Formation : le challenge du siècle du Bahut
8 métiers sur 10 sont en tension alors que 5 millions de personnes sont au chômage. La reconversion va devenir une norme.
Hello, voilà la newsletter du Plongeoir #51.
Cette édition fait partie de mon programme “Plongeons portraits”. J’ai choisi de plonger dans les enjeux du Bahut. Ils sont en train d’inspirer une nouvelle génération d’écoles passionnantes…
Le Bahut a lancé une super école pour reconvertir tous ceux qui sont motivés en Digital Learning Manager.
Ils ont aussi accompagné de nombreuses autres écoles : L’Étincelle, La Bâtisse, Weavers, Au Carré. J’organise un webinaire (gratuit) le 3 octobre à 14h30 avec Sylvain (Le Bahut) pour creuser comment lancer une école.
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Si tu as 1 minute
Constat 🧐 : Des centaines de milliers d’emplois seront supprimés et d’autres vont émerger. Cette transformation du travail est un enjeu social majeur. Les formations sont souvent trop théoriques. Il faut les réinventer pour faciliter les reconversions.
C'est une superbe opportunité pour entreprendre dans l’impact avec un modèle rentable.
Sujet 🤓 : Le Bahut est la 4ème aventure entrepreneuriale de Sylvain. Les 2 premières se sont terminées dans la douleur. Sa première boîte a été liquidée, et il s’est fait virer de la seconde par ses investisseurs. C’est par ces échecs qu’il s’est construit et j’ai trouvé ça passionnant.
Enjeux 🤔 : Le modèle social du Bahut est précieux. Des formations courtes, gratuites, avec job garanti en sortie et esprit de promo puissant. Rien de tel pour redonner confiance à une personne en pleine remise en question professionnelle.
Défis 💪 : Lancer ta propre école est possible, et on organise même un webinaire pour t’en dire plus le 3 octobre. Il faut trouver un métier en tension, une population fragilisée à former, et bien comprendre les modèles économiques.
Vocaux 📣 : Sylvain (Le Bahut), Flora (Weavers), Romain (La Bâtisse), et Paul (L’Étincelle) nous régalent. Ils nous livrent des conseils précis pour lancer une école. Plus qu’à les multiplier !
On plonge ?
Cet article est un “Plongeon Portrait” du Plongeoir. Les partenaires rémunèrent le Plongeoir pour ce travail. C’est grâce à eux que cette newsletter reste gratuite. Tu peux lire ici comment on les sélectionne.
Si tu as 15 minutes
Au programme :
Constat : reconversion pour tous.
Sujet : réinventer la formation professionnelle.
Enjeux : le modèle social gagnant du Bahut.
Défis : comment créer ta propre école ?
1. Constat 🧐 : reconversion pour tous.
Les grandes personnes aiment les chiffres.
5 112 700 : nombre de personnes au chômage en France au 2ème trimestre 2024.
190 000 : postes vacants uniquement dans le BTP. 8 métiers sur 10 sont en tension, et il est compliqué de recruter. Peut-être qu’il faut mieux reconvertir ?
1,1 million : emplois nouveaux qui devront voir le jour en France d’ici 2050 pour répondre aux enjeux climatiques. En parallèle 800 000 emplois disparaîtront.
10 000 : embauches prévues chez Enedis d’ici 2027 pour accélérer la transition écologique (2800 recrutements en 2024). La reconversion va devenir une norme.
60% : pourcentage des adultes qui vont devoir se former chaque année d’ici 2030 pour transformer l’économie selon la Commission Européenne.
Le challenge du siècle ?
Des jobs vont disparaître, et d’autres vont apparaître. Cette transformation du monde du travail est un enjeu social massif.
On ne peut pas regarder ce sujet uniquement de manière mathématique. D’un côté on supprime des emplois, et de l’autre on en crée. Donc tout va bien ?
