Underdog : réussir dans l’économie circulaire
Le pionnier du reconditionnement d'électroménager en Europe est français : Underdog ! Boost d'énergie garanti.
Hello les plongeurs, j’espère que ça baigne. Voilà la newsletter du Plongeoir #75.
Cette édition fait partie de mon programme “Plongeons portraits”. Aujourd’hui on plonge dans une aventure de pionniers comme je les aime : Underdog.
Underdog redonne la vie à 800 machines d’électroménager par mois. Ils font X3 tous les ans, et c’est juste le début.
Plus besoin d’acheter ton électroménager neuf :
Underdog est en moyenne 30% moins cher, et 16X moins émetteur de CO2. Le tout en créant de l’emploi massivement à Nantes.
Chaque machine reconditionnée passe par 20 à 30 points de contrôle, toutes les pièces d’usure sont changées, et c’est garanti 2 ans (comme le neuf).
Économise 30€ avec le code promo LEPLONGEOIR. Dis-leur bonjour de ma part ;)
Si tu as 30 secondes
Constat 🧐 : Nos décharges regorgent d’électroménager. Et si on les réparait ? C’est un triple effet positif : création d’emplois, électroménager moins cher, et impact environnemental.
Sujet 🤓 : Claire Léa et Laura ont appris les recettes de l’économie circulaire profitable chez Veepee. Leurs apprentissages sont inédits et le lancement d’Underdog est super inspirant.
Ingrédients 🤔 : Centrer toute la boîte autour du terrain, savoir faire des choix forts, développer un service aux petits oignons autant qu’une Tech solide. Quel bonheur de pouvoir creuser comment l’économie circulaire peut grandir !
Vocaux 📣 : Claire (CEO), Léa (COO), Mathieu (CMO), Bastien (Reconditionneur), ou encore Killian (Tech), et Delphin (Marketing et 1er salarié) nous ont laissé un petit vocal. Un shot magique de retours d’expériences.
On plonge ?
Cet article est un “Plongeon Portrait” du Plongeoir. Les partenaires rémunèrent le Plongeoir pour ce travail. C’est grâce à eux que cette newsletter reste gratuite. Tu peux lire ici comment on les sélectionne.
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : électroménager ou électrodéchet ?
Sujet : Underdog, l’histoire d’un pionnier de l’économie circulaire.
Ingrédients : La potion magique Underdog.
La newsletter sera coupée avant la fin et tu louperas l’essentiel, alors lis-la en ligne ;)
1. Constat 🧐 : électroménager ou électrodéchet ?
Les grandes personnes aiment les chiffres.
10 millions : Nombre d'appareils gros électroménagers jetés chaque année en France. C’est du lourd.
5% : Part des appareils électroménagers en fin de vie qui est reconditionnée. Aujourd’hui, tout est fléché vers le recyclage. Et si on les réparait ?
16x moins : baisse des émissions de CO2 quand on achète de l’électroménager reconditionné vs neuf (18 kg eq CO2 vs 300 kg).
-30% : écart moyen de prix entre le reconditionné et le neuf pour l’électroménager, les smartphones, ou les vélos électriques. Quand on aligne portefeuille et écologie, c’est un strike :)
L’économie circulaire est le futur de l’industrie.
L’explosion du reconditionnement en est le parfait exemple :
Le reconditionné est local, notamment parce que la logistique est chère. On a l’opportunité de recréer de nouvelles usines partout sur les territoires pour donner une seconde vie aux produits.
Le reconditionné rassemble. On est une grosse majorité à avoir grandi avec cette éducation : on ne jette pas quelque chose qui peut être réparé. C’est du bon sens, plus encore que de l’écologie.
Le reconditionné crée beaucoup d’emplois. Le reconditionnement des smartphones, ordinateurs ou vélos électriques en a déjà créé des milliers. Il faudra former 2 700 techniciens pour passer de 5% à 15% de reconditionné dans l’électroménager en France. Underdog prévoit de créer 250 emplois d’ici 4 ans.
