HomeExchange : la révolution du partage
HomeExchange, le petit français devenu un leader mondial à impact massif.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #60.
Cette édition fait partie de mon programme “Plongeons portraits”.
On plonge aujourd’hui dans une aventure dingue : HomeExchange. Une start-up française dans l'impact devenue leader mondial de son secteur… c’est pas tous les jours ! Accroche-toi ;)
Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Le surtourisme augmente, et la nature n’est pas la seule victime. Beaucoup d’habitants doivent quitter les zones touristiques à cause de la spéculation immobilière. En France, 40% de la population n’a pas les moyens de partir en vacances. Le partage de logement pourrait-il aider ?
Sujet 🤓 : L’histoire de HomeExchange est juste fascinante. Tu en connais beaucoup des petites startups françaises qui rachètent leur gros concurrent américain ? Cette boîte fait aujourd’hui plus de 30M€ de chiffre d’affaires en permettant l’échange de maison. Ils ont réussi à développer une entreprise rentable et en forte croissance, alors que tout est basé sur le partage gratuit entre les membres. Passionnant !
Défis 🤔 : L’impact social de HomeExchange est super inspirant. Pour 160€ par an, les 200 000 membres de la plateforme peuvent partir en vacances autant de fois qu’ils veulent. 20% d’entre eux ne seraient pas partis en vacances sans... Je pense que partager son logement pourrait aussi devenir très écologique : moins de constructions, de surtourisme, et plus de bonheur !
Vocaux 📣 : Charles-Edouard et Emmanuel (cofondateurs), mais aussi Elisa (Impact Manager), et Edouard (DRH) nous ont laissé des vocaux pour approfondir les réflexions. Tu vas adorer !
Psst 🤫 : ils nous offrent 30% de remise sur l’abonnement annuel avec le code LEPLONGEOIR2024 jusqu’au 31/12/24. Ça se passe par ici.
Bon allez on plonge ?
Cet article est un “Plongeon Portrait” du Plongeoir. Les partenaires rémunèrent le Plongeoir pour ce travail. C’est grâce à eux que cette newsletter reste gratuite. Tu peux lire ici comment on les sélectionne.
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : il faut réenchanter les vacances.
Sujet : HomeExchange, le petit français devenu leader mondial.
Défis : les ingrédients pour faire du partage la nouvelle norme.
La newsletter sera coupée avant la fin de l’email et tu louperas l’essentiel, alors lis-la en ligne ;)
1. Constat 🧐 : il faut réenchanter les vacances.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
5471 : nombre de logements Airbnb à Venise, alors que la ville ne compte que 50 000 habitants. Les Vénitiens sont exclus par la montée des prix du logement. Ces exemples se multiplient partout. Y a-t-il un intérêt à visiter une ville qui perd tous ses habitants ?
40% : part des Français qui ne peuvent pas du tout partir en vacances. Le budget annuel moyen des vacances en France est de 2 450 €. C’est trop. Il faut rendre les vacances plus accessibles.
0,01% : proportion des gens qui pratiquent l’échange de logement pour le moment. 4 milliards d’habitants bénéficient de congés payés dans le monde. Et si l’échange pouvait réduire le coût des vacances et canaliser le surtourisme ?
Kesaco
J’avais vaguement entendu parler de l’échange de maison, même si ça existe depuis super longtemps. Le modèle est simplissime :
Quand tu pars en vacances, tu prêtes ton logement à d’autres et ça te donne des points.
Tu peux partir en vacances ailleurs en utilisant ces points, pas forcément chez ceux à qui tu prêtes.
Tu peux aussi tout simplement faire un échange réciproque : tu prêtes ton logement à quelqu’un, et tu vas vivre dans le sien.
C’est super intéressant à creuser, parce que ça pourrait contenir la montée des prix du logement. Et ça permet de se loger gratuitement…
Quelques dates
1992 : Ed Kushins crée Trading Homes International qui devient ensuite HomeExchange aux US pour démocratiser l’échange de maison. Tout se faisait par papier au démarrage !
2006 : Le film “The Holiday” avec Cameron Diaz et Jude Law fait décoller l’échange de maison.
2007 : Création d’Airbnb par Brian Chesky et Joe Gebbia. L’idée est simple, partager un matelas dans leur appart pour aider à payer le loyer. Au départ le modèle créait du lien humain. La rentabilité du modèle a poussé beaucoup de loueurs à en faire un business de location pure.