Chaque personne qui voit son emploi disparaître vit des moments compliqués. Il faut réinventer les formations professionnelles pour faciliter les reconversions. Elles sont souvent trop théoriques ou déconnectées des besoins actuels des entreprises.
Réinventer la formation est une excellente opportunité pour entreprendre avec un maximum d’impact… et un modèle rentable. C’est ce qu’a réussi Le Bahut, et ils veulent désormais t’aider à créer ta propre école ;)
Quelques dates
La transformation du monde du travail va être massive. On doit s’inspirer de ce qui a fonctionné lors la révolution précédente : celle de la technologie et du numérique.
19ème siècle : Des réveilleurs étaient rémunérés pour réveiller tout le monde en tapant sur les fenêtres. Et puis est arrivé ce terrible réveil matin. Les jobs s’inventent et disparaissent au fur et à mesure de l’évolution de la société.
1982 : John Naisbitt prédit dans son livre "Megatrends" la disparition de centaines de milliers d'emplois dans les secteurs industriels à cause du numérique.
2021 : le numérique et la technologie ont détruit des millions d’emplois aux USA, mais en ont aussi créé beaucoup. 60% des emplois actuels ont été inventés depuis 1940. Le gros challenge a plutôt été de gérer les reconversions.
2019-2023 : le numérique a créé 30 000 emplois par an en France. De nouveaux métiers sont apparus, et donc de nouvelles écoles. Le Bahut (2020) forme à devenir Digital Learning Manager (e-learning).
2023 : Le World Economic Forum prédit que l’IA va impacter 40% des heures de travail.
Depuis 2022 : les écoles de reconversion se multiplient. L’Étincelle veut reconvertir 10 000 personnes à installer des panneaux solaires ou des pompes à chaleur. La Bâtisse veut féminiser le BTP et former des électriciennes autant que des plombières. Weavers a formé plus de 1000 réfugiés à des métiers en tension pour faciliter leur intégration en France. À chaque fois ils bénéficient de l’accompagnement génial du Bahut qui partage son expérience de création d’école dans un programme dédié.
Je ne sais pas toi, mais toutes ces nouvelles écoles qui veulent remettre le monde du travail à l’endroit m’inspirent beaucoup.
J’organise un webinaire (gratuit) le 3 octobre à 14h30 avec Sylvain (Le Bahut) pour creuser comment on peut lancer une école. Tu nous rejoins ?
2. Sujet 🤓 : réinventer la formation professionnelle.
La petite histoire.
Le Bahut est la 4ème aventure entrepreneuriale de Sylvain, et 2 se sont terminées dans la difficulté. C’est par ces échecs qu’il s’est construit et on peut en tirer beaucoup de leçons.
Échec numéro 1 : Lucyf’hair.
Sylvain lance sa première boîte en 2003 dès sa première année d’école de commerce à l’EM Lyon. Il s’imaginait bien déployer ses bijoux pour cheveux Lucyf’hair partout dans le monde.
L’histoire n’en a pas voulu ainsi. En 2008, c’est la crise des subprimes. Ses commandes chutent de 60%. Après 6 ans à cumuler études et startup, il décide de déposer le bilan. En tant qu’entrepreneur il était un peu la star de l’EM. Il devient le symbole de l’échec.
Réussite numéro 1 : Sydo
Cet échec Lucyf’hair est dur à encaisser. Sylvain a besoin de reprendre confiance en lui, et se souvient alors que l’EM lui avait confié un cours complet d’entrepreneuriat alors même qu’il n’était pas encore diplômé de l’école 🙃. Il avait adoré créer le cours dont il aurait rêvé.
Il se souvient aussi qu’en parallèle de sa boîte il s’était associé avec un ami dessinateur et un auteur pour écrire une BD sur l’esprit d’entreprise à destination des collégiens. Elle s’était écoulée à 500 000 exemplaires, plutôt cool non ?
