3 idées pour la petite enfance
Nouveau format. J'ai interrogé 9 experts et remonté 3 projets à creuser pour le futur de nos enfants.
Hello les plongeurs, voilà la newsletter du Plongeoir #79.
Le plongeon de vendredi dernier sur les 1 000 premiers jours de vie des enfants a beaucoup fait réagir. Il suffit de voir les plus de 120 commentaires Linkedin.
Alors cette semaine j’ai eu envie de changements, un peu comme quand on veut bouger tous les meubles du salon sur un coup de tête. Je me suis dit que ça serait sympa de faire réagir les acteurs du terrain ;)
J’ai interrogé 9 experts et entrepreneurs qui agissent chaque jour pour la petite enfance. Je leur ai demandé ce qu’ils nous conseilleraient de creuser. Tu me dis ce que t’en penses en commentaires ?
Mais avant ça, je te propose une invitation gratuite de Bpifrance au salon ChangeNOW qui démarre dans une semaine.
Le partenaire du jour : Bpifrance t’invite à ChangeNOW
Le plus grand salon des solutions pour la planète va bientôt s’ouvrir à Paris, ChangeNOW.
Bpifrance t’invite à passer une matinée avec les entrepreneurs de la Communauté du Coq Vert, le vendredi 25 avril au Grand Palais à Paris.
Au programme : échanges, inspirations, rencontres avec d’autres entrepreneurs à impact, et cocktail déjeunatoire. Hyper sympa !
Il y aura par exemple un super atelier animé par la journaliste engagée Cyrielle Hariel, autour des grands enjeux d’adaptation, décarbonation, transition énergétique, et mobilisation interne.
Alors, on y va ? C’est ici : coqvert@bpifrance.fr
L'inscription est réservée uniquement aux entreprises en transition et à celles et ceux qui créent des solutions. Le nombre de places est limité et soumis à validation par Bpifrance ;)
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Rejoindre la communauté Plouf, pour rencontrer la cofondatrice ou le cofondateur qui changera tout dans tes projets :)
Te préinscrire à notre nouvel évènement Parés à virer, les 24 et 25 septembre à La Trinité sur mer.
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Allez go !
Si tu as 30 secondes
Idées de projets 🖐️ : 9 experts et entrepreneurs m’ont laissé un vocal pour nous inspirer avec des idées de projets. Canon !
1/ Et si on créait des cercles de parents pour accompagner la parentalité ?
2/ On peut aussi innover dans l’accueil en lieux collectifs, notamment grâce aux Maisons d’Assistantes Maternelles.
3/ Accompagner pour plus de qualité d’accueil des enfants est fondamental. Plusieurs leviers existent !
Pour aller plus loin, les vocaux 📣 : Écoute les messages de chacun des 9 experts, c’est fascinant. Tout est encore à construire, mais les énergies et inspirations sont là :)
J’ai co-écrit cette newsletter avec Eléonore de Saint Seine et Caroline Le Viet, cofondatrices de Edumiam. Elles dédient toute leur énergie depuis 6 ans à la formation des professionnels de la petite enfance. Leur retour d’expérience et leur compréhension des enjeux sont juste incroyables.
Merci aussi à l’habituelle Alice Carré-Seemuller, qui m’aide dans l’écriture de ces plongeons.
On plonge ?
Si tu as 10 minutes
Au programme, 3 idées de projets pour agir dans la petite enfance
Idée 1 : développer les cercles de parents
Idée 2 : innover dans l’accueil en lieux collectifs
Idée 3 : accompagner pour plus de qualité
Oups, cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur 👇
Avant tout, je voulais te partager ce qui est souvent vu comme une “fausse bonne idée”. Il manque des places pour accueillir les enfants, donc on pourrait facilement conclure : “Il faut créer des crèches partout”.
Ça n’est pas forcément une bonne idée de foncer tête baissée sur ce projet :
La première raison du manque de places est souvent le manque de professionnels. S’il manque un médecin dans ton village, tu ne vas pas créer un cabinet médical, tu vas chercher à convaincre un médecin de déménager. C’est souvent le cas aussi avec les professionnels de la petite enfance. Il faut surtout rendre ce métier plus attractif.
