Et si la richesse venait d’ailleurs ?
L'immigration est un défi immense, et un potentiel exceptionnel.
Hello les plongeurs, voilà la newsletter du Plongeoir #83.
À chaque fois qu’on parle d’immigration, c’est pour donner une opinion. Et si on y réfléchissait avec un angle entrepreneurial ?
Mais avant de plonger, je te propose un petit sondage :
J’ai parié avec Bpifrance qu’on était répartis partout. Et qu’il fallait des évènements partout en régions.
Le partenaire du jour : Bpifrance
La transition doit avoir lieu partout en France. Et pas que dans des newsletters :)
Le 24 avril à Marseille, Bpifrance et la CEC ont reçu 200 entrepreneurs de communautés aussi variées que les Entreprises à mission, Impact France, la CEC, le Coq Vert etc.
Les retours d’expériences étaient inédits, comme ceux de la transition d’hôpitaux publics, ou de belles entreprises comme Aroma Zone ou L’Occitane.
Est-ce que tu savais qu’un évènement “En vert et en région” aura aussi lieu…
À Niort (79) sur l’économie circulaire le 22 mai ?
À La Bresse (88) sur l’éco-conception le 27 juin ?
À Sartrouville (78) sur le Lean dans l’industrie le 2 juillet ?
Si tu es entrepreneur et intéressé par une de ces dates, réponds-moi en direct.
Les places sont limitées, mais je verrai ce que je peux faire ;)
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Rejoindre la communauté Plouf pour lancer ton projet. Plus de 130 personnes y creusent leurs idées et / ou cherchent des associés. Pourquoi pas toi ?
Lire les précédentes newsletters du Plongeoir.
C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Les migrations s’accélèrent partout dans le monde. La France a toujours été un pays d’accueil, mais on héberge finalement peu d’étrangers en pourcentage de notre population. Par rapport aux autres pays Européens.
Sujet 🤓 : L’immigration est une opportunité économique pour beaucoup de secteurs en tension. Agriculture, bâtiment, services à la personne, mais aussi médecine ou recherche. Les immigrés ont toujours participé à notre richesse culturelle et créative. Et sans ouvrir nos frontières, notre population fonderait un peu plus chaque année.
Défis 🤝 : L’immigration est une richesse si elle est bien structurée. Des inspirations et des idées de projets incroyables existent. Il faut par exemple améliorer la formation, l’insertion pro, le logement. Il faut aussi changer les regards. Des dizaines d’assos et de boîtes font un boulot de dingue, inspirations garanties :)
Vocaux 📣 : Caroline (Welcome Account), Flora (Weavers), et Alice (Singa) nous régalent de leurs insights terrain.
J’ai co-écrit cette newsletter avec Flora Vidal Marron, fondatrice de Weavers. Elle vient de co-fonder un collectif Work With Refugees pour que l'inclusion économique des personnes réfugiées soit accessible et efficace en France. Ils sont à la recherche de partenaires, rejoignez l'aventure.
Merci aussi à l’habituelle Alice Carré-Seemuller, qui m’aide dans l’écriture de ces plongeons.
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : les migrations explosent.
Sujet : et si on osait voir l’immigration comme une opportunité ?
Défis : Mieux accueillir
Oups, cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le dans ton navigateur 👇
1. Constat 🧐 : les migrations explosent.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
281 millions : nombre de personnes qui construisent leur avenir ailleurs que dans leur pays d’origine. C’est 3 fois plus qu’en 1970.
120 millions : nombre d’entre elles qui fuient la guerre, les violences, ou des catastrophes. Ça augmente non-stop depuis 12 ans.
13 % : part de notre population qui habite en France mais qui est née dans un autre pays. C’est 18 % en Allemagne par exemple. 8 % de notre population n’a pas la nationalité Française. La France fait partie des grands pays européens dont la proportion d’étrangers est la plus faible.
1.7 millions : nombre de Français qui résident à l’étranger. La France est aussi une terre d’émigration.
De 3 à 65 : multiplication du nombre d’États confrontés à des risques climatiques extrêmes d’ici 2040. 220 millions de personnes ont dû fuir leur pays pour raisons climatiques en 10 ans, et ce chiffre devrait exploser. C’est chaud.
X2 : multiplication du nombre de médecins en France avec un diplôme étranger entre 2010 et 2024. La part d’immigrés chez les actifs est de 39 % chez les employés de maison, 28 % dans le gardiennage, 27 % dans les ouvriers du bâtiment. Beaucoup de métiers en tension.
