Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #49.
On est plus de 20 000 (!) à se serrer sur le Plongeoir, tout juste 1 an après la 1ère édition. MERCI 🎂.
Cette semaine on plonge dans un sujet que j’adore : comment un collectif de salariés, de citoyens, de sportifs ou même une famille peut tout changer ?
Si tu comprends comment un groupe de personnes peut se transformer en communauté engagée, tu as toutes les clefs pour construire un futur plus cool…
Le sponsor du jour : Hectarea
Hectarea permet d’investir dans des terres agricoles pour soutenir les agriculteurs engagés tout en générant une rentabilité satisfaisante.
Opportunité du moment : tu peux investir dans 2 parcelles (22ha) qui seront louées à Stéphane. C’est un éleveur des Deux Sèvres qui a repris la ferme de son père en 2001. Il s’occupe de 150 Charolaises.
Objectif de ce financement : produire une alimentation 100% locale pour son troupeau. Il cultivera lui-même son foin et ses céréales.
Rentabilité cible : 6%. Et tu peux investir dès 500 euros.
C’est ce qu’on appelle donner du sens à son épargne non ?
Pour découvrir le projet de Stéphane, inscris-toi :
PS : investir comporte des risques, ceci n’est pas un conseil en investissement mais juste un sponsor que je trouve très cool :)
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Nous rejoindre samedi prochain à La Trinité : une journée avec 20 plongeurs passionnés pour creuser des projets potentiels et construire un futur plus cool ;)
Devenir sponsor : Il me reste 3 places en 2024.
Rejoindre la communauté Plouf pour rencontrer des associé(e)s et lancer ta boîte.
Lire les précédentes newsletters du Plongeoir.
C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Comment une communauté dépasse tous ses objectifs ? Un groupe de 120 000 investisseurs qui dépensent sans espérer de retour financier comme Team For The Planet ? Une classe de terminale à Drancy qui enchaîne les 100% au bac ? Une banque comme la Grameen qui sort 50 millions de personnes de la pauvreté ?
Sujet 🤓 : Dans une communauté il faut mixer les liens forts (proximité, confiance, soutien) et les liens faibles (apprentissages, ouverture, diffusion de l’info). Il faut aussi prendre soin d’appliquer 10 ingrédients qu’Hugo a expérimentés pendant son immersion d’un an, tels que l’incarnation de la vision, l’accueil, ou l’engagement. Si tu veux motiver un groupe de personnes, c’est pépite.
Défis 🤔 : Les communautés nous offrent 4 leviers puissants pour dépasser toute résistance au changement : l’accès à des ressources, le sentiment d’appartenance, le soutien psychologique et même l’accès au bonheur (rien que ça). Par contre, il faut surveiller le communautarisme comme le lait sur le feu, et créer des ponts entre communautés. Allezzz je suis certain que tu peux trouver 15 min ?
🙏 Énorme merci à Hugo Paul, qui a co-écrit ce plongeon avec moi. À seulement 25 ans, il a déjà plongé 1 an en immersion dans 11 communautés. Il en a ressorti des enseignements très riches qu’il raconte dans sa newsletter (Re)Faire Tribu. Je le trouve incroyable ;)
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : une communauté engagée est surpuissante.
Sujet : les ingrédients d’une communauté engagée.
Défis : devenons acteurs des communautés.
Cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
1. Constat 🧐 : une communauté engagée est surpuissante.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
1,5 million : nombre de volontaires mobilisés pour l’élection de Barack Obama en 2007. Cette communauté engagée a joué un énorme rôle dans l’élection.
32 millions d’euros : argent levé par une communauté de 123 000 citoyens associés dans Team For The Planet. Objectif : accélérer 100 innovations écologiques, sans aucun retour financier possible.
50% : écart de taux de suicide constaté entre les membres de la communauté Amish et la population générale US dans les années 80. Le soutien collectif crée une résilience face aux épreuves.
100% : taux de réussite au bac pendant 3 ans de suite au lycée Delacroix à Drancy, dans un quartier réputé très difficile. La méthode : créer une communauté soudée de parents et de profs pour la réussite des élèves.