La décision d’ouvrir une crèche nécessite l’avis favorable de la commune depuis janvier 2025, mais il faut aussi inclure la CAF, et le département. En général il existe des instances déjà en place dans chaque département pour que les décideurs se concertent. Si tu as envie de créer un lieu d’accueil, va vite poser la question à ta mairie avant de creuser ton projet trop profondément.
Maintenant c’est parti pour 3 idées qui semblent de bonnes pistes à creuser.
Idée 1 : développer les cercles de parents
Il faut tout donner pour soutenir les parents. Ils sont évidemment les premiers concernés par l’accompagnement de leur enfant.
Deux expériences ont vraiment prouvé l’intérêt du soutien des parents sur le long terme, en Jamaïque en 1987, et en Californie en 2013.
Florent de Bodman est le cofondateur de la start-up associative 1001 mots. Leur impact est génial, avec 12 000 bébés accompagnés en 2024 grâce à 35 salariés, et 65 orthophonistes et psychologues en freelance. Leur modèle pour aider à la parentalité ? Aider les parents à regarder des livres avec leurs enfants.
Creusons ces deux expériences, en effet super inspirantes :
Un programme Jamaïcain en 1987 a déployé des visites à domicile pour soutenir les parents. Ils ont encouragé les parents à parler avec leurs bébés, jouer avec eux. Le programme est devenu célèbre parce que 30 ans plus tard les enfants avaient des revenus en moyenne 40% plus élevés. L’objectif n’est bien sûr pas de programmer nos enfants à générer le maximum de revenus ;) Mais ça prouve une différence quand un accompagnement fort des parents est mis en place.
Une autre expérience a eu lieu à Stanford en Californie. 3 SMS par semaine étaient envoyés aux parents pendant 2 ans pour soutenir l’épanouissement des enfants. Les messages étaient courts, percutants. Exemple : “Ce soir, racontez une histoire à votre enfant et posez-lui des questions : Pourquoi crois-tu que le personnage a fait ça ?” Les résultats ont été vraiment positifs pour ces enfants.
Alors une idée à creuser est ce qu’on peut appeler “un cercle des parents”.
“Il n’y a pas assez de pédiatres en France, donc on n’a pas toujours le temps de poser les questions aux pédiatres.”
Elodie Emo est puéricultrice, et cofondatrice des “Cercle de parents”. Elle est aussi secrétaire générale de l’Association d’Action contre les Violences Infantiles (AVI) et co-créatrice du poscast “Parent Pas parfait, et c’est très bien comme ça!”.
Chaque année, la France forme environ 300 pédiatres. Il en faudrait deux à trois fois plus.
Pour Élodie, il faut développer des cercles de pair-aidance pour accompagner les parents de 0 à 3 ans. Ces groupes de parents qu’Élodie a commencé à développer sont modérés par des professionnels de santé, comme des infirmières puéricultrices. Ils vont transmettre des conseils, ressources, bouquins, contacts de professionnels de soin.
Mais ça n’est pas le rôle du service public de la PMI ? La Protection Maternelle et Infantile ?
Selon Élodie qui a bossé 10 ans en PMI et qui est très pro-PMI, il faut aussi développer des cercles de parents en libéral. La PMI ne touche que 20 % des gens, et il faut pouvoir soutenir les familles le soir et le week-end. Voilà un article intéressant.
“Il faut que les parents se sentent moins seuls, créer un village physique en local.”
Élodie est aussi secrétaire de l’association d’action contre les violences infantiles, et ces échanges sont aussi excellents pour la prévention.
Le projet de Cercles de parents a démarré en Bourgogne-Franche-Comté en 2021, et s’est déployé dans 15 départements de manière bénévole en 4 ans. Il faut maintenant le faire passer à l’échelle, et Élodie aimerait rencontrer des entrepreneurs que ce projet intéresse.
Si le projet te motive, contacte Élodie par Linkedin. Peut-être de belles choses à construire !
Florent de Bodman parle aussi de cercles de parents comme solution à développer dans son vocal. Son idée est un peu différente, c’est passionnant à creuser aussi.
