L'impact des 1000 premiers jours
Le cerveau du bébé bouillonne comme jamais avant 3 ans. C'est la plus belle opportunité pour tout changer.
Hello les plongeurs, voilà la newsletter du Plongeoir #78.
S’occuper d’un enfant de moins de 3 ans n’est pas du babysitting. C’est dingue de comprendre à quel point tout se joue à cette période… On agit ?
Avant de plonger, je te propose un petit tour par l’impact des écrans. C’est un enjeu massif pour nos enfants, et notre partenaire du jour y dédie toute son énergie : The Phone ;)
Le partenaire du jour : The Phone
Et si on reprenait le contrôle sur nos écrans ?
L’histoire de The Phone, c’est celle d’une famille décidée à dire stop à l’hyperconnexion des enfants.
Ils ont créé un téléphone moderne et sécurisé, qui fait une seule chose : ce qu’on lui demande. Appeler. Écrire. Point.
C’est un choix de société. Un pas de côté. Une main tendue vers plus de présence, de lien, de liberté. Et une belle startup à impact Française :)
Alors on rejoint le mouvement ?
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
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C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Le bouillonnement du cerveau des bébés n’a lieu qu’une fois par vie. C’est une opportunité pour rétablir l’égalité des chances et maximiser le potentiel des enfants.
Sujet 🤓 : Comment fonctionne le cerveau d’un bébé ? Il a 3 fois plus de connexions synaptiques que l’adulte. Puis progressivement il se spécialise et en largue les deux tiers. L’environnement dans lequel vit le bébé conditionne la suite. Fou non ?
Défis 🤝 : Il faut investir massivement dans la petite enfance, et aller plus loin que le “prendre soin”. On doit relancer l’attractivité dans le secteur, accompagner les parents, éduquer au contact de la nature, ou encore mixer les profils et recréer “un village pour chaque enfant”. 8 défis creusés dans le détail !
J’ai co-écrit cette newsletter avec Eléonore de Saint Seine et Caroline Le Viet, cofondatrice de Edumiam. Elles dédient toute leur énergie depuis 6 ans à la formation des professionnels de la petite enfance. Leur retour d’expérience et leur compréhension des enjeux sont juste incroyables.
Merci aussi à l’habituelle Alice Carré-Seemuller, qui m’aide dans l’écriture de ces plongeons.
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : Il faut agir sur les 1 000 premiers jours.
Sujet : Plongeons dans le cerveau du bébé.
Défis : Maximiser le potentiel de nos enfants.
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1. Constat 🧐 : Il faut agir sur les 1 000 premiers jours.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
15 000 : Nombre de synapses par neurone dans le cortex à l’âge de 2-3 ans. C’est 2 fois plus qu’à l’âge adulte. Ce bouillonnement du cerveau n’a lieu qu’une fois par vie.
70 : Nombre de mots connus par un enfant de 2 ans dont la mère n’a pas le brevet des collèges, parmi une liste de 100. C’est 80 pour ceux dont la mère est Bac+2 ou plus. L’égalité des chances se joue avant la maternelle.
“Le cerveau des bébés connaît un bouillonnement exceptionnel (…) Son cerveau se configure et s’adapte, conditionnant les performances intellectuelles qu’il développera toute sa vie”.
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, Président de la commission d’experts "1000 premiers jours"
Attention, ça ne veut pas dire qu’on n’évolue plus après 3 ans. Mais notre capacité à apprendre diminue.
7,3 dollars : Retour sur investissement pour chaque dollar investi dans les programmes éducatifs pour la petite enfance selon James Heckman, Prix Nobel d’économie. La raison ? Revenus plus élevés à l’âge adulte, moins de dépenses d’allocations sociales, de santé…
0,86 % du PIB : Investissements des pays de l’OCDE dans l’accueil de la petite enfance. C’est bien moins que pour le primaire (1,46 %) ou le secondaire (1,95 %).
Alors, si on réinvestissait pour les 1 000 premiers jours ?
C’est le sujet chaud du moment
Les scandales se sont multipliés récemment dans les crèches, tout le monde s’agite.