La France a un cran d’avance en économie circulaire avec des leaders comme Back Market (smartphones) et Upway (vélos électriques).
La vision américaine de la société prend de plus en plus de place dans les médias aujourd’hui. Mais n’oublions pas : nous pouvons aussi imposer notre propre vision du monde.
Est-ce que réindustrialiser tous les territoires en réparant tout ce qui peut l’être ne serait pas incroyable ?
Alors, on la réinvente l’industrie française dont on rêve ?
Cette newsletter va être coupée avant la fin… Lis-la en ligne ici :
2. Sujet 🤓 : Underdog, l’histoire d’un pionnier de l’économie circulaire.
Saison 1 : l’école Veepee
Pour bien comprendre l’histoire d’Underdog, il faut remonter à 2015.
Claire Bretton bosse dans le conseil. Son job est de construire un positionnement prix 1 fois par an pour des marques de mode. Elle se dit qu’il faudrait les suivre en temps réel…
Elle développe avec ses cofondateurs Daco, une boîte d’IA pour remonter les données de prix et les analyser. On est en 2016, c’est la préhistoire de l’IA appliquée au business.
Daco entre alors dans l’accélérateur de startups Veepee (ex Vente Privée). Leur produit se fait vite remarquer. Veepee pourrait mieux définir ses prix, et mieux négocier. 18 mois après sa création, Daco est rachetée par Veepee :)
Claire reste 2 ans chez eux pour accompagner la transition. Elle est à la tête du pricing.
En 2020, elle se confine à Noirmoutier avec son mari Mathieu et leur petite fille. Ils décident de lancer une asso “Sauvons nos commerces” pour que chacun puisse soutenir les commerçants en difficulté.
“J’ai découvert à quel point les projets à impact étaient énergisants. Chaque jour on avait des commerçants en difficulté au téléphone et on se battait pour les soutenir, c’était incroyable.”
Claire vit un vrai un déclic “impact” à ce moment-là.
De retour au bureau, Jacques Antoine Granjon (Fondateur de Veepee) propose de lancer “Recycle”, sa filiale de seconde main.
Ni une, ni deux : Claire saute sur l’occasion. Chouette, de l’impact !
Pendant 2 ans, elle développe ce projet fou. Il faut :
Créer des évènements de collecte pour récupérer des milliers de vêtements.
Monter toutes les opérations, dans 1 000 m2 d’entrepôt.
Créer les évènements de revente Veepee.
À ton avis, qu’est ce qui était le plus dur ?
Le gros sujet, c’était clairement les opérations.
Imagine-toi : il fallait pouvoir collecter, trier, laver, photographier, mettre en ligne, et être rentable avec un prix de vente moyen de 10€.
Ce projet d’économie circulaire à prix abordable et à grande échelle est la meilleure école imaginable.
“Chez Veepee il n’y a pas de test. La première collecte qu’on fait est pour Aigle, avec 500 000 visiteurs sur la page, des milliers de produits envoyés. C’est direct à l’échelle.”
Ce défi est un défi de société : est-ce qu’on pourrait concurrencer la fast-fashion avec de la seconde main reconditionnée ?
C’est Léa qui s’occupe des opérations pour ce projet Recycle. Et tu sais quoi ? Il devient profitable.
Les recettes apprises sont d’une valeur inédite.
Ce qu’il faut retenir pour réussir dans l’économie circulaire :
Un focus radical sur les opérations. Il ne faut penser qu’à celles et ceux qui reconditionnent. Il faut les écouter, et tout donner pour les aider.
Une Tech très présente, et totalement tournée vers le terrain.
Une agilité maximale. Des outils “Nocode” flexibles, pour s’adapter en permanence et apprendre.
"Lorsqu'on a lancé le projet on a recruté un développeur pour bosser directement dans l'entrepôt. Pour s’assurer de développer les outils nécessaires aux techniciens et opérateurs sur le terrain."
Léa, ex COO Recycle
Pourquoi c’est si important d’être radicalement au service des opérations ?
