu'on crée une boîte, la qualité de l'accompagnement est clef. Une équipe de dingue qui s’active à tes côtés (dont Rob Spiro et Émilie Abel), ça peut vraiment faire la différence.
Si tu veux co-fonder une boîte à impact, n’hésite pas à les contacter de ma part.
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Lire les précédentes newsletters.
Devenir sponsor du Plongeoir : il suffit de répondre à l’email.
C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Communauté 🙏 : beaucoup de commentaires passionnants suite au premier épisode, merci ;)
Inspirations 👏 : des dizaines de projets incroyables sont déjà lancés dans l’éducation, du développement des soft skills au soutien des enseignants, en passant par l’IA, ou encore à la lutte contre les inégalités sociales.
Jobs ☝️ : 3 offres de jobs dans l’éducation.
Idées de boîtes 💥 : Espaces pour enseigner dans la nature, IA pour individualiser l’apprentissage, app pour mieux apprendre les langues, renouveau du périscolaire…Au boulot !
Vocaux 📣 : Stéphanie (Les Adultes de Demain), Solenne (Soft kids), Gaell (Learning Planet Institute) et Laurent (Lalilo), te livrent tous leurs conseils. C’est super riche !
Je suis certain que tu peux trouver 15 minutes pour repenser notre éducation :) Go ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Communauté : merci les amis.
Inspirations : les projets existants.
Jobs : ils recrutent.
Idées de boîtes : on plonge ?
Vocaux : conseils d’entrepreneurs.
Allez go
Cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
1. Communauté 🙏 : merci les amis.
Vous êtes nombreux(ses) à m’avoir écrit, merci ! Voilà quelques commentaires que j’ai trouvés particulièrement pertinents :
Sur la partie histoire, Charlemagne charge les moines de donner une éducation religieuse à tous les garçons. Les jésuites du XVIème siècle sont devant des garçons également. Ce n'est que depuis 1882 (Loi Ferry) que l'égalité des sexes devant l'instruction est reconnue.
Merci Virginie
Le passage sur Singapour me semble un peu inexact. C'est un système qui a été critiqué pour son approche très rigide et centrée sur les résultats. Les élèves y travaillent beaucoup. Ils ont tellement de pression que le taux de suicide est très élevé.
Merci Laurent
Les troubles neuro-développementaux (dys, trouble de l’attention, autisme, etc.) sont en effet une bombe à retardement. Beaucoup de profs sont en souffrance et les places en structures spécialisées stagnent.
Merci Emilie
🙏 Ils font vivre le Plongeoir et on les adore
Laetitia a au moins deux points communs avec moi : elle habite à Vannes, et elle veut booster les entrepreneurs à impact. Son expertise avec Voltyge, c’est la direction financière externalisée.
Quand on dirige une petite boîte, on n’a souvent pas les moyens de recruter en direction financière. Mais conduire la nuit et dans le brouillard, c’est stressant. Trop de boîtes se plantent par manque de suivi financier.
Si tu cherches quelqu’un pour t’épauler, prévois déjà un call découverte ;)
2. Inspirations 👏 : les projets existants.
Voilà les assos et boîtes que j’ai trouvées inspirantes sur le secteur de l’éducation.
Développement des “Soft Skills”
Les soft skills sont les compétences psychosociales (CPS). Elles sont fondamentales, et pourtant trop souvent oubliées. Une fresque permet de les appréhender. Voilà quelques autres projets lancés :
Zamizen : éducation aux émotions en classe, à la maison, et en périscolaire.
Soft kids : programmes soft skills à l'école et en famille. App en cours de déploiement dans 8 académies.
Lili.cool : assistant pédagogique audio pour enseigner les soft skills.
ScholaVie : asso qui a formé 8000 professionnels de l’éducation aux compétences psychosociales depuis 2019.
PowerZ : jeux éducatifs créés par des pros de l’éducation. On peut y apprendre la créativité par le développement d’une île, ou le sens des responsabilités par l’éducation d’animaux.
Osmose : tu peux parrainer des écoles pour qu’Osmose les aide à développer l’apprentissage des émotions. Très beau modèle collectif.
Better Kids : application d’éducation à la gestion des émotions, créée par une Française installée aux US. Modèle économique intéressant : financé par les entreprises qui veulent aider leurs employés à être plus détendus vis-à-vis des apprentissages de leurs enfants.