2017 : Rachat de HomeExchange par le Français GuesttoGuest. Le début d’une incroyable aventure que je te raconte juste en dessous…
2018 : Berlin interdit les locations de logements entiers plus de 90 jours par an. L'objectif ? Diminuer la pression du tourisme de masse qui fait flamber les loyers et vide la ville de ses habitants. Ces mesures se répandent partout. Paris vote aussi la “loi Airbnb” en 2018, Amsterdam accélère en 2020, Barcelone en 2021, New York en 2023.
2024 : 1,4 milliard de voyageurs prévus, soit un retour à l’avant pandémie.
Il faut moins construire et réduire la spéculation immobilière. Tout semble pousser à ce que l’échange de logement se développe. Et ça, 2 entrepreneurs l’ont bien compris dès 2011…
La newsletter sera coupée avant la fin et tu louperas l’essentiel, alors lis-la en ligne ;)
2. Sujet 🤓 : HomeExchange, le petit français devenu leader mondial.
Voilà la petite histoire du superbe développement de HomeExchange. Installe-toi confortablement, c’est que du bonheur.
Épisode 1 : la rencontre.
Emmanuel Arnaud décide de lancer sa boîte en 2011 : GuesttoGuest. L’idée de l’échange de maison existe déjà aux US, mais il n’est possible que de faire un échange réciproque. Tu viens chez moi pendant que je viens chez toi. Sauf que si je n’ai pas envie de partir cette année dans ta région, c’est loupé.
Le coup de maître d’Emmanuel est d’inventer le système de points : “les GuestPoints”. Ça doit permettre de débrider le modèle, pour que chacun puisse partir où il veut.
La boîte démarre bien, mais Emmanuel sent qu’il est temps de s’associer. C’est à ce moment-là qu’il rencontre Charles-Edouard, un ingénieur qui sort d’une aventure entrepreneuriale de 9 ans.
Le courant passe tout de suite parfaitement :
Ils ont les mêmes valeurs. Le même rapport à l’argent, au travail, à l’équilibre pro / perso, à l’ambition, au soutien mutuel en cas de difficultés.
Il sent une complémentarité géniale dans leurs profils. Emmanuel est dans l’action. Il saute dans le vide direct. C’est un fonceur. Charles-Edouard est beaucoup plus dans la réflexion, et préfère vérifier deux fois s’il n’a rien oublié avant de sauter. C’est la robustesse.
Le projet parle énormément à Charles-Edouard. Au fond ça vient titiller un petit virage idéologique qu’il commence à vivre. Une sorte de remise en question de notre société actuelle basée uniquement sur des transactions financières.
Épisode 2 : construire des fondations solides.
Ils font une petite levée de fonds de 250 000€ avec des amis et de la famille. En quelques mois le nombre de maison passe de 3 000 à 20 000.
“Il y a un truc.”
Ils en sont persuadés, l’échange de maison est une meilleure façon de voyager :
C’est moins cher. Pour 160€ par an d’abonnement à la plateforme, tu voyages autant de fois que tu veux.
Tu ne consommes pas le voyage. Tu prends plus le temps et tu prépares tes vacances en échangeant avec ceux qui t’accueillent.
Les services sont nombreux. Ta maison sera habitée pendant ton absence, on va arroser tes plantes, bichonner tes animaux. L’échange n’est pas une location, il n’y a pas de transaction et donc pas de “client roi”. On prend soin de la maison de l’autre. D’ailleurs celui qui part ne vide pas ses placards, c’est bien plus simple !
Tu fais vivre l’écosystème local. Comme ton logement est gratuit, tu as tendance à dépenser plus sur place. En plus ton hôte te partage tous ses bons plans. Non seulement tu ne participes pas à la spéculation immobilière locale, mais en plus tu fais vivre les locaux.
Épisode 3 : le marathon du financement.
Suite à tous ces apprentissages ils veulent lever un peu plus d’argent pour déployer plus vite. Mais là, personne ne veut les suivre.
Ils réussissent quand même à trouver 650 000€ auprès des mêmes “Business Angels” qu’au tout début. Pour tenir un poil plus longtemps.
Signe qu’il ne faut jamais rien lâcher, MAIF Avenir les contacte quelques mois plus tard et décide d’investir 4M€. Le patron Pascal Demurger comprend la vision, ils y croient.