Imagine
Attention, le paragraphe suivant pourrait contenir du second degré et brusquer un esprit trop rigide.
Imagine un Français né à Paris. Alors qu’il n’a rien demandé à personne, il hérite de 10 millions d’euros. Sous la pression insupportable des impôts qui pèsent sur lui, il quitte la France pour la Belgique.
Lorsqu’il débarque chez les Belges, il est immigré. Puisqu’il est né à l’étranger.
Comme il n’a pas fui la guerre, la violence, ou une catastrophe (même si c’est comme ça qu’il décrit la fiscalité française), il n’est pas en exil.
Il peut demander d’asile s’il s’estime persécuté dans son pays. Mais peu de chance que ça soit accepté : sa sécurité ne serait pas menacée s’il rentrait en France !
Mais il est têtu, et les Belges aiment l’humour. Alors imaginons que sa demande d’asile soit acceptée. Il deviendrait alors réfugié.
Bon évidemment il n’aurait pas trop de mal à être intégré en Belgique, mais tu as compris les définitions :)
C’est le sujet chaud du moment
D’un côté on ouvre :
Le gouvernement Français réfléchit à accueillir en France des chercheurs américains que Donald ne veut plus voir. Parce qu’ils creuseraient des sujets climat, ou diversité par exemple. Je ne m’en remets toujours pas.
Il pourrait être créé un statut de “réfugié scientifique” en France.
De l’autre on ferme :
À partir du 1er juillet, 20 000 personnes risquent de perdre leur titre de séjour et 40 000 se voir refuser la carte de résident. Pas parce qu’elles ont commis un délit. Mais parce qu’elles n’ont pas atteint le bon niveau de français.
L’assimilation par la maîtrise de la langue française n’est pas nouvelle. Jusqu’à maintenant on passait un test de niveau à l’arrivée, puis on signait un Contrat d’Intégration Républicaine avec des cours de français et un objectif atteignable. Demain, on devra passer un test plus exigeant avant l’obtention des droits. Des examens jugés très difficiles (selon le Figaro).
Quelques dates
Depuis toujours : notre population s’est construite comme un puzzle. Celtes, Romains, Germains, Vikings.
XIXe : Il faut alimenter les mines et les usines. On recrute à nos frontières (Belges, Italiens, Polonais) puis dans les colonies (Algérie, Indochine, Afrique noire). Aujourd’hui, 1 Français sur 3 a un lien direct avec l’immigration.
1945 : On recrute activement Espagnols, Portugais, Marocains, Algériens, Yougoslaves, pour reconstruire la France.
Depuis 1974 : les politiques jouent au jeu “Stop ou encore”.
Stop en 1974 : on suspend l’immigration hors Europe. Stop aussi en 1977 : on propose une prime de retour de 10 000 francs.
Encore en 1981 : 130 000 sans papiers régularisés.
Stop entre 1984 et 1993 : durcissement des aides au logement ou des allocations familiales pour les demandeurs d’asile.
Encore en 1992 : droit de vote des étrangers originaires d’un pays de l’UE aux élections locales.
Stop en 2024 : la loi asile et immigration est la 22e en 30 ans. Elle durcit le regroupement familial, les conditions d’accès à la nationalité, etc.
En ce moment on vit un moment un peu fou :
D’un côté on bat le record de 120 millions de déplacés forcés dans le monde.
Et de l’autre la plupart des pays développés durcissent leurs politiques migratoires.
Est-ce que ça peut finir positivement cette histoire ? Allez on tente une vision différente. Go !
2. Sujet 🤓 : et si on osait voir l’immigration comme une opportunité ?
Opportunité économique
Combien “coûte” l’accueil des réfugiés ?
A priori rien. Même si on prend en compte toutes les dépenses sociales, santé et éducation qui sont liées.
Certains expliquent que la contribution nette de l’immigration est même positive : 1,02 % du PIB.
D’autres qu’elle est très légèrement négative en intégrant la dette ou les dépenses militaires.
Bref, retenons que c’est neutre.
Par contre ce qui est certain c’est que l’immigration est indispensable dans de nombreux secteurs… En France, un emploi sur dix est occupé par un immigré. Un sur cinq en Île-de-France.
On a tous déjà vu ou entendu ce débat dans les médias (ou plus délicat dans un repas de famille). “Est-ce qu’il ne faudrait pas déjà offrir des emplois aux Français ?”