L’État a bossé 3 nouveaux textes pour renforcer la qualité d’accueil. Un décret pour les assistantes maternelles, un référentiel de la qualité d'accueil des enfants de moins de 3 ans (sortie bientôt dans les bacs), et un décret microcrèches qui a généré énormément de protestations.
Et c’est maintenant aux communes d’organiser l’accueil des enfants de moins de 3 ans. Elles ont les coudées franches pour agir en local.
Mais ce qui est chaud, c’est aussi que les responsables en charge des 1 000 jours durent moins de 1 000 jours… Le record de longévité des ministres dédiés à l'enfance est de 633 jours en près de 8 ans, avec 3 titulaires depuis un an. Oups.
2. Sujet 🤓 : Plongeons dans le cerveau du bébé.
Il y a quoi dans leur cerveau ?
Mini retour en cours de SVT. À la naissance, les parties du cerveau les plus développées sont :
Le bulbe rachidien : contrôle de la respiration, du cœur, et des réflexes.
Le mésencéphale : aide pour bouger, voir et entendre.
La partie la moins développée à la naissance est le cortex. C’est la partie extérieure du cerveau, qui va contenir les milliards de neurones. Il sert à penser, voir, entendre, parler, décider.
C’est du cortex qu’on parle quand on pense à l’intelligence.
Dans le cortex, il y a :
Les neurones : pour envoyer et recevoir des informations.
Les synapses : canaux dans lesquels passe le message pour aller d’un neurone à l’autre. La connexion entre deux neurones est donc une connexion synaptique.
Il y a 1 million de milliards de connexions synaptiques dans le cerveau d’un enfant de 2 ans. Chez l’adulte, c’est 300 000 milliards. Et le web, c’est 100 000 milliards de liens qui se connectent entre eux. Les enfants sont déjà super connectés, même sans réseaux sociaux :) Coucou The Phone !

Grandir, c’est se spécialiser.
Au fur et à mesure qu’il grandit, le bébé abandonne les deux tiers de ses possibilités. Il se spécialise sur le tiers le plus utilisé.
Un exemple est fou :
À 9 mois, le cerveau de l’enfant réagit encore à tous les sons de toutes les langues du monde.
À 12 mois, il ne réagit plus qu’aux sons de la langue de son environnement. Il peut même y détecter des anomalies de syntaxe.
"Après cette période de création de milliards de connexions neuronales, le cerveau commence à faire le ménage (...) L'être humain en grandissant ne devient pas moins intelligent, il devient spécialiste. Spécialiste de la langue, de la culture, des comportements qu'il a régulièrement perçus et reproduits".
Céline Alvarez, autrice du livre “Les lois naturelles de l’enfant”
À 1 an, le cerveau a déjà effectué des coupes radicales. À deux ans, il a finalisé la fondation de son architecture cérébrale. Il l’a fait à partir des expériences les plus fréquentes. Qu’elles soient positives ou négatives.
Ce process de spécialisation du cerveau a été appelé l’élagage synaptique. sûrement de la part d’un chercheur qui aimait aller faire du bois le week-end.
L’environnement du bébé est la clef
Nos façons de parler, de réagir, ce que nous faisons avec le bébé ou devant lui… Tout va littéralement participer à câbler son cerveau.
Un enfant qui grandit dans un environnement plus stimulant va pouvoir développer et conserver un réseau synaptique plus complexe.
Il faut aussi un cadre serein. Le stress est catastrophique pour la fondation du cerveau.
Le bébé apprend très bien par lui-même dès lors qu’il se sent soutenu. Des études montrent d’ailleurs qu’un petit choyé maîtrisera à 3 ans 1 000 mots environ, contre 200 pour un enfant dans un contexte familial difficile. Devinez lesquels seront de bons élèves...
Boris Cyrulnik, dans Challenges
Plus on agit tôt mieux c’est
Le rendement des interventions sur les enfants en bas âge est super élevé.
“La période des 1 000 jours offre l’opportunité d’un changement, car la précocité des interventions, mêmes mineures, est souvent proportionnelle à leur efficacité.”