Définition
Une communauté est un ensemble de personnes unies par un lien social : des intérêts, des habitudes, des opinions, ou des caractères communs.
Sur le papier ça peut-être très large : une famille, un club de sport, une entreprise, un quartier. Mais comment une communauté passe d’un simple groupe de gens, à une communauté engagée surpuissante qui dépasse tous ses objectifs ?
2 classes de terminales sont 2 communautés. Pourtant, une classe à Drancy dépasse tout ce qu’on peut attendre d’elle et atteint 100% de réussite au bac, et l’autre non.
Pareil parmi les entreprises. Certaines ont des salariés ultra soudés et survivent à toutes les crises, d’autres non.
Pourquoi ? Dans 12min, tu sauras :)
Quelques dates
V° siècle : Les penseurs grecs se retrouvent dans des communautés comme l’académie de Platon pour repenser la philo, la démocratie, les maths. Des règles strictes sont créées, comme la recherche de la vérité ou encore le détachement des biens matériels. Cette émulation collective a généré des idées incroyables.
1914 : Désespérément à la recherche de combattants pour la 1° guerre mondiale, Lord Derby se rend compte que beaucoup plus d'hommes s'engageraient s'ils pouvaient servir aux côtés de leurs amis, de leurs parents et de leurs collègues de travail. Il crée les “Pals Battalions” et en quelques jours 1600 hommes rejoignent la communauté du 10° bataillon des Royal Fusiliers.
1950 : Les réunions Tupperware rassemblent des milliers de femmes et deviennent des véritables espaces de socialisation pour de nombreuses femmes au foyer isolées.
Années 1960 : La Corée veut réduire son taux de natalité. Ils comprennent que les habitants acceptent le mode de contraception si leur entourage l’utilise. Chaque village adopte donc une méthode contraceptive spécifique. On se retrouve avec des “villages pilule” et des “villages vasectomie”. Ce n’est pas la communication qui a permis le changement sociétal, mais bien la gestion des communautés.
1983 : la Grameen Bank propose des microcrédits sans garantie aux populations pauvres du Bangladesh. Les emprunteurs forment des groupes où chaque membre est responsable du remboursement des prêts. Cette entraide en communautés a permis à plus de 50 millions de Bangladais de sortir de la pauvreté.
1991 : Création du système d’exploitation open source Linux qui s’est développé et distribué grâce à des communautés d’informaticiens. Il reste aujourd’hui l’un des plus utilisé.
Années 2000 : Création des premiers réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook, MySpace etc.). Les communautés ne sont plus uniquement physiques.
2024 : L’entreprise Duralex est sauvée de la liquidation judiciaire par ses salariés et se transforme en coopérative. En 30 ans, la société a vécu 4 périodes de redressement ou liquidation au tribunal. Une communauté de salariés réussira-t-elle là où un modèle plus vertical a échoué ?
Les communautés qui réussissent à fédérer leurs membres peuvent relever les plus grands défis. Quelle est leur recette miracle ?
2. Sujet 🤓 : les ingrédients d’une communauté engagée.
Liens forts et liens faibles
C’est Mark Granovetter qui a décrit ça pour la première fois. Quand on comprend comment ça marche, la lumière s’allume d’un coup dans notre cerveau.
Les liens forts entre les membres d’une communauté sont des interactions fréquentes et intenses. Pour créer des liens forts il faut passer beaucoup de temps ensemble. Ceux qui entretiennent des liens forts se connaissent très bien, se font confiance et se soutiennent. C’est le lien qu’on entretient avec nos meilleurs amis ou notre famille par exemple.
Les liens faibles sont des relations entre personnes qui se connaissent de loin, mais leurs contacts sont brefs et occasionnels. C’est ce qui se passe quand tu suis des gens sur Linkedin ou que tu lis avec un plaisir diiingue Le Plongeoir.
Dans une communauté, les deux sont utiles :
Les 20 moines de l’Abbaye de Lerins créent des liens forts indescriptibles entre eux. Ils vivront à vie dans l’Abbaye, et leur vocation commune renforce leurs liens.