D’un seul coup GuesttoGuest peut changer d’échelle. Ils commencent même à racheter des petits concurrents. Le marché de l’échange de maison est atomisé avec de nombreux petits acteurs qui vivotent. Comme c’est un marché de niche, il faut rassembler tous les membres au même endroit.
Épisode 4 : le rêve américain.
En 2016 ils vont un cran plus loin et commencent à penser à un projet complètement fou…
“Heureux sont les fêlés, parce qu’ils laissent passer la lumière.”
Michel Audiard
Le seul moyen de devenir une vraie solution sur ce marché de niche est de racheter HomeExchange, le gros concurrent américain.
Sur le papier, ça paraît délirant. Ils sont 5X plus gros. GuesttoGuest fait à ce moment-là 1M€ de chiffre d’affaires et eux 6M€. La boîte américaine est rentable, alors que GuesttoGuest ne l’est pas.
Malgré tout certaines planètes semblent alignées. Les fondateurs se sont lancés il y a plus de 25 ans. Ils ont peut-être envie de passer à autre chose ?
“Souvent on se met des barrières inutiles dans l’entrepreneuriat. Il faut tenter sa chance. Après tout pourquoi pas ?”
Emmanuel Arnaud, cofondateur de HomeExchange
Lorsqu’ils vont les rencontrer pour la première fois, un des deux associés leur dit directement “Bon en fait, vous voulez qu’on vous rachète”.
Charles-Edouard et Emmanuel lui répondent “Non en fait pas du tout, c’est nous qui voulons vous racheter.”
Il rigole alors à gorge déployée, et leur dit “Ça vaut X.”
“On s’était préparés avant, et on s’était dit que peu importe le montant qu’il nous dirait, on ferait poker face. On leur dirait “Si ça les vaut on trouvera l’argent”. Il fallait du culot pour montrer de l’ambition.”
Charles-Edouard Girard, cofondateur de HomeExchange
1 an et demi plus tard et suite à de nombreux rebondissements, ils rachètent HomeExchange grâce à une levée de fonds de 33M€. Le défocus a été quasi total pendant 1 an et demi, mais c’était un gros pari et il est réussi.
Franchement un petit Frenchie qui rachète un Américain, c’est plutôt rare non ?
Ils prennent alors conscience qu’ils ont non seulement permis à leur boîte de passer de 1 à 7M€ de CA, mais qu’en plus ils ont une équipe exceptionnelle et autonome qui a parfaitement géré pendant qu’ils faisaient autre chose.
La fusion n’est pas simple par contre :
Les cultures sont différentes, et la boîte américaine travaille énormément avec des freelance (55 personnes sur 70).
Ils doivent bouger les équipes de Californie à New York, parce que le décalage horaire est trop compliqué à gérer.
Certains membres de la plateforme américaine prennent mal cette fusion. Une pétition a même lieu sur Change.org : “Charles Edouard Girard a tué l’échange de maison”.
“Certains ne voulaient pas de l’échange de points, on les a rassurés en leur disant qu’ils n’étaient pas obligés de les utiliser. On savait qu’on rachetait HomeExchange pour les bonnes raisons et que l’échange réciproque à 100% ne faisait pas de sens pour grandir.”
On peut même voir ça positivement avec le recul. Quand des gens se battent à ce point pour un service, c’est qu’il est super puissant.
Ils choisissent de garder le nom HomeExchange et pas GuesttoGuest. C’est jamais facile d’abandonner son nom. Garder HomeExchange était plus intelligent pour intégrer les 40 000 membres de leur communauté mondiale. Et ce nom était plus simple à comprendre.
Épisode 5 : la résilience et la délivrance
Début 2020 tout est sur des rails. La fusion est terminée, la boîte fait 10M€ de CA et la croissance est dingue pendant 2 mois.
Et là paf, Covid. Tout s’arrête. Le tourisme est stoppé donc il ne se passe plus rien.
Pendant 2 ans HomeExchange stagne. C’est dur.
Le chiffre d’affaires et le nombre de membres se maintiennent. C’est quand même fou que des gens continuent à payer leur abonnement en plein Covid. Ils sont tellement fans du modèle d’échange de maison qu’ils restent fidèles.
En sortie de Covid, tout explose de nouveau.
La boîte passe de 10 à 15M€ de CA en 2022. En 2023 elle atteint 25M€. Et en 2024 ça sera 30 à 35M€. Le marché de niche s’agrandit !