C’est pour ça qu’il faut agir tôt ! Convaincu ? Alors on plonge dans ce qu’il faut faire pour accompagner au mieux nos bambins.
Le partenaire du jour : The Phone
L’hyper connexion des enfants est un enjeu de société.
The Phone a créé un téléphone moderne qui fait une seule chose : ce qu’on lui demande. Appeler. Écrire. Point.
3. Défis 🤝 : Maximiser le potentiel de nos enfants.
C’est parti, creusons 8 grands défis pour que nos enfants maximisent leurs capacités avant 3 ans.
1. Investir massivement dans le secteur
Investir dans la petite enfance est un investissement social. Ça permet de prévenir le décrochage scolaire, la pauvreté féminine, le chômage. Plutôt que de payer cher pour les traiter a posteriori.
Esther Duflo, (encore une membre du club des happy few des Prix Nobel d’économie) est persuadée qu’il faut investir massivement dans la petite enfance. Jusqu’à 2% du PIB.
C’est une proposition “gagnante-gagnante-gagnante” :
Pour les enfants : insertion future réussie
Pour les mamans : accès à l’emploi
Pour les professionnels : meilleures carrières
À l’inverse, l’inaction a un coût. La perte de revenu à l’âge adulte atteindrait 26 % par an pour les 43% d’enfants qui ne peuvent pas réaliser leur potentiel lors de la petite enfance.
Peut-être que comme moi tu n’as pas d’idée d’action pour augmenter les dépenses à 2 % du PIB. Pourtant l’argent est là, et les millionnaires et les milliardaires continuent à se multiplier.
Comment rediriger la philanthropie vers la petite enfance ? Est-ce que l’épargne pourrait permettre de financer plus de crèches solidaires ?
2. Voir au-delà du soin
La petite enfance n’est pas juste une salle d’attente vers la vraie enfance. N’oublions pas que ça bouillonne dans leur cerveau !
« Ce n’est pas juste un grand vide pour l’enfant, dans lequel on a un bébé qui mange, qui dort et qui attend de devenir enfant, un vrai enfant. »
Stephan Lipianski, Think thank “Vers le Haut”
En tant que parents on pose toujours les mêmes questions aux professionnels : Est-ce qu’il a bien mangé ? Bien dormi ? Des selles ? Résultat, on centre notre vision sur le médical, la sécurité.
Beaucoup de parents ont l’impression qu’être assistante maternelle ou travailler dans une crèche c’est faire du baby-sitting. Pourtant, elles ont besoin de formation solide en pédagogie et en sciences du développement.
Petit aparté : on se permet d’écrire ici les professions de la petite enfance au féminin (ex : assistante maternelle) parce que 98,5% de la profession est féminine. Mais il faut que ça change !
D’ailleurs la formation initiale n’aide pas. Il faut un bac +5 pour enseigner en maternelle, et parfois aucun diplôme pour les 1 000 premiers jours. On est un des seuls pays à avoir séparé en deux parties le 0-3 ans et le 3-6 ans.
La France fait partie des 14 % de pays sans cadre pédagogique pour les 0-2 ans (enquête de l’OCDE). C’est fou non ? N’oublions pas que c’est à ce moment-là qu’il faut agir.
Alors comment on fait ?
Edumiam est un bel exemple de prise en main entrepreneuriale. La startup a été cofondée par Eléonore et Caroline, qui ont co-écrit cette newsletter. Leur but ? Simplifier l’accès à des contenus pédagogiques de qualité excellente pour tous les pros de la petite enfance. Tous leurs contenus sont issus des dernières avancées de la recherche, notamment neurosciences.
Ils sont une vingtaine de salariés, la boîte est rentable, et l’impact est maximal. Beau non ?
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3. Augmenter les effectifs
La petite enfance vit une véritable crise de l’humain :
Il manque 10 000 professionnels dans les seules crèches collectives, avec quasi la moitié des établissements en manque de personnel.
Les assistantes maternelles (62% des places d’accueil) sont en chute libre de -3,9 % par an en moyenne depuis 2013. Plus d’un quart devrait partir à la retraite d’ici à 2030.