Il relie les points et se dit qu’il faut qu’il crée un projet autour de la pédagogie. C'est de ça que naît Sydo en 2008. Son moteur est de donner envie d’apprendre. Il crée des contenus pédagogiques motivants pour que les entreprises puissent former leurs salariés ou partenaires. Sydo existe toujours et emploie 22 salariés.
Il lance de magnifiques projets avec Sydo, comme “Dessine moi l’Eco”. Tu te souviens de ces petites vidéos diffusées sur lemonde.fr ? Les enseignants en économie reprendront ces supports dans leurs cours partout en France.
Sylvain prend conscience de son vrai rôle, celui de démocratiser une nouvelle forme de pédagogie.
Pourtant en 2013, il se sent appelé par les sirènes de la startup nation ;) Il voit du monde lever des fonds, créer des logiciels qui se déploient sur la planète entière. Il a envie de vivre ce type d’aventure un peu folle.
Échec numéro 2 : Tilkee
Pour développer Sydo, ils avaient développé un petit logiciel de suivi de prospection commerciale en interne. Il décide de lancer Tilkee avec un ami Timothée Saumet, et quitte l’opérationnel chez Sydo.
La boîte se développe très vite, lève des fonds, ouvre des bureaux à Londres pour conquérir l’Europe.
Mais en 2019, Sylvain se fait sortir de sa propre boîte. Le process est violent : le fonds demande à son associé Timothée de négocier avec lui. Il faudrait qu’il soit parti sous 48h. Le fonds ne prend même pas la peine de parler à Sylvain, qui se sent alors vraiment un moins que rien.
C’est un échec personnel cuisant pour Sylvain. Lucyf’hair était un échec business. Là pour Tilkee, c’est personnel. C’est dur, Sylvain se sent mauvais et incapable de gérer une boîte. Il lui faudra 1 an pour se remettre de cet évènement.
Leçon : Sylvain pense qu’il a trop laissé la situation pourrir avec les investisseurs avec qui il n’était plus aligné. Il ne comprenait pas leurs points de vue, et avait fini par les mettre trop de côté.
On est toujours responsable d’un échec, même quand on se fait virer de sa boîte par un investisseur. Les investisseurs choisis n’étaient peut-être pas les bons, la communication n’était peut-être pas assez entretenue. Il faut savoir créer un socle suffisamment solide pour passer les vagues.
Réussite numéro 2 : Le Bahut
Sylvain repense à ses amours pour la pédagogie et constate que Sydo se porte bien depuis qu’il a quitté l’opérationnel en 2013.
Durant son aventure Tilkee, il a eu l’occasion de rencontrer les fondateurs d’une école, la Rocket School. Ils forment des candidats qui ont des parcours souvent cassés, à devenir des commerciaux. Le modèle est magnifique : bootcamp rapide de 3 mois, école gratuite (financée par Pôle Emploi notamment), et job garanti en sortie.
C’est un beau modèle social qui permet de remettre sur les rails ceux qui n’ont pas un CV sexy, et c’est une superbe réussite business.
Il lance alors Le Bahut, une école gratuite en 3 mois et avec job garanti, pour devenir “Digital Learning Manager”. Ce job en plein développement permet à une entreprise ou une collectivité d’internaliser la création de formations en ligne pour les équipes.
Par exemple, la police scientifique a recruté un diplômé Le Bahut pour développer des programmes e-learning de formation de leurs équipes, les pompiers aussi. Il faut former les équipes en continu, et le PDF avec un QCM à la fin n’est plus très engageant.
Le Bahut a déjà lancé 12 promos. 8 à Lyon, 3 à Paris, et 1 à Nantes. L’école est passée de 0 à 700K€ de CA 3 ans après son démarrage. L’idée est désormais de grandir avec calme pour permettre à un maximum de monde de se reconvertir avec efficacité vers un job qui les rend heureux.
Je suis très admiratif du parcours de Sylvain. Il a vécu 2 échecs cuisants en 2009 et en 2019, et il s’est à chaque fois relevé.
La suite ? Multiplier les écoles.