Prenons l’exemple de T-shirts qui doivent être reconditionnés, et qui arrivent avec des bouloches. C’est un process concret de reconditionnement textile.
Deux choix :
Soit tu décides de mesurer chaque bouloche, leur nombre et leur répartition. Tu crées un process, des règles, puis tu contrôles. C’est très dur, parce que l’état de chaque produit est unique, variable.
Soit tu leur fais confiance. Tu leur expliques ta vision d’un produit reconditionné de qualité. Tu formes, tu développes des outils, et ils prennent eux-mêmes les bonnes décisions. Tu assumes qu’ils sauront toujours mieux que toi parce qu’ils sont devant le T-shirt et pas toi. C’est le choix fait par Recycle.
Veepee aurait pu appréhender la seconde main avec une chaîne de prod mécanisée et linéaire. Mais non. Ils ont développé chez Recycle des process différents et décentralisés.
Cette courbe d’apprentissage de Claire chez Veepee est aussi super intéressante à analyser, parce qu’elle aurait pu sortir de Veepee en 2020. Elle avait vendu Daco, et elle avait fini la transition.
Elle a décidé de rester et de prendre les rênes de ce projet d’économie circulaire, ce qui lui a permis de tout apprendre. Ce que j’en retiens : il ne faut pas faire le dos rond au salariat quand on est entrepreneur dans l’âme, au contraire !
Saison 2 : le lancement d’Underdog
Claire sort de Veepee en 2022 avec les batteries rechargées. Elle découvre un chiffre effarant : 10 millions d’appareils électroménagers sont jetés chaque année. Un gâchis monstre.
Il manque clairement (sans mauvais jeu de mots) un reconditionneur industriel d’électroménager. Claire se dit que ça serait génial d’arriver à en construire un.
Elle en parle à Léa et Laura, ses ex-collègues chez Veepee. Léa était COO de Recycle. Laura, directrice commerciale. Trois compétences complémentaires. C’est parti, elles immatriculent la boîte en août 2022 !
Elles commencent à bosser dans le garage de Claire avec 20 machines récupérées à droite à gauche grâce au Scénic familial.
Et surtout, elles se mettent à lever des fonds. Underdog est un vrai projet industriel, et il ne se construira pas avec 3 bouts de ficelle. En trois mois, elles bouclent une première levée de 3,8 millions d’euros.
Ça paraît être un exploit pour une première levée. Et ce qui est superbe, c’est qu’elles défient les stats. Les startups fondées à 100% par des femmes ne représentent que 2 % des fonds levés… Faites exploser les chiffres les filles !
Mais on comprend bien les investisseurs qui les ont suivies. Elles cumulent à la fois la capacité à créer une boîte et à la revendre (Daco pour Claire) et l’expertise sur l’économie circulaire vécue chez Veepee (avec Léa et Laura). Le tout sur un énorme marché encore vierge en Europe qui est le reconditionnement d’électroménager.
Tout s’accélère ensuite : elles trouvent un espace à Nantes de 500m², et surtout leur pépite pour reconditionner : Cyrille. Il a plus de 30 ans d’expérience dans la réparation d’électroménager. Une bible sur pieds pour l’équipe ! Il s’entoure rapidement d’une première équipe resserrée de techniciens. Ces premières recrues sont clefs.
En mars 2023, il est temps de lancer le site. Claire se passionne tellement pour le reconditionné, qu’elle reconditionne son mari Mathieu. En plus, c’est une machine. Il avait été CMO de Uber Eats, il devient CMO d’Underdog.
Ils lancent le site secrètement pour tester. Ils utilisent uniquement de l’acquisition par des publicités Google pour se roder avec quelques premiers clients. Ils attendent d’avoir un stock de 100 machines pour en parler plus largement.
Ils démarrent uniquement avec le lavage : lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge.
Quand ils lâchent les chevaux avec la presse, tout s’accélère. Un sujet d’économie circulaire qui parle aux gens, qui crée de l’emploi, et 3 femmes cofondatrices. Superbe.
Ils ajoutent les frigos et congélateurs pendant l’été, puis les fours en novembre 2023.
