Sortir de nos bulles
Nous ne parlons qu'à ceux qui nous ressemblent. Il faut changer pour construire le futur.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #54.
À quand remonte ton dernier échange posé avec une personne qui a des idées radicalement opposées aux tiennes ? Tu vas voir que cette question a des conséquences bien plus larges qu’on ne l’imagine...
Mais avant ça, je te propose un petit challenge :-)
Le sponsor du jour : Nos Gestes Climat.
Nos Gestes Climat est un calculateur en ligne de l’ADEME qui te permet de découvrir ton empreinte carbone et eau en 10 min.
Pourquoi c’est trop cool de le faire ?
En quelques minutes, tu vois ton score (6 tonnes de CO2eq par an pour moi) et tes plus gros postes de consommation.
L’outil te priorise ensuite des actions à tester, avec la réduction de CO2eq en face. Par exemple, il faut de mon côté que je quitte ma Peugeot 5008 diesel pour une voiture électrique : -800kg de CO2eq :-)
J’ai vraiment été bluffé par la simplicité et la qualité de l’expérience.
Je te propose de calculer ton empreinte, et la semaine prochaine je partagerai la moyenne des empreintes carbone et eau des abonnés au Plongeoir. Chiche ?
Si ce n’est pas déjà fait tu peux aussi :
Rejoindre la communauté Plouf pour rencontrer des associé(e)s et lancer ta boîte. On est déjà plus de 100 !
Devenir sponsor : Il suffit de répondre à l’email pour en parler.
Lire les précédentes newsletters du Plongeoir.
C’est partiiii
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : 3 Français sur 4 pensent qu’on ne se méfie jamais assez des autres, et que le pays est divisé. Nos idées ne sont pas si éloignées, mais nous n’acceptons plus nos différences. Les algos des réseaux sociaux nous enferment encore plus. Il faut agir !
Sujet 🤓 : Les jurys d’assises et les conventions citoyennes réussissent avec des bénévoles inconnus ce que des professionnels n’arrivent pas à produire. Pourquoi ? 10 ingrédients permettent de lier ceux que tout sépare.
Défis 🤔 : Comment recréer des points de rencontres partout ? Il faut mixer les générations, les strates sociales à l’école. On doit aussi diminuer l’influence des algorithmes pour nous ouvrir à d’autres idées.
🙏 Énorme merci à Clara Delétraz, qui a coécrit ce plongeon avec moi. Elle lance des projets pour faire rencontrer ceux que tout sépare… Sa détermination à nous faire sortir de nos bulles me marque beaucoup. Comment avoir de l’impact si on ne cherche à comprendre que 1% des gens ? Abonne-toi à sa newsletter Ensemble(s), c’est une pépite !
On plonge ?
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : On vit dans nos bulles.
Sujet : Les ingrédients pour relier ceux que tout sépare.
Défis : Recréer du lien partout.
Oups, cet e-mail sera coupé avant la fin. Lis-le directement dans ton navigateur ici 👇
1. Constat 🧐 : On vit dans nos bulles.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
77% : part des Français qui pensent que le pays est divisé. C’est 50 % chez les Allemands, et 54 % chez les Anglais.
3/4 : part des Français qui estiment qu’on ne se méfie jamais assez des autres (Ifop 2022). Hmm, difficile de résoudre des défis ambitieux ensemble dans ces conditions.
91% : part des Français qui ont l’impression que dans notre société il n’est plus possible de débattre sans que cela ne tourne au dialogue de sourds voire à l’affrontement (Ifop 2021). Alors on évite le débat et on cherche à se rapprocher de ceux qui pensent comme nous.
70% : part de la consommation de vidéos Youtube qui est poussée par l’algorithme. Comme les réseaux sociaux, ils nous montrent du contenu qui correspond à nos préférences. On parle de bulles algorithmiques. Nous sommes 2,5 milliards d’utilisateurs actifs sur Youtube, l’impact est massif. Peut-être que ça explique pourquoi 1 Français sur 10 pense que la Terre est plate…
Définition
“Nous traversons une crise EGOlogique.
Entre moi et les autres.
Entre ceux qui pensent comme moi, et ceux qui ne pensent pas comme moi.
La société se polarise.”
Clara Delétraz, autrice de la newsletter Ensemble(s)
Il existe 2 types de polarisation, et c’est passionnant :
La polarisation idéologique est l’écart entre les idées. Socialisme vs capitalisme par exemple. Elle a diminué en occident depuis la fin de la guerre froide.
La polarisation affective est le degré d’hostilité entre les différents groupes. Celle-là a clairement explosé.