Il faudrait généraliser les groupes de mères qui viennent d’avoir un enfant. C’est un standard au Danemark, ou en Angleterre.
Le principe est simple. Les mamans qui ont eu un bébé au même moment et qui habitent dans le même quartier se retrouvent très régulièrement. Elles partagent évidemment quelque chose de très fort entre elles pendant ces premiers mois de vie de leur bébé.
On pourrait évidemment généraliser aux parents pour inclure les papas, il existe même des cercles dédiés :)
Selon Florent il n’y a pas forcément besoin de professionnels de santé lors de chaque échange, parce que ça réduirait fortement la capacité de déploiement.
Le frein pour organiser ce projet pourrait être la donnée. Qui sont ces mères qui ont eu les enfants au même moment au même endroit ? Il faudrait avoir un partenariat avec les services publics ? Peut-être qu’il faudrait démarrer sans attendre ce partenariat, pour prouver que ça marche et convaincre encore plus facilement ces services publics.
Ces cercles de parents avec ou sans professionnels pourraient être structurés par une plateforme globale que tu pourrais développer :
Un modèle d’organisation, de modération des échanges.
Des sms / emails réguliers pour soutenir les parents, créer des groupes d’échanges entre eux sur Whatsapp ou autre.
De l’accompagnement, des inspirations, des retours d’expérience d’autres parents qui ont vécu la même chose avant eux.
Des groupes de pair aidance peuvent avoir lieu à domicile chez un parent différent à chaque fois, ou dans d’autres lieux. Par exemple une crèche, comme chez Eponyme.
Dans certaines crèches on met en place des groupes de pair aidance de 0 à 6 mois qui ont lieu tous les 15 jours. Ce sont des groupes de 6-8 parents qui se retrouvent pendant 3 à 6 mois, pour sortir de l’isolement.
Ingrid Bergeaud est la co-fondatrice et présidente d’Eponyme prime enfance, entreprise sociale et solidaire de création et gestion de crèches en Gironde.
Idée 2 : innover dans l’accueil en lieux collectifs
Les assistantes maternelles peuvent accueillir 4 enfants maximum chez elles aujourd’hui. C’est un mode de garde qui est très apprécié des parents. Pourtant il a trois désavantages :
Ça peut faire un peu peur aux parents parfois de laisser leur enfant au domicile d’une personne qu’ils ne connaissent pas bien.
Les assistantes maternelles sont directement salariées des parents, et c’est parfois un peu compliqué au niveau administratif. Voire ça peut créer des tensions.
Les enfants ne sont pas stimulés par autant d’enfants qu’en lieu collectif, et les jeux et outils peuvent être moins nombreux.
Victor D’herbemont creuse dans son vocal une opportunité que j’ai trouvée sympa.
Les Maisons d’Assistantes Maternelles sont une sorte de co-working pour assistantes maternelles, avec matériel partagé, et 2 à 4 assistantes maternelles qui travaillent ensemble. Cela existe déjà, mais c’est une forme d’accueil collectif qui a un énorme potentiel de développement.
Victor D’herbemont est cofondateur de Gazouyi, une boîte qui développe des outils éducatifs pour accompagner le développement des enfants avant 5 ans.
Une inspiration à creuser sur ce sujet est Envola. Ils accompagnent les assistantes maternelles dans leurs projets, mais aussi les parents employeurs. Les projets de MAM ne changent pas la complexité administrative, puisque les parents emploient toujours leur assistante maternelle. Mais peut-être que ça peut évoluer ?
Beaucoup de projets de MAM tombent à cause du mésentente entre assistantes maternelles, peut-être qu’il faudrait aussi inventer quelque chose pour répondre à ça ?
Plusieurs modèles économiques peuvent être développés : la formation des assistantes maternelles, leur suivi, mais aussi l’achat / location de lieux pour créer des MAM. Un projet plus immobilier, mais qui peut faire beaucoup de sens.
Dans un autre registre, Ingrid Bergeaud (Eponyme) est super inspirante sur la capacité à repenser les lieux collectifs comme les crèches.