Pour autant, ils ont besoin de liens faibles, pour ne pas tomber dans le communautarisme et continuer à s’enrichir du contact extérieur. Ils ouvrent l’abbaye aux visites, accueillent des invités, vendent leurs produits. Les liens faibles connectent des gens de réseaux sociaux différents, donc ils ont une énorme valeur d’ouverture.
Et pour générer un changement, il faut aussi les deux :
Les liens faibles servent à sensibiliser à grande échelle. Janco est suivi par 1 million de personnes sur Linkedin, c’est du lien faible surpuissant.
Les liens forts permettent de transformer l’essai. Si tes meilleurs amis ralentissent les voyages en avion, tu as beaucoup plus de chance de ralentir aussi.
La recette d’une communauté engagée
Pour qu’un groupe de personnes devienne une communauté engagée, il faut 10 ingrédients. C’est ce qu’Hugo a constaté en plongeant dans 11 communautés pendant 1 an.
Une vision et une mission commune (1/10)
Pour nous rassembler, nous avons toujours besoin d’une vision commune. Il ne faut jamais la perdre de vue. Pour un Whatsapp familial, c’est peut-être la volonté de garder famille soudée et qui se soutient. Pour le Plongeoir, c’est la volonté de construire un futur plus cool.
Mais avoir une vision n’est pas suffisant. Il faut définir comment y parvenir. C’est la mission de la communauté.
La vision c’est la direction, la mission c’est le chemin.
Sans vision, pas de raison de se rassembler. Sans mission, pas de moyen d’avancer.
Les moines que j’ai rencontrés sont guidés par une vision commune : “Se relier à Dieu pour cultiver un monde fraternel et solidaire”. Pour y parvenir, ils auraient pu choisir de multiples stratégies : créer une association, devenir prêtre, etc. Pour autant, ils ont décidé de se rassembler dans un monastère afin d’incarner un idéal chrétien et inspirer la société. C’est la mission qu’ils se sont donnée. C’est même pour eux une “vocation”.
Hugo Paul, dans sa super newsletter (Re)Faire Tribu
Incarner sa vision (2/10)
Pour que la vision se réalise, il faut l’incarner. Elle ne peut pas rester une phrase sur un mur.
Tout doit être pensé pour incarner les valeurs de la communauté : processus d’intégration, moyens de communication, lieux de rassemblement.
Au lancement d’Amazon, tous les bureaux étaient composés d’une vieille porte posée sur des tréteaux, pour montrer que chaque centime compte. Chez Patagonia la culture “Let my people go surfing” permettait à chacun d’aller surfer dès que les conditions étaient bonnes, pour incarner la culture de l’autonomie.
La culture de ta communauté est vivante, n’aie pas peur de la faire évoluer.
Vipassana est une des plus anciennes techniques de méditation. Sa transmission repose sur une communauté à laquelle on accède après une retraite de 10 jours.
Leur vision du monde est présente dans chaque recoin de la communauté. J’ai dû m’engager à respecter un code de discipline très précis : régime végétalien, silence, interdiction de tuer n’importe quel être vivant (même un moustique la nuit). J’ai alors compris qu’une culture ne se transmettait pas avec des mots mais avec des actes.
Hugo Paul, newsletter (Re)Faire Tribu
Écouter ses membres (3/10)
Il faut être à leur écoute, apprendre à les connaître, créer de la confiance et de la complicité.
Un des leviers les plus puissants à ce sujet est le “Community organizing”, c’est ce qu’a utilisé Obama en 2007 pour booster 1,5 million de volontaires :
Empowerment : fournir les outils et les connaissances pour prendre des décisions de manière autonome.
Leadership : former et responsabiliser des leaders au sein de la communauté.
Base Building : Renforcer les fondations en créant des liens forts avec un max de membres.
Inclusivity : parler à tous, et prendre soin de diversité des voix.