Alors, que disent les études ?
L’immigration n’a pas d’impact négatif sur l’emploi. Les analyses montrent que l'immigration aurait même un effet positif sur le salaire des non-immigrés.
Pourquoi ?
Les immigrés occupent souvent des jobs complémentaires plus que concurrents. Sans eux, l’économie ralentirait et tout le monde perdrait.
Il suffit de voir le nombre de fois où des élus et patrons se mobilisent. Ils veulent souvent régulariser des sans papiers, essentiels à la continuité du business :
Ouvriers agricoles dans la Creuse
Boulangers à Rennes
Salariés de l’Hôtellerie-restauration (appel de Thierry Marx)
Salariés du BTP pendant les chantiers des JO
D’ailleurs une liste des métiers en tension a été créée. Elle va devenir la référence pour valider les régularisations. Agriculture, aide à domicile (on en parlait dans notre Plongeon la semaine dernière), restauration, bâtiment etc.
Les immigrés sont aussi essentiels dans des métiers très qualifiés :
La part de médecins étrangers a en 15 ans. Leur apport est fondamental dans beaucoup d’hôpitaux publics. N’oublions pas qu’il y a 2 semaines les étudiants en médecine ont manifesté pour garder leur liberté d’exercer où ils veulent. C’est légitime, mais ça prouve la complémentarité de l’immigration.
La recherche est aussi un bon exemple. Sur les 15 000 demandes de brevets publiées à l’INPI entre 2017 et 2020, 11 % des déposants étaient étrangers (INED).
Opportunité démographique
Ce graphe m’a vraiment marqué. Il représente la croissance de la population en France et dans ses pays voisins (2010-2019).
Je te laisse le regarder attentivement, pour voir comment tu l’interprètes.
J’y vois deux choses personnellement :
Le solde migratoire est beaucoup plus faible en France que je ne l’imaginais.
Les autres pays semblent utiliser beaucoup l’immigration pour booster leur démographie.
Il y a tout un effort de la société à faire pour bien accueillir les migrants, qui sont un apport à la population et une richesse à condition qu’ils soient intégrés.
Laurent Toulemon, Directeur de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Article Huffington Post).
Creusons un poil plus.
On en parlait la semaine dernière : le vieillissement de la population est un énorme défi.
L’indice de fécondité n’a jamais été aussi bas en France depuis la première guerre mondiale : 1,62 enfant par femme. C’est 21 % de moins qu’en 2010. Et très en dessous du seuil de renouvellement des générations de 2,05 enfants par femme.
Notre population a augmenté de + 0,25 % en 2024. Et… c’est dû à 90 % au solde migratoire, et 10 % au solde naturel.
L’immigration est aujourd’hui indispensable si on veut éviter le déclin de la population. Comme dans la plupart des pays Européens.
Opportunité culturelle
L’immigration a façonné la culture française. Elle ne l’a pas remplacée mais enrichie. Elle y a ajouté des couleurs, des saveurs, des voix.
C’est aussi grâce à elle que la France reste un pays dynamique, innovant et ouvert. La cérémonie d’ouverture des JO était fascinante là-dessus.
On gardera longtemps en tête cette garde républicaine qui danse avec la franco malienne Aya Nakamura (en Dior). Un sacré délire, symbole de notre richesse créative.
Les immigrés sont aussi des Immortels. Sur les 83 “panthéonisés”, 8 sont des personnalités d’origine étrangère. Près de 10 % ont donc la reconnaissance éternelle de la Nation française pour leurs accomplissements.
« L’âme de la France, ça a toujours été ses étrangers. Ce sont eux qui la rappellent à sa grandeur, car ils l’aiment pour ça. Il faut toujours en faire plus que les Français pour espérer devenir pleinement Français sans se renier pour autant. C’est comme ça que ses “étrangers” tirent ce pays vers le haut »
Pierre Assouline, journaliste et romancier, Les Invités
On retrouve des chefs-d’œuvre Français issus de l’immigration partout.
Chez les comiques : Gad ou Jamel ont joué un rôle incroyable par le rire.
Au cinéma : “L’Histoire de Souleymane” est l’un des grands vainqueurs de la 50e cérémonie des César 2025.
Dans la musique, la littérature, la cuisine, le sport, l’art, la mode...
Bref, c’est tellement riche qu’on t’a concocté un petit doc partagé avec plus de 50 exemples pépites d’héritages culturels issus de l’immigration. On te laisse le compléter ?