Imagine 2 types de couples, que tu as peut-être autour de toi :
Dans le premier, les idées sont vraiment différentes. Parfois l’un vote à gauche et l'autre à droite. Ou alors un des deux veut prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde, et l’autre refuse par alignement écologique. Grâce à des échanges fréquents et une écoute attentive, ils arrivent à se comprendre et forment un couple solide malgré ces épreuves. La classe.
Le deuxième couple a des idées similaires, mais se lance des pics en permanence. Ils donnent l’impression d’être toujours au bord de la séparation. Ils ne s'écoutent pas vraiment et s’évitent de plus en plus. L'incompréhension ne fait qu'augmenter et le couple se fracture.
La différence entre les deux ? Le deuxième vit une vraie polarisation affective. Je ne parierais pas dessus pour relever les plus gros défis.
Notre société tend à devenir ce deuxième couple.
Pourtant on est à un moment inédit de l’histoire de l’Humanité, où nos destins n’ont jamais été autant liés. On dépend des autres pour tout : manger, nous habiller, nous déplacer, nous chauffer… Et on dépend même des autres pour notre survie à terme…
Il faut qu’on devienne le premier couple pour pouvoir attaquer les défis du siècle à venir.
Quelques dates
~10 000 av. J.-C. : Apparition de l’agriculture, et donc de la propriété privée et des premières guerres.
1882 : Jules Ferry rend l'école primaire gratuite et obligatoire. C’est la rencontre d’enfants de toutes origines sociales.
1986 : Création de Fox News aux États-Unis. Ça inaugure l’ère des médias de niche, avec des contenus calibrés selon les préférences politiques.
Années 1990 : Désindustrialisation et délocalisations. Le tissu social autour des usines assurait la cohésion et une fierté d’appartenance. Il est déstabilisé.
1991 : Multiplication du terme « Politically Correct » aux États-Unis. C’est le début de la polarisation autour des valeurs sociétales (race, genre, multiculturalisme). Les clivages culturels deviennent aussi forts que les clivages économiques.
1996 : Le chercheur Robert Putnam montre que le nombre de personnes qui jouent au bowling aux États-Unis a augmenté, mais que le jeu en équipe a drastiquement chuté. On participe de moins en moins aux assos et aux activités communautaires.
1997 : Fin du service militaire obligatoire en France. C’est la disparition d’un rituel de mix social de la jeunesse.
2012 : Concept de bulle algorithmique par Eli Pariser. Début des algorithmes de recommandation des réseaux sociaux. Fin de la remise en question des opinions ?
2016 : Election de Donald Trump. La polarisation des électorats devient extrême.
2017 : Le journal allemand Die Zeit lance un projet pour faire dialoguer des personnes aux opinions opposées. Plus de 12 000 citoyens s’inscrivent et le projet se déploie dans 100 pays auprès de 300 000 personnes. Pourquoi ce succès ? La polarisation affective diminue de 77 %, alors que les opinions politiques restent inchangées. Le projet se lance en France impulsé par Brut et La Croix : “Faut qu’on parle”.
2019 : Gilets Jaunes. La polarisation augmente entre ceux qui se sentent exclus et les élites qui sont perçues comme déconnectées.
2023 : ChatGPT et l’IA générative se déploient. Avec sa capacité à produire et filtrer de l’information, pourrait-elle créer une nouvelle forme de bulle algorithmique ?
Le problème peut paraître vertigineux mais les solutions sont multiples. Et bravo tu viens te trouver la première : en prendre conscience !
2. Sujet 🤓 : Les ingrédients pour relier ceux que tout sépare.
Comment un groupe de gens que tout semble séparer devient un collectif qui réussit à accomplir des choses incroyables ensemble ?
Clara est totalement habitée par ces questions. Elle est partie à la rencontre des rares endroits où des gens se mélangent et arrivent à relever des défis : jurys d’assises, conventions citoyennes, Alcooliques Anonymes etc. Elle détaille tout dans sa newsletter ENSEMBLE(S).
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, les résultats sont oufs. Et c’est la meilleure nouvelle qu’on pouvait imaginer pour ce sujet si important.
Prenons l’exemple des jurys d’assises qui mélangent des citoyens lambda venus de tous les horizons et des magistrats pros. Dans la majorité des cas :
Leur engagement est exceptionnel, alors qu’ils sont nombreux à arriver en traînant les pieds.
Ils arrivent à un meilleur résultat que les jurys d’experts. Le taux d’appel suite aux jugements rendus par des cours professionnelles est 40% supérieur à celui des jurys d’assises qui mélange citoyens ordinaires tirés au sort et magistrats. Dingue non ?