Il faut développer des nouveaux lieux collectifs hybrides, qui accueillent les enfants, mais aussi la relation parents - enfants. L’idée est que le parent puisse rester dans les lieux avec son enfant, et même se ressourcer sur place.
Ingrid Bergeaud est la co-fondatrice et présidente d’Eponyme prime enfance
Tu peux aller t’inspirer en creusant le dispositif de “Maisons des 1000 premiers jours” par l’association “Ensemble pour la petite enfance”.
Idée 3 : accompagner pour plus de qualité
Qualité d’accueil, qualité d’accueil, qualité d’accueil.
Ce mot revient toujours à la bouche des experts et entrepreneurs de la petite enfance. Je l’ai beaucoup entendu notamment chez Ingrid, Alice, Pauline, Victor, ou encore Elodie.
Si la qualité de l’accueil des plus petits n’est pas au rendez-vous, les conséquences peuvent être problématiques.
Je suis éducatrice spécialisée. J’ai été amenée pendant 10 ans à suivre trop de situations avec de lourdes problématiques, qui auraient pu être évitées par un soin plus accru pendant la petite enfance.
Elodie Bonneau, fondatrice des micro-crèches intergénérationnelles et écologiques “Marcelle & Martin”.
Mais alors qu’est-ce que c’est la qualité d’accueil ?
La qualité de la pédagogie, parce qu’il faut sortir du “mode de garde” pour penser “développement de l’enfant”. Penser plus loin que le sanitaire et la sécurité, et approfondir la qualité éducative et l’épanouissement.
La qualité du matériel, pour qu’il soit bon pour la santé des enfants, et celle de l’environnement. Et que l’équipe sache s’en servir à son plein potentiel :)
La qualité de l’environnement, avec un contact maximal avec la nature par exemple.
La qualité de l’accompagnement à la parentalité, comme vu plus haut.
Et évidemment la qualité de travail des professionnels, avec un management aidant, et une culture d’entreprise qui les valorise.
On appelle nos professionnelles des Rockstars. Pas par marketing, mais parce qu’elles méritent d’être bien plus soutenues, reconnues. Chaque jour elles gèrent des situations complexes, avec une intelligence relationnelle exceptionnelle.
Pauline Faivre est cofondatrice de Tom&Josette, le premier réseau de micro-crèches intergénérationnelles. Leurs micro-crèches sont intégrées au sein d’Ehpad ou de collocs pour seniors avec un projet pédagogique fondé sur la richesse du lien intergénérationnel au quotidien.
Alors qu’est-ce qu’on peut faire pour agir ?
Il faut former les pros de la petite enfance, pour que des parcours exceptionnels soient possibles. Des assistantes maternelles doivent pouvoir devenir puéricultrices, directrices de crèches etc. C’est rare, mais possible avec de l’accompagnement. Aujourd’hui le seul moyen est la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), comme avec Edumiam. Mais c’est compliqué d’obtenir ces financements.
Une bonne idée serait de vendre du matériel avec accompagnement. Quand un hôpital achète un nouvel échographe, le personnel est formé pour l’utiliser. Pourquoi ne pas vendre par exemple des “micro jardins” pour amener de la nature dans les lieux d’accueil d’enfants, avec un accompagnement inclus dans le prix pour former les équipes ? Le matériel ne servira à rien s’il n’est pas utilisé par des personnes formées, donc il faut penser à un suivi sur l’accompagnement. On peut aussi penser à du matériel Montessori par exemple, ou du matériel d’éveil artistique. Il faut la pédagogie qui va avec, et les budgets de formation sont insuffisants. Il peut être malin de l’inclure dans le coût du matériel. Il existe en plus des subventions sur ces sujets. Pourquoi ne pas vendre une forme de leasing du matériel, avec pédagogie incluse ?
Pour augmenter la qualité, il peut être intéressant aussi de lancer des projets qui décloisonnent, comme en parle particulièrement bien Alice Carré-Seemuller.
Il faut décloisonner les acteurs. Les initiatives bouillonnent sur les territoires, il ne faut pas chercher à copier coller un modèle, mais s’adapter au local.
Il faut aussi décloisonner les dispositifs : créer de la mixité sociale, de l’inclusion, de l’intergénérationnel, de l’ouverture à la nature.