3. Défis 🤝 : Mieux accueillir
Pour que l’immigration soit une opportunité, il faut agir. Alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Des pionniers montrent la voie.
Faciliter l’accès au marché du travail
3 métiers sur 4 sont en tension en France.
Dans l’hôtellerie-restauration, le soin, l’agriculture, le BTP… Dans l’industrie le besoin de “talents étrangers” est estimé entre 100 000 et 200 000 travailleurs d’ici 10 ans.
Les personnes immigrées peuvent permettre aux entreprises en manque de main-d’œuvre de maintenir leur activité. Pourquoi s’en priver ?
Pourtant, seuls 42 % des réfugiés ont trouvé un emploi un an après leur arrivée en France. Les raisons de ce problème sont autant de projets à lancer. Complexité administrative, non-reconnaissance des diplômes, barrière linguistique…
Go!
Idée 1 : S’engager dans la formation
Proposer des cours de français gratuits et de qualité. Il y en a trop peu et ils ne collent pas toujours aux réalités du terrain. En particulier aux secteurs en tension (vocabulaire de la restauration, du bâtiment, de la santé, etc.).
La loi impose un test de français exigeant. Il y a forcément des projets à lancer, et des business qui ont intérêt à financer.
Créer des ponts entre formations et emplois en tension. Il faut adapter les programmes aux besoins du marché.
Lancer des formations express pour profils qualifiés, pour qu’ils puissent travailler plus rapidement (médecins, ingénieurs, profs…).
Faciliter la reconnaissance des diplômes étrangers. Accélérer les équivalences.
Développer l’alternance et les contrats d’apprentissage. Rien de tel pour être efficaces
Weavers est une super inspiration. C’est l’asso fondée par Flora, qui a co-écrit ce plongeon. Ils se battent pour l’insertion pro des exilés en s’attaquant à plusieurs de ces défis.
Un de nos plongeons avait cartonné sur la création de nouvelles écoles. C’était ici avec Sylvain. C’est le moment de s’y replonger ?
Idée 2 : s’engager dans l’insertion
Il faut former, mais aussi faciliter l’intégration dans le monde pro.
Par le recrutement : Parfois il faut juste aider le recrutement d’étrangers ! Weavers, Each One ou Abajad sont ultra-précieux.
Par l’administratif :
Izypaper est une startup très intéressante. Elle propose aux boîtes Françaises de simplifier les démarches administratives d'intégration de la main-d’œuvre étrangère en France.
Welcome Account est aussi un excellent exemple. C’est la startup cofondée par Caroline (vocal en bas). Ils créent un compte courant multilingue pour les salariés internationaux. Et sans compte bancaire, tu ne peux rien faire en France.
Par le mentorat : quoi de mieux qu’une vraie relation qui se crée entre une personne immigrée et un salarié en place ?
Sistech fait un travail magistral pour l’insertion pro de femmes réfugiées dans la Tech.
Si tu as suivi le Vendée Globe tu as peut être vu Duo for a job grâce à Benjamin Ferré. Une super asso de mentorat séniors / jeunes étrangers.
Kodiko met en relation des réfugiés avec des salariés en entreprises. Autre inspi : Parrains par Mille qui aide ados et jeunes adultes isolés.
Par la lutte contre les discriminations à l’embauche : Tu connais Mozaik RH ? C’est une boîte qui forme depuis 15 ans les entreprises à la promotion de la diversité et à la lutte contre les inégalités. Si tu veux agir dans ta boîte, regarde aussi le collectif génial WorkWithRefugees. Énorme impact ;)
Par des coalitions d’entreprises. Tent est une super inspiration. C’est une coalition de 45 grosses boîtes qui se mobilisent pour aider les personnes réfugiées à intégrer le marché du travail, avec l’implication des salariés. Un modèle éco intéressant pour agir.
Par l’accueil de scientifiques et artistes : PAUSE finance l’accueil de scientifiques et artistes dans des établissements d’enseignement supérieur, de recherche, ou culturels.
Idée 3 : simplifier l’accès à l’entrepreneuriat
Les étrangers représentent 8 % de la population Française, mais 10 % des entrepreneurs.
Beaucoup deviennent artisans ou commerçants. D’autres créent des startups. Les personnes étrangères ont souvent plus de capacité à prendre des risques. Il suffit de voir comment s’est construite la Silicon Valley d’ailleurs. Sergey Brin (Google) est né en Russie, Jan Koum (WhatsApp) en Ukraine etc.