Aujourd’hui Sylvain voudrait aider de nombreux entrepreneurs à lancer leur propre école. Il a donc formé les équipes de L’Étincelle, Weavers, ou La Bâtisse.
L’Étincelle réalisait par exemple plusieurs centaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires 6 mois après leur lancement, en formant aux métiers de la transition énergétique. Il faut former à tous les métiers de demain, c’est un boulevard.
Et toi, chaud pour lancer ton école ? On organise un webinaire le 3 octobre pour répondre à tes questions :
3. Enjeux 🤔 : le modèle social gagnant du Bahut
Voilà pourquoi je trouve l’école “Le Bahut” super inspirante pour construire le monde à venir.
Job garanti
Quand tu as un parcours biscornu et que tu as perdu confiance en toi, une formation pro doit t’emmener à un job. Pas à un diplôme, à un job.
Le Bahut sélectionne les candidats via un entretien et un test de personnalité. Il faut qu’ils soient motivés, et capables d’apprendre. Ils sont présentés ensuite à 3 employeurs possibles. De la même manière chaque employeur voit 3 candidats différents. S’il y a “match”, la formation au Bahut peut démarrer.
Temps court
Lorsque tu as 35 ans et que tu veux te reconvertir, tu n’as généralement pas 3 ans devant toi. Les formations du Bahut sont des formations concrètes de 12 mois en alternance.
C’est super dur socialement et moralement de se rasseoir dans une classe à 35-40 ans. Il faut que ça soit efficace.
Confiance maximisée
Une personne en reconversion a souvent perdu une partie de sa confiance en elle.
Le Bahut est une transition idéale pour ces profils :
Ils sont présentés à des entreprises qui ne les jugent pas sur leurs compétences puisqu’il y aura la formation pour ça.
Une fois sélectionnés par une entreprise, ils reprennent confiance. C’est tellement puissant de savoir qu’un employeur croit en ta capacité à te former.
Pas de notes
L’objectif est d’emmener toute la promo au meilleur niveau pour le job.
À la place, deux ingrédients pour motiver :
Entraide : si une personne apprend un sujet en 3 jours et une autre en 5, celle qui aura été plus vite va devoir aider celle qui a besoin de temps. Tout le monde est gagnant, y compris la personne qui forme : elle intègre encore mieux le sujet.
Projets inspirants : les étudiants doivent gérer des cas pratiques pour des assos. Une promo a par exemple créé un programme de formation pour une association qui lutte contre le harcèlement.
Dans la vie de tous les jours, personne ne te met des notes. Par contre, tu vois bien le retour que tu as si ça marche. C'est ça la note, en vérité.
Esprit de promo puissant
On pourrait se dire qu’un réseau créé par une école qui forme en 12 mois est moins puissant qu’un réseau créé par une école en bac +5. Et pourtant !
Les diplômés du Bahut se chassent les uns les autres. Par exemple, il y a 8 diplômés du Bahut chez Skillsday, 5 à l’EM Lyon, ou encore 4 au Gipal.
Chaque promo rassemble des gens qui ont la même motivation, mais les profils sont très hétéroclites. Les liens qui se créent sont forts, notamment grâce au présentiel.
Peu importe le CV, tant qu’il y a l’envie
Les raisons d’un parcours rocailleux sont multiples. On a trop souvent tendance à résumer une personne par son CV.
Pour des raisons personnelles j’ai dû travailler directement après le bac. J’ai bossé dans le piercing, le déménagement, la restauration, le bâtiment, la réparation de stores. En approchant de la quarantaine j’étais fatigué physiquement et je voulais me reconvertir. Le Bahut a été transformateur dans mon parcours.
Benjamin, diplômé de la Promo #3 du Bahut
Sylvain avait été impressionné de voir à la Rocket School des ex-footballeurs blessés, ou des mamans cheffes de salle de restaurant qui ne pouvaient plus suivre les horaires.