Il faut décloisonner la profession pour l’ouvrir à plus d’hommes et pas uniquement aux femmes. Pour attirer, casser les stéréotypes, revaloriser le métier.
Alice Carré-Seemuller a co-écrit avec moi beaucoup de newsletters du Plongeoir. Elle a été auparavant Directrice petite enfance et familles de la ville de Pantin, puis directrice Enfance / Famille du département du Rhône.
Pour aller plus loin
Je te propose d’écouter les vocaux de ces experts et entrepreneurs du secteur en intégralité, c’est fascinant. Si le secteur t’intéresse, c’est une belle bible ;)
Au programme :
Pauline Faivre, cofondatrice de Tom&Josette
Eléonore de Saint Seine, cofondatrice de Edumiam.
Pierre Stecker, Direction Générale de la Cohésion Sociale.
Alice Carré-Seemuller ex-directrice Enfance / Famille du département du Rhône.
Ingrid Bergeaud, co-fondatrice d’Eponyme prime enfance
Elodie Emo, cofondatrice des “Cercle de parents”.
Florent de Bodman, cofondateur 1001 mots.
Victor D’herbemont, cofondateur de Gazouyi.
Elodie Bonneau, fondatrice de “Marcelle & Martin”.
Allez c’est parti
Pauline Faivre est cofondatrice de Tom&Josette, le premier réseau de micro-crèches intergénérationnelles.
Les 1000 premiers jours forment la base de la vie intérieure et relationnelle, influençant notre capacité à nous sentir en sécurité, à faire confiance et à interagir avec le monde.
Les Lieux d'Accueil ne sont pas simplement des modes de garde, mais des environnements de vie où les enfants font leurs premières expériences sociales et émotionnelles.
L'Attachement Sécure est fondamental dans les premières années de vie. Il se construit grâce à la présence attentive des parents et des professionnels de la petite enfance, qui apportent soutien et réconfort.
La Magie de l'intergénérationnel. Chez Tom et Josette, les interactions quotidiennes entre enfants et personnes âgées créent des moments de réconfort et de sécurité affective. La présence des aînés, avec leur capacité à ralentir et à être attentifs, a un impact positif sur les enfants.
Les professionnels de la petite enfance jouent un rôle central. Leur travail, qui combine psychologie, pédagogie et lien social, est souvent sous-estimé mais crucial pour la réussite des politiques publiques autour des 1000 premiers jours.
Repenser le Rôle des Professionnels. Il est essentiel de reconnaître, rémunérer et intégrer les professionnels de la petite enfance dans les réflexions de fond. Leur expertise et leur intelligence relationnelle sont indispensables pour faire vivre les projets autour de la petite enfance.
Eléonore de Saint Seine est cofondatrice de Edumiam, spécialiste de la formation des professionnels de la petite enfance. Elle a co-écrit les deux plongeons sur les 1000 premiers jours !
Importance de la formation continue : elle est cruciale dans le secteur de la petite enfance pour améliorer la qualité de l'accueil et valoriser les professionnels.
Professionnalisation du secteur : la petite enfance souffre d'un faible degré de professionnalisation, avec parfois aucun diplôme ou formation initiale exigée. Cela met en lumière l'importance de la formation continue pour combler ces lacunes et garantir un niveau de compétence adéquat pour ceux qui s'occupent des jeunes enfants.
Vision à long terme de la formation : actuellement, la formation continue en France est souvent vue de manière court-termiste, avec un accès limité à une à trois journées de formation par an. Il est nécessaire de développer des plans de formation structurés.
L'outil CLASS : un exemple inspirant. Développé aux États-Unis, c’est un exemple inspirant d'évaluation de la qualité des formations. Utilisé dans plus de vingt pays, il a prouvé son efficacité sur les professionnels et les enfants, particulièrement dans les populations défavorisées. L’évaluation manque fortement en France.
Parcours de carrière : la formation continue n'est pas suffisamment valorisée ni reconnue, ce qui limite son impact sur l'évolution professionnelle et salariale. En adoptant un système de blocs de compétences, il serait possible d'offrir plus de flexibilité et de faciliter l'accès à des diplômes, et des évolutions de carrière.