Tous les 3 mois, Underdog doit pousser les murs... En 2 ans l’entrepôt passe de 500 à 2 700 m2, et passe par une dizaine de configurations différentes.
Dès le départ, les bureaux sont collés à l’atelier, et tout le monde travaille ensemble, déjeune ensemble. Les techniciens deviennent même amis, et se voient beaucoup en dehors du boulot. Rien de tel pour fluidifier la communication et créer une culture forte.
Fin 2023, le lancement est bien réussi. L’équipe est passée de 100 machines vendues au lancement en mars à 330 machines vendues en décembre (Plus de X3 en moins d’un an). L’équipe rassemble déjà 20 personnes. Go !
Saison 3 : Une crise, puis l’autoroute !
En janvier 2024, l’équipe est gonflée à bloc. Ils font 70% de croissance au mois de janvier : bam ! Ils attaquent l’année avec une énorme détermination.
Mais là, catastrophe.
Ils analysent leur marge opérationnelle et se rendent comptent qu’ils perdent plus de 100€ par machine vendue… Impossible à tenir, sinon dans 6 mois ils sont sur la paille.
La raison de ce problème ? Ils voulaient absolument accélérer, et ils ont lâché un peu de mou partout sur la profitabilité. Les machines ont été achetées un peu cher, Ils ont poussé les ventes avec un peu trop de promotions. Ils n’ont pas optimisé les coûts de transport.
Quand tu es une boîte industrielle, tu sais que tu dois à la fois prouver ta traction commerciale, et ta profitabilité opérationnelle. Mais dans quel sens ? Il faut sans cesse faire des allers-retours entre ces deux sujets.
Ils décident donc de tout optimiser, ligne par ligne. Par exemple, toute machine qui vaut moins de 250 euros neuve ne peut plus être traitée. C’est impossible pour Underdog à ce stade de la reconditionner et de rester 30% moins cher que le neuf à la fin. Ils perdent 20% de volumes directement par cette décision, mais c’est fondamental de faire des choix.
En septembre 2024, chaque machine vendue est profitable. Ils ont tout retourné ligne par ligne, et ils ont réussi à faire de cette crise un vrai ciment pour la suite de l’aventure.
Aujourd’hui on a 1 an d’avance sur notre business plan en termes de profitabilité. Ce qu’on fait en ce moment, nos investisseurs l’attendaient plutôt en décembre 2025.
En 2023, ils décident de devenir “Entreprise à mission”. Leur mission inscrite dans leurs statuts est “Encourager la construction d’une filière de reconditionnement de gros électroménager en France”.
Ça passe par :
Encourager la collecte de produits défectueux.
Construire un modèle industriel réplicable et rentable.
Encourager les Français à consommer de manière plus responsable.
Ce qui est génial, c’est que cette mission est parfaitement alignée avec leur travail au quotidien. Si la filière de l’électroménager reconditionné ne se développe pas, Underdog ralentira.
Il existe peu d’équivalents d’Underdog. S’ils réussissent leur pari, ils pourraient déployer des entrepôts de reconditionnement d’électroménager partout en Europe. Cocorico !
Underdog s’inspire beaucoup de boîtes de reconditionnement dans d’autres secteurs, comme Aramis auto ou Upway. Certains acteurs historiques font aussi du super boulot, comme l’ESS “Réseau Envie”.
Aujourd’hui, Underdog vend plus de 800 machines chaque mois. L’objectif est d’atteindre 1 800 machines chaque mois en fin d’année 2025, puis d’ouvrir d’autres entrepôts en 2026 en France puis en Europe.
L’équipe est déjà de 35 personnes dans l’entrepôt et de 15 au siège. Ils ont doublé en 8 mois. J’ai adoré visiter leurs locaux à Nantes. L’énergie est folle.
C’est le début d’une grande histoire qui aligne business et impact social et environnemental.
Bon si tu as déjà un frigo, pas la peine de le doubler ;) Mais si tu dois investir, fonce chez Underdog (code promo LEPLONGEOIR = -30€). Il faut les soutenir !