Définir ses frontières (4/10)
Il faut définir clairement qui peut être membres de la communauté, et qui ne peut pas l’être. Tu ne peux pas inclure tout le monde. Ton enjeu est d’attirer les bonnes personnes en posant des barrières à l’entrée si nécessaire.
Chez Agricool (la boîte que j’avais cofondée) je m’étais rendu compte que les cultures les plus fortes étaient comme des aimants. Quand tu intègres une nouvelle personne, soit ça colle instantanément, soit c’est comme un aimant à l’envers et ça ne passe pas du tout.
Une communauté ne peut pas convenir à tout le monde, chacun doit trouver celle qui lui correspond. Bon, pour ta famille, il faudra faire avec !
Le sponsor du jour : Hectarea
Opportunité : tu peux investir dans 2 parcelles (22ha), qui seront louées à Stéphane. C’est un éleveur qui s’occupe de 150 Charolaises.
Objectif : lui permettre de produire une alimentation 100% locale pour son troupeau.
Rentabilité cible : 6%. Et tu peux investir dès 500 euros.
PS : investir comporte des risques, ceci n’est pas un conseil en investissement mais juste un sponsor que je trouve très cool :)
Soigner l’accueil (5/10)
Le premier contact d’une personne avec la communauté doit être super soigné. Crée un espace inspirant, transmets les infos importantes et surtout donne confiance. Idéalement il faut le faire en personne, à la main.
Pauline passe 30min au téléphone avec chaque nouvel aspirant entrepreneur chez Plouf par exemple.
Située à Briançon à la frontière France - Italie, l’asso “Refuge solidaire” s’occupe de l’accueil d’urgence des exilés.
La porte du Refuge est toujours ouverte. Qu’importe l’heure à laquelle vous arrivez, il y aura toujours quelqu’un pour vous accueillir. Non pas un post-it qui vous indique un lit, mais bel et bien une personne en chair et en os.
Et je peux vous dire que cela fait toute la différence.
Hugo Paul, newsletter (Re)Faire Tribu
Alimenter la flamme de l’engagement (6/10)
Demande à tes membres de s’investir pour faire partie de la communauté. Plus ils s’investiront, plus ils seront impliqués.
Si tu paies, tu es plus impliqué. Si tu as dû entrer via une forte sélection, tu es plus impliqué. Si tu dois participer à tous les matchs et tous les entraînements pour faire partie d’un club de sport, tu es plus impliqué.
Parfois un simple engagement oral peut être puissant. Regarde à quel point les médecins prennent au sérieux le serment d'Hippocrate. Pourtant, c’est juste quelques mots déclamés à la fin de leurs études. S’ils ne le respectent pas, ils trahissent leur parole face à la communauté des médecins.
Proposer un voyage en plusieurs étapes (7/10)
Animer une communauté, c’est vivre une véritable aventure collective.
Tu peux rêver grand, mais il faut commencer petit. Il faut prendre le temps de former un noyau restreint et de le consolider en développant des relations authentiques. Ce noyau sera la base sur laquelle repose ta communauté. C’est une première étape importante.
Ensuite, prend le temps de faire grandir chaque membre progressivement, sans lui donner des objectifs trop ambitieux trop tôt. Et ne cherche pas non plus à faire grossir la taille de la communauté trop vite.
Cultiver toutes les échelles de sa communauté (8/10)
Chaque communauté n’est formée que de sous-communautés. Une cousinade est formée de plusieurs familles, une entreprise d’équipes différentes.
Animer une communauté, c’est cultiver toutes ces échelles, du groupe complet jusqu’à l’individu.
Il faut aider chaque membre à trouver sa place et donner des responsabilités pour que la communauté soit autonome.
Mais attention, le pouvoir ne s’abandonne pas, il se transmet. Chaque personne a besoin d’outils, et de légitimité. Et toi, de lâcher-prise ;)
Raviver les feux de camp (9/10)
Une communauté a besoin de se rassembler régulièrement.
Il faut par exemple un repas de Noël au coin du feu dans une famille, ou un week-end annuel à la campagne dans une entreprise.