Je vais te donner 2 chiffres qui m’ont fait halluciner sur HomeExchange :
90% des membres reprennent leur adhésion d’une année à l’autre. Donc en janvier ils savent déjà qu’ils ont sécurisé 90% du CA de l’année précédente.
50% des membres arrivent par parrainage. Donc la croissance est organique.
HomeExchange est une belle boîte de 130 salariés dans le monde, parfaitement rentable.
Ce qui est fou, c’est que c’est encore ultra niche, même à plus de 30 millions d’euros de CA. En France il y a 60 000 membres sur les 200 000, alors qu’ils sont dans 145 pays. Les US sont leur deuxième pays par exemple, et il est évident que cela devrait être beaucoup plus gros vu la taille du pays.
“On peut très facilement passer à 500 000 membres. À terme il n’y a aucune raison de ne pas trouver 5, 10, voire 20 millions d’abonnés dans le monde. Il y a plus d’un milliard de touristes, ça serait logique non ?”
Emmanuel
HomeExchange est déjà le leader mondial de l’échange de maison, et son potentiel est encore massif.
20 millions d’abonnés, ça ferait quand même 3,2 milliards de CA. C’est pas la classe d’avoir ça en France ?
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3. Défis 🤔 : Les ingrédients pour faire du partage la nouvelle norme.
Fidéliser en soignant la communauté.
Quand on se balade dans les locaux de HomeExchange, on a l’impression qu’il y a un membre de la communauté assis à chaque table.
Logique en même temps : on n’obtient pas 90% de réabonnement d’une année à l’autre avec de jolies paroles.
Prendre soin de sa communauté paraît évident. Pourtant lorsqu’ils ont repris l’américain HomeExchange, ils se sont vite rendu compte qu’il y avait comme un léger problème.
La plateforme perdait 50% de ses membres chaque année. Leurs amis américains se concentraient uniquement sur l’acquisition de nouveaux membres, pour que grosso modo ça reste stable.
Emmanuel et Charles-Edouard ont énormément bossé la fidélisation. L’équipe soigne chaque membre pour s’assurer qu’il fasse au moins un échange dans l’année. Si c’est le cas, c’est gagné pour l’année d’après.
Il faut s’arrêter sur la méthode qu’ils utilisent. Ça en dit long sur leur vision rupturiste.
La plupart des géants du numérique conseilleraient de simplifier au maximum la “commande” d’un échange.
Sur HomeExchange, il faut toujours contacter les gens et attendre leur réponse. Pour valider un échange il faut même la plupart du temps se téléphoner.
La raison ?
“Il faut créer l’échange, la rencontre. Il faut se choisir et être rassuré sur le fait qu’on puisse laisser sa maison à quelqu’un d’autre. Et puis ce sont ces échanges qui vont faire des étincelles, et fidélisent les membres pour des années.”
Ces discussions sont riches. Les membres s’entraident, se prêtent leurs sièges bébé, se donnent des coups de main et s’aiguillent sur les bons plans.
En fait j’ai l’impression que dans le modèle HomeExchange tout ce qui est un frein à la conversion vers l’échange est aussi un avantage pour la fidélisation.
C’est souvent comme ça dans la vie finalement.
Si on choisissait tous un mari ou une femme dans la rue en 1 minute en mode “Choisir maintenant”, la conversion serait très élevée. Le chiffre de la fidélisation serait probablement moins impressionnant…
Attirer de nouveaux membres grâce à d’incroyables ambassadeurs.
C’est dur de convaincre une personne de partager sa maison. Il se passe plus d’un an en moyenne entre l’inscription d’un membre sur le site et la première fois qu’il partage son logement.
“Si HomeExchange essaie de te convaincre de faire de l'échange de maison via une pub, tu ne le feras probablement pas. Si un de tes amis te raconte son expérience, ou qu’un membre passionné te rassure, tu vas te laisser tenter. Il n’y a quasiment aucun produit qui demande plus de réassurance que l’échange de maison.”
Alice, Chief Product Officer chez HomeExchange
HomeExchange organise par exemple des journées “Open Homes” où les membres peuvent inviter leurs amis et voisins à prendre un goûter chez eux pour répondre à leurs questions sur l’échange de maison.
“Alors comme ça tu échanges ta maison ? Comment tu fais ? Tu gardes un peu de place dans tes placards ? Est-ce que tu laisses les gens dormir dans ton lit ?”