Un accompagnement quotidien : la formation continue doit être véritablement continue, et intégrer un accompagnement quotidien pour les professionnels. Edumiam travaille sur des solutions digitales pour un accès en temps réel à des informations clés. L’IA peut aider aussi à rendre ces parcours personnalisés.
La formation au matériel : malgré les investissements dans le matériel Montessori et l'aménagement d'espaces extérieurs, les professionnels n’utilisent pas ces ressources pleinement. Il faudrait offrir un vrai service d’accompagnement. Une belle idée de boîte à lancer ?
Alice Carré-Seemuller a été directrice petite enfance de la ville de Pantin, puis directrice Enfance / Famille du département du Rhône.
L'investissement doit se concentrer sur la qualité, qui va au-delà de la simple sécurité et santé. Cela inclut la pédagogie et la qualité éducative.
La qualité concerne le public comme le privé. Le financement public est crucial, avec une grande partie des coûts des crèches couverts par des subventions.
L'accueil individuel, souvent préféré par les familles, montre des taux de satisfaction élevés.
La protection maternelle infantile (PMI) en France offre un service public gratuit et universel, essentiel pour la prévention précoce et le soutien familial.
Décloisonner pour innover. Pour les entrepreneurs dans la petite enfance, il est crucial de décloisonner les acteurs, dispositifs et professions. Adaptation locale, promotion de la mixité sociale, intergénérationnel, etc.
Ingrid Bergeaud est la co-fondatrice et présidente d’Eponyme prime enfance, entreprise sociale et solidaire de création et gestion de crèches en Gironde.
Les lieux hybrides combinent crèche et espaces où les parents peuvent rester avec leurs enfants. Ces lieux offrent également des moments de répit pour les parents.
Les Maisons des 1000 Premiers Jours sont un exemple d'initiative visant à améliorer l'accueil des jeunes enfants en France.
Soutien à la parentalité dans les crèches. Les crèches ne se contentent plus d'accueillir les enfants, elles s'engagent désormais à soutenir les futurs et jeunes parents. À travers des groupes de pair aidance, les crèches offrent un espace de partage et de soutien pour les parents de bébés de zéro à six mois.
Les initiatives de soutien à la parentalité dans les crèches sont souvent mises en place en partenariat avec les collectivités locales, comme les villes de Bordeaux et Mérignac.
Elodie Emo est puéricultrice, et cofondatrice des “Cercle de parents”. Elle est aussi secrétaire générale de l’Association d’Action contre les Violences Infantiles (AVI) et co-créatrice du podcast “Parent Pas parfait, et c’est très bien comme ça!”.
Les cercles de parents offrent aux familles la possibilité de participer à des séances gratuites pour discuter de sujets essentiels tels que le sommeil, l'alimentation et la gestion des émotions. Ces rencontres permettent un échange humain précieux dans un contexte où les ressources médicales sont limitées. Mais le financement de ces initiatives est en baisse, rendant leur pérennité incertaine.
Le contact humain est crucial. Les interactions directes avec des professionnels et d'autres parents enrichissent l'apprentissage et le soutien mutuel. Les outils numériques sont complémentaires aux cercles de parents physiques.
L'objectif est de créer un réseau de soutien local pour les parents, en fournissant des références de livres, des lieux de rencontre et des contacts professionnels. Ce réseau aide à briser l'isolement des familles et à renforcer la communauté autour de l'éducation des enfants.
Soutenir les parents est aussi une stratégie préventive pour protéger les enfants. En favorisant la santé mentale des parents et en renforçant les liens d'attachement, on réduit les risques de violences infantiles.
Les PMI ne touchent actuellement que 20% de la population française, et leur portée reste limitée en raison de liens étroits avec l'aide sociale à l'enfance.
Si ce projet t’intéresse, contacte Elodie.
Florent de Bodman est le cofondateur de la start-up associative 1001 mots.
Il faut miser sur les parents. En encourageant les interactions entre parents et bébés, comme la conversation et la lecture, 1001mots vise à donner aux enfants un meilleur départ dans la vie et à l'école.