Autres exemples, la convention citoyenne pour le climat en 2019-2020, puis celle sur la fin de vie en 2021-2022 :
Des citoyens tirés au sort sont parvenus à écrire une feuille de route commune sur ces questions explosives.
Les politiques “pros” échouaient depuis des années à le faire.
Clara a relevé 10 ingrédients pour que ça marche ? Et j’ai eu envie d’écrire une newsletter instantanément pour te les raconter :)
Ingrédient #1 : Le contact
Il y a une seule chose qui nous relie tous avant qu’on se parle : nos sens. Tout change quand on ressent physiquement les émotions de l’autre.
Il faut être en contact pour de vrai pour résoudre des petits et grands conflits. Il y a quelques décennies il fallait éviter d’être caché derrière une tranchée, désormais il faut éviter d’être derrière un écran.
J’adore cet exemple :
En 1993, Nelson Mandela et le général Constand Viljoen (chef des forces armées sud-africaines et défenseur de l'apartheid) se rencontrent pour la première fois physiquement. Cette discussion sincère et respectueuse malgré leurs profonds désaccords a été un moment clef. Comme le raconte le frère de Viljoen : “Nelson Mandela a pris son bras et ne l’a plus lâché.“
Ingrédient #2 : L’égalité
Il faut que toutes les voix soient écoutées de la même manière pour relier ceux que tout sépare. Si des inégalités naissent naturellement parce qu’une personne a trop d’influence dans la conversation, c’est foutu. Il faut que chacun se sente responsable du résultat à produire.
Par exemple, les conventions citoyennes réunissent des citoyens tirés au sort et issus de tous les milieux sociaux. Ils ressortent bluffés par cette rare expérience d’égalité.
“Au début j’étais très intimidée, à la fin je me sentais égale à un chirurgien ou un à pilote de ligne.”
Agnès, employée de mairie.
Ingrédient #3 : L’indépendance
À ton avis, pourquoi c’est plus simple de pondre des propositions quand on met 100 citoyens tirés au sort dans une pièce, plutôt que 100 députés surdiplômés ? C’est le cas lors des conventions citoyennes, et c’est pour ça qu’elles existent.
Les citoyens n’ont pas d’enjeu politique dans ces conventions. Ils ne sont pas prisonniers des positions historiques d’un mouvement. Ils n’ont pas besoin de se conformer à un groupe auquel ils appartiennent. Ils sont libres et indépendants, c’est super important.
Ingrédient #4 : Faire ensemble.
C’est “faire ensemble” qui génère de la proximité. Comme cuisiner ensemble en couple, plutôt que simplement vivre ensemble.
L’asso Entourage Sport l’a bien compris. Ils permettent à des personnes en situation de précarité de participer à des entraînements sportifs avec des personnes d’autres classes sociales. C’est bien plus efficace que de leur proposer d’envoyer des CV par email.
Ingrédient #5 : Brancher la prise d’abord.
Dans un groupe hétérogène il faut toujours commencer par détecter ce qui rassemble les gens avant de parler des désaccords. Il faut commencer par brancher la prise avant que le contact prenne.
Parfois le point commun est évident, comme pour les Alcooliques Anonymes. L’asso réunit des personnes en grande précarité autant que des PDG autour d’un problème commun.
Le plus souvent c’est caché, mais on peut toujours trouver. Dans les jurys d’assises et conventions citoyennes, le processus est clair :
D’abord la phase de convergence : on identifie les faits ou idées partagées par tous.
Ensuite, les divergences : les opinions et désaccords. L'objectif est de traiter ces divergences de manière constructive pour avancer ensemble.
Ingrédient #6 : La convivialité.
Partout dans le monde on aime se retrouver autour d’une table à manger ou faire la fête.
D’ailleurs ça n’est pas un hasard si je te présente cet ingrédient 6 juste après le 5 : “brancher la prise d’abord”. Une bonne table est une sacrée bonne prise pour trouver des points communs. Un bon Bourgogne met tout le monde d’accord.
Ça me fait penser au film "Joyeux Noel" avec cette trêve entre Allemands et Français pour Noël 1914 et ces moments de convivialité improvisés entre personnes que tout oppose.
Plus récemment, un collectif d’habitants du 14ème arrondissement de Paris a fait beaucoup parler de lui. La République des Hyper Voisins a fédéré 15 000 habitants de tous les horizons pour renforcer la convivialité et la solidarité entre voisins. Ça a démarré avec cette idée simple : se dire bonjour dans la rue et manger ensemble. Ils organisent des grands banquets dans la rue qui réunissent plus de 1000 personnes.