Les aides de l’État sont souvent réservées aux entrepreneurs Français. Alors on fait quoi ?
J’adore Singa Entrepreneuriat. Franchement fais défiler cette page et je t’assure que ta journée sera meilleure. Des dizaines de projets issus de la diversité tous plus passionnants les uns que les autres sont accélérés. Impact massif ;)
Regarde IMPACT Partners : ils développent le premier fonds d'investissement dédié à l'intégration des nouveaux arrivants en Europe.
Il n’y a pas que le financement, les visas comptent aussi. “French Tech Visa”, simplifie l’arrivée de talents internationaux (fondateurs, salariés, investisseurs) du secteur de la tech. “French Tech Visa for Founders” permet aux fondateurs de start-up étrangers d’obtenir un titre de séjour de 4 ans.
Faciliter l’accueil des réfugiés
130 000 personnes font une première demande d’asile en France chaque année. Le taux de succès est de 39 %. La grande majorité se retrouve en situation irrégulière.
Pour ceux qui y arrivent, le délai est en moyenne de 10 mois. Si nous en avons tant besoin dans des métiers en tension, autant soigner un max leur accueil non ?
Idée 1 : aider au logement
40 000 à 70 000 demandeurs d’asile n’ont pas d’hébergement adapté proposé par l’Etat. Malgré l’obtention de leur statut, beaucoup de réfugiés se retrouvent sans domicile.
Des projets d’immobilier solidaire sont hyper inspirants. C’est le cas de foncières comme Caracol, ou Habitat & Humanisme. Le modèle est simple : tu peux investir, bénéficier de 25 % d’économies d’impôt, et ces logements servent à accueillir les plus vulnérables.
J’accueille est une asso dont j’avais beaucoup parlé dans le plongeon sur Raise Sherpas. Ils te proposent d’accueillir une personne réfugiée. Richesse humaine garantie ;) C’est aussi le cas de Utopia 56, ou Welcome de JRS.
Idée 2 : travailler avec les collectivités
Les immigrés sont souvent concentrés dans les plus grandes villes (Paris, Lyon, Marseille). Ça crée des défis immenses pour ces villes qui ont des budgets limités.
Alors on fait quoi ?
Coopérer déjà : Des villes ont mis en place des programmes d’accueil innovants. Elles partagent via le réseau ANVITA, super ressource pour comprendre !
Travailler avec les territoires : J’accueille développe une plateforme pour aider les communes. Une école qui va fermer parce qu’il manque 3 enfants ? Une entreprise bloquée parce qu’il manque 1 salarié ? Pourquoi ne pas intégrer une famille de réfugiés ?
J’adore ce modèle, on creuse ? Accompagner les collectivités sur l’intégration de l’immigration est un enjeu fascinant.
Des assos super engagées travaillent sur ces sujets, comme la Cimade, France Terre d’Asile ou les membres du collectif Work With Refugees. N’hésite pas à les contacter.
Changer les regards sur l’immigration
Le racisme se nourrit souvent de la peur de l’inconnu. Alors comment on peut sortir de nos bulles ?
Idée 1 : Développer les opportunités de rencontres
Encourager le volontariat. Rien de tel que de motiver le bénévolat pour créer plus de liens avec des étrangers.
C’est le cas avec Entourage, Weavers, Duo for Job. Quand on donne un coup de main pour aider à trouver un job, on s’attache. Notre regard évolue.
ShareAmi est une plateforme intergénérationnelle créée pour aider les séniors autant que les plus jeunes. Intéressant pour l’intégration d’immigrés ?
Encourager les échanges pour déconstruire les stéréotypes. Des assos comme Singa ou Weavers organisent souvent des évènements festifs pour ça.
Utiliser le sport : YAMBI crée des liens entre personnes immigrées et population locale grâce à des ascensions en montagne. Kabubu crée de l'inclusion sociale et pro de personnes exilées grâce au sport. Swag utilise la danse pour valoriser leurs talents.
Sensibiliser dès l’enfance : Il faut mettre en place des ateliers dans les écoles sur la diversité, la tolérance et la lutte contre les discriminations. C’est ce que fait Refugee Food à travers son programme “le goût des autres”. D’ailleurs à l’école il faut aussi faire attention à la méconnaissance de l’histoire. Enseigner des épisodes clés comme la colonisation, l’esclavage ou les migrations peut aider à une meilleure compréhension des réalités.