Lutte contre les inégalités d’apprentissage
Plus le niveau de l’éducation nationale se dégrade, plus les formations privées se développent, et plus les inégalités se creusent.
EducUp : startup de soutien scolaire qui permet aux personnes qui n’ont pas les moyens de payer des cours particuliers d’obtenir des aides. Ils réalisent tous les dossiers pour leurs clients. 600 emplois créés, 26500h de formation dispensées à 90% à des familles à faibles revenus.
Startup for kids : programme de l’association Scienticlub. Leur but ? Gommer les inégalités sociales dans l’accès aux métiers de demain, comme le numérique.
1001mots : startup associative qui apporte des astuces concrètes aux parents pour éveiller le langage de leur enfant. 20 000 enfants accompagnés, grâce à 40 salariés et 80 orthophonistes. L’asso envoie de nouveaux livres tous les deux mois et 3 SMS par semaine avec des astuces. Les enfants accompagnés doublent leur temps de lecture.
Étapes Lectures : association pour faciliter l’apprentissage de la lecture.
🙏 Ils font vivre le Plongeoir et on les adore
95% des hommes ne consultent jamais de psychologue. Pourquoi ?
Sans doute parce que culturellement, un homme doit toujours être solide et rassurant… un peu comme un gros camion.
Sauf que même un gros camion, ça va chez le garagiste de temps en temps.
Tu as compris l’idée ?
Dépression, anxiété, dépendances, etc. : fini de “gérer ça tout seul”.
Grâce à une équipe de psychologues spécialisés dans le suivi masculin, Let’s Tolk permet enfin à ceux qui n’aiment pas parler d’eux de se tourner vers une aide extérieure et professionnelle.
Accompagnement des enseignants
Pour que l’éducation évolue pour tous, il faut avant tout outiller les enseignants.
Ecolhuma : association de 30 salariés qui déploie 2 plateformes : EtreProf (utilisée par 120 000 enseignants) et Manag'Educ (touche un chef d'établissement sur 4).
Index Education : boîte quasi inconnue qui a développé le logiciel Pro Note (bulletins). Ils sont 146 salariés et ont été rachetés par Docaposte.
Lalilo : apprentissage de la lecture plus accrocheur et adapté à chaque élève. Ils travaillent avec et pour les enseignants, et leur plateforme est gratuite (partenariat Education Nationale). La startup compte plus de 40 salariés, et a été vendue à Renaissance Learning.
Tralalere : société de production vidéo de 25 salariés qui crée des ressources numériques pour l'éducation.
Foxar : startup de réalité augmentée qui aide les enseignants à faire comprendre des modélisations complexes (comme un moteur, ou le corps humain).
Aliad Education : installation de salles immersives dans les écoles, avec caméras 3D et vidéoprojecteurs. L’idée est d’aborder des notions vues en classe (comme les planètes) de manière interactive. Le Futuroscope à l’école.
Edifice : solutions de pédagogie numérique pour les écoles. Plus de 3,8 millions d’élèves utilisent leurs solutions, en France mais aussi au Mexique et en Espagne.
Pearltrees : autres solutions numériques utilisées par 1,5 million d’élèves.
EvidenceB : startup d’une trentaine de salariés qui cherche à armer les enseignants avec de l’IA.
Lelivrescolaire.fr : communauté de 4 000 profs qui créent de manière collaborative des manuels scolaires, adaptés aux réalités du terrain.
ProfEnPoche : Edtech pour favoriser l'apprentissage et l'inclusion. Par exemple, Mathia est un assistant vocal IA pour apprendre les maths.
Repenser l’écriture
Plume : app pour aider les 7-14 ans à mieux écrire tout en s’amusant.
Kaligo : tablette d’apprentissage de l’écriture pour le primaire. Déploiement surtout en Grande Bretagne, et dans les pays du golfe.
Booster la lecture
Corneille : apprentissage individualisé de la lecture par une app (3 à 8 ans). Le numérique permet de s’adapter à chaque enfant.
Bugali (25 salariés) : console de lecture pour que lire devienne un jeu. Bookinou est un autre exemple.
Nabook : livres interactifs et en streaming, pour booster la lecture chez les ados.