Pour se soutenir quand ça sera nécessaire, il faut se connaître en profondeur. Ça ne se fait pas en 15 min avec un “ça va toi ?”. Il faut prendre le temps et lâcher prise. Bref, Il ne faut pas se limiter à la machine à café.
Ces temps de rencontre sont le ciment d’une communauté. Plus les liens entre vos membres seront solides et authentiques, plus elle sera résiliente à l’adversité.
J’ai eu la chance de partager le quotidien des Samis : le dernier peuple autochtone d’Europe. En vivant plusieurs semaines dans une famille d’éleveurs de rennes, j’ai compris toute l’importance des lieux de rassemblement pour transmettre une culture.
Chaque journée se terminait autour d’un feu de camp. Bien plus que des lieux de convivialité, ces feux sont essentiels pour transmettre la culture Sami : on se raconte des histoires et on tisse des liens entre les générations. Ils nomment cela l’árbediehtu, que l’on pourrait traduire par “apprentissage informel”.
Hugo Paul, newsletter (Re)Faire Tribu
Documenter sous toutes ses formes (10/10)
Plus ta communauté grandit, plus les échanges entre les membres s’intensifient. C’est génial, ça veut dire que la mayonnaise prend. On appelle ça le flux d’infos.
Il faut pouvoir conserver ce qui est important parmi ces échanges. Chacun doit pouvoir accéder aux infos dont il a besoin. Au bon stock d’infos.
Il ne faut pas trop d’infos par contre, sinon l’overdose va générer un désengagement des membres. L'enjeu des communautés est que les 20% les plus actifs ne coulent pas les 80% de la communauté avec leur flot d’infos.
Par exemple, une famille échange en permanence des photos sur Whatsapp, mais les plus importantes peuvent être sélectionnées sur un livre Famileo. On pourra y retrouver en permanence le plus important.
Une entreprise peut permettre à tous ses salariés d’échanger en temps réel sur Slack ou Teams. Par contre les infos clefs sur les objectifs du trimestre doivent être visibles d’un battement de cils sur un doc spécifique.
3. Défis 🤔 : devenons acteurs des communautés.
Peu importe qui tu es, tu as forcément un rôle à jouer dans les communautés qui t’entourent. Peut-être que tu manages une équipe, que tu es membre d’une asso, ou que tu fais partie d’un club sportif. Peut-être même que tu veux ressouder ta famille.
Plus globalement, les défis actuels (sociaux, écologiques, technologiques) nous poussent tous à réfléchir : comment allons-nous transformer notre société ?
Utiliser les communautés pour transformer le monde
On pourrait penser qu’il suffit d’un peu de bonne volonté pour changer, mais la réalité est plus complexe. Notre cerveau (ce vieil ami un peu paresseux) résiste aux nouvelles habitudes comme un chat récalcitrant à l’idée de prendre un bain.
Pourquoi ? Parce que chaque nouvelle habitude lui demande de dépenser une énergie qu’il préfère conserver pour des tâches qu’il connaît bien. C’est ce que l’on appelle la résistance au changement.
Les communautés nous offrent 4 leviers puissants pour dépasser cette résistance :
Levier 1 : le partage de ressources. Pour générer un changement, il faut souvent de nouvelles connaissances, et de nouvelles compétences. Les membres d’une communauté partagent ensemble pour que tout le monde grandisse. Exemples :
Tu connais les Compagnons du devoir ? C’est la communauté de ceux qu’on appelle souvent “les meilleurs ouvriers de France”. Chaque compagnon doit réaliser un tour de France pour apprendre des compétences et des expériences des autres compagnons.
Teachers for the Planet met en lien des professeurs qui développent des projets environnementaux dans leurs écoles pour transformer écologiquement le secteur de l’éducation. Ils peuvent s'entraider, partager des outils, et s’inspirer collectivement sur une plateforme.
Levier 2 : le soutien psychologique. Quand ça devient compliqué et qu’il faut relever les plus gros challenges, rien ne vaut un mot d’encouragement. C’est important de savoir que d’autres ont traversé les mêmes difficultés, et qu’ils sont là pour écouter et nous aider à relever la tête. C’est encore un pouvoir des communautés.