Ingrédient #7 : Le temps.
Et oui, le temps est toujours la ressource la plus précieuse. Rien ne se fait du jour au lendemain. Par exemple, une convention citoyenne dure entre 6 mois et 1 an.
N’oublions pas : 75% des Français estiment qu’on ne se méfie jamais assez des autres. Il faut du temps pour se faire confiance.
“Le succès repose sur les interactions répétées au quotidien et dans la durée. Ça prend du temps mais à force de se croiser tous les jours, de se dire bonjour et de faire des choses, on arrive à embarquer ensemble des gens très réfractaires au départ.”
Patrick Bernard, l’initiateur de La République des Hyper Voisins
Ingrédient #8 : Des règles claires.
Il ne faut pas espérer réunir des gens que tout semble opposer et que ça se passe bien sans rien faire. Il faut forcément imposer un cadre et créer des règles du jeu de toutes pièces. Des règles artificielles.
J’adore cette citation qui en découle :
“L’intelligence collective, la vraie, est une intelligence artificielle.”
Emile Servan-Schreibert, chercheur en psychologie cognitive
Ces règles peuvent varier selon les cas mais elles doivent prendre soin :
Du résultat : comment on peut agir efficacement.
Du chemin : comment on peut y arriver de manière respectueuse, sans que l’un prenne le dessus sur l’autre.
Une règle revient toujours évidemment : l’écoute. D’autres sont spécifiques, par exemple dans un jury d’assises il y a entre autres :
Confidentialité : délibérations à huis clos, interdiction d'en parler à qui que ce soit.
Distinction entre le partage des émotions et le process de décisions : On prend du temps en dehors du moment du délibéré pour que chacun puisse exprimer ses émotions. Pendant le délibéré on s'en tient aux faits.
Ingrédient #9 : Un garant du cadre.
Pour respecter ces règles, il faut un garant. Ça peut être un tiers de confiance, ou un leader. Mais dans tous les cas il doit se mettre en posture “basse”. Il a un “pouvoir de” et pas “un pouvoir sur”.
À ce sujet j’ai trouvé super inspirant de comprendre comment le CIO (Comité International Olympique) joue son rôle de garant pendant les JO. Il maintient une neutralité politique stricte (stipulée dans la Charte olympique). Dans Au cœur des Jeux on voit comment Tony Estanguet, (Président du Comité Olympique Paris 2024) a su incarner ce rôle de garant du cadre. Il a pu faire travailler ensemble des opposants politiques, comme Anne Hidalgo et Valérie Pécresse par exemple.
Ingrédient #10 : Le sacré.
Je crois que c’est mon ingrédient préféré. Pour fédérer des gens très différents, il faut sortir du monde ordinaire. Chacun doit se sentir connecté par quelque chose de plus grand que soi. Pour avoir envie de dépasser les petites tensions.
Ça peut être un idéal, une cause, un rituel, un symbole, un lieu chargé d’histoire. Le sacré donne du sens.
Il faut du “hors du commun”, pour créer du commun.
Clara Delétraz, autrice de la newsletter Ensemble(s), qui a co-écrit ce plongeon.
Quelques exemples :
Aux JO : L’allumage de la flamme olympique, le serment des athlètes, les défilés sous une même bannière. Chacun ressent le poids de l’Histoire, la fierté de l’évènement. Tout le monde veut être à la hauteur.
Dans les jurys d’assises, les jurés se retrouvent dans un tribunal chargé de symboles : le drapeau français, la balance, le marteau, la toge des juges et des avocats. Le Président commence par lire aux jurés un article du code pénal, un beau texte avec un côté quasi biblique : « Se comporter en hommes et femmes justes et probes”. Tout cela rappelle l’importance d’un enjeu qui nous dépasse.
Le sponsor du jour : Nos Gestes Climat.
Nos Gestes Climat est le calculateur de l’ADEME qui permet de découvrir ton empreinte carbone et eau en 10 min.
Je te propose de la calculer, et la semaine prochaine je partagerai la moyenne des empreintes carbone et eau des abonnés au Plongeoir. Chiche ?
3. Défis 🤔 : recréer du lien partout.
Comment multiplier les points de rencontres avec des personnes qui n’ont pas les mêmes modes de vie et opinions que nous ?
Connecter les inconnus
Les fractures territoriales sont partout : ville / campagne, urbain / banlieue, quartiers gentrifiés/ défavorisés. Comment créer des occasions de se mélanger en vrai ?