3. Ingrédients ✌️: La potion magique Underdog
Les leçons apprises par cette équipe d’irréductibles de l’économie circulaire sont inédites. Je ne pouvais pas résister à l’idée de te raconter leur recette.
Parier sur un SAV aux petits oignons
Mettons-nous 5 min à la place de Claire, Léa et Laura au lancement d’Underdog. Tu lances une nouvelle marque d’électroménager. En Face, Darty est connu pour… son service. Et ils ont 24 000 salariés ! Il faut être capable de satisfaire des clients qui sont habitués à un niveau de service élevé, des techniciens répartis partout sur le territoire… Alors que toi tu as une petite équipe resserrée à Nantes.
Sacré challenge non ?
C’est ça que j’adore chez Underdog, ils n’ont jamais eu peur d’être ambitieux. Ils font le même pari “service” que le neuf : livraison et installation partout en France, garantie 2 ans, service après-vente super performant.
Comment ils ont fait ?
Déjà, ils ont créé une super boucle de feedback. Lorsqu’une panne nécessite une visio, c’est le technicien qui a reconditionné la machine qui s’en charge. Il peut détecter plus rapidement les causes racines du problème. Il résout le souci plus vite pour satisfaire le client. Et il apprend, pour faire mieux la prochaine fois.
Ensuite, ils ont mis l’humain au centre. Ils écoutent chaque client et s’adaptent pour le satisfaire. Parfois le client a besoin d’une remise, parfois d’un échange, et parfois juste d’excuses ou d’accompagnement.
Un jour une personne nous contacte très énervée, sa machine ne marche pas. On se rend compte que c’est sa prise qui n’envoie pas de courant. Son compteur avait disjoncté, et elle ne savait pas le remettre en place. On a passé 30 min avec elle pour l’aider à trouver le disjoncteur et remettre du courant. Il n’y a pas vraiment de limite à l’aide qu’on peut fournir avec un bon service.
Augustin, responsable du SAV
Pour créer un ADN de boîte centré sur le service, il faut le décider. Pendant les 6 premiers mois, le SAV était géré en direct par les fondatrices et Mathieu. Ils répondaient à chaque client pour s’assurer de le satisfaire.
C’est grâce à cet engagement qu’ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas faire comme les autres. Quand tu achètes un Iphone sur Backmarket, tu ne vois jamais la vraie photo du produit. Imagine que tu reçoives un lave-vaisselle Underdog plus rayé que tu ne l’avais imaginé et que tu le renvoies. Catastrophe ! La logistique du gros électroménager est bien trop chère.
Underdog a fait le choix de la transparence totale : chaque visiteur peut voir des photos de chaque produit dans ses moindres détails. C’est cher comme process, mais c’est le prix de la confiance.
Choisir c’est réussir
Lorsqu’on se lance sur une nouvelle industrie, on peut avoir tendance à vouloir tout faire. C’est super dur de faire des choix.
Underdog est un reconditionneur qui maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur : sourcing des produits défectueux, reconditionnement, revente sous sa marque. C’est déjà énorme, alors il faut savoir rester concentré sur ces 3 métiers sans s’éparpiller !
Par exemple, 30% des machines qu’ils récupèrent sont irréparables. Trop abîmées, trop vieilles, ou trop chères à réparer.
Au début, on voulait absolument les démanteler pour récupérer les pièces détachées. On s’est vite rendu compte que l’entrepôt débordait de ces pièces. On avait oublié notre mission : reconditionner le maximum de machines. On s’est recentré et maintenant nous donnons les machines KO à des associations qui valorisent les pièces détachées.
L’équipe a défini avec précision sa zone de focus :
Un sourcing performant pour trouver un max de machines réparables
Des opérations efficaces pour réparer le mieux possible, avec un service après-vente imparable.
Une marque et un circuit de distribution pour faire grossir la part de reconditionné.
C’est déjà 3 très gros sujets. Si tu veux te lancer dans une industrie complexe, sais-tu définir précisément ce que tu laisses de côté pour rester focus ?