Simplifier l’accès aux maths et aux sciences
Spiralya : série de romans pour faire aimer les maths.
Ilo robot : robot éducatif pour faciliter l’apprentissage en classe des maths et des sciences.
Apprentissage sans écran
Un rapport d’experts vient d’être remis au Président sur l’usage des écrans chez les enfants. Certaines recommandations les bannissent au primaire.
Etoilium : jeu sans écran qui permet aux 5 à 11 ans de travailler toutes les matières, motivés par la récompense.
Observe : jouets pour appliquer la pédagogie Montessori à la maison ou à l’école.
Apprentissage du code
Colori : entreprise ESS qui initie les enfants au numérique dès 3 ans, mais sans écran. L'objectif est qu’ils comprennent le monde dans lequel ils vivent en jouant. Ils peuvent par exemple construire une app avec des 0 et des 1. Je suis assez fan de l’approche.
Magic Makers : ateliers de code pour enfants et ados. 60 000 enfants déjà formés. Ça développe la créativité, la logique. Et quelle fierté pour un ado de créer sa propre application :)
Avec l’émergence de l’intelligence artificielle, c’est une nouvelle façon de raisonner qui sera au cœur de toutes les innovations. On ne peut avoir du pouvoir que sur ce que l’on comprend. Nos enfants devront inventer leur métier.
Claude Terosier, fondatrice de Magic Makers
Curiosité et découvertes à la maison
Pas facile de trouver de nouvelles idées pour enrichir l’éducation de nos enfants le soir, après une bonne journée de boulot bien intense.
Pandacraft : abonnement à 10€/mois pour lire et créer en s’amusant, déjà validé par 100 000 enfants de 1 à 12 ans.
Les Mini Mondes : plongée chaque mois dans la découverte d’un nouveau pays. Lancé par le startup studio Imagination Machine, déjà 48 000 abonnés.
En cavale : startup qui transforme les enfants en enquêteurs, avec un modèle sympa d’échange de courriers. Dès 17€/mois, et déjà 65000 enfants conquis.
Lunii : la Boîte à histoires et le baladeur Flam permettent aux enfants de développer leur imaginaire sans écran. La boîte à histoires est fabriquée en France et a déjà été vendue 1,5 million de fois. Oui, il est possible de rendre autre chose qu’un smartphone sexy pour les enfants.
Ma petite planète : jeu pour sensibiliser à l’écologie tout en s’amusant.
Activités peri-scolaires
L’éducation ne se limite pas à l’école : les enfants ont beaucoup de temps libre.
Master-camp : expériences extra-scolaires jusqu'à 18 ans. L’objectif ? Cultiver leurs passions (leur Etat de flow?) et les aider à réfléchir à leur orientation pro.
Classes du semeur : sections manuelles pour le collège. L’objectif : pouvoir rester en filière générale, et développer le plaisir du travail manuel (maraîchage, apiculture, élevage, paysagiste…).
Patronnage : modèle d’activités périscolaires rattaché à l’Église, qui a quasiment disparu. L’idée était que quiconque puisse accéder gratuitement à des activités sportives, culturelles ou de soutien aux devoirs. Le fonds du bien commun (Pierre Edouard Sterin, ex Otium / Smartbox) finance pas mal leur développement.
Soutien scolaire
47% des parents vivent les devoirs comme un moment de stress.
Wiloki : soutien scolaire en ligne et fun, du CE1 à la 3ème. Une IA oriente l’enfant vers un parcours sur mesure. 1,5 million d’enfants utilisateurs.
Nomad Education : entreprise à mission qui aide 5 millions d’élèves à réviser des examens et des concours. Pour 10 à 30€ par mois, les élèves gagnent de 1 à 3 points de moyenne grâce à l’app, et boostent leur confiance en eux. Un bel exemple pour rendre accessible le soutien scolaire tout en ayant un modèle économique solide.
Eliott : modèle de prof particulier via intelligence artificielle. L’avantage est qu’il est dispo à toute heure de la journée, et que sa patience est infinie…
Baobab : app mobile pour transformer la corvée des devoirs en expérience personnalisée et efficace. Zeidig semble être un équivalent en développement.
Alberto : prof de maths via IA.
Romy : IA qui veut améliorer l’expérience d’apprentissage des enfants. Lancé par Lachlan, ex CTO Stuart.