Une idée serait de créer des groupes de nouvelles mamans, inspirés des pratiques au Danemark et en Angleterre. Ces groupes permettent aux mères de se rencontrer régulièrement pour partager leurs expériences et se soutenir mutuellement.
Une des principales barrières à la création de ces groupes en France est le manque de données sur les nouvelles mères. Pour réussir ce projet, une implication des services publics tels que les maternités, l'assurance maladie ou les CAF serait nécessaire pour identifier et connecter les mères ayant eu un bébé au même moment et au même endroit.
Victor D’herbemont est cofondateur de Gazouyi, une boîte qui développe des outils éducatifs pour accompagner le développement des enfants avant 5 ans.
Le secteur de la petite enfance fait face à un défi majeur : le recrutement de professionnels qualifiés. Le problème n'est pas tant le manque de candidats, mais plutôt l'absence de parcours de carrière clairs et attractifs. Il est crucial de développer les compétences pour attirer et retenir les talents dans ce domaine.
Les Maisons d'Assistantes Maternelles (MAM) représentent une alternative innovante entre l'accueil collectif et individuel des enfants. Ce modèle unique en France, qui commence à inspirer d'autres pays, combine la flexibilité et l'humanité de l'accueil individuel avec certains avantages de l'accueil collectif. Un projet à développer ?
Elodie Bonneau, fondatrice des micro-crèches intergénérationnelles et écologiques “Marcelle & Martin”.
L'accompagnement à la parentalité est crucial pour le développement des enfants.
Il est essentiel de bien comprendre les besoins des enfants, notamment en ce qui concerne le développement du cerveau, la régulation des émotions et l'attachement. Ces connaissances permettent aux parents et aux professionnels de mieux répondre aux besoins des enfants et de comprendre leurs comportements.
L'environnement joue un rôle clé dans le développement de l'enfant. L'exposition à la nature, par exemple, a un impact positif, tandis que son absence peut créer des difficultés. Promouvoir des valeurs comme l'altruisme et la solidarité à travers des projets centrés sur la nature et le vivre ensemble est primordial pour le développement social des enfants.
Pierre Stecker est directeur de projets soutien à la parentalité et 1000 premiers jours de l'enfant, à la Direction Générale de la Cohésion Sociale. Il nous détaille ce qui est prévu dans la feuille de route des 1000 premiers jours.
Consensus scientifique et politique publique : la commission présidée par Boris Cyrulnik a souligné l'importance des 1000 premiers jours, menant à une politique publique en France. Cette initiative vise à décloisonner les actions entre santé, social et éducation pour un soutien global aux parents et enfants.
Accompagnement et ressources pour les parents : des ressources fiables, telles que des sites internet, des applications et des livrets, ont été développées pour guider les parents. L'entretien pré-natal précoce et la sage-femme référente sont des initiatives clés.
Les Maisons des 1000 premiers jours : ces lieux rassemblent divers services de soutien à la parentalité, facilitant l'accès à l'accompagnement individuel et collectif. Présentes dans plusieurs régions, elles offrent un espace unique pour les familles.
Parentalité et dialogue social : la réforme du congé paternité en 2022 a permis à 62% des pères de prendre l'intégralité des jours disponibles. Cependant, il reste des défis, notamment pour les indépendants. La nouvelle feuille de route propose de faire de la parentalité un sujet central du dialogue social pour adapter les pratiques professionnelles.
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. Merci de nous avoir lus jusqu’au bout.
🙏 Énorme merci à Eléonore, Caroline, et Alice pour la coécriture. Et aux 9 experts pour leur super contribution !
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
J’ai deux derniers services à te demander :
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À très vite,
et si tu veux explorer l'intersection de 'parentalite x education x AI' (ou comment eduquer au mieux nos enfants a l'aube de ce 3e millenaire?) je te conseille https://newkid.ai ✌️
Une pensée aussi pour les enfants de Gaza morts déchiquetés ou brulés vifs dans les bombardements ces jours-ci ☝
Courage à ceux qui tentent de survivre dans les ruines, sous la manace du gouvernement raciste et terroriste d'israhell. FREE PALESTINE 🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸🇵🇸