Je travaillais dans le tourisme et je voyageais beaucoup. Lorsque j’ai eu un enfant, j’ai vu que ça serait impossible à tenir. J’ai dû quitter mon job, et j’ai découvert Le Bahut. 3 mois de formation plus tard, j’avais changé de vie et j’étais Digital Learning Manager en télétravail.
Charlotte, diplômée de la promo #2 du Bahut
Le monde bouge, l’école s’adapte
La plupart des formations évoluent uniquement à la marge chaque année, alors que le monde change complètement. On se retrouve progressivement avec des étudiants diplômés qui ne sont pas prêts à être embauchés.
Il faut que la formation évolue en permanence, qu’elle intègre les nouveaux outils utilisés par les entreprises en même temps qu’elles (exemple de l’IA).
J’avais un Master 2 universitaire mais je ne me sentais pas du tout prête. Le Bahut m’a permis de découvrir et me former aux outils et technologies les plus récents. Efficacité redoutable !
Lucie, diplômée de la Promo #1 du Bahut
4. Défis 💪 : comment créer ta propre école ?
Lancer une école est un excellent moyen d’entreprendre dans l’impact. Des centaines de milliers de personnes vont devoir se reconvertir dans les années à venir.
Voilà quelques clefs pour te lancer.
Former à un métier en explosion
La première étape est de penser à un métier qui manque cruellement de main-d’œuvre.
Alors comment s’y prendre ?
Commence par réfléchir à ta propre expérience.
As-tu vécu des métiers en tension ? Qui paraissaient pourtant intéressants, mais pour lesquels il était difficile de recruter ?
De mon côté, j’ai par exemple pensé au job d’Office Manager. C’est un métier super compliqué à recruter en startup, alors que c’est un job complet, diversifié, et humain. J’ai vu que Rubik School travaillait sur ce défi (aidés là encore par Le Bahut).
Analyse les secteurs qui recrutent le plus.
400 000 emplois devraient être créés d’ici 2030 en France pour viser la neutralité carbone en 2050. Par exemple :
La production d’énergie bas carbone : solaire, éolien, géothermie (exploitation de la chaleur du sous-sol), hydraulique (force motrice de l’eau), biogaz (fermentation de déchets organiques), et nucléaire. Il y a un gros boom en ce moment avec l’éolien offshore. Les jobs les plus recherchés sont les techniciens dans l’installation et la maintenance. Indispensable pour accélérer !
Les réseaux et le stockage : Il manque des bras pour installer les réseaux électriques, et ça embauche quand même 8 300 personnes par an… Même topo pour les réseaux de chaleur et de gaz, avec 170 000 postes à pourvoir dans les 6 ans. Dans le même style les besoins explosent dans la production, le recyclage et le stockage d’énergie des batteries. Verkor a lancé sa propre école…
L’efficacité énergétique : il faut mieux isoler tous les bâtiments de France, piloter à distance la consommation, installer des pompes à chaleur… Résultat ? 170 000 à 250 000 emplois créés d’ici 2030, dont 30 000 installateurs de pompes à chaleur formés dans les 3 ans…
Électrification de la mobilité : les moteurs électriques se multiplient partout, dans nos voitures autant que dans nos vélos. Il faut savoir les réparer, et ça n’a rien à voir avec un moteur thermique. Est-ce qu’on se rend compte de la formation que ça nécessite ? Revolte a lancé son académie. Il faut aussi des installateurs de bornes de recharge.
Économie circulaire : de nombreux techniciens vont devoir être formés au reconditionnement si on veut faire durer nos produits, les nettoyer, réparer, reconditionner ou recycler. Murfy a lancé sa propre école de reconditionnement d’électroménager.
Agriculture : il est de plus en plus compliqué de trouver des talents pour travailler dans les champs. C’est un travail physique qui effraie souvent, et pourtant les reconversions se multiplient. Je suis certain que des bootcamps courts et concrets sur des compétences précises pourraient être très utiles.
En dehors de la transition écologique, quelques idées :
Le BTP : plomberie, chaudronnerie, menuiserie, électricité, couverture. Ces métiers sont en tension permanente.