Centrer toute la boîte sur le terrain.
Chaque machine est unique. Le succès du reconditionnement est entre les mains des techniciens dans l’entrepôt.
Le reconditionneur est un artisan industriel. Tu peux l’aider au maximum avec des outils, un cadre de travail, de la formation. Mais tu ne peux pas lui dicter son travail.
Léa, cofondatrice et COO
La culture du terrain saute aux yeux chez Underdog :
Les bureaux sont collés à l’entrepôt. C’est pas les bureaux à Paris, et les entrepots en Asie.
Chaque nouveau salarié du bureau commence par passer 3 jours à réceptionner, reconditionner, nettoyer et emballer des machines. Ce qu’on montre en premier à un salarié est un signal. C’est ce qui est le plus important.
À la fin de chaque journée, chaque technicien note sa journée de 1 à 10. L’équipe débriefe pour aller aider le lendemain ceux qui sont en difficulté.
Les cofondatrices invitent toute l’équipe à manger une pizza une fois par mois. Objectif : présenter les chiffres et la stratégie. Opérateurs et techniciens compris bien entendu.
Il faut décharger un camion parce qu'il n'y a pas assez de monde ? Il faut un sprint de lavage parce que trop de machines attendent d’être nettoyées ? Tout le bureau vient aider.
Cette culture “hands on” est le meilleur moyen de montrer nos priorités, et notre envie de soutenir les techniciens et opérateurs.
Delphin, marketing manager et 1er salarié d’Underdog
Inventer un nouveau métier et former
Pour pouvoir reconditionner des dizaines de milliers de machines chaque année, Underdog a frappé très fort. Ils ont créé leur propre école.
Chaque mois, 3 personnes en sortent avec un CDI. Et surtout avec un nouveau métier à fort potentiel. Demain ça sera des dizaines chaque mois. Dingue non ?
Pour ces reconditionneurs, ce travail est comme un jeu.
Chaque machine qui arrive entre leurs mains est en panne, mais ils ne savent jamais vraiment pourquoi. Un peu comme des médecins généralistes qui recevraient des patients muets ;)
C’est assez cérébral, il faut de la logique. À force de diagnostiquer, ils gagnent du temps. C’est gratifiant. À chaque machine sauvée ils se disent “Yes ! Gagné”.
Et puis pour eux, la mission d’Underdog représente la revanche du bon sens. J’ai ressenti un vrai feu intérieur dans cette équipe.
“Pour la première fois mon job a du sens. Pourquoi jeter sans même avoir essayé de réparer ? C’est idiot ? Réparer et remettre en circulation, c’est évident. On m’a inculqué ça depuis que je suis gamin.”
Alors d’où viennent ces reconditionneuses et reconditionneurs ?
De partout ! Infirmier, ingénieur qualité, en passant par magasinier.
Le plus important, c’est d’avoir envie d’apprendre, écouter, poser des questions. L’entraide est permanente. Il y a toujours un débutant et un expérimenté côte à côte.
Et ensuite, il faut aimer utiliser ses mains et savoir s’organiser.
Les métiers manuels et les bacs pros étaient totalement dévalorisés quand on était lycéens. Alors on a fait des études généralistes, mais on en revient ! C’est génial de faire quelque chose de ses mains.
Adrien, reconditionneur Underdog
Prochain défi : passer à l’échelle ;)
Underdog va faire X3 cette année, autant en nombre de machines reconditionnées qu’en termes d’équipe. Quand on pense que la première cliente a acheté il y a à peine 2 ans… Elle s’appelle Stéphanie, on lui passe le bonjour !
Le gros défi est donc le passage à l’échelle. C’est un énorme défi culturel, mais aussi un défi de performance.
Tu dois à la fois monter les volumes dans l’entrepôt, former des dizaines de salariés, et prévoir la construction du futur. Il faut non seulement arriver à nos objectifs de fin d’année mais aussi anticiper un nouvel entrepôt pour l’année prochaine dès maintenant.