Parfois ce soutien est la mission même de la communauté comme pour les groupes de soutien pour les personnes atteintes de cancer. Chaque participant peut livrer ses peurs, ses espoirs, ses frustrations. Ce soutien est clef pour faire face aux traitements.
Dans d’autres communautés ce soutien n’est pas écrit dans la mission, mais c’est un paramètre fondamental. Par exemple une boîte dont les salariés sont soudés peut se sortir de toutes les difficultés. C’est le cas de Duralex, repris par ses salariés.
Levier 3 : le fameux sentiment d’appartenance. Nous aspirons tous à appartenir à quelque chose de plus grand que nous. On est prêts à se dépasser pour montrer qu’on peut être à la hauteur.
Un ami a fait partie d’une communauté de 14 sportifs qui ont gravi le Kilimanjaro (5895m) en portant la joëlette de Gautier, mal marchant. Ils portaient tous en eux la volonté de mettre en avant le sport paralympique, et de permettre à Gautier de décoller du haut en parapente. Sur les derniers kilomètres Gauthier a vu la difficulté du groupe à avancer et il est descendu de sa joëlette. Il a tout donné pour marcher et ramper un peu. Imaginez le sentiment d’appartenance du groupe ? Qui peut abandonner dans ces conditions ?
Levier 4 : le bonheur. Ça paraît bête, mais à partir du moment où on est plus heureux dans des communautés engagées, pourquoi ça ne serait pas le plus gros levier pour créer du changement ? Le bonheur devrait être le truc le plus recherché au monde non ?
En 1938, Harvard initie une étude sans précédent sur le bonheur, suivant 700 adolescents sur près de 80 ans. Leur objectif ? Comprendre ce qui influence réellement notre bien-être. Le verdict rendu en 2015 est clair : ce sont les relations sociales qui déterminent le bonheur. Ceux qui cultivent des liens étroits avec leur entourage sont non seulement plus heureux, mais en meilleure santé. Robert Waldinger l'explique brillamment dans un TEDx.
Dépasser le communautarisme
Le plus gros danger des communautés, c’est le communautarisme. La société est de plus en plus fragmentée, et nous vivons chacun dans notre petite bulle. Nos réseaux sociaux nous racontent ce qu’on a envie d’entendre, et nos amis pensent comme nous. C’est le combat de Clara Deletraz dans sa super newsletter Ensemble(s).
Pour faire face aux défis qui nous attendent, il va falloir faire attention à surmonter ce gros challenge.
Créer des liens entre les communautés
Le plus important, c’est de créer un maximum de liens entre les communautés. Je trouve ça très inspirant. Par exemple même si Plouf est une communauté pour futurs entrepreneurs à impact, il faut qu’on crée des liens avec des communautés qui ne sont pas du tout dans l’impact, pour nous inspirer mutuellement. Certains en ont fait leur mission :
Vendredi crée du lien entre les assos et les entreprises. Ils permettent aux salariés de s’impliquer dans des assos pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux. Ils créent des ponts.
Le lycée Toulouse-Lautrec (Essonne) a une particularité : les classes comprennent des élèves en situation de handicap et des non-handicapés.
Se rattacher à un socle qui nous rassemble
Les moments de cohésion comme les Jeux Olympiques et les Paralympiques sont tellement importants… Ils créent des moments de partage entre toutes les communautés du pays. Il faut vivre des aventures ensemble pour être capable de mieux se comprendre.
Comment multiplier ces moments ?
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. Merci de nous avoir lus jusqu’au bout.
Énorme merci à Hugo d’avoir co-écrit ce plongeon avec moi. File lire sa newsletter (Re)Faire Tribu.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
On se retrouve vendredi prochain pour passer à l’action : liste des projets déjà lancés, idées de jobs, opportunités de boîtes à créer, et bien évidemment des super vocaux d’expert(es) et d’entrepreneurs.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti :)
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À très vite,
Passionnant cet article qui décompose la mécanique des communautés ! Bravo Guillaume !
Top cette NL!