Intelligence Artificielle : il va falloir des relais dans toutes les entreprises pour former. Le Bahut forme par exemple au métier de “chef de projet IA”.
Création de contenu : beaucoup d’entreprises cherchent à mieux raconter ce qu’elles font, avec authenticité. On n’a jamais vu autant de newsletters, ou de podcasts. Le problème, c’est que le niveau monte et que plus personne ne veut lire une newsletter écrite à la va vite. Un bootcamp pour devenir “Head of content” serait intéressant.
Former des populations fragilisées
Les profils trop peu valorisés dans le monde du travail sont nombreux. Si tu pouvais leur proposer des reconversions épanouissantes, ça serait magique.
Les femmes : il n’y a que 1,2% de femmes dans le bâtiment par exemple, alors que 190 000 postes sont vacants et que 1,5 million de femmes sont au chômage. C’est le pari de La Bâtisse, qui forme des plombières ou des électriciennes.
Les seniors : tu pourrais lancer un bootcamp pour reconvertir un maximum de seniors qui sont mis sur la touche plusieurs années avant la retraite.
Les non-diplômés : beaucoup de profils manquent de confiance en eux parce qu’ils ont quitté l’école tôt. Il faut savoir détecter leur potentiel et les former.
Ceux dont le métier est surbooké : certains jobs recrutent peu aujourd’hui et vont laisser du monde sur la touche. Si tu es traducteur par exemple, cela risque de devenir compliqué avec l’arrivée de l’IA.
Les personnes en situation de handicap : le skipper du Vendée Globe Eric Bellion se bat pour l’intégration des personnes en situation de handicap. Il répète souvent : “il faut faire travailler les personnes handicapées, on peut tous avoir un rôle dans la société.”
Les exilés : L'accélération du réchauffement climatique fait de l'accueil des exilés un enjeu de société majeur. 216 millions de personnes seront forcées de s’exiler d’ici à 2050. En France, 58% sont sans emploi un an après l’obtention de leur titre de séjour. C’est le défi relevé par l’école Weavers.
Le défi quand on travaille avec ces profils pas assez valorisés, c’est souvent de leur apporter les meilleures opportunités de jobs.
Il y a beaucoup de réfugiés à former, mais il faut surtout réussir à embarquer les employeurs dans des secteurs assez intéressants, avec un salaire correct.
C’est aussi important de comprendre en profondeur les besoins de chaque type de profil.
Il n’y a que 1% de femmes dans le BTP parce que 1/ on ne leur présente jamais cette option dans leur orientation, 2/ le cadre de formation traditionnel n'est pas adapté aux femmes et 3/ les employeurs ne sont pas préparés à l'intégration de profils féminins.
Romain, fondateur de La Bâtisse
Choisir le bon modèle économique
Le Bahut a montré la voie et Sylvain a vraiment à cœur de former les futurs créateurs d’école. On en parlera pendant notre webinaire du 3 octobre, il existe plusieurs modèles pour te lancer.
Bootcamp (3 mois)
Ce modèle peut être financé par France Travail. Cet accompagnement de l’ex Pôle Emploi s’appelle la POEI dans le jargon (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle).
C’est le modèle utilisé aujourd’hui par L’Étincelle, qui forme en 3 mois à installer des panneaux solaires par exemple.
Il faut que les candidats soient inscrits à France Travail.
Ils doivent être identifiés par un employeur avant le démarrage de la formation. L’employeur leur dit pour simplifier : “si tu te formes, je te prends en CDD ou CDI".
Le financement de base par France Travail est 8€HT/h de formation, avec une limite de 400h. C’est pour ça que beaucoup de bootcamps durent 3 mois : 400h c’est 57 jours à 7h/ jour.
3200€HT de frais de formation par candidat (8€*400h) est assez peu pour être rentable.