Learnlife (Espagne) : Programmes pour élèves de 6 à 18 ans, avec une approche très innovante basée sur le plaisir d’apprendre. Le prix semble d’au moins de 495€/mois, mais des formations pour les écoles sont disponibles. Tous leurs contenus sont décrits ici en open source, et c’est passionnant.
Acadomia : spécialistes du soutien scolaire, ils emploient plus de 18 000 enseignants. En 2022, leur CA était de 150M€.
Ils testent beaucoup de projets. J’ai trouvé intéressant leur modèle de Co_Learning : espaces de coworking pour réviser. Les élèves ont un système de check-in / check-out pour apprendre à se fixer des objectifs et à s’auto-évaluer. Ces lieux servent aussi pour recréer du lien social chez les élèves déscolarisés (ex de la phobie scolaire). Le prix est d’environ 80€/mois.
Soutien pour les élèves Dys
Les troubles Dys affectent la lecture (dyslexie), l'orthographe (dysorthographie), l'écriture (dysgraphie), les maths (dyscalculie), la coordination (dyspraxie) sans toucher à l'intelligence générale.
Cantoo : cours, prises de notes, et exercices adaptés aux troubles Dys.
Poppins : application médicale pour rééduquer les troubles de l'apprentissage. Jeux pour renforcer les compétences en lecture, écriture et compréhension.
Les écoles alternatives
Les écoles hors contrat représentent moins de 1% de l’éducation en France, mais elles peuvent prototyper des pédagogies. Quelques ex :
Living school : école et collège écocitoyens (sorties dans la nature, matières supplémentaires enseignées, projets écologiques multiples). Il existe aussi L’école du Colibri.
La foret des Lucioles : maternelle dans la nature. Toutes les écoles dans la nature sont répertoriées ici.
Espérance banlieue : 17 écoles pour lutter contre l’exclusion.
Ecole M : maternelle bilingue. Il existe aussi Union school.
Des dizaines d’autres exemples existent, avec en première ligne les écoles Montessori.
Les supports : instituts de recherche, fondations, investisseurs
Learning Planet Institute : le référent sur les pédagogies alternatives.
Vers le haut : think tank de l’éducation qui publie de nombreuses ressources.
Alpha Omega : fondation axée sur l’éducation.
La Fabrique des communs pédagogiques : ressources mutualisées entre enseignants.
Réseau Canopée : service public qui regroupe notamment les formations pour enseignants.
“Notre école faisons la ensemble” : initiative de l'Éducation nationale pour renforcer la collaboration entre tous les acteurs. Permet aussi de financer les projets innovants.
L'Ecole change Demain : ateliers organisés partout en France pour rencontrer profs, parents, et élèves. L’objectif est d’imaginer l’Ecole de demain, et proposer des mesures concrètes aux candidats des élections municipales de 2026.
Le sens de l’école : asso qui anime des ateliers pour permettre aux enfants de changer de regard sur l'école. Un enfant ne peut être motivé que s'il trouve du sens dans ce qu'il fait.
Public Montessori : asso qui partage les bonnes pratiques pour appliquer la pédagogie Montessori dans les écoles publiques.
EdTech France : asso qui fédère toutes les startups tech de l’éducation.
Educapital : fonds spécialisé dans l’éducation. Ils ont financé beaucoup de succès dont j’ai parlé ici, comme Lalilo, Lunii, EvidenceB.
Médias
Les adultes de demain : podcast de Stéphanie, super riche.
Kiffer l’école : chaîne Youtube développée par Emilie Hanrot (80K+ abonnés).
Bonaventure : newsletter en cours de lancement par Jeanne, qui creuse les bienfaits de l’éducation en plein air.
3. Jobs ☝️: ils recrutent.
Espérance Banlieue : directeur(trice) communication.
Edumiam : responsable marketing et commercial
Edifice : directeur(trice) conseil et intégration
4. Idées 💥 : on plonge dans le grand bain ?
Les sujets que je ne creuserais pas :
Formations payées par les enseignants : j’ai du mal à me satisfaire d’un modèle financé par les enseignants en perso, alors que leur salaire est parmi les plus faibles de l’OCDE.