Conséquence ? La qualité de l’accueil des enfants diminue. Et ce secteur à bout de souffle a du mal à attirer. Il y a 5 gros problèmes :
Financier. On confie les personnes qui nous sont les plus chères à ceux que nous payons le moins bien. La rémunération d’un éducateur de jeunes enfants est de 1800€ brut / mois en début de carrière, 2 600€ brut à l’approche de la retraite. C’est 2,74€ net / heure / enfant pour une assistante maternelle.
Perspectives. Ces métiers offrent peu d’évolutions de carrière.
Formation. La course au nombre de places a conduit à moins de compétences professionnelles.
Reconnaissance. C’est fou parce que les salariés de la petite enfance ont une utilité sociale super claire. Mais pourtant elles se sentent peu reconnues.
Parité. Seuls 1,5% des professionnels de la petite enfance sont des hommes, et 0,5% pour les assistants maternels. C’est se priver de la moitié du vivier de compétences existant !
C’est un cercle vicieux : le manque de personnel met les équipes à flux tendus…diminue la qualité d’accueil, et accélère les départs. Moins il y a de personnel, moins il y a de personnel.
4. Parier sur un management de la confiance
Il faut persévérer sur la qualité de l’accueil pour réduire le turnover.
Certains modèles de management totalement décentralisés ont réussi à transformer le bien-être au travail d’un secteur complet. C’est le cas de Buurtzorg aux Pays Bas, et de leurs 15 000 infirmiers.
Tom et Josette est un modèle de crèche intergénérationnelle qui compte déjà 80 salariés. Ils ont réussi à tirer leur épingle (à nourrice) du jeu.
Les professionnelles en crèche prennent des responsabilités transverses, en plus de leur mission quotidienne. Ce modèle nous permet de décentraliser les décisions, de favoriser l’engagement des équipes et de valoriser leur expertise, tout en garantissant une gouvernance partagée et plus agile.
Par exemple, Noémie est responsable de la crèche Tom et Josette d’Albi. Mais elle a aussi pris la responsabilité du recrutement pour toutes les autres crèches.
Résultat de tout ça, pour 12 postes ouverts, la startup aurait reçu 500 candidatures… Inspiration à suivre ?
Est-ce que d’autres modèles de crèches avec un management décentralisé comme Buurtzorg ou Tom et Josette seraient possibles ?
5. Accompagner les parents
Pour que les 1 000 premiers jours ne soient pas vus comme une période de soins mais aussi de bouillonnement éducatif, il ne faut pas former uniquement les pros. Il faut aussi soutenir les parents.
Public, , privé, assos, même combat :
Au niveau service public, La Protection Maternelle et Infantile (PMI) est un service universel. Il y a 4 800 points de contact partout en France, c’est incontournable. Il existe aussi les Maisons des 1000 premiers jours, des tiers-lieux destinés aux (futurs) parents. Ex dans le Saulnois.
May est une boîte que je trouve super inspirante. Ils développent un service d’accompagnement des parents, pour répondre à toutes les questions qu’on quand on a entre la grossesse et l’entrée à l’école. C’est très focus santé, peut être quelque chose à faire sur l’éducatif ?
L’association Papoto (PArentalité POur TOus) est aussi super inspirante pour réduire les inégalités.
La start-up associative 1001 mots (ils recrutent !) aide les parents ayant de faibles ressources à éveiller leurs jeunes enfants par des livres avec un suivi personnalisé.
6. Réduire les inégalités sociales
Il n’y a pas de place pour tous les enfants. 60 places pour 100 enfants en France. 56% des petits Français de moins de 3 ans sont gardés principalement par leurs parents.
Le problème, c’est que c’est un choix souvent subi. Dans 35 % des cas, les parents préféreraient un autre mode d’accueil, comme une crèche ou une assistante maternelle.
« L’accès à un mode de garde répond à quatre enjeux majeurs : l’égalité hommes-femmes, l’égalité des chances, l’égalité des territoires et le plein emploi.