Idée 2 : utiliser la nourriture pour créer du lien
Rien de tel qu’un repas pour s’ouvrir aux autres ;)
Tu peux créer des partenariats avec ta boîte pour multiplier les repas cuisinés par des personnes immigrées.
Et tu peux aussi lancer une marque de restos ou traiteurs engagés qui emploie des étrangers ? Un modèle proche de Cafés Joyeux sur l’immigration serait génial…
Regarde ces inspirations :
À Paris : Le Recho, Le Waalo, Chez Madga,
À Orléans : Restaurant Naranj
À Marseille : Mama Nelly, Ashourya
À Lyon : La Petite Syrienne
À Nantes : Faire
Et ces traiteurs :
Paris : Refugee Food, les Cuistots Migrateurs, Bandes de Cheffes, Meet my Mama,
Lyon : la Levantine, KabouLyon
Alors, action ?
Idée 3 : lancer une convention citoyenne sur la migration
Aujourd’hui tout est polarisé, alors si on se détendait ? Il faudrait de la démocratie participative, un débat apaisé. Un peu comme ce que proposait cette campagne.
Les conventions citoyennes pour le climat ou sur la fin de vie ont réussi ce pari. Pourquoi ne pas organiser une convention citoyenne sur la migration ? Qui donne le pouvoir au citoyen, en se basant sur des faits scientifiques ?
Dernière idée pour changer de regard : approfondir.
Suivre des médias spécialisés : Desinfox Migration, Guity News, Komune Media
Lire ces 2 livres super intéressants :
Immigration : indifférence, indignation, déshumanisation de Catherine Wihtol de Wenden
L’empathie est politique, de Samah Karaki
4. Vocaux 📣 : conseils pour agir.
Caroline Span, cofondatrice de Welcome Account, une fintech dédiée à l’insertion des personnes immigrées en France.
Une idée de projet à lancer ?
Créer un système universel d’identification digitale pour les personnes en exil qui n’ont plus leurs papiers. Ils sont pourtant indispensables pour les démarches en France.
Il faudrait croiser plusieurs sources de datas en ligne, leurs anciens diplômes, etc. Tout ça pourrait être sécurisé pour garantir la fiabilité.
Des ingrédients pour réussir dans ce secteur ?
Être solide sur les chiffres. Il faut connaître ses données, bien les maîtriser, parce qu’on fait face à plein de clichés. Il faut être prêt à répondre avec des faits.
Ceux qu’on veut aider doivent être au cœur du projet. C’est eux qui savent ce dont ils ont vraiment besoin.
Rester patient et engagé. C’est un sujet complexe, parfois politique, avec beaucoup de tensions. Il faut rester motivé, même quand ça avance lentement.
Utiliser les nouvelles technos intelligemment. L’IA, la blockchain… Ce sont des outils puissants pour mieux comprendre les besoins, sécuriser les données, ou créer des solutions nouvelles (comme une identité numérique). Mais ils doivent toujours être pensés au service des gens, pas l’inverse.
Flora Vidal Marron, fondatrice de Weavers, asso engagée dans l’inclusion des immigrés en particulier par la formation.
Des assos ou boîtes qui t’inspirent en particulier ?
Welcome Account
Sans compte courant, pas de logement, pas d’aides sociales, pas d’emploi… donc ça débloque énormément de choses.Each One ou Abajad
Elles accompagnent les personnes exilées vers l’emploi. Essentiel pour construire une vraie inclusion, durable.Toutes les assos locales
Celles qui agissent sur le terrain pour créer du lien entre exilés et habitants.
Un ingrédient pour aider à réussir dans ce secteur ?
Avec Weavers on a réussi à combiner le non-profit (mentorat, lieux inclusifs, événements ouverts…) et un modèle éco très pragmatique via un organisme de formation.
Ça permet à des exilés de se former et de se faire recruter. Et à Weavers d’avoir un modèle solide.
Alice Barbe, cofondatrice de Singa
Un trou dans la raquette à creuser ?
Une personne immigrée arrive à s’intégrer si elle a réussi à se créer une dizaine de relations sociales solides.
On se focalise sur le travail et le logement, qui sont des besoins fondamentaux évidemment. Mais il faut creuser l’angle des relations sociales, primordial.
🙏 Énorme merci à Flora (Weavers) et à Alice pour la coécriture.
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
J’ai deux derniers services à te demander :
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À très vite,
merci elle fait beaucoup de bien cette newsletter
Ça change des clichés racistes à la TV ou à la radio, merci pour cette analyse 👍