C’est très malin. Mais ce que j’ai trouvé le plus impressionnant est leur programme d’ambassadeurs.
Il y a quasiment 1 000 ambassadeurs HomeExchange aujourd’hui. Ils sont sélectionnés pour leur bienveillance et leur alignement avec les valeurs de la boîte. Il faut aussi qu’ils aient fait plus de 15 échanges, et qu’ils soient membres depuis au moins 3 ans par exemple.
C’est hallucinant de voir l’engagement de ces bénévoles.
Par exemple si tu vas sur le site HomeExchange, tu peux poser des questions via le chat. Et bien si des ambassadeurs sont connectés, ce sont eux qui te répondront directement pour t’aider et partager leurs expériences. Fou non ?
Ils le font parce qu’ils sont persuadés que tout le monde devrait s’inscrire. Que le monde se porterait bien mieux si tout le monde partageait plus.
Les ambassadeurs organisent aussi des rencontres dans leurs villes respectives. Ils collaborent avec l'équipe HomeExchange pour modérer les groupes Facebook officiels et accompagner ceux qui souhaitent se lancer dans l'échange de maisons. Au total, plus de 65 000 personnes font partie de ces groupes !
Les ambassadeurs répondent même à la presse, pour expliquer le fonctionnement et surtout leur passion pour l’échange plutôt que la location.
"Il y a un vrai esprit de communauté. C'est comme une famille ! Il y a quelques mois, nous avons eu une ambassadrice qui venait en échange avec sa famille à Paris. Elle nous a écrit pour venir visiter les locaux et rencontrer l'équipe. C'était incroyable de ressentir leur enthousiasme débordant !"
Lourdes, responsable du programme ambassadeurs
Cet engagement massif des membres s’accompagne par contre d’une forte exigence de leur part. Ils veulent être prévenus en premier des prochaines fonctionnalités, et même co-construire le produit.
Les ambassadeurs sont tous fans de HomeExchange. Mais ils ne sont pas toujours d’accord entre eux quand il faut dessiner le futur de la plateforme. Cette confrontation bienveillante est très utile dans le développement des produits.
Par exemple, certains aimeraient qu’un modèle de frais de ménage soit mis en place pour faciliter le nettoyage après un échange. D’autres ne le souhaitent pas pour rester sur un modèle non monétaire entre membres, où tout est gratuit et où on fait le ménage en partant.
Quand on voit l’implication des 1 000 ambassadeurs, on comprend que le modèle soit robuste.
Simplifier le modèle économique à l’extrême.
Combien d’entreprises ont des modèles économiques super complexes, avec des dizaines de prix et de produits différents ?
Pour estimer le chiffre d’affaires de HomeExchange il suffit de multiplier le prix de l’adhésion par le nombre de membres.
Évidemment ils sont tentés tous les jours de lancer de nouvelles offres avec des services premium par exemple. Mais à chaque fois ils se disent que c’est bien plus intelligent de garder un modèle simple.
Et ils ont totalement raison :
Tout le monde comprend le modèle, et peut s’en servir pour convaincre. “C’est 160 euros par an, et tu peux partir autant que tu veux en vacances. Pas mal non ?”
L’abonnement est annuel. Pas de stress qu’il n’y ait pas le chiffre d’affaires attendu le mois prochain. L’équipe peut prendre le temps de prendre les meilleures décisions.
Il est profitable, donc pérenne.
Défendre des valeurs fortes.
Il y a des boîtes comme ça qui te prennent au cœur. Les valeurs que Charles-Edouard et Emmanuel défendent depuis 13 ans me parlent énormément.
Chaque membre se rend compte après un premier échange que c’est un modèle de société à défendre. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a plus de 90% de fidélisation et 1 000 ambassadeurs qui se mobilisent bénévolement dans le monde entier.
Quelles sont les valeurs défendues derrière ça ?
La gratuité
Non, tout n’est pas à vendre.
Aujourd’hui les relations sont toujours commerciales. Il y a toujours un acheteur et un vendeur. Un loueur et un locataire. Un fournisseur et un client.
Chez HomeExchange, il n’y a jamais de transaction entre les membres. Le modèle restera toujours le partage gratuit entre pairs. On cumule des points en prêtant, et on les rend en empruntant.
Il y a bien un abonnement annuel payant, mais c’est pour financer le fonctionnement de la plateforme.