Élisabeth Laithier, présidente du comité de filière « Petite enfance » et rapporteure générale de la concertation sur le service public de la petite enfance
L’accès à une crèche permet de réduire les écarts de développement du langage d’environ 30% entre les enfants favorisés et défavorisés. C’est énorme !
Mais ces modes de garde sont moins fréquentés par les enfants les plus défavorisés : 30 % y ont recours contre 80 % des enfants issus des familles les plus aisées. Les enfants à la maison ont aussi trop accès aux écrans. On ne le répétera jamais assez, mais il ne faut aucun écran avant 3 ans. Même télé.
Et le pire là-dedans, c’est que le territoire en rajoute une louche. Les taux de couverture en crèches ou assistantes maternelles sont de 85 % en Vendée contre 35,3 % en Seine-Saint-Denis par exemple.
En plus c’est tellement compliqué d’obtenir un mode de garde, que parfois on a l’impression qu’il faut être stratège. La complexité du système freine clairement l’accès des familles socialement ou culturellement désavantagées.
L’accès inégal aux modes de garde est une perte de chance immédiate pour les familles les plus défavorisées.
De plus en plus d’entrepreneurs créent des associations, à la manière d’une startup. C’est génial, et parfaitement adapté au sujet des 1 000 premiers jours. Une idée ? Quand le service public a du mal à augmenter les financements, des assos super fortes arrivent à aller capter des dons et des subventions pour y arriver ;)
7. Éduquer au contact de la nature
Comme on est obnubilés par le côté sanitaire, on cherche absolument un environnement aseptisé pour nos bébés.
Pourtant il est prouvé scientifiquement que les enfants en contact avec la nature sont en meilleure santé.
Ce que l’enfant est capable d’apprendre avec de l’aide à un moment “M” s’appelle sa “Zone proximale de développement”. La nature peut beaucoup aider sur ce que l’enfant peut apprendre de nouveau, parce qu’il peut y prendre plus de risques.
Les “crèches en plein air” et “crèches en forêt” existent depuis plus d’un siècle en Angleterre, en Suède, ou en Norvège.
En Norvège, 500 crèches sur les 5 800 du pays sont en plein air. Même les établissements classiques emmènent très régulièrement les enfants dans la nature. C’est un mode de vie.
Les petits Danois se roulent même dans la boue à la crèche, pour leur créativité, leur développement sensoriel et leur système immunitaire.
C’est moins développé en France. La charte nationale pour l’accueil du jeune enfant (2021) dit tout de même : « Le contact réel avec la nature est essentiel à mon développement ». Et il existe ce maxi rapport pépite.
Alors, quelles sont les inspirations à suivre en France ?
La Clef des champs à Rennes, où bains de boue et sieste en extérieur sont au programme.
Le réseau de micro-crèches plein air Wild Child a déjà développé 7 crèches de plein air.

Rencontres Enfance & Nature organise des évènements et des formations pour faire connaître le lien entre éducation et nature.
J’adore aussi les projets d’Eponyme. Ils gèrent 6 structures à Bordeaux et créent un lien permanent entre le bien-être des enfants et celui de l’environnement. Eveil à la nature, alimentation bio, matériaux non toxiques, jouets de seconde main, etc.
Label Vie a créé le 1er label de développement durable pour les structures de petite enfance, Ecolo Crèche. 1 200 crèches sont certifiées !
8. Remettre les bébés au milieu du village
Si on veut créer un environnement stimulant pour les enfants, l’objectif n’est pas de les mettre dans des bunkers sécurisés et isolés. Tu connais l’adage : “il faut un village pour élever un enfant” ? Et bien on le crée ce village ?
On peut stimuler les enfants en mélangeant les âges :
Les micro-crèches intergénérationnelles Tom & Josette s’implantent au cœur des lieux de vie des aînés.
À côté de Mulhouse, une maison d’assistantes maternelles s’est installée dans un EHPAD.
Les Jardins d’Haïti à Marseille gèrent une crèche qui côtoie une maison pour personnes âgées, des étudiants, un espace de coworking, un restaurant, une école de musique…
On peut mélanger les milieux sociaux :
C’est un levier puissant pour favoriser l’égalité des chances dès le plus jeune âge.