Léa, cofondatrice et COO
Ils ont toutes les cartes en main. Pour moi, une boîte peut se déployer quand elle a réussi à stabiliser une culture forte, et des process solides :
Au niveau culture, c’est magnifique. Chacun adore être challengé, prendre du feedback, évoluer, apprendre. Le terreau idéal pour accélérer et se lancer dans un développement rapide.
Au niveau process, Underdog est une vraie boîte Tech, derrière son côté très humain. Chaque technicien ou opérateur a des outils super solides pour évoluer.
On a créé notre propre outil, “Beethoven”. C’est le chef d’orchestre de nos différentes étapes de reconditionnement.
Killian, Tech lead
J’adore cette métaphore du chef d’orchestre choisie par la Tech chez Underdog. Si tout est bien réglé, tu peux déployer ta musique dans plein de salles de concert différentes, avec des centaines de musiciens. La Tech permettra le passage à l’échelle. Mais ça reste les musiciens qui jouent la musique, et il faut être à leur écoute !
On n’a pas fini d’entendre parler d’Underdog.
Et leur nom n’a jamais été aussi bien choisi.
Underdog en anglais, c’est le challenger.
Celui qu’on n’attendait pas.
Celui qui finit par s’imposer.
Go !
Ps : N’oublie pas que tu as 30 euros de remise avec le code LEPLONGEOIR. C’est le moment de soutenir l’industrie de demain ;)
4. Vocaux 📣 : conseils de l’équipe
Claire Bretton, cofondatrice et CEO
Quelle est l’ambition d’Underdog ?
Un nouveau modèle social et environnemental est possible en créant une nouvelle filière d’électroménager reconditionné.
Le défi est immense, mais c’est possible et ça peut être un super mouvement collectif. Underdog ne réussira jamais seul !
Léa de Fierkowsky, cofondatrice et COO
Qu’est-ce que c’est de créer une nouvelle école ?
Il fallait être clair sur le niveau attendu : qu’est-ce qu’un bon reconditionneur ?
Les personnes viennent de tous horizons. Il faut avoir envie de bien faire, et être méthodique.
Il faut savoir s’entourer pour former : Cyrille a transmis 30 ans de savoirs. Ils se sont appuyés sur les formations existantes, et France Travail.
Ils forment 30 techniciens par an, et chacun devient capable de former les autres après 18 mois grâce à une excellente émulation.
Matthieu Maure, CMO
Comment le reconditionné peut devenir la norme ?
3 ingrédients pour que le reconditionné devienne la norme dans l’éléctroménager :
Le prix. Ils travaillent dur pour fixer le bon prix sur chaque produit.
La transparence. Pour rassurer les clients sur les défauts esthétiques, sur le process de reconditionnement.
La qualité. Elle doit être excellente, le service sur le site doit être parfait, le SAV est internalisé, la garantie est de 2 ans comme le neuf.
Bastien Guilbaud, reconditionneur
Qu’est-ce que tu aimes dans ton job de reconditionneur ?
J’aime la variété du job. Chaque machine a son histoire, et il faut remonter son histoire pour comprendre la panne. Puis la réparer.
Écologie : c’est bien plus intelligent de réparer que d’acheter du neuf pour rien, jeter pour rien. Ça me donne un but dans mon job.
Killian Jeusselin, Tech lead
Qu’est ce qui te rend le plus fier chez Underdog ?
C’est hyper cool de voir des outils maisons qui facilitent le travail quotidien des collègues de travail.
C’est gratifiant et grisant. La technologie peut rendre plus confortable le travail de chacun dans l’économie circulaire.
Delphin Druelle, 1er salarié et marketing manager
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Quel boost d’énergie de creuser l’histoire Underdog. J’espère que tu as aussi apprécié !
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Merci, éclairant, sur la mission mais aussi la mise en oeuvre. Bravo à eux
Très belle newsletter !
Une petite question que je me pose: comment est géré l'approvisionnement? C'est aussi une clé importante de l'économie circulaire de faire grossir l'offre et la demande à peu près au même rythme.