L’hospitalité
Accueillir chez soi est un acte fort et universel partout dans le monde. Il y a une énorme différence entre accueillir chez soi gratuitement et louer. L’hospitalité inclut une véritable envie de faire plaisir.
"Un jour, nous avons organisé un échange à Nantes. À notre arrivée, la famille terminait de préparer la maison avant leur départ (un peu en retard), et nous avons passé un moment avec eux. Voir leurs jumelles montrer leurs jouets à nos jumeaux et jouer ensemble, c'était génial ! L'échange de maison, c'est aussi un cadeau que nous offrons à nos enfants : ça leur apprend le partage et des valeurs authentiques."
Tout le monde m’a répété la même chose : les membres HomeExchange s’inscrivent pour voyager moins cher, et restent pour ces petits frissons que seules les rencontres peuvent transmettre.
L’accessibilité
Quel bonheur d’entendre que 20% des membres qui partent en échange ont pu partir en vacances grâce à HomeExchange alors qu’ils n’auraient pas pu se permettre une location (enquête auprès de 30 000 membres).
“C'est incroyable de penser que notre modèle peut offrir une vraie solution à des personnes qui rencontrent des difficultés au quotidien, en leur permettant de s'évader, ne serait-ce que pour quelques jours chaque année.”
Elisa, Impact manager chez HomeExchange
Pour 160 euros tu peux partir autant de fois que tu veux en vacances.
Tu peux même le faire si tu es locataire. Il est interdit de sous-louer son logement, pas de le prêter.
Tu peux aussi le faire si tu es en situation de handicap et que tu as besoin d’un logement adapté. Il suffit d’échanger avec d’autres personnes en situation de handicap.
HomeExchange se bat chaque jour pour réduire les inégalités en allant à l’encontre de l’économie classique. Par exemple tu n’obtiens pas plus de points selon la surface de ton logement, mais plutôt selon le nombre de couchages. L’habitabilité est plus valorisée que le luxe. Magnifique.
L’ancrage local
Le slogan d’Airbnb est “Belong anywhere”. Cela signifierait qu’on peut être chez soi partout dans le monde. Beaucoup d’apparts à la déco internationale se ressemblent partout, un peu comme une chambre d’hôtel ou un café Starbucks.
Quand tu entres dans une maison HomeExchange, tu es chez les autres, pas chez toi. C’est la déco de leur maison principale, et c’est cette authenticité que tu vas chercher. Les membres sont une communauté respectueuse qui veut s’intégrer à la vie locale.
Ces valeurs sont partagées par les clients, mais aussi par les 130 salariés de la boîte.
Quasiment personne ne démissionne de HomeExchange. C’est fou.
Alors évidemment la croissance et la rentabilité de la boîte créent plein d’opportunités. Mais ce qui compte le plus, ce sont ces valeurs communes défendues.
Mais alors quelle valeur d’entreprise peut bien incarner l’hospitalité, la gratuité des échanges, l’accessibilité, le respect de l’ancrage local ?
La bienveillance
Pas la bienveillance “bullshit”. La vraie, celle de l’écoute et de l’envie profonde d’aider.
“On a fait un petit jeu avec les 130 salariés pendant notre dernier séminaire. On a écrit plein de super valeurs au sol, et on leur a demandé d’aller sur celle qui représentait le plus ce qu’ils vivaient au quotidien. La majorité est allée se serrer sur “Care”. Une jolie preuve de la sincérité de cette culture de la bienveillance.”
Edouard, DRH
C’est la première fois qu’on me répond autant de fois “Et toi ?” après une question posée lors de mes échanges avec les membres de l’équipe :)
Ce qui est génial c’est que cette bienveillance facilite la mise en place de deux autres valeurs que j’ai trouvées puissantes dans cette boîte :
Confiance : chacun est libre d’expérimenter ce qu’il veut, quitte à faire des erreurs. Il y a juste deux exigences :
Vérifier si tout le monde est ok en échangeant avec les collègues. La bienveillance permet des discussions saines.
Avancer en transparence et avec exigence. Chacun décrit et documente ses projets publiquement.
Robustesse : on a clairement l’impression de voir une boîte qui avance pour le long terme, en construisant chaque brique posément. Et ça fait tellement plaisir !
Les startups ont pour habitude de tout casser tous les ans pour rester agile. Ici on voit loin.