Espace 19 à Paris est super inspirant avec ses 3 structures de petite enfance qui favorisent la mixité.
Des incitations financières existent pour accueillir des enfants de milieux défavorisés : bonus mixité sociale, bonus territoire…
Ce qui est super inspirant aussi, ce sont les projets qui cherchent à faciliter l’insertion professionnelle des parents. Notamment des familles monoparentales.
Le réseau de crèches IEPC est un exemple magnifique. 50% des places sont attribuées à des familles sans activité professionnelle. C’est tellement inspirant que ça a inspiré la labellisation des pouvoirs publics “Crèches à Vocation d’Insertion Professionnelle (AVIP)”. Des appels à projets naissent partout : Seine Saint Denis, Var, Alpes de Haute Provence, Allier, Valenciennes, Paris…
Pour que les parents puissent trouver un emploi, il faut aussi souvent des solutions d’accueil avec des horaires atypiques. Exemple de “la crèche des mamans qui se lèvent tôt” à Chanteloup les Vignes ou Parenbouge à Rennes.
On peut aussi créer de l’inclusion par le handicap :
C’est une expérience super riche pour tous les enfants. Ils développent une culture de la bienveillance et une acceptation naturelle de la différence.
Exemple de la crèche Nid d’éveil, ou la microcrèche inclusive Les Chrysalides de l’association des Papillons Blancs.
La fédération Di.Nou.Tou! promeut l’accueil d’enfants en situation de handicap dans des Maisons d’Assistantes Maternelles et a ouvert sa première MAM “spécialisée dans la mixité”. L’asso BA2I agit sur le sujet dans le Morbihan.
Et pourquoi pas utiliser l’art et la culture ?
Quoi de mieux pour que le cerveau soit stimulé que la musique et la culture ?
En 2024, la Cité des sciences et de l’industrie a ouvert une Cité des bébés, pour que les tout-petits soient acteurs. Et pas juste spectateurs en poussette.
Le réseau Mom’artre a prouvé son modèle d’inclusion avec l’art et la culture, avec 112 salariés et de multiples structures ! L’asso Enfance et Musique accompagne les acteurs locaux pour plus d’art et de culture chez le très jeune enfant.
Pour le bouillonnement éducatif des 1 000 premiers jours, rien de tel que de mixer les interactions sociales, les passions, les âges, l’art et la culture etc. Les bébés qui grandissent dans des habitats partagés entre plusieurs familles peuvent être beaucoup plus stimulés. Ça peut être juste avec des espaces communs pour que tout le monde se rassemble. Certains jardinent, d’autres bricolent, cuisinent, jouent de la musique. Pourquoi ne pas multiplier ces types de lieux qui recréent le village d’autrefois ?
🙏 Énorme merci à Eleonore, Caroline, et à Alice pour la coécriture.
La semaine prochaine on plonge dans les inspirations, les solutions, les idées de boites.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
J’ai deux derniers services à te demander :
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À très vite,
Merci pour vos partages ! Les 1000 premiers jours commencent dès la grossesse c’est important de le rappeler car le capital santé et le développement de l’enfant commence in utero !
Et nous avec l’association Alim’Mater on agit dès le 1er des 1000 premiers jours c’est-à-dire des la grossesse pour permettre une meilleure alimentation et santé des futures mamans et de leur bébé ! Le programme 9 mois/1000 jours à croquer propose une app 100% gratuite, des ateliers menés auprès de parents précaires à Marseille et en Seine Saint Denis en partenariat avec les PMI, Action contre la Faim et les professionnels de terrain. Et dans les quartiers les plus précaires on donne un coup de pouce budgétaire pour l’achat de fruits et légumes frais dans des magasins proches du lieu de vie !
Une action de lutte contre les inégalités sociales de santé dès le 1er des 1000 premiers jours !
Je pense que cet article devrait être envoyé à tous les responsables politiques ! Il faut arrêter de réduire les budgets à tout va, investir aujourd'hui dans la petite enfance permettra d'éviter bien des dépenses (et des problèmes) demain !
Idem pour la protection de l'enfance. et plein d'autres sujets en fait :)