Tu peux négocier 12, 15 voire 18€HT de l’heure si tu formes des publics fragiles, ou si tu as besoin d’investir dans des plateaux techniques complexes. C’est négociable avec la branche régionale de France Travail. Attention par contre parce que tout peut changer, ça reste de la politique.
Pour lancer ma boîte j’ai commencé par me rapprocher d’une PME de 150 salariés qui avait de gros besoins en recrutement dans le BTP. J’ai bossé avec eux spécifiquement pour créer un bootcamp qui forme des nouvelles recrues à leurs métiers. Et tout s’est enchaîné ensuite.
Alternance non diplômante (12 mois)
Un autre modèle possible est de créer un modèle d’alternance. L’idée est de former pendant 4 à 5 semaines pour transmettre les bases, puis étaler le reste pendant les 11 mois d’alternance en entreprise qui suivent.
Ce modèle est financé par des OPCOs. Ce sont les organismes financés par les entreprises. Ils s’occupent de financer la formation des salariés.
Ils prennent en charge 400h de formation en alternance entre 11 et 18€/h. L’étudiant est payé pendant toutes les semaines de formation. Attention, ça n’est possible que dans certaines conditions que Sylvain décrit ici.
Bootcamp + alternance (15 mois)
Certains modèles comme celui de Rocket School cumulent les deux modèles du dessus. Tu te formes en 15 mois, avec 3 mois de bootcamp au départ, puis 12 mois d’alternance.
Ce modèle te permet de cumuler les deux financements :
La POEI de 400h financé par France Travail pour les 3 premiers mois.
Le financement par des OPCOs pour 400h de formation pendant l’alternance des 12 mois qui suivent.
C’est aussi génial pour le candidat :
800h de formation gratuite au lieu de 400h.
Une alternance en entreprise qui permet une meilleure intégration des compétences.
Financement par les entreprises
Reste à charge : Il est aussi possible de demander à l’entreprise qui recrute de financer une petite partie des coûts de formation. C’est le cas chez L’Étincelle, et c’est justifié par le fait que l’école aide sur le sourcing de candidats et l’administratif.
Formation des salariés : certaines entreprises veulent former leurs salariés en poste au même type de bootcamp que celui proposé aux demandeurs d’emploi. Dans ce cas c’est évidemment financé directement par l’entreprise en question. C’est une diversification très rentable qui rend le modèle économique beaucoup plus résilient.
Et le diplôme dans tout ça ?
La plupart des bootcamps ne délivrent pas de diplôme reconnu par l’Etat. Le focus est surtout de réinsérer efficacement dans le monde du travail.
Certains sortent de Bac pro électricité et finissent en intérim logistique / livraison. C’est trop dommage. On les forme et après 3 mois ils deviennent installateurs de panneaux solaires en CDI.
Paul, cofondateur de L’Étincelle
Un diplôme reste tout de même valorisé par les candidats, mais ça nécessite :
D’attendre deux promotions complètes et six mois après la deuxième promo, puis prouver 75% d’employabilité sur ces promos.
Beaucoup d’administratif et de délai
Si tu n’as pas de titre reconnu pour délivrer un diplôme, tu peux aussi en louer un à quelqu’un d’autre. C’est légal, mais souvent très coûteux.
Le Bahut a commencé par proposer un bootcamp en POEI, puis a mis en place une alternance de 12 mois en contrat de professionnalisation (sans diplôme). Il paraît qu'ils ont envoyé un dossier pour obtenir un titre et délivrer des diplômes bientôt. Chaque chose en son temps :)
Fais-toi accompagner
J’adore l’état d’esprit ouvert du Bahut : ils ont mis en ligne gratuitement de nombreuses ressources pour que tu puisses préparer ton lancement d’école :
Une simulation des modèles économiques possibles ici.
Le rétroplanning pour lancer ton école en 4 mois.
C’est franchement trop dommage de chercher à réinventer la roue. On te propose un petit webinaire gratuit le 3 octobre avec Sylvain pour que tu aies toutes les infos. Tu nous rejoins ?