À chaque nouveau projet, on essaie de challenger en profondeur et avec bienveillance pour assurer que ça soit la meilleure version possible.
“J’avais proposé qu’on lance un programme de cooptation classique : les salariés qui partagent des candidats de leur réseau reçoivent une prime.
On m’a demandé “Pourquoi une prime ? Est-ce que les salariés qui recommandent leur entourage le font pour l'argent ? Est-ce que c'est sain ?”
Finalement on a décidé de remercier différemment les personnes qui cooptent. Tu peux offrir 1 000€ à l’asso à impact de ton choix, et on t’offre aussi un déj avec cette personne, des fleurs, et du chocolat.“
Edouard, DRH
Résultat ? En 2024, 1/3 de leurs recrutements en Tech ont été pourvus grâce la cooptation. J’ai voulu creuser comment ce type de décision se prenait. J’ai adoré la réponse.
“Hmm la décision converge”
À la fin d’un meeting HomeExchange il n’y a pas cette obsession de la plupart des entreprises à vouloir prendre une décision. Jour après jour, les salariés échangent puis une décision est prise. Pas du tout par un manager ou un cofondateur, mais par le groupe. La décision a convergé.
Aussi magique que ça puisse paraître c’est probablement le résultat de la recette magique bienveillance + confiance + robustesse.
Si chacun se respecte et s’écoute, ça converge. Et ça converge robuste !
Inventer un tourisme qui nous donne envie de ralentir.
Le plus important dans notre société aujourd’hui est de pouvoir rêver de nouveau.
Les enfants nés dans les années 60 pouvaient rêver d’un monde de confort, de richesse et de technologies incroyables. On rêvait de voitures volantes et de robots pour supprimer toutes les tâches inutiles.
Nous sommes la première société majoritairement inquiète vis-à-vis du futur.
“Je ne peux pas rêver de folie et de grandeur, puisque ça détruit la planète. Est-ce que j’ai le droit de rêver d’un avenir grandiose ?”
Dans la tête d’une personne de 20 ans aujourd’hui.
Les boîtes comme HomeExchange sont là pour nous prouver qu’on peut inventer des modèles fascinants. Que notre seule limite est notre créativité.
Leur impact est surtout social, puis qu’ils rendent les vacances plus accessibles et qu’ils diminuent la spéculation immobilière.
Mais je suis persuadé que leur vision d’un tourisme plus équilibré peut aussi être très inspirante au niveau environnemental.
Pourtant, la majorité de l’impact du tourisme est liée au transport. Le logement est loin derrière, et de nombreux membres HomeExchange prennent l’avion pour partir en vacances.
HomeExchange est présent partout dans le monde. En France nous sommes bien lotis, mais certains membres ont moins d’options pour partir en vacances près de chez eux.
Ma conviction, c’est qu’ils peuvent malgré ça avoir un impact écologique très important :
Tu choisis le logement, plus que la destination. Tu pensais partir en avion au soleil, mais tu découvres une petite maison magnifique au cœur de la nature à 3h de chez toi. Après quelques échanges avec les propriétaires, tu te dis qu’ils sont juste trop sympas et que tu as bien envie de découvrir leur vie là-bas !
L’échange de maison diminue l’impact du surtourisme sur la nature. 80% des échanges sont des résidences principales. Les biens dispos sont là où les gens vivent, contrairement au tourisme de masse qui se concentre sur les centres touristiques.L’échange de maison diminue le besoin en constructions. Le BTP représente quand même 23% de nos émissions.
L’échange de maison est l’un des moyens les plus écologiques de se loger. Faire le choix de l’échange de maison émet 49% moins de Co2 que l’hôtel.
Tu apprends le partage à tes enfants. Lorsque tu laisses ta maison pour un échange, tes enfants le font aussi. Ils vont devoir apprendre à laisser tous leurs jouets à ces enfants qui vont venir à la maison. S’il manque un Légo, ils devront prendre sur eux. Ils devront comprendre qu’ils ont la chance d’en profiter aussi quand ils vont chez les autres. Quoi de mieux que cette éducation au partage pour créer un monde plus soutenable ?
Et si les 200 000 membres HomeExchange avaient finalement plus la capacité de ralentir que les autres ? Ça serait certainement le meilleur moyen de mesurer l’impact écologique de HomeExchange.
Combien de fois on entend parler de ce qu’on peut appeler “la décroissance” ?