Des boîtes comme Blablacar sont de belles inspirations. En permettant à des inconnus de monter dans notre voiture pour partager un bout de chemin on accepte de s’ouvrir aux autres. Ce modèle du covoiturage est quand même incroyable :
Ecologique : remplissage des voitures.
Social : mix des strates sociales, et accessibilité des trajets.
Il faut utiliser notre créativité entrepreneuriale pour créer des projets qui multiplient ces points de contact. On vient pour autre chose (un trajet par exemple), et on en ressort avec bien plus (des rencontres).
C’est aussi le cas pour l’échange de maisons avec Home Exchange par exemple. J’arrive dans la maison de quelqu’un et j’apprends de l’hôte, mais aussi de ses lectures par exemple en prenant un bouquin dans sa bibliothèque.
J’adore aussi l’opération 1 000 cafés, pour recréer cet esprit de village. Il faut démultiplier les moments de partage, le bal du 14 juillet, les fêtes de la musique et autres soirées de voisins, pour que les gens vivent et vibrent ensemble.
Évidemment la vie associative est probablement le meilleur moyen de mixer les générations et les strates sociales. Rien de tel qu’un club de foot ou d’échecs pour permettre à tout le monde d’apprendre à se comprendre.
Commencer dès le plus jeune âge
Il n’est pas possible de vivre ensemble, travailler ensemble, se comprendre, sans avoir grandi ensemble.
Le problème est que la ségrégation sociale démarre dès le plus jeune âge. 40,1 % des élèves dans les collèges publics sont issus de milieux défavorisés, contre seulement 16,6 % dans les collèges privés.
Une étude de l’OCDE parue en 2019 a prouvé que les classes les plus hétérogènes, socialement et scolairement, sont les plus efficaces pour la réussite scolaire des élèves.
Comment faire pour agir ?
Il faut mixer. Par exemple Le Grand Bain est une super initiative pour jumeler des classes de primaire aux réalités sociales très différentes à Marseille.
Il faut développer des compétences de sensibilité sociale pour faciliter les rencontres. On peut enseigner l’écoute active, l’empathie, etc. Ces soft skills sont en plein développement, j’en parlais dans le Plongeon sur l’éducation.
Sortir de l’influence des algorithmes
Il faut absolument sortir de ces algos de réseaux sociaux qui nous montrent uniquement ce qui correspond à nos précédentes recherches.
Une expérience menée par Eli Pariser a montré que :
Pour une même recherche "BP" sur Google, un profil considéré comme "de gauche" voyait des résultats sur la marée noire causée par la compagnie dans le golfe du Mexique.
Un profil "de droite" se voyait proposer des contenus pour investir dans British Petroleum.
C’est la cata. Il faut :
À l’échelle individuelle : S’abonner volontairement à des comptes de camps opposés pour modifier les algos. Allez hop on les piège !
À l’échelle collective : Revoir la manière dont sont construits ces algorithmes. Un programme de recherche sur le sujet devrait être bientôt lancé en collab avec Make.org. Comment agir là-dessus en tant qu’entrepreneurs ?
Mélanger les générations
De plus en plus de projets veulent recréer le lien entre générations, et tant mieux.
Certains projets mixent des crèches et des Ehpad, d’autres génèrent de l’entraide entre jeunes et séniors.
C’est tellement malin de permettre par exemple à des jeunes d’habiter chez des personnes plus seniors en échange de services. Tout le monde en ressort grandi, et c’est plus économique pour tout le monde.
Est-ce qu’on arrive à la limite du modèle de logement isolé de plus en plus éloigné de toute connexion aux autres autour ?
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. Merci de nous avoir lus jusqu’au bout.
🙏 Énorme merci à Clara Delétraz, qui a co-écrit ce plongeon avec moi. File t’abonner à sa newsletter Ensemble(s).
Merci aussi à Pierre et sa super newsletter, il m’aide à communiquer ce contenu au plus grand nombre, notamment par Linkedin.
On se retrouve vendredi prochain pour passer à l’action : liste des projets déjà lancés, opportunités de boîtes à créer, et bien évidemment des super vocaux d’expert(es) et d’entrepreneurs.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti :)
Si tu as trouvé cette newsletter utile, partage-la. C’est uniquement comme ça que ce projet grandit.
À très vite,
Merci pour cette newsletter qui fait du bien en la lisant. Il y a de l'espoir, il y a des actions possibles pour un dialogue entre des groupes que parfois tout oppose et qui peuvent se rassembler autour d'un projet commun.
bravo pour cette nouvelle édition !