IA pour optimiser le temps des profs : sur le papier c’est intéressant de libérer leur temps d’administratif pour qu’ils puissent être plus utiles aux élèves. Le problème, c’est qu’ils sont peu payés. Est-ce que le modèle éco fonctionnerait ? Ces modèles se développent dans le médical (ex Nabla), mais les revenus y sont plus élevés et les médecins sont souvent payés à l’acte.
Deux réflexions générales :
Beaucoup d’experts remontent que les méthodes innovantes tendent à perdre leur intérêt quand on veut les appliquer partout. Il faut varier les approches, et ne pas chercher la méthode unique.
Les modèles économiques sont compliqués. Je te recommande fortement d’écouter tous les vocaux d’entrepreneurs et experts en bas.
Les sujets que je creuserais :
Il existe des dizaines de projets à creuser dans l’éducation. Voilà un peu d’eau pour ton moulin.
Capitaliser sur les enseignants en disponibilité
24 000 enseignants sont en ce moment même en disponibilité. La plupart du temps ça n’est pas leur choix, ils sont par exemple en attente de mutation.
Qui lance une asso ou une boîte pour capitaliser sur leur expérience, leur temps, et leur volonté de faire évoluer le système éducatif ?
A voir s’ils ont le droit de travailler en freelance, ou s’ils ne peuvent que donner de leur temps bénévolement.
Repenser le périscolaire
L’éducation des enfants ne s’arrête pas à 16h30, et les inégalités se développent en dehors du cadre scolaire. Il faudrait trouver le moyen de gommer ces inégalités en repensant le périscolaire.
Pourrait-on réinventer le patronage ? Permettre à tous les enfants en sortie d’école de participer à des cours de musique, du sport, ou de l’art ? Ces activités sont encore aujourd’hui réservées à ceux qui peuvent se les payer.
Un modèle de type coopératif / associatif, basé sur la philanthropie locale ? Peut-être qu’une entreprise locale serait fière de financer un avenir égalitaire pour la génération à venir.
Faciliter l’apprentissage des langues
Duolinguo (USA) a levé $183M, et s’est développé partout dans le monde. L’application permet d’apprendre les langues.
L’application est de plus en plus utilisée à l’école, pour permettre à chaque élève de s’exercer en classe puis à la maison. Une classe de 25 ou 30 élèves permet 1 à 2min de prise de parole par élève. Compliqué... Une app en complément peut aider.
Opportunité : développer une app spécifique au modèle français, qui suive l’élève de l’école à la maison.
Modèle économique multiple possible : à l’école, en parascolaire, à la maison.
Booster l’école dans la nature
De plus en plus d’écoles veulent intégrer la nature dans leur pédagogie. Ces idées sont issues de conversations avec la brillante Jeanne :)
Développer des lieux pour accueillir les écoles. Les enseignants sont un peu perdus quand ils veulent enseigner dans la nature. Tu peux créer des espaces en plein air et proche des villes, pour que toutes les écoles puissent venir. Crée des ateliers avec des animateurs formés, et maximise l’utilité de ces sorties pour les enfants comme pour les enseignants. L’intérêt de ce type de projet, c’est qu’il en faut partout.
Équipements pour les cours Oasis. Les écoles sont progressivement toutes en train de transformer leur cours de récréation en espaces “oasis”. On parle de centaines de cours en 10 ans. L’objectif est à la fois d’y ajouter un maximum de végétalisation pour faire face à l’augmentation des températures, mais aussi de créer des espaces de développement pour les enfants : gradins, via ferrata, escalade, cabanes, parcours sensoriels. Matthieu Chéreau, auteur de “l’enfant dans la nature”, remonte un besoin urgent : il faut des boîtes qui se lancent pour développer ces équipements spécifiques. Un marché génial à développer ?
Individualiser l’apprentissage par une IA
Il faudrait craquer le potentiel de l’IA dans l’éducation. Les effectifs de 20 - 30 élèves par classe ne permettent pas de s’adapter à chaque enfant. Certains voudraient aller 2X plus vite, d’autres 2X plus lentement. Certains sont visuels, d’autres ont besoin d’écouter.
L’IA a le potentiel de compléter l’apprentissage humain mais global de l’enseignant, avec un accompagnement spécifique à chaque élève.
Et si on créait un produit de type boîte à histoire Lunii, qui interagit avec l’enfant pour le faire grandir ?