4. Vocaux 📣 : conseils pour lancer une école
Sylvain Tillon, cofondateur du Bahut
Ce que je retiens du vocal de Sylvain :
Il faut multiplier les formations courtes et professionnalisantes. Ça apporte du sens, c’est utile à la société et c’est un projet qui peut vraiment t’éclater au quotidien.
Une porte dérobée : contrat de professionnalisation, sans diplôme. Les OPCOs les prennent en charge entre 50 et 100%.
Il y a de nombreuses aides : 2000€ par contrat de professionnalisation, 2000€ de plus si la personne a plus de 45 ans, 2000€ si la personne a une situation de handicap.
Démarrer sans diplôme permet d’être beaucoup plus libre pour se lancer.
Paul Munos, cofondateur de L’Étincelle
Ce que je retiens du vocal de Paul :
Les modèles de formation en présentiel ne sont pas aussi scalables que les modèles en ligne, mais sont très solides sur le long terme.
Ils peuvent être optimisés par l’efficacité opérationnelle, la marge, et le remplissage des campus.
Sylvain et Le Bahut ont beaucoup aidé sur le lancement de L’Étincelle. L’expertise pédagogique, la structuration de la connaissance, la compréhension fine des dispositifs.
Le fait d’avoir accompagné beaucoup d’écoles permet à Sylvain d’apporter beaucoup de valeur. La mise en réseau entre nouvelles écoles est super utile aussi.
Flora Vidal Marron, fondatrice de Weavers (formation de personnes exilées qui leur permet de trouver un emploi).
Ce que je retiens du vocal de Flora :
Il faut analyser en profondeur le besoin des personnes qu’on accompagne, et les suivre de près. Les personnes exilées ont des compétences et motivations spécifiques.
Cherche les entreprises qui peuvent recruter localement sur des emplois durables, et communique sur les expériences réussies pour attirer de nouveaux employeurs.
Démarre par des petites promos même si c’est frustrant, pour attirer la satisfaction de tous.
Sylvain et Le Bahut ont permis d’assurer la structuration des programmes, créer la pédagogie Weavers.
Si tu veux lancer une école Weavers, c’est possible.
Romain Bérodier, fondateur de La Bâtisse
Ce que je retiens du vocal de Romain :
Comment passer de 1% à 10% de femmes dans le bâtiment ?
Il faut s’engager vraiment pour la féminisation. Il y a plus de 50% de femmes dans toutes les promos La Bâtisse. Il faut sensibiliser tous les acteurs à la question du sexisme. Il faut faire naître des rôle models.
On travaille sur la professionnalisation avec un investissement massif dans la pédagogie par le “faire”. On développe des activités de soft skills : répondre à des questions sexistes, prendre soin de son corps dans un métier manuel, etc.
Sylvain et Le Bahut ont apporté toute leur expertise de pédagogie. C’est un accompagnement précieux et clefs en main pour créer une école.
C’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu jusqu’au bout. J’ai adoré creuser le potentiel de la formation pro via ce travail avec Sylvain et Le Bahut. J’espère que tu as aussi apprécié.
J’ai deux derniers services à te demander :
Mets un petit like / commentaire avec ton ressenti, ça ne mange pas de pain et ça fait du bien.
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À très vite,
Pour l’agriculture, il y a par exemple le programme Tremplin délivré par Hectar. Bootcamp en 5 semaines pour accompagner les personnes qui s’installent, surtout sur les aspects business (business plan, recherche de financements etc.) La formation agronomique est déjà bien assurée par les BPREA, bac pro etc. Les participants ne sont pas que des gens en reconversion en revanche!
Un immense merci Guillaume pour la qualité de ta newsletter, pour les sujets choisis et pour tes angles édito toujours poussés et inspirants ! Un énorme big up en particulier pour cette newsletter consacrée à la formation qui est pour sûr un enjeu clé sociétal. RDV le 03/10 pour le webinaire ;) Nicolas