Je fais partie de ceux qui sont autant attirés qu’apeurés par ce concept :
Attiré, parce qu’il va bien falloir trouver une solution. Notre croissance semble infinie, alors que notre planète a des ressources finies.
Apeuré, parce que je me demande comment embarquer tout le monde vers un objectif qui peut paraître triste à première vue.
Mais quand on pense à HomeExchange, c’est un modèle qui :
Diminue le besoin en constructions, la spéculation immobilière, et nous pousse à ralentir.
Soutient l’économie locale. Moins de spéculation immobilière, moins de désertification hors périodes touristiques et plus d’activités pour les commerces et artisans locaux
Augmente les interactions sociales, donc le bonheur. Il n’y a pas d’échange gratuit sans hospitalité. Harvard a prouvé que le bonheur vient des relations sociales.
Va bien grossir. 35M€ de CA aujourd’hui, pourquoi pas 500M€ dans 10 ans. De quoi donner envie à de nombreux entrepreneurs de s’engager dans des modèles qui nous font ralentir ?
Bref, HomeExchange est un modèle qui prouve qu’un monde qui ralentit peut être très excitant.
Fascinant non ?
Si ça t’a inspiré et que tu veux tester l’échange de maison, n’oublie pas qu’ils nous offrent 30% de remise sur l’abonnement annuel avec le code LEPLONGEOIR2024 jusqu’au 31/12/24. Ça se passe par ici.
4. Vocaux 📣 : conseils de l’équipe
Emmanuel Arnaud, co-fondateur de HomeExchange
Ce que je retiens :
Incarner un projet entrepreneurial sur un rêve aide à passer les moments difficiles. Pour Emmannuel : “créer une communauté où tout le monde peut s’héberger les uns les autres, par hospitalité.”
“Cette année on sera 200 000 membres, on sera 1 million dans quelques années.” Cette ambition s’enracine dans un rêve, qui devient progressivement réalité.
Charles-Edouard Girard, co-fondateur de HomeExchange
Ce que je retiens :
La robustesse est un concept très important pour HomeExchange. C’est Olivier Hamant qui l’a décrit dans “La 3ème voix du vivant”.
“Dans notre service client, on pourrait chercher à prévoir toutes les réponses et demander aux personnes de répondre parfaitement. Ou on peut leur transmettre nos valeurs, et les laisser répondre avec leurs mots.” Le modèle 2 est plus robuste parce que même s’il y a parfois des erreurs, ça permet de remonter les problèmes et de les résoudre pour innover.
La robustesse crée une entreprise basée plutôt sur l’intelligence, la liberté, et l’autonomie. Et moins sur les process et les optimisations.
Elisa, Impact Manager HomeExchange
Ce que je retiens :
Le plus important pour que la boîte ait de l’impact, c’est d’avoir une équipe convaincue et engagée :
Ils font régulièrement des Fresques Climat, Diversité, Ateliers 2 Tonnes, Ma petite planète.
Ils ont mis en place des jours de congés supplémentaires pour du bénévolat, et pour éviter l’avion (le TTR, Temps de Trajet Tesponsable). Canon !
Un bonus basé sur des KPIs impact a été mis en place dans la boîte. Super intéressant pour bouger les lignes.
Chacun doit faire sa part pour réduire les émissions du tourisme, et HomeExchange aussi :
Il faut changer les imaginaires autour du voyage et valoriser le local.
Ils ne poussent plus les destinations lointaines par email ou en homepage. Ils ont mis en place un filtre pour ne laisser apparaître que les destinations accessibles en train.
Edouard Mouillon, DRH HomeExchange
Ce que je retiens :
Le mot “bienveillance” a été utilisé à tort et à travers, mais c’est vraiment central dans la culture de la boîte. C’est en particulier l’humilité. Il ne faut pas l’opposer à l’ambition.
La bienveillance inclut aussi le sens du collectif : mettre les intérêts du groupe avant les nôtres.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout. J’ai adoré bosser sur ce plongeon avec HomeExchange, j’espère que tu as aussi apprécié.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
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À très vite,
Merci Guillaume pour ton écoute, ton oeil affuté, ton objectivité, et la belle retranscription :)
Hello, super article, possible d'en savoir plus sur leur business model + leur rentabilité, et la manière dont ils utilisent leur CA ? ils réinjectent dans d'autres projets solidaires ?