Cette boîte pourrait lui raconter la table des X4 grâce à une histoire impliquant son personnage préféré de dessin animé. Puis elle lui poserait des questions, pour vérifier si la table est bien retenue.
Ce produit pourrait ainsi adapter les exercices en fonction du niveau acquis, des passions de l’enfant, de son état de fatigue. Cela ouvrirait la voie à des enfants qui pourraient progresser de manière infinie en toute autonomie, en parallèle de l’école.
5. Vocaux 📣 : conseils d’entrepreneurs.
Pour finir voici les ressentis de 4 entrepreneur(e)s du futur de l’éducation.
Stéphanie d’Esclaibes, fondatrice du podcast “Les Adultes de Demain”.
Ce que je retiens du vocal de Stéphanie :
Travailler avec l’Education nationale est un défi complexe. Le péri-scolaire et l’extra-scolaire sont plus simples.
Entoure-toi d’experts de l’éducation pour gagner en légitimité.
Analyse la recherche scientifique, ce qu’il se passe à l’étranger, et les nouvelles réformes.
Démarre en local et à petite échelle.
Laurent Jolie est co-fondateur de Lalilo, business angel et expert de l’EdTech
Ce que je retiens du vocal de Laurent :
Il faut différencier les segments de marché (pré K, K-12, Higher Ed). Le modèle éco du K-12 (scolaire) est le plus dur.
Être le plus scientifique possible, et ne pas hésiter à s’internationaliser rapidement.
La communauté EdTech France est super sympa, ne pas hésiter.
Passe un max de temps en salles de classe, sur le terrain. Voire deviens prof remplaçant.
Gaell Mainguy est DG Adjoint du Learning Planet Institute.
Ce que je retiens du vocal de Gaell :
Il est très difficile de venir avec une idée extérieure vers l’Education nationale.
Le développement des soft skills et le soutien aux troubles Dys sont de gros sujets.
Solenne Bocquillon - Le Goaziou est CEO de Soft Kids
Ce que je retiens du vocal de Solenne :
Différents business models : BtoC (plus simple, mais gros budget marketing), BtoBtoC (politiques RSE), et BtoGouvernement (le plus compliqué : mairies, départements, régions). Edtech France peut aider.
Attention à la tréso : il peut se passer 1 an avec d’avoir une réponse.
Tester sur le terrain : le nerf de la guerre, c’est l’usage.
Travailler sur l’éducation est ultra-gratifiant au quotidien.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu et écouté jusqu’au bout. Merci à Emma, Stéphanie et Jeanne pour leurs contributions.
🙏 Un grand merci aussi à Pierre Guilbaud de m’aider à faire connaître le Plongeoir. Je te recommande sa newsletter, qui raconte son cheminement vers l’entrepreneuriat.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Guillaume
Merci Guillaume pour toutes ces ressources incroyables. Pour construire l'éducation de demain et face aux enjeux de notre époque, je pense qu'il est nécessaire que les enfants aient accès à des outils qui les aident se projeter dans un monde plus durable et plus enthousiasmant.
Comprendre le changement climatique, l'importance de la biodiversité, développer de l'empathie envers le vivant, appréhender les solutions possibles sont autant de facteurs pour grandir sereinement dans un monde de plus en plus touché par des catastrophes naturelles. Avec des parents, des professeurs, des scientifiques, nous avons créé un programme de montée en compétences nommé : "Les Missions Plancton" pour les aider.
Excellente journée.
Amandine
Déjà, merci beaucoup pour ce super article, j'ai découvert plusieurs structures/projets super intéressants !
Je suis également le président de l'association Propulseo, et je me permets de donner plus de visibilité à nos actions : https://association-propulseo.org/
Propulseo est une association d'intérêt général, qui vise à promouvoir l'égalité des chances dans l'enseignement supérieur en France.
Nous soutenons les jeunes en situation de fragilité économique par des aides financières, un programme de mentorat, des expériences d'immersion professionnelle et des ressources pour l'employabilité.
Nos actions se concentrent sur la prévention du décrochage scolaire et l'amélioration des perspectives d'avenir pour ces jeunes.
👉 Si vous connaissez des entreprises soucieuses de renforcer leur impact social, ou des jeunes en situation de difficulté, merci de leur parler de nous ! Qui sait qui ça pourrait bien aider :)